Sans un regard pour le sorcier qui venait de lui fournir un petit paquet, Antonin s’éloigna pour quitter l’Allée des Embrumes à grands pas.

Il avait en horreur cet endroit. Trop sombre, trop exiguë, trop humide, avec des odeurs qu’il n’arrivait jamais à identifier. Pourtant cet endroit lui convenait parfaitement, c’était exactement le genre de lieu dans lequel il avait sa place. Des pubs mal famés et des boutiques de magie noire qui n’attendait que d’êtres visitées.

Mais il n’avait jamais pu se faire à cet endroit. Il n’arrivait pas à s’intégrer mais il n’avait jamais réussi à s’intégrer quelque part de toutes les façons. Que ce soit dans son enfance, son adolescence ou même une fois adulte et libre de faire sa vie, il n’avait jamais réussi à s’intégrer où que ce soit.

Il avait pourtant rejoint les mangemorts mais sûrement pas pour se faire des amis.

Se faufilant parmi les passants, il déboucha dans une petite impasse avant de transplaner, loin de ce lieu maudit.

Il avait une mission ce soir, mais pour le moment ce n’était pas ça qui le préoccupait. Son attention était dirigée vers le paquet que lui avait donné le sorcier, russe, comme lui. Depuis qu’il était partit, il lui était difficile d’avoir des nouvelles régulières du pays ou tout simplement trouver des produits en provenance de chez lui. Il lui fallait donc passer par d’autres moyens que d’espérer trouver des journaux soviétiques sur les kiosques.

Il était arrivé en avance mais au moins il aurait de quoi patienter, pas trop longtemps cependant. Il ne connaissait pas bien son partenaire mais il le savait ponctuel.
Il ne comptait pas s’intégrer mais il faisait au moins l’effort de lister les qualités et les défauts des autres, pour savoir à quoi s’attendre lors d’une éventuelle mission.

En attendant, il alla s’adosser contre le mur de petite rue déserte, convenue comme lieu de rendez-vous, déballa soigneusement le papier qui enveloppait un journal, un paquet de cigarettes, ainsi que quelques cartes postales. Il rangea le paquet dans la poche de sa veste et laissa traîner son regard sur les clichés des steppes sibériennes quelques instants, avant de les ranger avec soin et de déplier le journal. Il parcourut d’un œil attentif les articles, se replongeant avec un plaisir non dissimulé dans la lecture de sa langue natale. Même si la plupart des articles ne parlaient que de politique ou d’économie, c’était suffisant pour lui remonter un peu le moral et retrouver un peu de chez lui, même si ce n’était rien d’autre que des lettres en alphabet cyrillique sur du papier et des photographies.

Si ce n’était pas aussi compliqué, il y a longtemps qu’il serait retourné chez lui. Du moins au pays, c’était si grand qu’il aurait finit par trouver un endroit tranquille, peut-être même chez Tanya, il n’aurait pas pris beaucoup de place, peu importe la vie qu’elle menait désormais, qu’elle aie fondé une famille ou non, il se persuadait que sa cousine l’aurait accueillit chez elle sans poser de questions, à bras ouvert, du moins tant qu’elle restait ignorante de ce qu’il avait fait. Il ne le regrettait pas et ne le regretterait jamais, c’était impossible, mais elle était si proche de lui et il semblait avoir de l’affection pour elle, du moins quand elle venait leur rendre visite, Dimitri se montrait plus souple, plus indulgent et le laissait relativement tranquille.
Il n’était pas sûr que Tanya ne continue de vouloir de lui si elle apprenait son geste et de toutes les façons il était partit depuis tellement longtemps qu’elle avait sans doute du se faire à l’idée qu’elle ne le verrait plus.

Il y retournerait un jour, c’était certain, mais quand ? Il n’avait pas la réponse à cette question mais il savait au moins une chose, il n’y retournerait pas seul, il serait accompagné. Un léger sourire s’imprima sur son visage à l’idée de montrer à Walden les paysages de Toundra dans lesquels il avait grandit.

Un bruit le fit sortir de sa rêverie. Il releva la tête, c’était sans doute Travers qui arrivait. Rien à l’horizon, juste des battements d’ailes au dessus de sa tête. Fausse alerte.

