Why can't i stop loving you ?

RELUGLUS & FELIX

Quelle belle après-midi, vraiment. Le soleil bas de cette fin d’octobre me réchauffait un peu le coeur, et Dieu sait qu’il en avait besoin. Entre ce climat d’incertitude qui régnait au sein du monde magique et mes problèmes personnels je ne savais plus où donner de la tête, et notamment avec lui. Il occupait chacune de mes pensées, et encore plus en ce moment. Il m’inquiétait de plus en plus pour l'instant, il m’avait l’air préoccupé. Je savais pertinemment bien quelle était la cause de ses soucis, rien ne m’échappe. Jamais. J'avais enquêter plusieurs heures avant de découvrir le fond du problème, j’ai alors appris que son frère avait quitté la maison récemment et que cela le perturbait au plus haut point. Je pouvais le comprendre car ma famille me manquait terriblement, alors si en plus l’un d’eux manquait à l’appel lorsque je revenais aux bercailles, je ne serais plus que la moitié de moi même. Et c’est exactement ce qu’est Regulus Black en ce moment, la moitié d’un homme mais un être entièrement perdu. Il rasait les murs, baissait les yeux lorsqu'il marchait et s’énervait quand je lui parlais de ses connaissances de la maison Serpentard, qu’il fréquentait d’ailleurs de moins en moins. Je sais que je ne devrais pas m’en mêler, que ses affaires de famille et ses convictions ne me regardaient aucunement... Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je m’inquiétais pour lui plus que je ne le devrais. Est-ce parce que je considérais comme plus qu’un simple ami ? Sûrement.

Quoi qu’il en soit, il a demandé à me parler à la fin des cours et je n’avais pas hésité un seul instant. Evidemment que je serais là pour toi Reg’. Mon épaule sera toujours là s’il en avait besoin. Je lui avais donc donné rendez vous au lac. Il y a rarement du monde ici et les quelques arbres l’entourant donnaient une ambiance qui apaisait mon âme. Nous pourrions ainsi être tranquille et il pourrait s’exprimer sans s’inquiéter de quelconques oreilles qui traîneraient. Je m’assis dans l’herbe encore légèrement humide, tout comme l’air automnale, et m’adossai au tronc de l’arbre derrière moi. Le sol était parsemé de feuilles mortes pas encore ramassées par le concierge, ce qui donnait au paysage de douces couleurs orangées et rougeoyantes qui se mêlaient au bleu du lac. Les branches étaient presque totalement nues. Les couleurs dansaient avec le doux vent qui les balayait et un léger sourire se dessina sur mon visage : j’adorais l’automne. J’entendis des feuilles craquées sous les pas lourds que je reconnaissais entre mille. Je tournai la tête et aperçu Regulus marcher dans ma direction, mon sourire s’agrandit alors. Ses cheveux lui arrivant sur le bas de sa nuque ondulaient doucement sous l’effet de la brise et mon coeur se mit à battre un peu plus vite, mes pupilles se dilatèrent imperceptiblement et les papillons s’envolèrent à l’intérieur de mon abdomen.  Je me déplacai pour lui laisser place à mes côtés.

- Bonjour Reg’.

Je ne lui dis rien de plus: c’est à lui de parler. Je ne l'assaillirai pas de questions même si j’en avais terriblement envie. Est ce qu’il venait me parler de son frère comme je le pensais ? Ou peut-être de sa famille en général ? Ou est-ce que cela n’avait rien à voir et venait-il me parler de ce qu’il vivait dans sa maison ? Toutes ces questions trouveraient bientôt un sens, il était inutile de divaguer plus longuement.

Why can't i stop loving you ?

