[TERMINE] It's been a long time. (scar)

Sujet: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 24.04.20 21:08

It's been a long day.Noah & ScarLongue journée. Rude et désagréable. Enquêter sur un trafic de baguettes n'a rien de très excitant, ni même, de très glorifiant et pourtant, il semblerait que tu sois payer pour faire une telle chose. Tu suis les pistes, sous couverture, une chance pour toi, d'être métamorphage. Tu ne crains pas grand-chose, toi, le pré-trentenaire qui change son reflet dans le miroir, pour ne pas être reconnu par les crapules. Ces malfrats. Ces sorciers qui n'en n'ont que faire des lois du Ministère de la Magie. Ô par Merlin, tu espères que ce dernier n'est pas capable de voir tout ce qu'il se passe ici. Tu as parfois, bien trop honte des agissements de ces sorciers. Bien-sûr, tu sais que les moldus sont tout aussi pourris, pour beaucoup, mais il faut aussi avouer, que d'autres remontent le niveau. Comme toi ? Tu n'irais certainement pas jusqu'à penser une telle chose. Après tout, on ne te surnomme pas Grumpy pour rien, toi, l'homme grincheux, qui ne sourit jamais. T'es froid et distant, Noah. As-tu conscience du malaise qui survient, lorsque tes collègues croisent ton regard impénétrable ?

Tu soupires en y pensant, terminant de mettre à jour les notes de ton dossier. T'es certain de te rapprocher de la fin de cette enquête avec les autres, même si tu fais bande à part, tu ne caches rien de tes trouvailles, et cela t'est rendue de la même manière. Ainsi, vous êtes plus forts. Ainsi, vous avancez plus facilement. T'es pas encore parti, Austin ? Une voix suave parvient à tes oreilles et tu redresses aussitôt la tête pour fixer, l'espace de quelques secondes, la belle montre à gousset accrochée à ton pantalon. Putain. On dirait un vieux magicien. Aurais-tu dépasser les trois siècles ? Qui possède encore des montres à gousset, de nos jours ? Je ne vais pas tarder, je poffine deux-trois détails. Passe une bonne soirée. Réponds-tu, simplement, de manière polie, avant de te plonger à nouveau dans ton dossier. Au final, tu restes vingt minutes de plus au travail. Ce n'est certainement pas pire que d'habitude. Certains soirs, il t'arrive de passer plus d'une heure à réfléchir dans ton bureau, alors que tu devrais être chez toi, ou, au moins, ailleurs qu'ici, pour te détendre et te changer les idées. Mais tu n'as ni femme, ni enfant. Peu d'amis à voir. Alors, tu ne comprends pas vraiment, pourquoi les autres sont si pressés de rentrer chez eux.

Tes longs doigts viennent finalement attraper la veste en cuir, accrochée au porte manteau, avant que tu ne sortes du bureau. Un simple coup de baguette magique, et tout est rangé, la lumière éteinte. Voilà une bonne chose de faite. Tes pas te guident, doucement, jusqu'à un ascenseur que tu trouves des plus désagréables. Ce dernier te pose, avec quelques autres têtes que tu ignores, au huitième niveau. Rapidement, ton regard se pose de manière brève, sur l'immense Fontaine de la fraternité magique, avant que tu ne t'arrêtes, lorsqu'un visage familier t'interpelle. Depuis combien de temps ne l'as tu pas vu ? Tu pourrais pourtant la reconnaître entre mille. Sûrement, est-ce parce que toi, le bougre, l'homme solitaire, tu ne connais que peu de monde. Tiens, tiens. Je ne pensais pas que tu finirais par travailler au ministère. Lances-tu, pour avertir de ta présence, sans un sourire, une pointe d'amusement dans ta voix rauque et si masculine. Tu hausses un sourcil, détaillant l'ancienne petite voleuse au caractère désagréable et impertinent, plutôt content, dans le fond - bien que tu ne le montres pas, de revoir ce doux visage.