Il haussa les épaules, plia le journal avec soin et le rangea dans la proche de sa veste, bien qu’il ne resta pas beaucoup de place, ça ferait l’affaire, même si il dépassait un peu. Il aurait sans doute du prendre quelque chose de plus chaud, mais il supportait encore assez bien le froid britannique, rien de comparables aux rudes hivers de Sibérie et du blizzard qui l’avait parfois empêché de sortir pendant plusieurs jours d’affilés.
Et il préférait ne pas être trop encombré pour la mission qui allait suivre. Il ne s’agissait pas d’aller taper sur une victime pour la faire parler ou juste lui faire payer il ne savait quoi ou bien aller essayer de recruter de nouveaux membres. Ce soir la mission allait sans doute être un peu plus physique que d’ordinaire. Le maître leur avait demandé l’aller récupérer quelques artefacts dans un manoir à l’abandon, qui avait jadis appartenu à il ne savait quel sorcier gallois qui pratiquait la magie noire. La mission semblait facile au premier abord mais il fallait être idiot pour ne pas se douter que le manoir devait être truffé de protections et de pièges en tous genres pour repousser les intrus. Leur patron n’allait pas courir le risque de se blesser lui même en y allant, il lui avait donc délégué la tâche à lui et Travers.

Il retint un soupir. Il aurait préféré effectuer la mission seul ou alors avec Walden, mais il était préférable de ne pas discuter des ordres direct de leur maître, alors il avait obtempéré non sans grimacer.

Mais au moins il n’aurait pas à trop se plaindre de son partenaire. Il ne l’appréciait pas mais au moins ce n’était pas un imbécile fini comme Goyle ou complètement dingue comme Bellatrix. Par Lénine, il ne sait pas si il aurait eu le force de venir si il avait été mis en équipe avec cette folle. Quoi que, ça ne l’aurait pas dérangé de revenir seul, sans elle, après tout un accident été si vite arrivé, il aurait tout essayé, vraiment, mais il avait du la laisser aux mains des esprits malfaisant qui avaient élus domicile dans le manoir…. Vraiment dommage.

Réprimant un rire, il se redressa de nouveau quand un bruit de fit de nouveau entendre. Cette fois ci il s’agissait bien du bruit caractéristique du transplanage, il ne pouvait s’agir que de Travers.
Le sourire sur son visage disparu à toute vitesse, remplacé par le masque de glace qu’il portait en permanence sur lui. Il se décolla du mur, mais ne fit aucun geste, aucun mouvement pour aller vers lui, après tout il était arrivé en premier, même si comme il l’avait prédit, il ne l’avait pas fait attendre en arrivant en retard. C’était une qualité appréciable mais ce n’était pas pour autant que ça faisait de lui quelqu’un qu’il porterait dans son estime.

Quand il fut arrivé à sa hauteur, il lui offrit un signe de la tête poli en guise de salutation. Il n’aimait pas les contacts physiques, quelques qu’ils soient, pire ils avaient même tendance à l’effrayer et le mettre dans tous ses états qu’autre chose, sauf à de rares exceptions.  

« Travers »

Il y avait bien mieux comme salutation, bien mieux que ce hochement de la tête et ce ton froid pour commencer. Il pouvait fournir des efforts mais il n’en avait pas la moindre envie.  

Il se demanda à quoi ressemblera la mission, si elle se déroulera bien. Sans trop d’encombres il espère. Mais quelque chose lui disait que le simple fait de franchir la porte de manoir à l’abandon ne serait pas aisé. D’après ce que le Seigneur des Ténèbres leur avait dit lors de la dernière réunion, ce sorcier avait été très paranoïaque et avait placé des pièces, sortilèges et maléfices tout autour de sa demeure et à l’intérieur aussi.
De son côté, il avait aussi fait ses propres recherches sur ce mage noir dont la principale occupation avait été de collectionner des artefacts magiques du monde entier, mais aussi de terroriser les moldus alentour. Rien d’autre, rien qui ne se démarquait de l’ordinaire, mais le maître désirait un certains nombre d’artefacts qui pourraient lui êtres utiles.
De toutes les façons il n’avait pas discuter les ordres directs, même si la perceptive de travailler en binôme ne lui plaisait pas trop, il devait bien admettre qu’il fallait être au moins deux, peut-être même plus en fait, mais il n’avait aucune envie de se prendre un doloris pour avoir contesté les dires de son leader.

Au moins il y aurait un peu d’action, il bougerait un peu. Ces derniers temps il avait l’impression de ne plus faire grand-chose d’utile mis à part aller travailler et effectuer des missions de temps à autre. Il sentait des tensions se créer entre les autres depuis cette fameuse nuit d’Halloween, depuis que les partisans de Grindelwald avaient refait surface sans prévenir, revendiquant plusieurs crimes au nom de cet imbécile de sorcier qui s’était fait enfermé dans sa propre prison.

Il y avait ceux qui soupçonnaient les autres d’appartenir à l’autre camps, ceux qui voulaient les exterminer le plus vite possible, leur déclarer la guerre ou même certains qui semblait ne pas les considérer comme une vraie menace… et surtout il avait bien sentis les regards soupçonneux de certains posés sur lui quand on avait prononcé le nom de Grindelwald. Après tout les deux avaient été élèves à Dursmtrang, étaient originaires de l’Est. Deux points en commun qui apparemment étaient suffisants pour qu’on le soupçonne d’agir au nom de ce mage noir de pacotille. Comme si avoir du travailler deux fois plus pour faire ses preuves au sein des mangemorts n’avaient pas suffit, il fallait qu’il prouve encore une fois sa loyauté.