RELUGLUS & FELIX

Regulus était bien décidé à arrêter de tourner en rond dans toutes ses décisions à prendre. Mais ce n'était pas chose aisée quand il savait qu'on attendait des choses de lui, un peu partout. Oui, il était un Black et alors? Sirius avait bien fait ses choix, lui. Sirius était Sirius et il n'était que Regulus le faible et l'effacé de la famille. Le Serpentard admirait le caractère de son frère car il savait qu'il ne serait jamais comme ça. Mais le fait d'avoir parlé avec Sirius l'avait déjà aidé un peu. Maintenant il devait savoir où il en était avec Felix. Enfin, là aussi c'était compliqué. Mais il commençait à comprendre que c'était lui qui se compliquait la vie. Il lui disait une fois oui et une fois non, chose qui le rendait complètement fou. Oui, Regulus était attiré par Felix et ça lui faisait peur. Peur non pas parce qu'il était né moldu, bien au contraire. Il avait peur parce que c'était la première fois qu'il ressentait des choses pour un garçon. Ces sentiments le perturbait, tout comme son choix de camps. Alors il avait demandé à le voir. Et depuis, il était nerveux. Nerveux de savoir que sa vie pourrait changer, qu'il n'aurait pas toujours à réfléchir à son comportement qu'il soit digne ou non d'un Black. Il aurait plus de libertés... Mais tout ça lui donnait l'impression que ce n'était qu'un rêve éveillé. Que depuis qu'il avait parlé avec son frère, il ne s'était pas réveillé. Cependant, un petit vent de folie commençait à le traverser. Après tout il avait 16 ans, il avait passé l'âge de jouer les enfants sages et obéissants. Quoi que les autres pouvaient dire, Sirius resterait à jamais son modèle. La journée passait trop lentement au goût. Plus les minutes passaient, plus ses doute semblaient se disperser. Et il s'autorisa même un petit sourire idiot en pensant à Felix avant qu'un de ses camarades ne lui demande pourquoi il souriait comme un idiot. Un regard de Black furieux plus tard, Regulus partit en direction du lac, lieu du rendez vous donné par Felix.

Regulus regarda autour de lui et s'autorisa à imaginer quelle serait sa vie s'il choisissait le camps du bien et non celui des mangemorts. Sa vie serait surement plus calme et il aurait sans doute moins de pression sur ses choix. Mais il pouvait s'avouer également que le côté respect du nom Black lui plaisait et que s'il pouvait avoir encore plus de respect de la part de ses camarades, il ne dirait pas non. En bref, il était totalement perdu. Il pensa alors au seul Gryffondor, hormis son frère, à qui il accordait du crédit et il se doutait bien qu'il ne supporterait pas un parfait crétin de Serpentard qui cherchait à avoir du pouvoir. De nouveau, un petit sourire amusé apparut sur son visage. Parfois, il avait l'impression qu'il imitait son frère et qu'il réveillait une face de sa personnalité qu'il ne connaissait pas lui même. Le Serpentard continua sa route vers le lac, redevenant sérieux. Il devait réfléchir à ce qu'il devait dire à Felix. Que voulait-il lui dire? Tellement de chose.

Il s'approcha enfin du lac et remarque Felix. Et il eut comme l'impression de perdre tous ses moyens. Il était sûr que s'il devait prêter allégeance au Seigneur des Ténèbres, il aurait été moins nerveux. Il respira un bon coup, s'autorisa à lui sourire, (décidément il souriait plus en une journée qu'en une année entière) avant de dire:

"Bonjour Felix.."

Il s'approcha de lui, tout en gardant une certaine distance. Nerveusement, il passa ses cheveux derrière ses oreilles et il dit:

"Je voulais te voir parce que... je crois avoir pris une décision importante... "

Regulus hésita un instant avant de reprendre:

"Je suis à Serpentard, mais je n'ai pas vraiment l'étoffe pour être un mangemort.. même si ça ferait plaisir à mes parents que je suive cette voie.. J'ai parlé à Sirius... et ça m'a fait réfléchir.."

Il se sentait complètement idiot. Ce n'était même pas pour ça qu'il voulait lui parler. Mais il n'était pas vraiment doué avec les mots. Alors il s'approcha de lui et prit d'un instant de courage, il apposa ses lèvres rapidement sur celle de Felix, avant de se reculer et de secouer la tête:

"Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... J'agis vraiment pas comme un Black et encore moins comme un Serpentard... mais ça me rendait fou... C'est la première fois que je ressens ça de toute ma vie... et ça me perturbe... tu comprends?"

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RELUGLUS & FELIX

- Je suis à Serpentard, mais je n'ai pas vraiment l'étoffe pour être un mangemort.. même si ça ferait plaisir à mes parents que je suive cette voie.. J'ai parlé à Sirius... et ça m'a fait réfléchir..