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

Je sortis du bureau en remerciant le responsable. J’évitais de sauter partout et de crier victoire. J’avais eu le job et je commençais la semaine prochaine. J’étais déjà prête et motivée. Après ma sortie de Poudlard, je m’étais donnée les moyens pour réussir au Ministère. J’étais partie de rien, d’une voleuse des rues, et maintenant je commençais à m’en sortir de moi-même. Il était loin le temps où je fouillais les poches des autres et que je retirais leur argent pour pouvoir m’acheter quelque chose à manger ou même quelques fournitures scolaires. Ça m’avait pris du temps pour arrêter. Je m’étais fait réprimander plusieurs fois. Je m’étais même fait prendre. Mais quand on n’a pas d’autres moyens pour vivre, que pouvait-on faire d’autre ? Quand j’y pense, tout ça n’avait rien à voir avec la vie, c’était de la survie pure et simple. Lorsqu’on doit se rabaisser à voler pour pouvoir manger, ce n’est pas vivre. Mais avais-je réellement vécu jusqu’à maintenant ? Mes parents m’avaient toujours imposé un style de vie qui ne me correspondait pas. A onze ans, ils m’avaient jeté à la porte de chez eux et j’avais dû me débrouiller seule. Si l’oncle de cette amie ne m’avait pas recueilli, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui.

Il n’avait pas d’enfants, pas de femmes, et vivait simplement. Il me considérait presque comme sa fille mais je n’ai jamais réussi à le considérer comme quelqu’un de ma famille. Bien qu’il eût été un réel soutien et que ma présence ne le dérangeait guère, je ne pouvais continuer à vivre chez lui. J’avais commencé à tracer ma propre voie bien que je savais qu’il avait joué un rôle essentiel pour mon entrée au Ministère. Il avait toute ma reconnaissance, cependant, je ne pouvais continuer ainsi. Après mes premiers salaires, j’avais pris un petit appartement. Il n’était pas très grand, mais assez pour que je m’y sente comme chez moi. La solitude me pesait quelque fois. Cependant, je n’avais plus à me soucier du fait que je pourrais, peut-être, finir de nouveau à la rue. C’était comme une vie de rêve, même si je ne vivais pas dans le luxe. Je n’avais pas besoin de ça pour vivre, j’avais juste besoin du strict minimum.

Je ne rentrais pas immédiatement chez moi. Je prenais mon temps pour parler à d’anciens collègues, en rencontrer de nouveaux, et surtout prendre le temps de discuter avec eux de mon nouveau poste. La journée était vite passée et les derniers étaient sur le point de partir. Je devais rentrer moi aussi. Après tout, il n’y avait plus que ça à faire. J’avais assez traîné au Ministère pour aujourd’hui. Enfin, c’est ce que je croyais. Je ne m’attendais pas à le revoir, en fait, j’avais complètement oublié qu’il pouvait travailler ici. « C’est surprenant n’est-ce pas ? Je viens d’avoir le job comme dirait les moldus. » Je lui adressais un grand sourire. J’étais plutôt fière de moi et il y avait de quoi l’être. « Alors qu’est-ce que tu deviens ? » Je me souvenais très bien de lui. Comment aurais-je pu oublier le premier qui a voulu me tendre la main lorsque je m’étais retrouvé à la rue ?

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 30.04.20 12:08

It's been a long day.Noah & ScarT'es jamais bien pressé, le soir, chaque fois qu'il faut rentrer chez soit. T'as personne qui t'attend à la maison après tout. Pas de femme. Pas de chat. Pas de chien. Y'a rien. Nada. T'es un solitaire. Le calme, le silence présents dans ton appartement te permettent de te détendre assez rapidement et tu n'es pas du genre à être stressé par ton travail. T'es carrément étrange, Noah. Et tu le sais. Ta différence t'a toujours offert un peu de mal pour te faire des amis, mais t'en n'as jamais fait tout un plat. Chaque être est différent et c'est ce qui fait la beauté du monde, au final. Bien que dans l'fond, t'apprécierais qu'il n'y ait pas de mauvaises personnes. Au moins, t'aurais beaucoup moins de travail. Mais est-ce que cela serait possible ? T'en sais rien. L'humain est mauvais de nature, même si, selon toi, les moldus sont encore pires, pour certains. T'essaies de pas trop y penser, tu vis ta vie comme bon te semble, tant qu'on ne vient pas t'emmerder, toi, tu te plains pas trop.

