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 Missing moments

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Fanny MacDougall
Fanny MacDougall
Serdaigle
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MessageSujet: Missing moments    Missing moments  Empty04.07.20 18:32

'Cause I'm the boggie man
by Fanny le panini
Je reviens squatter ici avec des idées de textes qui trottent dans ma tête depuis un moment. Parce que j'aime mes personnages d'amour et que j'aime toujours autant les développer, j'ouvre une petite section dédiée à eux, à des instants de vie hors RP, à des choses que je n'ai pas pu mettre dans les fiches ou plus difficiles à évoquer en RP et parce que ça bouillonne trop là-haut.
Et noooon, je n'oublie pas les fanfics, ni les RP, c'est juste que j'écris dix textes à la fois et que j'ai profité de l'inspiration avant qu'elle ne parte. Mais promis les autres fics arrivent.

Et parce que j'aime blablater avant de poster je vous propose également quelques titres à écouter à la lecture du texte suivant : Ici, ici et ici (Par contre je préviens pour les âmes sensibles, deux des titres proviennent de films d'horreur, si vous ne voulez pas vous faire pipi dessus en regardant les images...)

Du coup je commence avec Antonin et son enfance, du coup non ce n'est pas joyeux (sorry not sorry) et un peu glauque mais je suis quand même restée soft, je ne veux traumatiser personne.

Sur ce, bonne lecture camarades.

oOo

Les monstres ne vivent pas sous les lits, ni dans les placards.

La nuit est tombée depuis bien longtemps, mais Antonin ne dors pas, il n’y arrive pas. Comment dormir alors qu’il n’y a plus baba ou grand-père pour venir lui raconter une histoire, venir chanter ou le bercer. Il n’y a plus de bras rassurants autour de lui après un cauchemar, il n’y a plus l’odeur sucrée ou la rugosité de la laine autour de lui, qui lui permettait de savoir qui était là, dans le noir.
A la place il n’y a qu’un  grand vide laissé par leur disparition. Tanya dit qu’ils sont allés au ciel, mais du haut de ses six ans, Antonin ne comprends pas vraiment ce que ça veut dire, pourquoi le ciel ? Pourquoi ne pas rester ici, avec lui ? Pourquoi a-t-il fallu qu’ils tombent malades en même temps ? Il y a trop de questions sans réponses pour ce petit garçon qui découvre encore le monde sous un œil innocent.

Plus pour longtemps.

« Tu ne dors pas Antonin ? »

Le petit garçon redresse la tête, l’air coupable. Il devrait être en train de dormir, il le sait, mais il n’y arrive pas, c’est trop difficile. D’un geste de la baguette, son oncle Dimitri allume une bougie posée près de son lit et s’approche de lui, lentement, d’une démarche féline. Les petits bras du garçon se resserrent autour de son ours en peluche, il a peur de se faire gronder. Il a remarqué que son oncle Dimitri avait une grosse voix et qu’il se fâchait très vite.

« Ce n’est pas grave Antonin. Je voulais juste savoir si tout allait bien. »

Par instinct le garçonnet se tasse un peu sous ses couvertures, mal à l’aise. Son oncle lui fait peur.

« Pourquoi tu ne dors pas ? Tu n’es pas fatigué ? »

Le ton de la voix est calme, posé, pourtant il y a un accent de reproche dans les questions, qu’il décèle malgré son jeune âge. Il secoue la tête, incapable de répondre. Son oncle effectue encore quelque pas. Sa prise sur la peluche se fait plus ferme. Il a peur. Il ne sait pas pourquoi.

Quand il n’arrivait pas à dormir, quand baba ou grand-père venaient le voir, il n’avait pas peur, bien au contraire. Baba racontait une histoire, des histoires de créatures magiques, magnifiques et de héros, parfois des histoires de son enfance, quand il y avait encore des tsars et des tsarines, les exploits de Raspoutine. Grand-père chantait, il faisait des grimaces, il le chatouillait et lui volait son nez, parfois il sortait de sa poche une pastille de menthe et la posait sur sa table de chevet en faisant un clin d’œil et Antonin n’avait plus peur, il n’avait jamais peur. Il fermait les yeux et il dormait paisiblement.

Mais là alors que son oncle avance et s’assoit à côté de lui, Antonin se sent trembler et il ne sait pas vraiment pourquoi. C’est son oncle après tout. Il sourit toujours à Tanya, elle l’adore. Parfois il crie, il se fâche avec Baba mais Antonin se dit que se sont des histoires de grands, il ne s’attarde pas trop dessus, il se focalise sur son petit univers d’enfant. Mais depuis qu’ils sont partis, qu’ils sont allés au ciel, c’est lui qui s’occupe d’Antonin et il est toujours fâché.

