Despicable || Isadora

Sujet: Despicable || Isadora 17.08.20 23:54

« If I should call you up, invest a dime. And you say you belong to me and ease my mind. Imagine how the world could be, so very fine. So happy together » (Happy Together → Filter)How I wish I told

a different tale
Depuis combien de temps, tu te tritures les mains ? T’en sais trop rien, t’as l’impression de ne faire que ça depuis ce matin, d’au passage craquer inlassablement tes doigts. Pourtant, malgré l’évidence, t’essayes de nier le fait que t’es stressé, comme d’habitude, tu préfères repousser ce qui ne te plaît pas, ou encore ce qui te fait peur, c’est beaucoup plus simple. T’as les traits tirés, même si tu sais que tes cernes sont au moins un minimum atténuées grâce à tes lunettes, t’as pas franchement envie qu’on ne commence à te demander si t’avais bien dormi, alors que ça avait été loin d’être le cas. Même si tu pouvais toujours mentir, il n’y avait rien de plus simple pour envoyer balader quelqu’un, prétendre que tout allait bien. C’était ce que t’avais fait d’ailleurs ce matin avec ta femme. Ça ne serait pas le dernier mensonge que tu servirais à Sloàn, encore moins le premier. C’était presque devenu une habitude, pour que vous puissiez vivre plus facilement, tu te doutais de toute manière que ça ne l’aurait pas réellement intéressée, que t’aies bien dormi ou non, elle n’aurait rien su y changer. Puis t’avais toujours été quelqu’un de réservé, tu te disais qu’il valait bien mieux, si tu n’avais pas envie de te retrouver directement renié par ta famille, et te retrouver sans autre plan que de te mettre dans un coin en position fœtale et chercher le sens de la vie.

Tu t’étais souvent dit que ce serait plus simple si tu n’étais pas né dans une famille de sang-pur, si tu n’avais pas eu non plus ce soi-disant don. T’étais bien conscient que ça pouvait paraître futile comme problème, que t’aurais pu en avoir de beaucoup plus graves, mais c’était amplement suffisant pour que t’y penses assez régulièrement et que tu ne te prennes la tête beaucoup trop inutilement les trois quart du temps. Mais là, ce qui te préoccupais, c’était bien plus la vision qui s’était manifestée alors que t’essayais de grapiller quelques heures de repos. T’en avais pas spécialement bien compris le sens directement, t’avais toujours besoin de recul histoire d’avoir les idées plus claires, et le temps un minimum d’analyser ce que t’avais pu y voir.

Ce qui t’avait sauté aux yeux en premier, c’était la présence de la marque des ténèbres. Pas sur toi au moins, c’était clairement ta pire hantise, même si t’avais le sentiment que ça finirait par arriver un jour. Que t’aurais aucune idée de comment tu réagirais, à part paniquer. Mais l’homme qui la portait, tu ne l’avais jamais vu de ta vie, il ne te disait absolument rien, et même si t’étais pas physionome, tu t’en serais quand même souvenu un minimum. Il y avait bien eu une personne que t’avais reconnu, une de tes collègues. On ne pouvait pas dire que t’avais l’habitude de lui parler, que tu la connaissais spécialement bien. Tu restais souvent en retrait, même au sein de l’équipe professorale. Peut-être que tu devrais faire des efforts, mais t’en étais bien incapable pour le moment.

Le problème n’était pas vraiment là, plutôt que si ça se trouvait, elle pouvait être en danger. Tu pourrais le garder pour toi-même, faire comme si t’avais jamais rien vu, mais tu te sentais mal, rien que de penser à choisir cette option. Tu ne pouvais pas juste garder ça pour toi, en sachant délibérément ce qui pourrait l’attendre. Tu ne pourrais sans doute pas changer quoique ce soit dans ce qu’on pouvait appeler le Destin, mais tu pourrais au moins essayer de la prévenir. C’était ce que tu t’étais décidé à faire au final. Même si tu haïssais faire le premier pas et aller vers les gens, mais tu te doutais bien qu’elle n’allait pas venir soudainement te voir alors que vous vous connaissiez à peine.

Tu ne savais pas trop où la trouver, alors tu t’étais dit que le plus simple, ce serait d’aller voir directement au terrain de Quidditch. Pas vraiment un lieu où t’allais très souvent. On ne pouvait pas dire que le sport fasse partie de tes hobbies, encore moins le Quidditch, que t’avais découvert en mettant les pieds en Angleterre. T’avais l’impression que c’était toute une institution d’ailleurs ici, mais c’était un peu trop violent à ton goût, et t’étais bien content qu’à Beauxbâtons il n’y ait pas eu autant de foin autour de ça, et que tu n’aies pas eu à monter un balai non plus, ça ne te disait strictement rien. Mais ici, c’était juste le temps de quelques minutes, alors ça devrait passer.

Par chance, sans doute, un de ses cours semblait se terminer, alors t’avais un peu attendu, tu n’allais pas non plus tout interrompre pour ça et prendre le risque que quelqu’un d’autre ne vous entende. T’avais attendu que les élèves quittent le terrain, avant de t’y avancer à ton tour. T’avais pas mis trop de temps à la trouver, heureusement, même si tu regrettais déjà ton choix d’être venu jusqu’ici, qu’est-ce que tu ferais, si jamais elle ne te croyais absolument pas ? C’était totalement plausible, t’espérais juste qu’elle ne penserait pas que t’avais trop bu ou quelque chose dans le genre. T’avais croisé tes bras contre ton torse, martyrisé ta lèvre inférieure quelques secondes avant de te décider à t’avancer vers elle.

« ▬ Miss Snicket ? Je suis…désolé de vous importuner de la sorte, mais vous auriez deux minutes ? Je ne sais pas si on peut dire que c’est urgent, mais…je pense que ça pourrait être important. »

Super comme explications, vraiment. Le but n’était pas non plus de l’effrayer ou de la faire paniquer non plus, mais t’avais un peu de mal à désamorcer la chose, t’avais pas vraiment l’habitude de faire ça, mais au moins t’avais essayé.
2981 12289 0