C’était ridicule. Oui il avait bien entendu parler de lui à l’école, personne n’avait pu ignorer la marque qu’il avait laissé sur un des murs du château ni ses exploits. Mais il avait surtout été semer la terreur sur son chemin, alors que les moldus s’y appliquaient déjà très bien à l’époque et il n’avait pas bonne réputation par chez lui. Alors que Dimitri insistait pour qu’il apprenne les plus grands noms des sorciers d’Europe de l’Est, il n’avait en revanche jamais insisté sur Grindelwald et c’est seulement en entrant à Dursmtrang qu’il compris pourquoi. La direction semblait s’être appliquée à effacer toute trace de son passage, seule la marque demeurait dans la pierre, ineffaçable.  

Le ciel s’assombrissait, voilant la lune de son mince éclat argenté. Ce n’était pas le noir de la nuit qui allait lui faire peur, mais il espérait de ne pas rentrer trop tard non plus. Il pouvait au choix rentrer chez lui directement ou bien faire un détour chez Walden, mais il n’avait pas envie de le déranger si ils finissaient trop tard.

Son visage se vida de toute trace d’émotions quand son binôme arriva. Il lui adressa un regard froid, la mâchoire légèrement serrée. Il ne pouvait pas faire autrement. Il n’y arrivait pas, ne savait pas comment faire. Il n’avait jamais réussi à se faire des relations amicales et il pensait que c’était désormais trop tard pour lui pour commencer.

Il lui jeta un bref coup d’œil, ne manquant pas de remarquer son accoutrement. Il se retint de soupirer et de rouler des yeux. Il ne comprendrait jamais ce que les sorciers de grandes familles avaient avec les apparences. Partout où il était allé, il ne lui avait pas fallu plus de quelques secondes pour deviner à quel genre de classe sociale appartenait la personne en face de lui. Et indubitablement, les plus aisés étaient les plus tape à l’œil. Et il n’aimait pas cet obsession de l’apparence. Sans doute devait-il encore ça à Dimitri et ses faux sourires froids quand il y avait des invités, cette manière de poser sa main sur son épaule de manière qui pouvait sembler affectueuse mais qui n’en était rien ou alors les gifles qui tombaient quand il avait le malheur de ne pas se tenir assez droit à table ou avec une chemise mal repassée. Encore et toujours, ce connard réussissait à venir s’imposer partout, à laisser sa trace partout ou il allait, comme un spectre invisible.

La remarque de Travers le fit tiquer. Ça commençait mal.

« Tu m’as pris pour qui, Crabbe ? J’ai même fait des recherches avant, même si je doute que ça ne serve à grand-chose. »

Il leva les yeux au ciel, avant d’effectuer quelques pas, lui intimant de le suivre. Il allait bien falloir qu’ils se mettent en route alors autant ne pas perdre de temps. Trouver le manoir n’allait pas être difficile à trouver, il était même facilement repérable.

Typiquement un de ces manoirs de style victorien, à l’allure sinistre, un décor parfait pour une histoire de fantômes. Dans les livres. Il était certain qu’il ne trouverait pas le fantôme d’une âme tourmentée se lamentant sur son sort dans la demeure, mais d’autres choses, bien plus effrayantes qu’un esprit. Quoi qu’à y réfléchir, il n’avait jamais vu de fantôme de sa vie, ce qui était étonnant quand on savait qu’il avait voyagé un peu partout mais il n’avait jamais eu l’occasion d’en voir. Et il n’avait pas spécialement envie d’en voir, il avait déjà bien assez à faire avec ses propres fantômes qui venaient le hanter un peu trop souvent à son goût.

Sa main glissa jusqu’au journal, s’attardant un moment sur le papier, comme si ce simple contact pouvait le ramener dans les grandes forêt sibériennes, comme si le léger relief des lettres cyrilliques pouvaient le transporter là-bas. Oui, la Russie lui manquait bien plus qu’il ne voulait se l’avouer, il n’y avait pas été que malheureux, mais il se sentait incapable d’y remettre un pied pour le moment.
Ses doigts s’attardèrent encore un moment sur le papier, avant de finalement enfoncer un peu le journal dans sa poche et de se concentrer sur la mission.

Il lista mentalement le nombre de sorts de protections possibles qu’on pouvait lancer autour d’une maison. Il y avait bien sûr les sortilèges repousse-moldus, d’illusions, des charmes qui seraient faciles à défaire, seul ou à plusieurs mais il devait aussi y avoir des sortilèges beaucoup plus complexes qui demandaient des compétences plus poussées. Il resserra sa prise sur sa baguette, déjà aux aguets, alors qu’ils n’étaient même pas encore arrivés à leur destination.

