L’histoire que je m’apprête à raconter est loin d’être joyeuse. Ce n’est pas l’histoire d’une princesse prisonnière de son château et qui connaîtra un merveilleux dénouement. Nous ne sommes pas dans un conte de fée mais dans la vraie vie. Ce n’est pas joyeux tous les jours, ce n’est pas tous les jours parfait, mais les rencontre de la vie font que notre aventure peut être belle. Cette histoire est loin d’être ordinaire. Je vais vous raconter l’histoire d’une fille qui n’a jamais choisi sa famille et qui a décidé de renier son héritage.

Cette fille est née le 11 mars 1980 dans une veille maison abandonnée. Sa mère ne l’avait jamais voulu, elle n’avait jamais désiré cet enfant. Elle la regardait à peine, n’osant pas poser son regard sur cette atrocité. Elle était l’erreur d’une nuit, l’erreur de toute une vie. Cette mère n’a jamais réellement aimé sa fille. Elle a juste suivi les consignes en éduquant sa fille dans une haine pure et dure pour les moldus et les nés-moldus, prônant la pureté du sang. C’étaient les consignes qu’on lui avait donné depuis le départ. Cette enfant devait être la digne héritière du sang qui coulait dans ses veines. Elle les suivit un temps, puis, semblant que l’emprise qu’on avait sur elle s’était relâchée, elle avait fini par éduquer sa fille comme elle l’entendait.

Ce n’était pas la meilleure mère du monde. Dans les souvenirs de la jeune fille, sa mère était une femme libre. Elle se dictait sa propre volonté et elle la revoyait, une bière-au-beurre à la main, en train de lui dire d’être soi-même, de ne jamais tricher avec les autres et de ne pas se laisser influencer par les soi-disant sang-purs comme pouvaient l’être ses grands-parents. Sa mère s’était éloignée d’eux depuis la tragique erreur où fut conçue la jeune fille. Elle riait aux éclats quand on faisait mention de ces derniers, faisait toujours aux mieux pour satisfaire leur moindre désir jusqu’à la naissance de la jeune fille. Elle ne l’aimait pas, mais elle ne voulait pas qu’elle devienne quand même.

Tout compte fait, peut-être que, d’une certaine façon, cette mère aimait réellement sa fille. Elle avait juste sa façon bien particulière qui lui était propre de lui montrer. Elle ne cherchait pas à lui enseigner tel ou tel valeur, elle laissait faire sa fille. Elle la laissait se tromper et apprendre de ses erreurs. Cette mère avait une certaine confiance en sa fille et ses décisions. C’est vrai qu’il lui arrivait de lui donner quelques conseils, mais ces derniers restaient rares. Elle lui parlait très peu, mais elle savait toujours quoi lui dire. Et, lorsque la jeune fille fut en âge de comprendre, elle entendit pour la première fois parlé de son père. Il était loin d’être celui qu’elle avait pu imaginer. Ce père, elle ne le connaissait pas. Il n’était pas celui de ses pensées ni celui qu’elle avait tellement espéré. C’était un assassin. C’était une personne qu’elle n’espérait pas devenir. Et dire qu’elle portait son nom de famille.

A ses onze ans elle entra au collège Poudlard où elle croisa pour la toute première fois Harry Potter. Elle savait que ses parents étaient morts à cause de son père et elle avait du mal à le regarder dans les yeux. Puis, vint le moment de la répartition. Elle n’avait aucune envie de se retrouver à Serpentard. Elle ne voulait pas être dans la maison de son ancêtre. Elle n’avait rien de lui, elle ne lui ressemblait pas. Ce fut comme si le Choixpeau l’avait entendu, il l’envoya à Poufsouffle et sa première année à Poudlard se déroula merveilleusement bien. Cependant, sa deuxième année était loin d’être idéale. Harry avait trouvé un journal répondant au nom de Tom Jedusor. Elle avait nié, répondant qu’elle ne connaissait personne de ce nom et s’était réfugiée dans sa salle commune. Elle avait peur que l’on découvre tout, que l’on finisse par la montrée du doigt. Qu’elle soit la honte de l’école pour certains et une angoisse pour d’autres. Elle avait peur, la Chambre des Secrets avait été ouverte, elle avait entendu parler de cet héritier de Serpentard. Elle avait peur qu’on l’accuse, elle, qui n’avait rien fait et qui n’avait surtout rien demandé. Et pourtant, il fallait se rendre à l’évidence, à la fin de cette histoire, le trio d’or de Poudlard savait la vérité.

