Pour la première fois depuis le début de la rentrée une sortie à Pré-au-Lard avait été programmée et Fanny avait décidé de suivre le mouvement et de s’y rendre. D’ordinaire elle évitait de s’y rendre quand elle savait qu’il y aurait du monde et avait tendance à culpabiliser si elle s’y rendait car cela signifiait qu’elle n’était pas en train d’étudier. Néanmoins cette année, bien que celle des ASPIC était aussi sa dernière année à Poudlard et elle comptait aussi en profiter. Bien sûr rien ne l’empêchait  de se rendre au village sorcier une fois diplômée mais çe ne serait plus du tout la même sensation.

Malgré un nombre important d’élèves, surtout du aux troisièmes années qui découvraient le village pour la première fois, Fanny se sentait étrangement bien, elle qui n’aimait pas la foule. Il faisait beau aussi passa-t-elle une bonne partie de son temps dehors, à juste déambuler dans les rues et à observer les vitrines des boutiques. Bien que tentée par certains articles proposés, Fanny se retint d’aller y faire des achats et dépenser tout son argent, prévoyante, elle avait déjà acheté de quoi tenir pour au moins un trimestre en terme de fournitures scolaires pendant les vacances d’été aussi n’avait-elle pas besoin de s’acheter de nouveaux rouleaux de parchemin ou de plumes. En revanche il lui fut difficile de résister à entrer chez Honeydukes. Toujours aussi animée et colorée, la boutique profitait de la sortie des élèves de Poudlard pour proposer des réductions sur les paquets de Chocogrenouilles, ainsi qu’une démonstration d’un nouveau bonbon qui faisait cracher des bulles colorées quand on les mangeaient. Toutefois la jeune Serdaigle préféra s’en tenir aux classiques et acheta un paquet de dragées surprises et quelques chocogrenouilles, avant de continuer sa petite promenade.

Elle passa devant Zonko et ne chercha même pas à y entrer. C’était un lieu bien trop bruyant, bien trop criard pour elle. Elle vit James Potter et Sirius Black sortir de la boutique en riant et soupira en ce demandant ce que ces zigotos allaient encore préparer comme mauvais coup. Elle n’avait rien de spécial contre eux mais elle le fait qu’ils soient populaires, trop, et qu’ils y prennent un malin plaisir ne l’engageait pas à vouloir leur parler. Pourtant elle aurait pu le faire, elle connaissait un peu Sirius Black parce que sa famille l’avait déjà invité à quelques thés et réceptions quand ils étaient plus jeunes et Fanny gardait comme souvenir de ses rencontres un jeune garçon indiscipliné qui ne savait pas rester tranquille mais pas méchant et elle était bien trop sage pour essayer de faire des bêtises avec lui, quoi qu’elle gardait en mémoire une partie de cache-cache amusante où les deux avaient eu la peur de leur vie en voulant se cacher dans le grenier et avaient fuit illico presto en entendant des bruits étranges, sûrement causés par le vent mais qui les avaient terrifiés à l’époque, pensant que la pièce était hantée.
Elle lui adressa toutefois un petit signe de la main accompagné d’un sourire quand il l’aperçu et la reconnu, avant de poursuivre son chemin et de les laisser vaquer à leurs bêtises.

Elle passa ensuite une bonne heure à la librairie, commençant à rédiger une liste des ouvrages qui lui seraient utiles pour l’année. Quand elle la reconnu, l’apprentie libraire vint vers elle en souriant. C’était une jeune sorcière d’une vingtaine d’années, une ancienne élève de Gryffondor et qui travaillait ici depuis l’année dernière. Souriante et toujours prête à aider les clients, Fanny l’appréciait et écoutait toujours ses conseils de lecture.