Pas un bruit ne se faisait entendre, si ce n’est que le bruit de leurs pas. Le silence qui s’était installé n’était pas gênant ni même forcément glacial.
De toutes les façons qu’avaient-ils à se dire ? Rien, si ce n’est échanger des informations quand ça serait nécessaire. Ce n’était pas maintenant qu’ils allaient commencer à parler de leurs vies privées ou essayer de se trouver des centres d’intérêts communs.
Tout ce qu’il savait à son sujet, c’était que Travers travaillait à Ste-Mangouste. C’était un atout, il devait le reconnaître, pour diverses raisons, mais pour Antonin, le simple fait de penser au domaine médical le renvoyait à des souvenirs doux et pénibles à la fois, qu’il s’efforçait d’enfouir dans un coin de sa mémoire.

« Prépare toi. Quelque chose me dit que ça ne va être une partie de rigolade. »

Il avait parlé à voix haute, sans savoir si il s’adressait à lui même ou à Travers. Sa voix était étonnamment calme alors que son corps était un peu tendu, prêt pour les heures qui allaient suivre.

Il devait l’avouer, la perspective de devoir mettre les pieds dans ce grand manoir vide ne l’enchantait pas et même l’angoissait un peu. Ça lui rappelait encore une fois sa propre enfance. Non pas que la demeure de Dimitri eu été immense, mais comparée à celle de ses grands-parents ou à d’autres, elle était beaucoup plus spacieuse mais aussi beaucoup plus sinistre. Et vide, vide de tout sentiment positif. Ses avantages avaient été le jardin, suffisamment grand pour qu’il puisse y jouer pendant des heures sans jamais se lasser et la bibliothèque, ce refuge salvateur quand le blizzard s’installait et l’empêchait de sortir.

Il y avait trouvé de tout, que ce soit des ouvrages écrits par des sorciers ou des moldus et avait dévoré les pages les unes après les autres. C’était tellement réconfortant et déprimant aussi par moments, de lire des histoires qui se terminaient bien ou même d’apprendre de nouvelles choses. Ça occupait le temps, bien long et lui faisait oublier un peu des insultes ou des coups que Dimitri aurait pu lui asséner dans la journée pour il ne savait quel motif.

Il soupira de nouveau. Il ne pouvait s’empêcher de se poser des questions, de ressasser le passé, de regarder en arrière plutôt que de regarder droit devant lui et de songer à l’avenir. Il n’y arrivait pas, c’était tout bonnement impossible, bien que se projeter dans le futur était désormais un peu plus simple maintenant qu’il avec Walden, c’était bien plus agréable aussi de laisse profiler un avenir à deux que seul.

Il décontracta un peu sa mâchoire, essayant de se détendre. Si ils partaient sur des bases tendues, le reste de la mission ne se déroulerait pas aussi bien et il valait mieux pour eux deux qu’ils n’échouent pas.

« J’imagine qu’on doit s’estimer heureux alors de ne pas se le coltiner, on y aurait pour des jours avec cet idiot. Bon alors je n’aurais pas perdu de temps pour rien… oui il vaut mieux éviter les mauvaises… surprises. »

Il devait avouer qu’il était un peu étonné de l’entendre approuver une de ses décisions. C’était assez rare, même si ça ne le concernait pas lui en particulier. Au moins le temps qu’il avait passé sur l’Allée des Embrumes avait été bien dépensé quand on connaissait son aversion pour cet endroit.

Ils n’avaient pas eu à marcher bien longtemps, heureusement. Le lieu de leur mission n’a rien d’avenant. Il posa son regard sur la bâtisse à l’abandon, se demandant si les moldus voyaient la même chose que lui. Qu’avait bien pu imaginer ce fou paranoïaque pour les dissuader de trop s’approcher ? Quelque chose de tordu sans doute, assez pour sûrement alimenter des légendes locales et dissuader les plus téméraires de s’y aventurer.

Prudemment il sortit sa baguette et l’approcha du portail. Il y sentit une résistance, comme un bouclier.

« Il va déjà falloir réussir à traverser ce portail et cette jungle qui sert de jardin. Je suis prêt à parier qu’il y a mis des plantes prêtes à nous dévorer si on y fait pas attention. »

Il tourna la tête vers lui.

« Il n’a pratiquement jamais quitté son manoir sauf quand il devait se procurer des artefacts ou aller terroriser quelqu’un, sinon il passait le reste de son temps en… ermite ? C’est le mot je crois. Enfin tout seul et dans son manoir. Je ne sais pas si on tombera sur son esprit et qu’il nous sautera dessus comme un bauk ou si on aura juste la chance de tomber sur des doxys. »

Il tiqua malgré lui quand il buta sur le mot. Il avait horreur de ça, tout comme il doutait fortement qu'il ne sache ce qu'était un bauk, mais il ne voyait pas comment faire la comparaison autrement. Il y avait sûrement un équivalent britannique.