C’est normal après tout, ils étaient ses parents à lui, peut-être qu’il est triste et qu’il ne essaye de ne pas le montrer parce que les adultes ne pleurent pas, c’est bien connu, les adultes ne pleurent pas, n’ont peur de rien. Antonin s’était dit qu’un beau dessin lui ferait plaisir mais il n’en a pas voulu, mais il n’a pas abandonné, il l’avait suivit dans toute la maison pendant un moment, feuille en main, les bras tendus. Un dessin et un câlin, ça ne pouvait que lui faire du bien, mais il s’était mis à crier, il était fâché et il avait à peine eu le temps de demander pardon qu’il s’était sentit tombé en arrière, son oncle venait de le pousser.

Depuis il a peur. Parce que son oncle ne s’est pas excusé, qu’il n’a pas dit pardon, qu’il est encore fâché et que maintenant, il vient de le surprendre encore éveillé. Il va être puni.

« Il faut dormir. Sinon tu ne seras pas en forme demain, tu comprends ? »

Le ton de la voix le paralyse. Pourquoi il ne lui sourit pas. Pourquoi ne chante-il pas ? Les yeux bleus du petit garçon s’inondent de larmes.

« Ne pleure pas. Tu es un garçon, les garçons ne pleurent pas. »

Pourquoi a-t-il l’impression de se faire gronder ? Il n’a rien fait.

« Je veux que tu dormes Antonin. Il est tard. »

Il hoche la tête. Il peux toujours faire semblant. Pour lui faire plaisir, pour qu’il parte de sa chambre.

« Je n’ai rien entendu. Tu vas dormir ? »

La main de son oncle se pose sous son menton et le force à relever la tête, dans une prise ferme, sans pour autant lui faire mal.

« Ou...oui... 
- Oui qui ?
- Oui Dim.. mon oncle. »

Mon oncle. C’est comme ça qu’il doit l’appeler. Ça aussi il ne comprends pas pourquoi Tanya a le droit de l’appeler Dimitri et pas lui.

« Bien. »

Il n’aime pas la façon qu’a de sourire son oncle. Ça lui fait peur. Il enfouit son nez dans la tête de l’ours en peluche, pour essayer de cacher ses larmes. Pour ne pas voir l’air contrarié de son oncle.
Mais plus vif qu’un chat, la main de son oncle attrape le jouet et le tire vers lui. Antonin essaye de résister, c’est sa peluche, son jouet, mais il n’a pas assez de force.
Il regarde avec un mélange de peine et de peur son jouet préféré dans les mains de son oncle, qui lui offre un sourire froid. Ses yeux s’emplissent de larmes, il ne peut pas les retenir.

« Tu es trop grand pour dormir avec une peluche. C’est terminé. Ne pleure pas. Tu es un grand, un grand garçon. Les garçons ne pleurent pas, jamais. »

Peine perdue. Les joues de son oncle se colorent de rouge, cette fois-ci il va vraiment se fâcher, Antonin se terre plus sous ses couvertures, sans arriver à stopper ses sanglots.

Si seulement Baba était là ! Elle lui aurait dit d'arrêter, elle faisait peur aussi quand elle se fâchait, personne ne lui désobéissait. Elle, elle aurait su le faire dormir. Tout ce que réussit à faire son oncle, c'est lui faire peur et on ne peut pas dormir quand on a peur.

Il voit son oncle se pencher vers lui, il ferme les yeux, il redoute une gifle, mais rien ne se passe, au contraire, son oncle se contente passer ses bras sous son dos pour le redresser et sans qu’il n’aie le temps de comprendre, l’attire vers lui. Ça ressemble à un câlin, mais cette étreinte est tout sauf affective. Il étouffe, pourtant son oncle ne le sert pas fort. Il a peur, il a l’impression d’être une mouche prise dans une toile d’araignée. Pris au piège.

Il continue de pleurer et tremble quand une des mains de son oncle se pose derrière sa tête pour lui caresser les cheveux, tandis que l’autre se ressert de plus en plus autour de lui, ses longs doigts s’enfonçant de plus en plus profondément autour de sa taille, pour y laisser une marque rouge vif.

« Ne t’en fait pas Antonin. Je vais bien m’occuper de toi. »

Il ne voit pas le sourire cruel, il ne voit pas les yeux qui brillent d’une lueur malsaine.

Il n’a que six ans, ce n’est qu’un enfant. Il ne comprends pas ce qu’aller au ciel veut dire, il ne comprends pas pourquoi il n’obtient pas les couleurs qu’il souhaite quand il les mélangent, il ne comprends pas comment les moldus font pour distribuer le courrier avec juste une grosse boîte, il arrive tout juste à lire et écrire son nom, arrive à patiner tout seul.

Il est petit, trop petit pour tout comprendre, pour tout saisir de ce monde, il comprendra un jour.

Mais à l’instant même Antonin, comprends deux choses. Qu’il ne parviendra plus jamais à dormir facilement et qu’il ne découle rien de bon de la promesse de son oncle.

Non, les monstres ne vivent pas sous les lits, ni dans les placards. Ils vivent parmi nous.
☾ anesidora


Missing moments  BestImmenseApatosaur-max-1mb
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Missing moments

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