Enfin, quand t'y penses, y'a bien deux-trois personnes qui t'énervent ces derniers temps. Prenons Mcnair par exemple. Tu lui ferais bien bouffer son insolence, à ce type. Lui et ses cheveux noirs de jais. Si seulement tu pouvais lui éclater la tronche à coup d'poings violents ; ça te ferait certainement un bien fou. Y'a aussi ta mère, bordel. Cette bonne femme qui te harcèle pour connaître ta vie amoureuse, sans se douter une seule seconde, que tu n'as personne et que ça ne te dérange pas tant que cela. Elle te sous-entend parfois de te trouver une femme, quelqu'un qui saurait prendre soin de toi et ton sale caractère, mais tu l'ignores, marmonnant que t'es très bien tout seul, au moins, y'a personne pour te fliquer. T'es assez adulte et responsable pour te gérer tout seul, après tout.

Tu sors vite de tes pensées, lorsque ton regard se pose sur une tête blonde que tu apprécies tout particulièrement, malgré tout. T'es tout de même carrément contradictoire, comme type, dans l'fond, Noah. Ah oui ? Et qu'est-ce que tu fais au ministère, alors ? Je devrais peut-être garder un oeil sur une ancienne petite voleuse. Minaudes-tu, en t'approchant un peu plus de la jolie demoiselle, plutôt étonné de la revoir ici. Est-ce que tu t'y attendais ? Clairement pas, mais c'est plutôt une bonne surprise, dans le fond, ça, tu ne peux pas vraiment le nier. La question que la demoiselle te pose te fait hausser les sourcils, avant que tu ne glisses une main dans tes cheveux pour les remettre en place. T'as jamais été très bavard, Noah, mais t'es prêt à faire un petit effort, de temps à autre. Je travaille toujours ici, au même poste qu'à notre rencontre. Toujours pas marié, non pas que ça me déplaise, au contraire, voir tous ces imbéciles avec des marmots, ça m'donne des hauts l'coeur. Je t'offre un café ? Proposes-tu, de la manière la plus neutre que tu le puisses, alors que tu regardes autour de vous, remarquant bien qu'il n'y a plus personne dans les alentours. Faudrait pas que vous restiez trop longtemps. Et toi, qu'est-ce que tu deviens, hm ? Tu lui renvoies sa question, histoire de dire, enfin, ça t'intéresse tout de même un minimum.

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Cette rencontre était assez inattendue. Je savais qu’il travaillait au Ministère mais jamais je n’aurais pensé le croiser ici. Même si c’était plutôt évident, je n’avais jamais songé à cette possibilité. Noah avait été le premier à me tendre la main et il avait été la première personne que j’avais repoussé. Je ne sais pas pourquoi il avait voulu m’aider. On ne se connaissait pas. Je n’étais qu’une simple gosse qui allait entrer à l’école de sorcellerie Poudlard, la même école qu’il venait tout juste de quitter à l’époque. Je n’avais jamais compris pourquoi il m’avait tendu la main, ni même pourquoi il avait voulu me sortir de la rue. Etais-ce une simple mission qu’il avait eu du Ministère ? Je n’aurais certainement jamais la réponse. Quoi qu’il en soit, il avait raison sur toute la ligne, je n’avais pas à vivre de cette façon. Il avait eu raison de vouloir me sortir de la rue, mais ça, je ne lui dirais certainement jamais par simple fierté. Elle était trop mal placée pour que je puisse lui dire tout ce que je pensais réellement, ni même pour que je puisse le remercier de quoi que ce soit, de ce qu’il avait tenté faire, ce qu’il avait fait et ce que j’avais tout simplement repoussé.