Il se mordilla la lèvre avant de retourner à l’inspection du portail et murmura quelques formules, concentré. Rien de bien compliqué en vérité mais il préférait se montrer prudent.
Le portail s’ouvrit en grinçant, leur ouvrant le passage. Il s’attendit à voir quelque chose bouger, surgir de nul part mais rien ne se produisit. Il avança d’un pas, lentement, la baguette toujours levée. Mieux valait avoir l’air un peu idiot mais se montrer prudent que de foncer et de finir avec une jambe en moins.

Encore quelques pas et rien ne se produisit, le seul bruit audible était le sifflement du vent qui s’engouffrait dans les fenêtres.

«  Je crois que ce que l’on cherche se trouve dans la maison, mais rien ne dit qu’il n’y a rien dans le jardin, on devrait d’abord l’inspecter et s’assurer qu’il n’y a rien qui en sortira de dangereux pour nous attaquer avant de rentrer et d’aller croiser l’esprit de ce timbré, non ? »

C’était une mesure de prudence, encore et toujours. Et il préférait se donner du temps avant d’entrer. Il savait par avance qu’il n’allait pas aimer l’endroit, qu’il n’allait pas aimer l’intérieur de ce grand manoir sinistre aux pièces trop vastes, ni ce qu’elles pouvaient contenir.

Il fit quelques pas en dehors de l’allée, s’approchant d’un amas de ronces et de feuilles. Il était peu probable qu’il s’agisse d’un filet du diable ou autre. Là dessus, il devait bien avouer qu’il n’y connaissait pas grand-chose, il n’avait pas de grandes connaissances en botanique. Ce qui n’était pas le cas de son acolyte. Il se tourna de nouveau vers lui.

« C’est toi l’expert, je te laisse juger. »

Bon, il n’allait pas le laisser tout faire non plus mais il savait reconnaître quand quelqu’un était plus doué que lui, même si c’était parfois dur à admettre à voix haute.

Il essayait de faire le minimum d’efforts, de ne pas trop montrer dans son attitude, voix ou gestes qu’il n’était pas ravi d’exécuter cette mission en équipe. Il avait rejoint de son plein grès un groupe, il savait à quoi il s’engageait en entrant dans leurs rangs, qu’il allait devoir travailler avec eux, collaborer mais c’était malgré lui, être en présence de trop de personnes en même temps était parfois difficilement supportable, la solitude lui convenait, elle avait été sa seule compagne pendant des années, il s’était accoutumé à elle. Pourtant il savait que si il n’y mettait pas un peu du sien, cette mission risquait de soit s’éterniser ou d’échouer et il n’avait pas envie que l’un ou l’autre se produise.

Il se souvenait qu’il avait un peu essayé au début, à Dursmtrang, de faire preuve de bonne volonté lors des travaux de groupe, mais il avait bien sentit un malaise s’installer rapidement. Ce n’était pas du à un manque de sérieux des autres, au contraire, c’était plutôt le fait que quand les conversations dérivaient sur autre chose que le devoir, ce qui, avec de la réflexion était normal quand on avait onze ou douze ans, il se retrouvait soudain exclu de la conversation, comme un étranger, comme maintenant. Les autres parlaient de leur famille, apprenaient à se connaître un peu entre deux prises de notes et il les écoutaient parler de leurs parents, frères et sœurs, d’anecdotes, choses auxquelles il était totalement ignorant. Ça avait fini par en devenir douloureux, d’entendre les autres parler d’un bonheur qu’il ne connaissait pas, de l’affection qu’ils recevaient et qu’ils donnaient à leurs proches. Qu’avait-il à dire lui, hormis le fait qu’il avait vécu quelques temps avec ses grands-parents, mais que désormais il vivait avec son oncle qui ne l’aimait pas et qu’il ne savait même pas à quoi ressemblait sa mère ? Ça aurait été difficile à expliquer, surtout aussi jeune et il craignait des ennuis si jamais il osait parler de ce qu’il subissait.
Alors ou fur et à mesure, il avait appris à se faire oublier, ne prenant la parole que pour le travail ou rappeler à l’ordre les autres.

Ici il se doutait bien que Travers n’aille pas lui raconter sa vie personnelle ou ne lui pose des questions et ça lui conventionnait, mais ce n’était pas ça qui faisait qu’il serait plus à l’aise pour travailler, au contraire.

« Je ne te le fais pas dire, j’ai vu des gamins plus vifs que lui. Tant mieux alors, je n’aurai pas perdu mon temps dans cette putain d’Allée. Non, même quelqu’un de puissant et compétent ne pourrait pas le faire, sinon on ne serait pas envoyés tous les deux pour le faire. »

Si déjouer les pièges était si facile, ils n’auraient pas eu à effectuer cette mission. C’était pour ça qu’ils étaient là, pour risquer leur peau à la place de leur Lord. Mais ils étaient tous les deux suffisamment intelligents pour ne pas se laisser prendre par des pièges futiles et simples.