« Miss MacDougall ! Je suis contente de vous revoir ! Vos vacances ce sont bien passées ? »

Fanny avait encore un peu de mal à s’habituer à être vouvoyée par une personne qui était à peine plus âgée qu’elle. Toutefois elle lui répondit sur ce même ton poli mais chaleureux :

« Très bien, merci beaucoup Miss O’Brien. Et vous, vous avez passer vos vacances ici ou vous êtes partie en Irlande ?
- Pas tout l’été, mais je suis allé rendre visite à ma famille mi-août. J’ai repris le travail il y a quelques jours. »

Après quelques banalités échangées, la jeune miss O’Brien l’informa qu’ils allaient recevoir de nouveaux ouvrages d’astronomie et qu’elle les lui mettraient de côté, ainsi que la sortie d’un livre de divination sur l’étude des astres et de leur influence par une voyante Inuit. Très intéressée, Fanny paya le livre, assez court mais qui lui promettait d’être très instructif.

Pressée de pouvoir lire son livre, Fanny poussa la porte des Trois Balais et alla s’installer à une table vide, commanda une citronnade et une part de tarte à la citrouille et commença sa lecture.
Plongée dans sa lecture, elle oubliait tout du monde qui l’entourait et fut soudainement ramenée à la réalité par une projection d’un liquide qu’elle identifia comme de la bièrraubeurre, qui lui atterrit directement sur la tête.

« Non mais… faites un peu attention, mon livre ! Je viens juste de l’ache... »

Fanny se calma en voyant la moue penaude et mortifiée de la responsable de sa douche écossaise, sans mauvais jeu de mot pour l'héritière du clan MacDougall.

Heureusement le livre de Fanny n’était pas taché, s’était déjà ça. Oui la demoiselle avait le sens des priorités. Elle attrapa une des serviettes que lui tendait la jeune maladroite et elle s’essuya vagument avec.

« Une minute… ce n’est pas grave. Attends. »

Elle sortit sa baguette de sa poche et d’un sort informulé, se retrouva sèche. Maintenant qu’elle était majeure elle pouvait utiliser la magie sans problème et de toutes les façons le pub était tellement bondé que la Trace aurait été indétectable.

Elle offrit son plus beau sourire à la fille qui l’avait arrosé.

« Ne t’inquiète pas, j’ai compris que c’était un accident, mais ne tâche pas d’en faire une habitude.»

Elle marqua une pause pour lui faire comprendre qu’elle lui pardonnait.

« Oh mais ne t’embête pas avec le livre, il n’a rien ! Tu ne vas pas dépenser ton argent pour moi non plus !»

Elle observa attentivement la jeune élève qui se tenait devant elle. Enfin jeune, Fanny elle aussi était jeune, mais maintenant qu’elle était en septième année, elle avait tendance à considérer les autres élèves comme plus jeunes, comme des espèces de petits frères ou petites sœurs. Ce n’était peut-être pas très flatteur pour eux mais Fanny se sentait un peu plus grande, dans un autre monde. Enfin ce n’était pas une raison pour les infantiliser et se sentir supérieure.

Elle avait déjà vu la fille mais où ? Elle n’arrivait jamais à se souvenir des autres sauf si il y avait eu une conversation avec des étoiles. Elle fronça légèrement les sourcils en se rasseyant et lui fit signe qu’elle pouvait faire de même, c’était sans doute plus prudent vu le monde qui se trouvait dans le pub.

« Excuse moi mais je crois que je te connais… tu es à Poufsouffle ? Ou Gryffondor ? Désolé, je n’ai pas une bonne mémoire des prénoms. »

Elle espérait ne pas la vexer, surtout qu’elle avait faillit lui hurler dessus tout à l’heure. Heureusement elle n’était ni colérique ni rancunière mais il fallait dire que la surprise de se retrouver arrosée ne l’avait pas rendue très aimable. Elle voulait lui montrer qu’elle ne lui en voulait plus, après tout ça aurait pu lui arriver, elle avait toujours la tête dans les étoiles, dans tous les sens du terme et ça lui avait aussi joué des tours, comme de laisser sa potion brûler ou ne pas entendre son père l’appeler pour aller dîner.  