D’un certain point de vue, lorsqu’on repensait à mon passé, il avait raison. Qui aurait pu penser que je finirai par travailler au Ministère de la Magie ? Si on m’avait prédit mon avenir, je crois que j’aurais pu rire en entendant que j’allais y entrer. Je n’y aurais pas cru moi-même. A l’époque, c’était impensable. J’étais condamnée à errer dans les rues de Londres, à voler pour survivre. Je m’étais plutôt bien tirée au bout du compte. J’avais eu tout ce qu’on aurait pu souhaiter, même si je ne réclamais jamais. Je n’arrivais pas à croire ce qui m’arrivait parfois, et cette entrée au Ministère était peut-être de trop. Mais je n’avais pas pu refuser cette main tendue. Cette personne fut la dernière à me tendre la main et après une longue hésitation je l’avais saisi. Je me demandais, maintenant, ce qu’il me serait arrivé si j’avais saisi la main de Noah quelques années plutôt. A quoi ressemblerait ma vie aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’il me serait arrivé ?

« Et bien, j’ai commencé en tant qu’oubliator et aujourd’hui j’ai appris que j’entrais dans la brigade de réparation des accidents de sorcellerie. Tu vois, la petite voleuse à bien évoluée. » J’étais fière de moi. J’avais fait un sacré parcours depuis la rue et mon statut de voleuse. Je pense que ça pourrait en surprendre plus d’un, mais peut-être pas Noah ? « Avec plaisir. » Cette fois, je n’allais pas lui refuser sa proposition. Je l’avais fait à une époque, mais pas pour un café. Ça m’étonnait un peu qu’il n’ait personne dans sa vie, mais je respectais sa vie privée et décidait de ne pas trop m’immiscer en posant trop de questions. « Et bien, j’ai été sortie de la rue par l’oncle d’une amie. Il n’avait pas d’enfants ni de femmes, il a été seul pendant une longue partie de sa vie. J’ai fini par comprendre que je ne pouvais pas continuer ainsi très longtemps. Il a voulu jouer le rôle de père mais je ne l’ai jamais considéré comme tel. C’est lui qui m’a fait entrer au Ministère. Je lui dois pas mal de choses… » Désolée de t’apprendre, Noah, que j’ai refusé ton aide pour accepter l’aide d’un autre.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 22.05.20 20:47

It's been a long day.Noah & ScarL'envie de rester le plus longtemps possible. T'es pas vraiment du genre à rentrer très vite chez toi. Le besoin de te changer les idées, pour ne pas te retrouver seul, enfermer entre les murs de ta maison. Désir d’échappatoire. Besoin de passer le plus de temps possible, dehors. Ailleurs. Pas forcément, accompagné. Tu t'acharnes sur ton travail, sans pour autant, avoir envie, ou besoin, d'une promotion, d'un nouveau poste, plus haut placé. Noah, t'as jamais été très ambitieux, dans le fond. Tant qu'on te fait pas chier, pour toi, tout va bien. T'essaies tant bien que mal, de garder ton assurance et ton visage froid, néanmoins, lorsque la jolie blonde est face à toi, tu te détends un peu. T'es pourtant pas très souriant, ni même drôle ou agréable. T'es toujours renfermé sur toi-même, sans véritablement savoir pourquoi. T'as toujours été ainsi. C'est indéniable. On ne pourra pas te changer, d'un simple coup de baguette. Ou peut-être que si, mais ce n'est clairement pas ce que tu cherches. « La petite voleuse pouvait réussir dans la vie, la preuve encore aujourd'hui. Tu as pu prendre une revanche, sur la vie, et je trouve ça plutôt bien. Félicitations. » Tu fais un effort. Tu lui offres un léger sourire. T'essaies, d'être moins distant, parfois. Est-ce que tu penses rester seul toute ta vie ? T'en as aucune idée. T'es même pas certain de vouloir te marier, ou de te retrouver père de marmots braillant dans tous les coins. T'apprécies le calme. Le bleu de la sérénité. Homme solitaire. Trentenaire au cœur de pierre.