« Je suis même assez étonné qu’il n’y en ai pas dans un périmètre autour de son manoir, mais bon ça nous fera des choses en moins à se préoccuper. Si tu le dis, je n’y connais pas grand-chose dans ce domaine, mais tant mieux si tout est mort. »

La botanique n’était pas un des enseignements les plus populaires à Durmstrang et l’environnement et climat alentour n’étaient pas favorables au développement d’une grande variété de plantes, aussi il n’avait que des bases simples.

« A exterminer les gens surtout, il doit avoir toute une pièce pleine de squelettes quelque part. Oui, voilà, il n’a même pas de descendance, tous les sortilèges de sang qu’il a du lancer sont probablement désactivés, ce qui n’est pas plus mal. Manquerait plus que ça, croiser un fantôme enragé… . Oui, enfin je crois que c’est plus une légende qu’autre chose, elle est censée vivre dans des lieux comme celui-là et dévorer ses victimes. Enfin on verra bien en temps voulu même si je préfère éviter. »

Il haussa les épaules, indifférent. Il y avait longtemps qu’il avait appris à ne plus avoir peur des créatures légendaires dont lui parlait Baba quand il était petit, il avait plutôt appris à craindre un tout autre type de monstre, bien réel. Il se renfrogna avant de se concentrer, ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça, il allait avoir besoin de garder la tête froide si il voulait que tout se passe bien.

Malgré le fait que son homologue lui aie assuré qu’il n’y avait presque rien à craindre du jardin, il restait méfiant et préférait perdre un peu temps pour rien que de risquer de se blesser par manque de prudence.

« Il vaut mieux vérifier au cas où. Vu le personnage, ça ne m’étonnerait pas qu’il aie prévu de continuer à emmerder les gens, même six pieds sous terre. Enfin je crois qu’il n’était pas un amateur des plantes et des créatures, je n’ai pas vu ça dans mes recherches. »

Il avait plutôt l’air du genre sournois, à comploter des pièges sordides et utiliser des maléfices en tout genre plutôt que de se risquer à voir la plante ou la créature se retourner contre lui ou attirer l’attention. Il sortit d’une des poches de sa veste son portefeuille dans lequel il avait glissé un morceau de parchemin contenant quelques informations qui lui avaient semblé importantes, juste derrière une photographie de lui et sa cousine. Il referma rapidement l’objet pour éviter s’attarder son regard sur une des personnes qui lui manquait le plus.

Il ne lui tendit pas le parchemin, non qu’il voulait garder les informations pour lui même, mais par habitude, il avait été écrire en russe et à sa connaissance, son homologue ne savait ni lire ni parler sa langue maternelle.

« Hum… non, il n’avait pas l’air d’être intéressé par la botanique, en même temps il faisait ses petites affaires dans l’ombre… j’évite déjà de toucher aux plantes en règle générale, ce n’est pas ce soir que je dérogerais à la règle. Hum… oui c’est une bonne idée, ça nous évitera les mauvaises surprises. »

Que ce soit une plante ou même un objet qui aurait pu être imprégné de poison, c’était sans doute plus prudent et il n’avait aucune envie de devoir faire un séjour à l’hôpital. En général il évitait le plus possible de fréquenter tous les lieux qui avaient un lien avec le domaine médical, c’était bien trop pénible.

« Je le pense aussi… peut-être essayer d’entrer par une pièce comme la cuisine, c’est sans doute moins bien gardé. »

Du moins il le supposait, ça ne devait pas être le genre de pièces que ce genre de personnage fréquentait, à moins qu’ils n’aient mal jugés sa paranoïa et que toutes les pièces fussent piégées. Mais à bien y réfléchir, il voyait mal ce sorcier, qui avait été un homme fier et arrogant, cacher un de ses artefacts ou livres de magie derrière un paquet de farine et aucun d’eux n’irait fouiller dans les placards à moins d’un gros doute. Mais encore une fois la prudence était de mise. Prenant gare où il mettait les pieds, il s’avança prudemment dans le jardin. Il n’y connaissait pas non plus grand-chose dans ce genre d’architecture, seulement une vague idée de ce qu’il avait pu lire, il n’avait aucune idée de la manière dont les pièces pouvaient êtres disposées, peut-être que la cuisine se trouvait en sous-sol.