Mais ce qui turlupinait Fanny pour le moment, c’était qu’elle n’arrivait pas du tout à mettre un nom sur le visage de son interlocutrice, ni se souvenir d’où elle l’avait vue, parce qu’elle était sûre de l’avoir déjà vu quelque part. Il arrivait qu’un de ses professeurs lui demande d’aider les autres élèves à faire leurs devoir ou pratiquer certains sorts. Fanny n’était pas l’élève la plus brillante de l’école mais elle était assidue et sérieuse, avec de bons résultats, cette marque de confiance de la part des enseignants la flattait. D’ordinaire on demandait cette tâche aux préfets.

Ah décidément sa mémoire lui jouait des tours et elle détestait ça, elle avait l’impression de manquer de respect. Elle eu une moue gênée, embarrassée de la situation dans laquelle elle se trouvait. Chacune son tour.

Fanny se mit à rire. La maladresse et l’air gêné de son interlocutrice l’amusait plus qu’autre chose. Il y avait quelque chose de touchant chez elle et Fanny se sentit prise d’affection pour elle.

« Ne t’en fait pas, au moins ça nous as permis de faire connaissance. »

Par contre si son livre avait été abîmé… Fanny n’aurait pas garantit qu’elle serait restée calme. Encore elle pouvait toléré d’être arrosée mais elle avait plus de mal à ce qu’on abîme ses affaire, surtout un livre neuf.

« Je crois que si mon livre avait été abîmé, j’aurai surtout été triste, je viens de l’acheter. »

En fait elle aurait surtout été en colère, mais Fanny ne voulait pas effrayer la jeune fille. Elle passait déjà pour une folle auprès de certains élèves à cause de sa passion pour l’astronomie, elle n’allait pas non plus en rajouter à sa réputation.

Elle remarqua aussitôt son hésitation. Peut-être était elle avec des amis ? Encore une fois, elle n’avait pas l’habitude. Elle ne sortait que très rarement en groupe ou même accompagnée.
Elle se sentit soudain mal à l’aise.

« Oh je suis désolée, tu étais peut-être avec des amis. Je ne voulais pas te donner d’ordre. Si tu veux rejoindre tes amis vas-y. »

Mais la jeune fille ne bougea pas, bien au contraire, prenant place en face d’elle. Fanny tenta de cacher sa surprise et sa joie.

Ce fut lorsqu’elle se présenta que tout lui revint en mémoire. L’année dernière le professeur Lewitt lui avait demandé de passer dans son cours pour l’assister et aider ceux qui étaient alors à ce moment là en cinquième année, à se préparer pour les BUSES. Fanny avait accepté avec joie et c’était sentie flattée de cette marque de confiance de la part de son professeur.
Peyton devait faire partit des élèves qui avaient assisté à ce cours un peu particulier. Mais comme d’habitude, Fanny n’avait vu que les étoiles et pas le reste.

« Tu ne te trompe pas. Je m’appelle Fanny MacDougall, enchantée. »

Elle avait eu cette légère pointe de fierté en prononçant son nom, cette fierté d’appartenir au clan MacDougall, que beaucoup de personnes trouvaient un peu mal placée étant donné qu’il n’avaient pas la notoriété de certaines autres familles. Mais Fanny s’en moquait. Les MacDougall avaient joué un rôle dans l’histoire des sorciers et était, à son sens, une des rares familles de sang-pur dotée d’un sens de l’honneur et non embrigadée dans ses stupides idées de supprémacie.

« Je pense même que c’est une évidence… enfin je veux dire je passe mes journées à lire ou a étudier, même quand j’ai du temps libre. Comme maintenant. »

Fanny mordilla sa lèvre de nouveau. On ne pouvait pas faire plus cliché qu’un Serdaigle le nez dans un bouquin. Peyton allait la prendre pour une prétentieuse.