Malgré une légère envie de fuir, tu pousses un peu les choses, proposant, à la belle jeune femme, d'aller prendre un café. T'es clairement différent, parfois, de ce qu'on peut avoir l'habitude de voir, venant de toi. Tu penches la tête sur le côté, un instant, lui faisant signe de te suivre, tandis que tu t'approches doucement, des cheminées permettant de transplaner en dehors du ministère. « Plutôt coin moldu, ou sorcier? » Que tu demandes, curieux. Toi, tu t'en fiches. T'es un sang mêlé, après tout, et t'es habitué, aux deux côtés de la terre. Le monde ne s'arrête pas à une porte fermée. Et puis, finalement, t'as l'impression de te prendre une claque. Brute. Violente. Blessante. Les sourcils qui se froncent, et le cœur qui se serre, malgré tes mauvaises habitudes. Serais-tu plus sensible qu'il n'y paraît, Austin ? Grande inspiration, et te voilà, qui disparaît, après avoir attrapé le poignet de la jeune sorcière. T'es pas gêné par la sorcellerie et encore moins, par ces transports pouvant être étranges, pour les petits nouveaux. Une fois dehors, tu te permets de la regarder, la dépassant de deux bonnes têtes. « Je me demande ce qu'il avait de plus que moi, pour que tu acceptes son aide, et pas la mienne. » Rétorques-tu, simplement, peut-être plus froidement que tu ne l'aurais voulu. T'as clairement pas envie de montrer que cela te touche personnellement. Et tu n'arrives même pas à comprendre pourquoi. Tu ne devrais pas t'y attarder, tu le sais. « T'aurais quand même pu tomber sur un vieux pervers. » Tu peux pas t'en empêcher, t'en rajoutes une couche, sur les nerfs. Putain. Ca te gonfle. Pourquoi ça t'fait grogner intérieurement, sans déconner ? Peut-être parce que, pour une fois, dans ta vie, où tu as voulu t'intéresser à quelqu'un ; pour une fois, où t'as voulu tendre la main, on t'a repoussé. Comme une vulgaire chaussette miteuse, offerte pour libérée un foutu elfe de maison. Tu vaux rien, Noah. Faut t'faire une idée.

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« Elle est loin derrière moi maintenant. Sacrée revanche ! Merci. » J’avais fait un sacré pas vers l’avenir. J’avais fini par sortir de la rue et entrée au ministère. Cette revanche sur la vie, c’est sûr que je l’avais eu. Je ne pourrais jamais nier que j’étais partie de rien, sans vraiment quelqu’un pour me soutenir. Bien au contraire, ma famille m’avait jeté à la porte sans le moindre remord. Elle ne pouvait accepter d’avoir une sorcière parmi elle. Elle refusait tout ce qui pouvait porter atteinte à leur dieu. Il était hors de question que la fille du diable soit sous leur toit. J’avais dû apprendre à me débrouiller seule, à voler pour survivre. Et maintenant, je volais de mes propres ailes. Certes, dans un petit appartement, mais au moins, c’était bel et bien chez moi. Je n’avais plus ce risque d’être jeté dehors à tout moment, ni cette peur constante de retourner à la rue. J’avais avancé, et je regrettais de ne pas avoir avancé plus tôt. Je n’avais pas saisi cette main tendue la première fois, pourtant, j’aurais dû. J’aurais dû prendre la main de Noah dès le départ, mais j’avais tout simplement refusé. J’avais eu bien trop peur d’un nouveau rejet à l’époque. J’avais eu trop peur de m’attacher pour ensuite retourner là où il m’avait trouvé. Mais l’aurait-il vraiment fait ?

Et aujourd’hui, je ne refusais pas sa proposition de boire un café. Je ne voulais plus le repousser maintenant. Je n’avais pas besoin d’avoir peur. Je n’avais plus besoin de penser tout ce qui pourrait arriver. « Côté moldu, ça change un peu, tu ne penses pas ? » Parfois, il m’arrivait de vouloir me couper un peu du monde des sorciers. Ce monde avait changé ma vie à plusieurs reprises. Alors il m’arrivait d’avoir le besoin de souffler un peu, de vouloir respirer et retourner à un monde simple et sans problèmes. Qu’avais-je dit ? Sans problèmes ? J’avais peut-être un peu trop parlé. J’en avais peut-être un peu trop dit. Je n’aurais peut-être pas dû lui dire comment j’étais sortie de la rue ni même comment j’avais pu avoir le job. Il m’avait attrapé le poignet avant de nous sortir du Ministère. Qu’est-ce que j’avais dit pour que j’ai l’impression qu’il puisse s’énerver ? Et finalement, je le su bien assez tôt. Je me mordis légèrement la lèvre inférieure. J’avais l’impression de me comporter comme une gamine prise sur le fait et en train de se faire gronder.