Au moins il ne se retrouvait pas avec quelqu’un qu’il ne haïssait pas totalement ou du moins, quelqu’un avec qui il arrivait à tenir une conversation simple, qui ne se finissait pas en insultes voir aux mains. Il ne pouvait pas dire non plus qu’il appréciait totalement Travers, à dire vrai, hormis quelques piques et regards noirs échangés de temps à autre, il se contentait de l’ignorer la plupart du temps. Mais son plus gros problème avec lui, c’était qu’il était médicomage. Le simple fait d’y penser lui provoquait une immense douleur au coeur. Il ne pouvait pas s’empêcher de repenser à Ivan, aux journées passées avec lui, à ce temps qu’il avait passé à son chevet à le soigner avec patience, à lui témoigner de la sympathie et de la compassion. Et de l’amour.

Depuis sa mort, il évitait tout ce qui touchait au domaine médical le plus possible, ce n’était pas comme si il était incapable de se soigner lui même de toutes les manières. Bien avant qu’Ivan n’entre dans sa vie, il avait appris à soigner les contusions et effacer les ecchymoses que Dimitri lui laissait, ce dernier avait parfois fait appel à un médicomage pour certaines blessures plus importantes, même si en général, il n’était pas rare qu’il se retrouve avec un bleu sur la joue pendant des jours. Une fois il n’avait même pas réussi à faire disparaître une entaille à son front, qu’il lui avait infligé il ne savait plus comment alors que Tanya devait passer quelques jours et il avait du faire croire qu’il était tombé pour éviter d’éveiller les soupçons. C’était bien la dernière chose qu’il voulait, qu’elle ne s’inquiète ou qu’elle n’apprenne la vérité et la joie de la voir ce jour là lui avait fait tout oublier.

Il aurait volontiers subit une autre colère de Dimitri si ça lui permettait de la revoir et de passer du temps avec elle, qu’elle ne lui prenne la main et ne l’emmène se promener dans les rues de Leningrad en lui racontant ce qu’elle faisait à l’école ou bien des histoires, tout n’importe quoi, elle était toujours d’accord, sauf quand il s’agissait de parler de sa mère. Les rares fois où il avait voulu en savoir plus sur elle, c’était à Tanya qu’il s’était adressé, il savait qu’elle l’avait connue mais elle se murait toujours dans un silence borné et ignorait délibérément ses questions.
Aujourd’hui il comprenait un peu mieux, même si il savait très bien qu’il était le seul à être au courant de la vérité. Pour Tanya, sa tante avait du lui paraître une femme qui avait eu un enfant hors mariage et qui ne savait pas qui était le géniteur, quelque chose de honteux et qu’il fallait enterrer dans l’oubli. C’est sans doute mieux ainsi, qu’elle ne sache rien, pas comme lui.

Il quitte le souvenir de sa cousine pour retourner dans le temps présent, se concentrer sur son véritable objectif.

« Il n’a que sa force pour lui… enfin on ne va pas s’éterniser sur ce barran, il y a plus intéressant comme sujet de conversation. Si tu le dis… enfin elle a son utilité quand même. Sans doute, après tout on a vu plus compliqué comme mission. »

Ce n’était pas la mer à boire non plus, mais ce n’était sûrement pas une partie de plaisir, loin de là. Et en équipe ils étaient obligés de veiller sur l’autre d’une certaine manière, pour éviter eux-mêmes de se faire piéger par il ne savait quel maléfice. C’était ça ou échouer et subir une punition bien plus terrible.

« Sûrement, la magie a ses limites quand même, en tout cas ça serait une bonne chose pour nous. Sans doute, il a du dépenser une fortune pour faire venir ça jusque ici mais il n’a pas du savoir comment les tenir en vie ou savoir si le climat était fait pour eux. »

Même si il n’était pas un expert en botanique, il savait quand même reconnaître quelques spécimens et se doutait bien que certaines plantes n’étaient pas faites pour certains climats, mais ça, ce mage noir n’avait pas du en tenir compte quand il les avaient amenées ici.

« Tant que ça reste des squelettes et pas des inferis ça me va, on a déjà assez de problèmes avec les vivants, pas besoin que les morts ne s’en mêlent, qu’ils restent où ils sont, chacun sa place. Même si je pense qu’il existe pire, je ne tiens pas à avoir la confirmation de leur existence ce soir. »

Bien que certaines créatures tenaient plus de la légende et qu’il avait longtemps cessé d’y croire, il préférait éviter d’avoir à confirmer que ce genre de démons existaient, surtout qu’il n’avait plus aucune idée de comment s’en débarrasser, autant éviter de mourir idiot aussi, déjà que si devaient avoir affaire avec un fantôme ou un esprit, peu importe, il préférait éviter d’avoir à subir en plus les foudres d’une bêtes aux dents pointues.