« Je suis en dernière année, c’est pour ça. Que j’étudie. Enfin je veux dire j’ai mes ASPICS et ils ne sont pas pour maintenant mais je veux être prête, c’est pour ça que je révise tout le temps. Mais même si je n’étais pas en septième année j’aurai.. enfin voilà, c’est important et ce livre avait l’air intéressant et… tu verras toi aussi l’année prochaine, tu devras réviser. Enfin tu dois quand même le faire maintenant, mais tu auras plus de boulot, plus que maintenant et c’est vraiment compliqué et... »

Fanny décida de s’arrêter de parler, tant elle s’embrouillait. A tous les coups Peyton allait changer de table et la laisser planter là.

Elle baissa la tête, cherchant une idée, un autre sujet de conversation. Quelque chose qui ne soit pas ennuyeux, ni en rapport avec les études, les livres ou l’astronomie.

« Et toi tu fais quoi ici ? »

Alors là, si elle l’avait pu, Fanny se serait elle même assommée avec une chaise. Il n’y avait pas plus bateau comme question, pas plus banal et surtout bête.

Elle n’était pas venue ici pour danser des claquettes, elle était venue ici pour se détendre, avec ses amis et elle lui faisait perdre son temps. Quelle andouille !

Le sourire de Fanny s’agrandit.

« Après tout il faut bien un peu d’originalité, même dans les rencontres, ça rajoute un plus et ça permet de casser la routine. »

C’était assez étrange pour elle de dire ça, parce qu’elle était le genre de personne à absolument tout planifier, surtout quand il s’agissait de devoirs et d’études. Mais elle n’était pas non plus à Serdaigle pour rien et n’avait rien contre, de temps à autre, casser cette routine bien huilée pour quelque chose inattendu, que ce soit repousser son programme de révisions, changer de livre en cours de route parce que l’histoire de lui plaisait pas, décider de s’habiller tout autrement, entrer dans une boutique au hasard ou bien juste rencontrer une nouvelle personne, tout simplement.

« Je vais te sembler folle mais je serai prête à tout pour mes livres, je préfère prendre la pluie et être trempée mais savoir mes livres au sec. »

Elle rit avant de se mordiller la lèvre. Son interlocutrice n’avait pas l’air d’être du genre à se moquer et comme elle venait elle même de se tourner en dérision, il n’y avait aucune raison pour qu’elle le fasse.

Elle essaya de cacher son soulagement quand elle vit qu’elle ne prenait pas pour un ordre ce qu’elle venait de dire.

« Oh tant mieux, je veux dire je ne te retiendrais pas longtemps de toutes les façons mais ça n’aurait pas été polis de les faire attendre. »

Elle lui décrocha un autre sourire.

« Oui c’est ça ! Je… j’adore l’astronomie et je suis douée, sans vouloir me vanter, alors le professeur Lewitt m’avait demandé si je voulais bien venir l’aider un peu et je pense que je recommencerais si il me le demandait, bien que je n’ai aucune vocation à devenir professeure plus tard… en tout cas j’espère qu’on ne vous as pas trop ennuyés. »

Ils devaient bien être les deux seules personnes de tout Poudlard a s’extasier comme des enfants le matin de Noël pour une étoile filante ou une nouvelle lentille de télescope. Et elle savait à quel point le professeur Lewitt était sévère et exigeant, bien que bienveillant.

« C’est vrai… je veux dire ça ne sert à rien de vouloir classer les gens sans arrêt ou d’avoir des préjugés sur eux parce qu’ils appartiennent à telle ou telle maison ou que sais-je mais c’est vrai que si le Choixpeau nous as placé ici, c’est aussi pour une bonne raison. Et j’avoue qu’un Serdaigle sans livre, c’est tout de même un peu étrange, ça serait comme… un ciel sans étoiles justement. »

Après la lecture pouvait très bien être un passe-temps comme un autre, réservé à tout le monde sans distinction mais il est vrai que le Serdaigle avaient tendance à être de plus gros lecteurs que les autres, sans doute parce qu’il y étaient poussés eux aussi, avec la bibliothèque qui se trouvait dans la salle commune mais aussi tout simplement entre eux, par le professeur Flitwick qui les encourageaient sans cesse à lire, à étudier, à s’instruire, peu importait le livre, le sujet.