« Je n’étais pas prête. » Je n’avais pas réussi à le regarder, j’avais seulement baissé le regard. J’avais l’impression de me prendre une baffe dans la figure. Elle était méritée. « Je l’ai volé et quand j’ai ouvert le portefeuille, j’ai eu honte. C’était l’oncle d’une amie à l’école et… Je suis allée lui rendre à elle et à son oncle. Il a juste été compréhensif, il ne m’a pas posé de questions, rien. Et j’avais l’impression d’avoir une dette envers lui, alors je l’ai laissé me sortir de la rue. » J’avais l’impression d’essayer de me justifier. Mais plus je me justifiais, plus j’avais honte et plus j’avais l’impression de m’enfoncer. J’aurais voulu disparaître, me rendre invisible. Vu les circonstances, j’aurais pu essayer de fuir, partir en courant, mais je n’avais plus onze ans. Alors, je ne sais pourquoi, je m’avançais tout simplement vers lui pour le prendre dans mes bras. « Je suis désolée si je t’ai blessé. Je ne voulais pas. Il n’avait rien de plus que toi. J’étais juste une gamine effrayée à l’époque. » En soit, c’était vrai.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 28.05.20 13:30

It's been a long day.Noah & ScarSacrée revanche. Cette expression te tire un sourire et tu hoches doucement de la tête, plutôt attendri par l'attitude la jeune femme. Ton premier sourire de la journée. T'es carrément trop tendre, face à cette jolie blonde. T'es trop différent de d'habitude, chaque fois qu'elle apparaît dans ton champ de vision. Et t'es incapable de comprendre pourquoi. C'est juste ainsi. Cela change de d'habitude et même si tu ne montres rien, dans le fond, ça t'effraie. T'es pas du genre à changer tes habitudes, ni même ton quotidien. T'aimes quand les choses sont à leurs places. Mais aujourd'hui, tout semble partir en vrille. « Côté moldu, ça me va. Ils font de bons cappuccino et des caramels macchiato à couper le souffle. » Tu lui parles de tes goûts en matière de café, comme si c'était tout à fait normal. Mais putain, mec, réagis. T'es carrément flippant quand tu t'y mets. Tu pourrais lui parler de la pluie et du beau temps, pendant que t'y es aussi ! Sans déconner. T'as l'air un peu nerveux. T'es sûr que t'es dans ton assiette ? Tu te crispes un peu, quand elle avoue avoir accepter l'aide de quelqu'un d'autre. D'un autre homme que toi. T'as l'impression que l'monde s'écroule sous tes pieds, sans savoir ce qui te pousse à te sentir ainsi. Tu fronces les sourcils, avant de lui attraper le poignet sans plus attendre, disparaissant du ministère avec la jolie blonde à tes côtés. T'es sur les nerfs. Tu pourrais cogner les murs. Grogner. Putain. Macnair n'est jamais là au bon moment. T'aurais pu lui refaire le portrait sans prévenir à ce con, juste pour te soulager un peu. Une fois dehors, tu prends une longue inspiration. Une bouffée d'air frais, qui te fait le plus grand bien. Pas prête ? Tu te retiens de la foudroyer du regard. T'as perdu le sourire qu'elle t'avait rendu, y'a quelques minutes. T'as l'envie de partir. De rentrer chez toi et d'aller pioncer pour que cette journée passe plus rapidement. Demain est un autre jour, après tout. Voilà ce qu'il t'en coûte, de t'intéresser à quelqu'un. Voilà ce qu'il se passe, quand t'essaie de tendre la main à quelqu'un. Te t'fais baiser. On t'prend pour un con. C'est tout. C'est aussi simple que ça, dans le fond.