Son monde finit par s’effondrer à la fin de sa quatrième année. Cédric était mort, son père était revenu et le nom de Tom Elvis Jedusor, plus connu comme Lord Voldemort, fut prononcé à haute voix. Elle sentait les regards se poser sur elle. Tout le monde savait qui était son père, tout le monde savait qui elle était et elle en avait honte. A partir de ce moment toute sa vie à Poudlard fut un combat. Elle devait faire comprendre qu’elle n’était pas comme lui. Elle devait prouver qu’elle ne serait jamais comme lui. Elle voulait trouver du réconfort auprès de sa mère, elle voulait lui raconter tout ce qu’il s’était passé en fin de cette quatrième année. Lorsqu’elle arriva à la gare 9¾ elle chercha son regard, voulant être rassurée, mais elle avait beau regardé autour d’elle, chercher dans cette masse de gens, elle ne la trouva nulle part. Elle rentra tout de seule chez elle et découvrit son père l’attendant dans le salon, sa mère sur le tapis, sans vie. Elle passa le reste de ses vacances enfermée chez le professeur Rogue et parfois chez les Malfoy, tout ça sous les ordres de son paternel. Elle ignorait tout ce qu’il se passait autour d’elle, elle n’était plus maîtresse de ses décisions ni de ses choix. Elle était une traite à son sang et il fallait réparer cette erreur.

Elle finit par retourner à Poudlard et la pression était constante. Le ministère refusait d’ouvrir les yeux sur la triste réalité et elle avait l’interdiction de parler de quoi que ce soit. Quand allaient-ils ouvrir les yeux ? Certains se demandaient si son père était rentré à la maison, si elle l’avait accueillie comme elle le devait. Certains lui crachaient au visage, lui faisaient des mauvaises blagues. Poudlard n’était plus un refuge pour elle, c’était la continuité de son cauchemar. Néanmoins, elle était toujours mieux à l’école que chez elle, enfin, avait-elle encore un chez elle ?

Sa sixième année finit par arriver. Elle n’avait pas reçu la marque des ténèbres contrairement à Draco Malfoy. Tant mieux, elle n’en voulait pas. Elle laissait cette malchance au fils Malfoy. De toute façon, elle était la fille indigne, celle qu’il fallait éliminer. Ce n’était plus qu’une question de temps et elle se demandait ce qu’il attendait. Serait-elle qu’une simple mise à l’épreuve ? Un Mangemort devait-il la tuer pour prouver sa fidélité ? Sa septième année arriva rapidement et elle savait quoi faire. Elle rejoignit la résistance sans se poser de question. Elle gagnait en assurance et en confiance en elle, et ça se voyait. Elle avait décidé d’en finir avec tout ça. Elle voulait éviter la guerre mais elle ne savait pas comment s’y prendre. Elle se réfugia de nombreuses fois à la bibliothèque, feuilletant tous les livres possibles. Puis, elle réussit à convaincre un des Carrow de lui laisser l’accès à la réserve, prétendant vouloir se renseigner sur la magie noire et rattraper les erreurs de sa génitrice comme elle l’appelait devant eux. C’est dans l’un de ces livres qu’elle trouva la formule pour remonter le temps. Elle tenait enfin la solution à tous leurs problèmes.

Lorsque Harry revient à Poudlard pour chercher le diadème perdu de Serdaigle, elle lui exposa son plan, mais il ne l’écouta qu’à moitié. La guerre avait débuté, les corps tombaient autour d’elle et elle devait retrouver celui que l’on appelait l’élu. Lors de la trêve, elle le trouva dans le bureau du directeur, prêt à mourir. Non. Il ne pouvait pas abandonner. C’est à ce moment qu’elle lui exposa son plan, voyager dans le passé, aider l’ordre et détruire Vodlemort. Quant à lui, lorsqu’ils auront réussi, il deviendrait quelqu’un inconnu de tous, un sorcier banal vivant avec ses deux parents. Elle ne savait pas comment elle avait réussi à le convaincre mais, après avoir expliqué son plan à Ron et Hermione, ils étaient partis vers le temps des Maraudeurs.

Je vous avais prévenu. Cette histoire est loin d’être joyeuse. Et cette histoire continue encore actuellement. Comment je le sais ? Tout simplement parce que c’est mon histoire. Je m’appelle Lindsay Ronnie Jedusor. J’ai du sang sur mon nom. Et je compte bien le nettoyer.