« Et bien j’ai pu avoir quelques sujets des années précédentes pour pouvoir m’exercer et j’avoue que ça me fait un peu peur… comme tous les examens en fait. Je ne pense pas être non plus la bonne personne pour te rassurer, je deviens anxieuse pendant la période des examens, je me demande même comment je fais pour ne pas boire de philtre calmant toutes les heures… enfin je m‘égare… c’est difficile oui mais si tu révises bien et que tu travailles régulièrement tu ne devrais pas avoir de soucis, j’avais même trouver quelques BUSES faciles. Je ne sais pas si tu le sais, mais tu as deux parties pour les épreuves, une théorie et une pratique, ce qui te permet de compenser si tu as par exemple, des difficultés à pratiquer un sort ou une potion. Ce n’est pas grave si tu n’as pas encore commencer, nous ne sommes qu’au début de l’année, mais je te recommande tout de même de ne pas trop traîner, j’ai vu des élèves littéralement craquer et pleurer parce qu’ils s’y prenaient trop tard. »

Le but n’était pas de lui faire peur non plus, mais elle se devait tout de même de la prévenir. Certains se reposaient trop sur leurs acquis et se retrouvaient démunis et se rendaient même parfois compte, au dernier moment bien sûr, qu’ils ne savaient pas lancer correctement un simple sortilège de lévitation.

« Je voulais surtout profiter de la journée et du fait que bientôt je me retrouverais justement enfermée tous les week-ends à réviser… et oui je voulais en profiter pour acheter quelques livres et revoir une des libraires, on s’entend bien et je voulais prendre de ses nouvelles. »

Elle sourit de nouveau puis doucement, tourna le livre vers elle, pour qu’elle puisse le voir.

« Je pense qu’il me servira à la fois pour la divination et l’astronomie… j’aime bien lire des points de vue différents, ici c’est une voyante Inuit qui a écrit ce livre tu vois et je suis sûre que je découvrirais une nouvelle façon de regarder le ciel ou d’essayer de voir l’avenir. »

Comme toujours Fanny se perdait dans ses divagations. Mais elle était tellement contente de son achat et si pressée de le lire qu’elle avait envie de le partager, en espérant qu’elle ne l’ennuierait pas trop.

« Je pense que ça aurait quand même été difficile vu le monde qu’il y a aujourd’hui. La prochaine fois je prendrais une table un peu plus à l’écart, c’est plus sûr. »

Elle sourit, amusée. La prochaine fois. Bien sûr. La prochaine fois elle ne mettrait tout simplement plus les pieds ici quand il y aurait du monde et choisirais un endroit plus calme. Elle n’en voulait plus à Peyton désormais. Sa colère était surtout du à la surprise et elle n’aurait pas été étonné que  si elles avaient été en situation inverse, la rouquine lui aurait crié dessus. Mais elle s’était calmée maintenant, elle ne lui en voulait plus du tout.

« Oui, enfin… enfin parfois on a tendance à régir de façon un peu exagérée pour rien, il suffit juste d’un petit rien et on s’énerve, in crie alors qu’il n’y a pas de raison d’agir ainsi et en plus nous avons quand même de la chance de pouvoir utiliser la magie, je pense que j’aurai pu m’occuper de mon livre en un rien de temps. »

Après tout il lui aurait été facile de récupérer son livre avec de la magie, ce n’est pas comme si elle avait été beaucoup arrosée, en agissant vite elle aurait pu éviter qu’il ne devienne illisible. Elle était même assez douée avec ce genre de sortilège, du moment que les dégâts n’étaient pas trop importants.

Son sourire s’élargit quand elle entendit Peyton la complimenter et la rassurer sur sa participation aux cours d’astronomie. Elle n’avait pas le désir d’être professeur, mais elle avait bien aimé partager ses connaissances et aider. Savoir qu’elle avait pu être utile à quelqu’un lui fit énormément plaisir.