Bête en cage. Tu l'écoutes tout de même. T'as pas envie qu'elle te haïsse malgré tout. T'as pas envie de la faire fuir. « Une dette se rachète en rendant service, pas en profitant de l'argent et l'hospitalité, hm ? » T'avoue, tout en la fixant. T'y comprends rien. C'pas la meilleur des excuses à tes yeux. Tu secoues la tête, l'impression d'être un lion enfermé depuis trop longtemps dans une cage, sur le point de goûté à la liberté virulente. Pourtant, tu te calmes soudainement. Tes muscles se décrispe, quand elle te prend dans ses bras. T'as pas habitué aux gestes affectueux. T'es plutôt du genre à les fuir. T'es pas vraiment tactile. Pas vraiment sympathique avec autrui. T'essaies d'être le plus distant possible, pour ne pas être blessé. Utilisé. Froissé. « Hm. » Simple réponse, alors que tu la serres, un court instant, contre toi. Son parfum délicieusement sucrée te monte à la tête et tu te détaches finalement d'elle, lui ébouriffant les cheveux, comme pour l'énerver un peu. Reprend-toi. Ne montre rien, Noah. Un Austin ne réagit pas aussi facilement. « T'as pas à te justifier dans le fond. On se connaissait pas. Tu me devais rien. J'te devais rien. Laisse tomber, j'ai mal réagit, je ne sais même pas pourquoi. C'juste que .. j'ai pas l'habitude d'offrir mon aide aux autres, je crois. Alors quand je le fais, c'est pour de vrai. » Tu te défends comme tu peux, avant de marcher. Six pas exactement. T'attrapes la porte d'entrée d'un joli petit café vintage, la fixant de ton regard clair. « Tu viens ? J'te dois toujours un petit remontant, Scarlett. » Avoues-tu, comme pour ne pas la laisser filer entre tes doigts. Qu'elle reste. Qu'elle te tienne compagnie. Au moins cette fois. C'est tout ce que tu demandes.

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Ça serait donc le côté moldu. Très bien. En même temps, c’est moi qui l’avais choisi. Le côté moldu pouvait parfois me manquer, surtout après une journée entière passée dans le monde sorcier. J’avais l’impression de me couper de ce monde parfois et ça aidait bien. J’en avais assez de la magie parfois. Quand je voyais que même éteindre la lumière se faisait à coup de baguette, je regrettais les interrupteurs moldus. J’avais l’impression que la magie facilitait les choses mais rendait également un peu plus flemmard. Je détestais cette sensation. « Tu as l’air de t’y connaître en café. J’avoue qu’un Mocha Blanc me tenterai bien. Même si tu sembles bien avoir vendu le caramel macchiato. J’hésite maintenant, bravo ! » Je lui donnais un léger coup de coude comme pour le taquiner un peu. Je verrais bien ce que je choisirai au moment voulu. J’avais tout le temps pour y réfléchir. Peut-être même que je ne m’arrêterai pas sur un café mais sur un thé. Je ne savais pas encore, c’était à voir en fonction de mon envie dans le café. En plus, Noah avait lancé l’invitation, je n’allais quand même pas continuer à lui refuser tout ce qu’il proposait. Et, pour tout dire, j’avais vraiment envie de boire un café en sa compagnie.

Nous en étions ensuite venus à parler de l’homme m’ayant sorti de la rue. Je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part. Je ne savais pas comment réagir face à cet… Excès de colère ? Noah était visiblement en colère et je me demandais pourquoi. Ça le blessait donc autant de savoir que je n’avais pas accepté son aide au moment où il m’a tendu la main ? Et pourquoi une telle réaction ? Je ne répondis pas à sa question sur l’argent et l’hospitalité. Je me contentais d’éviter son regard. J’avais l’impression qu’il m’engueulait comme il pouvait engueuler une gamine. Et merde. Je n’avais pas envie de me disputer avec lui et s’il avait été vexé à cause de ça… Je l’avais tout simplement pris dans mes bras et je m’étais excusée. Je lui devais au moins ça, des excuses. Après qu’il m’ait légèrement serré dans les siens, il m’ébouriffa les cheveux. J’avais vraiment l’impression d’être une gosse mais je ne m’énervais pas. Je ne voulais pas m’énerver contre lui. « Tu ne serais quand même pas un peu jaloux par hasard ? » Je haussais les sourcils en croisant les bras. Je ne sais même pas s’il répondrait à cette question. Il marcha vers la porte d’un petit café vintage et me demanda si je venais. Je décroisais les bras avant de lui adresser un sourire. « Bien sûr que je viens. » Je le rejoignis jusqu’au café. Je ne comptais pas filer cette fois.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 04.06.20 0:55