« Pour ça je ne m’avancerais pas trop, on doit bien êtres les premiers vivants à pénétrer ici, si son esprit est encore là, il va sûrement sauter sur l’occasion pour venir s’amuser un peu avec nous. Comme quoi, il n’était pas si doué que ça ou alors la nature a tout simplement repris ses droits. »

Il s’imaginait le fantôme d’un vieillard décharné qui patientait sagement dans l’ombre qu’un imprudent n’entre chez lui pour lui sauter à la gorge et hurler comme une banshee. Un peu comme Dimitri qui frappait quand il s’y attendait le moins, ça l’amusait de le voir tomber et se moquer de son expression apeurée. Mais au moins il était bel et bien mort, il n’était pas revenu sous la forme d’un fantôme, il hantait déjà bien assez ses nuits comme ça.  

Il s’approcha avec prudence d’un tas de ronces y jetant un vague coup d’oeil. Dans un sens tant mieux pour eux si il n’avait pas la main verte, ça leur faisait des soucis en moins à se préoccuper.

« J’ai déjà vu des terrains vagues mieux entretenus que ce jardin. Non, à mon avis tout ce qui comptait pour lui c’est que les plantes pouvaient être une source d’ingrédients ou dévorer un élément indésirable plutôt que de se soucier de savoir si elles étaient faites pour ce genre de climat. Un peu comme tout, les apparences sont souvent trompeuses…. Merci. »

Il attrapa la paire de gant, non sans avoir hésité avant de le remercier. C’était tout de même assez sympathique de sa part de lui en proposer, alors que lui même n’avait pas songé à en prendre.
Il les enfila tout en continuant de jeter de petits coups d’oeils autour de lui, s’attendant presque à voir une plante s’enrouler autour de ses chevilles pour le suspendre dans les airs. Mais rien ici n’avait l’air d’avoir échappé à la mort, ou presque.

« Reste à savoir où elle est située, peut-être au sous-sol, je crois qu’il avait quelques elfes, c’est souvent là qu’ils logent non ? »

Pour le coup il ignorait totalement comment ça fonctionnait, il supposait que les elfes étaient relégués, comme sur l’échelle sociale, au plus bas dans la maison, mais peut-être était-ce différent selon les familles. Il n’en avait aucune idée, il n’avait jamais eu d’elfe de maison ou une quelconque aide de ce genre.

Les carreaux étaient sales, mais on parvenait à distinguer les ombres et les formes des meubles. C’était quand même fou de voir qu’il pouvait avoir autant de pièces pour une seule personne. Pour une famille nombreuse il entendait bien mais un si grand manoir pour une seule personne ? Et ce n’était pas comme si il était du genre à être sociable. Il fronça de nouveau les sourcils. Décidément, ce vieux timbré lui évoquait beaucoup trop Dimitri. Quand ils arrivèrent devant une fenêtre qui donnait sur ce qui semblait être la cuisine, il se pencha légèrement pour voir si il distinguait quelque chose : sans surprise pas grand-chose mais il reconnut la forme familière d’un poêle à bois dans le fond.

« Sûrement… c’est sans doute plus prudent, même si il n’y a pas de pièges, on n’imagine pas le nombre de catastrophes qui peuvent arriver dans une cuisine si on est pas prudent et… mais qu’est-ce que tu fais ? »

Il le regarda ramasser une grosse pierre en fronçant les sourcils. Que comptait-il faire avec ? Il n’eut pas à se poser plus longtemps la question. Il le vit lever le bras et recula aussitôt, juste à temps pour éviter de recevoir des éclats de verres dans la figure. Ce qui ne l’empêcha pas de se tourner vers lui en faisant les gros yeux.

« Bozhe moi ! Tu veux réveiller le fantôme de ce vieux fou ou quoi ? »

C’était peut-être une méthode simple et efficace, mais ils auraient pu essayer de voir si ils pouvaient ouvrir la fenêtre d’une manière plus simple que de jouer les vandales.

Il soupira. De toutes les façons ça ne servait à rien de s’attarder dessus, maintenant qu’ils avaient un moyen de rentrer. Il s’avança avec prudence vers la fenêtre brisée et passa son bras à travers le trou, prenant garde à na pas se couper, même si il portait une veste et des gants et chercha à tâtons le loquet permettant de la maintenir fermée durant quelques secondes, avant de le tourner.
Il poussa ensuite la fenêtre et passa prudemment sa tête à l’intérieur. Il faisait noir, mais il ne distingua rien d’anormal si ce n’est les éclats de verre et la pierre qui avait atterrit sur la table.

« Je pense que c’est bon pour nous, du moins dans cette pièce. »

Sans plus attendre, il se hissa et se laissa tomber de l’autre côté. Une odeur de moisit et de poussière le prit à la gorge tandis qu’il inspectait la pièce, baguette levée et allumée pour y voir plus clair. Il cru qu’il allait avoir une attaque d’apoplexie en voyant l’état de la cuisine. Il n’imaginait même pas le reste des pièces, elles devaient êtres dans un état bien pire. Toutefois il réussi à prendre sur lui, le plus important pour le moment c’était de remplir la mission et de rentrer sain et sauf.