« Je suis contente d’avoir pu vous aider, même si c’était bref. Si jamais tu as besoin d’aide n’hésite pas, je ne pense pas être difficile à trouver, quand je ne suis pas dans ma salle commune, je suis soit à la bibliothèque soit à la tour d’astronomie. »

Elle avait l’impression qu’elle proposait son aide à tout le monde. Mais ça lui faisait toujours tellement plaisir quand elle aidait les gens et leur faisait découvrir l’univers, son univers. Ce lui venait plus naturellement que de venir parler de la pluie et du beau temps par exemple.

Cette réflexion sur les maisons était plus ou moins le résultat d’observations sur ses années passées à Poudlard. Il était vrai qu’en majorité c’était les Serdaigles qui aimaient lire mais ils n’étaient pas les seuls. Et elle était en plus issue d’une famille qui n’avait pas, comme pour beaucoup été très homogène dans la répartition des maisons. Elle avait remarqué qu’en général, on retrouvait les membres d’une même famille dans la même maison, par exemple la famille Malfoy dont tous les membres se retrouvaient à Serpentard. Sa mère avait été à Serpentard. Et son père à Poufsouffle. Et elle Serdaigle. Elle avait finit par arriver à la conclusion que même si elle aimait bien sa maison et même beaucoup, au fond ça ne voulait pas dire grand-chose. Du moins ça ne servait à rien de juger sur la maison mais plus sur la personne. Chaque personne était unique, elle n’avait pas a être jugée pour son appartenance à telle ou telle maison.

« Oui, je pense aussi, après tu risques d’être débordée. A Sainte-Mangouste ? Vraiment ? Et pour faire quoi exactement si ce n’est pas trop indiscret ? Oui tu ferais mieux de leur demander, ils sauront t’orienter, tu peux même essayer de leur demander un rendez-vous avec un membre de hôpital pour qu’il puisse t’en parler. C’est d’ailleurs dommage qu’il n’y ai pas de genre d’evènements, ça serait bien plus pratique et intéressant pour nous de rencontrer des gens pratiquant le métier qui nous intéresse, plutôt que de devoir tout chercher par nous même et je sais que certains n’ont pas encore d’idée fixe, ils pourraient trouver une vocation comme ça. »

Pour elle s’était facile, elle voulait devenir chercheuse. Mais les autres, ceux qui ne savaient pas encore quoi faire ? Pourquoi les professeurs de cette école étaient si peu ouverts au changement ? Elle avait essayé d’en discuter avec certains de ses professeurs mais aucun n’avait eu l’air de la prendre au sérieux.

« Oui, le contraire serait étonnant. J’aimerais faire de la recherche, surtout dans le développement de la conquête spatiale, j’aimerais vraiment pouvoir explorer l’espace un jour. »

Elle eu un air rêveur, oubliant pendant quelques instants qu’elle était sur Terre, s’imaginant voyager parmi les étoiles, découvrant de nouveaux astéroïdes et des planètes peuplées de vie.

Elle se demandait encore ce qui avait pris de venir ici. Elle qui fuyait les endroits bondés comme la peste. Mais il fallait dire que malgré toutes ses appréhension et son aversion pour la foule, Les Trois Balais avaient une aura réconfortante, dégageait quelque chose de spécial. C’était un des premiers endroits que les élève découvraient quand ils visitaient Pré-au-Lard, un des lieux favoris de rencontre et de détente, il y flottait en général une ambiance douce, chaleureuse qu’on ne retrouvait pas dans les autres lieux du village. Elle s’y était sentie attirée comme un aimant, elle avait ressentit ce besoin de venir ici malgré le nombre incroyable d’élèves. C’était sa dernière année après tout, elle n’allait pas avoir beaucoup de temps par la suite pour s’amuser et se distraire. Bientôt elle serait submergée par une vague de devoirs, d’examens et de révisions. Bientôt elle quitterait Poudlard pour s’envoler de ses propres ailes, vers de nouveaux horizons. La fin de l’enfance, définitivement.

