Bonjour à tous ! Je m'appelle Narcissa Malefoy, née Black. Mon anniversaire, c'est le douze février , j'ai vingt-et-un ans, et l'école c'est fini depuis longtemps pour moi ! Je viens d'une famille de sang-purs et je le vis très bien ! D'ailleurs moi, côté coeur, je suis plutôt hétérosexuelle et en ce moment, je suis mariée à Lucius Malfoy. Dans la vie, je suis botaniste, et aide les mangemorts à mes heures perdues, et ça me plait bien ?! C'est un petit secret, ça reste entre nous, d'accord, mais j'ai vraiment très peur de la solitude. Oh ! J'ai failli oublier ! Mon patronus, c'est un magnifique rien du tout, je n'ai jamais réussi à faire ce sortilège. Vous pensez me reconnaitre ? C'est normal, je ressemble beaucoup à Jenny Boyd. Je crois que je vous tout dit. A bientôt !

Eight years old Noir. Tout est noir. Pas un brin de lumière, pas un rayon de soleil. Narcissa restait là, au pied de son lit, les bras recroquevillés autour de ses petits genoux. Elle ignore depuis combien de temps elle est là, enfermée dans sa chambre et dans l’obscurité. Elle ne sait pas si elle restera là encore longtemps, à attendre que son père lève la punition. C’était de la faute de Bella. Elle était allée un peu trop loin dans les chamailleries, et Cissy s’était retrouvée au milieu de la marre, au milieu des limaces, sa belle robe déchirée et ses doux cheveux plein de boue. Les parents Black avaient rappliqué dès que la douce voie de leur plus jeune fille s’était écriée. Cissy ne crie jamais. Cissy n’a pas le droit de crier. Dès son plus jeune âge, ils l’avaient vue comme un instrument de gloire de part sa beauté, et leur petite fille se devait d’être parfaite afin de respecter son rôle. Alors, dès que Cygnus Black vit des larmes ruisselantes sur les joues de la petite princesse, il eut le devoir d’agir.
«Les sorcières dignes de ce nom ne pleurent pas. Les grandes sorcières n’hurlent pas. Tu resteras enfermée ici, dans l’obscurité, jusqu’à ce que tu le comprennes. Si je t’entends pleurer, si je te sens trembler, je rallongerai ta peine». Ces mots résonnent dans la tête de la petite Cissy. Et puis soudain, elle se relève. Elle comprend que ce n'est pas en restant apeurée au pied de son lit que la situation s'arrangera. Elle marche jusqu’à la porte de sa chambre. Elle sait qu'elle attendra encore pendant de longues heures, droite comme un piquet, la tête haute, que son père lève le sortilège et la laisse enfin sortir.

Fourteen years old. Ses pas claquent dans les couloirs. La tête et les épaules relevées, Cissy marche d’un pas déterminé. La rage au ventre, elle ne laisse pourtant rien apparaître. À vrai dire, elle a même un petit sourire au coin des lèvres. Elle arrive dans la salle commune des Serpentards, Lucius est là, adossé au murs, accompagnés de ses plus fidèles compagnons. Ce goujat a même une saleté de sourire aux coins des lèvres. Narcissa allait vite lui effacer, ce sourire. Alors qu’elle s’approche, les amis de Lucius s’effacent, le laissant seul face à la petite blonde. Il ne sourit plus. Il remarque sa baguette tendue qui vise le sol, mais prête à se relever sur lui. Il sait bien que sa Cissy jolie est bien plus intelligente qu’il n’y parait. Il sait bien qu’elle maîtrise des sorts de cinquième année au moins, parce qu’elle est plutôt douée. Alors, face à ses yeux déterminés, il ne fait pas le fier. « Je suis désolée de t’apprendre que tu ne chuchoteras plus à l’oreille de ta chère amie Yaxley de sitôt. » Lucius esquisse un sourire. Il devient vraiment fou de sa Cissy, quand elle est comme ça. D’ailleurs, fricoter avec la petite Yaxley, il l’avait fait exprès, histoire de voir si Narcissa réagirait. Et elle a réagi. Personne ne saurait que si cette saleté resterait à l’infirmerie pendant plusieurs jours, voire des semaines, pour des bestioles dans le ventre et des os ramollis, c'était à cause de Narcissa Black. Lucius s’avance pour embrasser sa jolie blonde, elle recule. Narcissa le regarde de haut en bas d’une extrême froideur, et tourne les talons. Personne n’a le droit de jouer avec elle comme ça, et bien qu’elle semble s’être attachée à Lucius, son Lucius, elle ne le laisserait pas la traiter autrement qu’une reine.