Je le savais ! Enfin.. A moitié. Effectivement, il voulait me parler de son frère, mais je ne m’imaginais pas qu’il hésitait à devenir mangemort… Pour moi il était évident qu’il ne le deviendrait jamais. Je le voyais comme profondément bon, malgré son nom de famille ou sa maison. Mais peut-être étais-je trop naïf ? Mes sentiments pour lui me brouillaient la vue et j’étais loin de m’imaginer qu’il pourrait un jour partir loin de moi et finir par me mépriser, le petit né moldu que j’étais. Je ne pouvais pas me résoudre à me dire que je devrais le combattre un jour pour… Ma survie ? Non. Comme il venait de le dire, il n’en avait pas l’étoffe, il ne le ferait pas. Mais ça me terrifiait, je savais à quel point le regard de ses parents et de ses pairs lui importaient et il pouvait encore changer d’avis. Mais qui étais je pour juger ? Je n’avais ni rang, ni aucune sorte d’importance pour le Lord des ténèbres.

Je le trouvais de plus en plus nerveux. Ses mains tremblaient légèrement, et il les passait dans ses cheveux toutes les dix secondes. Il faisait toujours ça lorsqu’il se sentait mal à l’aise, je le connaissais comme si je l’avais fait. Je voulus lui dire quelque chose pour le rassurer, pour qu’il arrête de s’en faire. Mais il ne m’en laissa pas le temps. Voyant qu’il ne disait plus rien je tournai ma tête dans sa direction et le vit se rapprocher dangereusement, avant de déposer ses lèvres contre les miennes un bref instant. Cela dura à peine une seconde néanmoins je pus sentir la douceur de ses lèvres ainsi que le parfum naturel qui émanait de sa peau, mais également sa précipitation. Mon cœur et mon cerveau s’arrêtèrent. Que… Venait-il.. De faire ? j’entendis qu’il continuait de parler mais je ne l’écoutais plus.

Un vent de colère m’envahit tout d’abord, provenant du fond de mon ventre. Arrête de parler, arrêter de parler Black, arrête de parler ! Je fis volte face pour le regarder droit dans les yeux mais il fuyait mon regard. Comme toujours, il avait agit sans réfléchir, sans même se demander ce que cela pourrait provoquer en moi, alors qu’il savait pertinemment quels sentiments m’animaient. Je poussais, plus violement que je ne le voulais, son épaule.

- Mais tu… Tu… Tu es complètement c.. Inconscient ! Oui voilà tu… Tu me rends fou Regulus Arcturus Black !

Je bafouillais ces mots qui n’avaient pas tellement de sens… Enfin, pour moi ça en avait. Devant son regard, je me rendis compte que ma réaction était stupide. Non, ce n’était pas moi, pas mon genre d’agir ainsi. Je me levai, fis quelques pas et me stoppai, la tête entre les mains. Qu’est ce que je pouvais faire maintenant ? Ce n’était pas la première fois qu’il agissait de la sorte. A chaque pas qu’il faisait dans ma direction, il en reculait de deux, sous la pression de sa famille, de son rang, de ses obligations. Mais ce n’était plus possible… Alors je pris une décision. Soit il se décidait aujourd’hui, soit il se passerait de moi. C’était dur, mais nécessaire. Mon cœur ne supportait plus les montagnes russes émotionnelles qu’il me faisait subir. Mais je me connais… S’il avait besoin de moi, j’accourrai vers lui pour lui venir en aide. Comme l’homme stupide que j’étais.

Je respirai longuement, tentant d’évacuer toutes les pensées négatives qui m’envahissaient. Je suis persuadé qu’il n’essayait pas de me faire du mal… Seul un Black pourrait le faire volontairement, et il était à présent évident qu’il n’en était pas un au fond de lui. Je mis les mains dans mes poches et retournai dans sa direction. En posant mon regard sur lui, je remis mes idées en place, sans grand succès. Je pris un ton plus doux.

- Ecoute, je suis désolé mais… Tu m’as surpris voilà tout. Un instant tu me parles de mangemorts et celui d’après tu… M’embrasses. Je ne sais plus où donner de la tête alors non Reg’, je ne te comprends plus. Je pense que ce que je ressens n’a plus de secret pour personne, ne m’oblige pas à le répéter. Par contre toi…

Je m’abaissais pour me mettre à son niveau. Parler n’avait jamais été aussi douloureux.


- Dis moi ce que tu penses réellement Reg’. Je suis fatigué de tes vas et viens incessants, fatigué de devoir lire dans tes pensées pour finalement ne jamais réussir à rentrer en communication avec toi. Je…

Je ne finis pas ma phrase. Je baissai légèrement les yeux, tenir son regard était trop perturbant. Et si je venais de gâcher bêtement toutes mes chances de le tenir près de mon cœur pour le reste de mes jours ? La vérité, c’est que j’ai peur.