« Oui, c’est exactement ça. Je ne suis pas très colérique mais c’est vrai que sur le coup ça surprends, mais ça ne vaut pas le coup d’être rancunière, bien au contraire. »

Et puis Fanny se serait sentie mal et ridicule si elle s’était mis à faire une scène, crier sur la pauvre fille et partir comme si on venait de l’insulter gravement. Bien sûr elle tenait à ses livres, mais comme il n’avait rien, il n’y avait aucune raison de faire une scène.

Son sourire s’étira un peu plus quand elle entendit le retour de sa cadette sur les cours et elle du se faire violence pour ne pas s’épancher plus sur le sujet ni paraître trop enthousiaste à l’idée de l’aider. Le courant sembler bien passer, elle n’allait pas tout gâcher en passant pour une folle.

« Je serai ravie de t’aider, mais si jamais je me perd trop dans mes explications, n’hésite pas à me le dire, je peut devenir assez pénible avec l’astronomie, surtout pour les gens qui n’aiment pas ça… mais surtout n’hésite pas. »

Il lui arrivait parfois de venir passer sa soirée avec son professeur d’astronomie pour parler d’étoiles et de planètes, juste avant le dîner, mais ils s’éternisaient parfois tellement qu’ils en oubliaient de manger, seul l’horloge qui sonnait leur rappelait qu’il se faisait tard et qu’elle risquait des ennuis si elle était surprise à sortir après le couvre feu. Elle retint un soupir. Tout ça allait lui manquer après. Elle n’était pas sûre de retrouver quelqu’un d’autant passionné d’astronomie qu’elle et lui. Si elle n’avait pas autant envie d’en découvrir plus sur les technologies moldues, elle serait volontiers devenue professeur, juste pour aider, faire découvrir sa passion aux élèves, à des gens comme Peyton, qui ne seraient sans doute pas passionnés, mais curieux et surtout reconnaissants.

Les années passaient, défilaient plus vite qu’on ne pouvait s’en rendre compte. Elle avait l’impression que c’était encore hier qu’elle découvrait le château, qu’elle traversait le lac sur les barques en compagnie de Hagrid et qu’elle enfonçait le Choixpeau sur sa tête et qu’elle était envoyée à Serdaigle.

« Prends ton temps pour réfléchir, ne te précipite pas… mais si tu as déjà au moins une idée, ce n’est pas plus mal, tu perdras moins de temps à chercher. Tu pourrais même demander à Mme Pomfresh quelques conseils sur son parcours, peut-être qu’elle a du travailler dans un hôpital avant de venir à Poudlard, ça serait logique même, ils ne laisseraient pas une toute jeune débutante travailler ici, il faut quelqu’un d’expérimenté... »

Et si il y avait bien quelqu’un de compétent dans son domaine à Poudlard, c’était bien infirmière. Elle était à la fois gentille mais stricte, elle dirigeait son infirmerie à la baguette et elle n’osait pas imaginer sa réaction si quelqu’un lui désobéissait.

« Merci, c’est très gentil ! Et bien si c’est possible, j’aimerais aller aux Etats-Unis, ils ont des bases spatiales beaucoup plus développées, c’est quand même eux qui ont réussi à aller sur la Lune, sans magie ni rien. Même si c’est juste pour quelques mois, au moins ça me donnerait un aperçu et sinon j’aimerais voir de grands observatoires, comme ceux qu’on trouve dans les déserts d’Amérique du Sud. »

L’Amérique… ce continent si fascinant, avec un pays qui faisait miroiter monts et merveilles. C’était peut-être ça son rêve américain à elle, partir à la conquête de l’espace, aller encore plus loin que certains, faire partie des femmes qui auraient changé l’histoire spatiale. Et sans aucun lien avec l’astronomie, Fanny était très curieuse de découvrir les Etats-Unis. D’après ce qu’elle avait pu apprendre, ils étaient bien plus libérés qu’eux sur certains points, leur culture, leur musique était beaucoup plus moderne, autant pour les sorciers que les moldus. C’est du moins ce qu’elle avait cru comprendre. Mais aurait-elle le temps pour ça, pour découvrir autre chose que des comètes et des planètes ?