Seventeen years old. Elle n’est plus là. Son pilier, son ancre, elle est partie. Debout devant la chambre d’Andromeda, Narcissa n’arrive plus à bouger. Tout est brulé, détruit. En fait, il n’y a même plus de porte. Andromeda est partie avec ce sang de bourbe, ce sorcier né-moldu, Ted Tonks, créant un véritable désastre dans la famille Black. À table, Cissy n’a plus le droit de prononcer le nom de sa sœur. Et d’elle, il ne reste plus rien dans cette maison. D’un côté, elle se sent coupable. Oui, coupable. Parce que c’est elle qui a vendu la mèche. Comme à son habitude, Narcissa a fait la petite peste, la Black parfaite, en révélant à ses parents des années auparavant que sa grande sœur fricotait avec ce Ted Tonks. Et maintenant, elle se retrouve seule avec Bella et ses parents. La simple idée de ne plus voir Andie lui fait froid dans le dos. Elle a été si mauvaise avec elle, prenant exemple sur Bella et écoutant ses parents. Et pourtant, elle s’aperçoit qu’Andie était celle dont elle a le plus besoin dans sa vie. Mais c’est trop tard. Sur l’arbre généalogique, un vide, une tête brulée. Et Cissy, la belle et sage Narcissa, doit tout rattraper.
Narcissa sent un souffle glacé sur son épaule. « Qu’est-ce que tu fais là ? ». Druella Black est là, juste devant elle. « Je voulais simplement saccager un peu plus cette pièce… Traitre… » souffle Narcissa, la voit emplie de mensonge. « Ne rien laisser paraître de tes sentiments Cissy, tu te souviens ? Lève la tête, et oublie cette sotte. » Et c’est ce que fit mine de faire Narcissa… Sois belle et tais-toi, comme à son habitude.

Nineteen years old. « Ton comportement envers Lucius est inacceptable. Il t’a demandé en mariage, tu te dois d’être une bonne épouse. Être rebelle, ce n’est pas pour toi. Ce n’est pas ta place. Tu dois faire honneur au nom des Black. »  Coup de tonnerre. Narcissa avait joué à un jeu dangereux avec Lucius, un jeu de force, et quand bien même elle avait maîtrisé la partie, il venait de remporter la guerre. Il avait soufflé à Cygnus et Druella que Cissy jouait aux reines, manifestant sa force sans relâche face à lui. Et c’est comme ça que Cissy avait perdu. Maintenant, elle devait s’agenouiller devant son prince qu’elle avait tant voulu. L’histoire de Lucius et Narcissa, c’était comme un culte au sein de Poudlard. Elle s’était vite accrochée à lui, réduisant à néant toute adversaire, si compter qu’il y en ait eue… Parce qu’au fond, Lucius n’avait toujours eu d’yeux que pour sa Cissy, lui faisant faire croise le contraire pour mieux la garder dans ses filets.
Alors, c’était ça l’amour ? C’était ça, sa vie maintenant ? La fiancée de Lucius Malfoy ?

Twenty-one years old. Le néant, la destruction. Il ne restait plus rien de son salon, de son espace de vie. Elle avait tout détruit. Un élan de colère s’était emparé d’elle, comme une explosion de rage. Elle s’était tut une fois de trop. Oui, une fois de trop, elle était restée de marbre face à quelque chose qui la dérageait au fond d’elle. Et tout avait volé en éclat. Son père et Lucius allaient arriver d’une minute à l’autre. Elle profite de ses derniers instants d’hystérie avant de remettre le masque. Elle souffle un bon coup, sort sa baguette, et remet tout en ordre. Il ne faut pas qu’ils sachent. C’était une maladresse, juste un écart de conduite. Elle pense à toutes ces leçons données par son père, au regard noir de sa mère, au visage fermé de Lucius. S’ils savaient… Non, ils ne sauront pas. Ils n’apprendront pas que Narcissa a craqué sous l’émotion. Elle entend du bruit derrière elle. Elle redresse la tête. Le visage froid, esquissant un sourire, elle regarde son père et son mari arriver.
Tout s’efface. Elle endosse sa carapace, son masque. Elle redevient Narcissa Black, ou plutôt, Narcissa Malfoy. Elle écoute Lucius, les mangemorts ont une mission pour elle. Un souriree enjoué se dessine sur ces lèvres. Les mangemorts avaient besoin d'elle. La réputation qu'elle a au sein des mangemorts accroche un peu plus le masque sur son visage.