It's been a long day.Noah & ScarTu souris en coin, en entendant la jolie blonde. Dans le fond, tu ne t'y connaîs pas tant que cela en café, disons simplement qu'il s'agit là de ta boisson préférée et qu'en réalité, tu aurais bien du mal à t'en passer, du con. Tu hausses simplement des épaules avec amusement quand elle ose te dire qu'à cause de toi, la voilà qui hésite sur ce qu'elle prendra. Plouf-plouf. Mocha blanc ou caraml macchiato. « Le choix te revient. Je ne partagerai pas si tu décides de prendre un mocha et qu'au final, ça ne te va. » Te défend-tu aussi de manière possessive. Ton café. Pas celui des autres. T'es pas vraiment du genre à partager ce qui t'appartient au final, Austin. Et tu vas clairement pas faire des efforts là tout de suite. Enfin, peut-être que t'en serais capable, mais tu préfères te mentir à toi-même ainsi qu'à haute voix. Incapable d'admettre que tu seras prêt à quelques différences pour Scarlett. T'es carrément étrange en ce moment même et tu t'en rends compte. T'as juste pas envie de trop y penser. Tu préfères fuir ton propre esprit, avant de devenir soudainement bougon. Les révélations qui ne font pas plaisir. Les mots qui te blessent. Qui te heurtent. T'as l'impression de te liquéfier sur place. T'es vraiment trop con quand tu t'y mets. À t'attacher. À t'intéresser à la mauvaise personne. Tu le sais pourtant. Que les sentiments, ça ne sert à rien. Qu'ils soient amicaux, fraternels, amoureux, peu importe. Ça ne fait que pourrir la vie des êtres humains. Être une armoire à glace, c'est bien mieux tes yeux. Cela rend la vie facile et agréable pour toi.

Vos deux corps qui s'enlacent. T'essaies de prendre sur toi pour pas la repousser avec violence et brutalité. T'es pas habitué. T'es pas très friand des gestes d'affection. Tout simplement parce que t'as pas l'habitude. Mais te mens pas, putain. Avoue-le, ça t'a fait un truc, t'es justement incapable de comprendre quoi. Handicapé des sentiments. Cœur de pierre. Tu lui ébouriffes les cheveux à la belle blonde qui te parle, comme pour garder la face. Un grognement s'échappe d'entre tes lèvres. Soudainement. Avec vulgarité, presque. T'es sur les nerfs. Tendu. Frustré. Tu comprends pas, tu comprends rien. Pourquoi est-ce que t'es aussi réactif pour une fois ? Nom de Merlin. Tu serais presque sur le point de fuir pour éviter cette conversation. « Est-ce que t'insinues que je suis capable d'être jaloux? » Réponds-tu, sur la défensive. Tes sourcils se froncent, mais tu restes calme. La porte que tes doigts agrippent s'ouvre dans un léger grincement, avant que tu n'entres à l'intérieur, suivit de la jeune femme. Les jambes qui te guident jusqu'à une table tranquille et tu t'installes sans plus attendre. T'as l'coeur au bord des lèvres. Le vent qui se tord sous la hantise d'être un peu trop à fleur de peau pour une fois. Tu comprends rien. Et t'as clairement pas envie de comprendre. Putain. Pourquoi c'est aussi compliqué avec Scarlett ? « Mettons que je suis jaloux. Qu'est-ce que ça pourrait faire ? Le passé ne changera pas. On en sera toujours au même point. C'juste que pour une fois que je tendais la main vers quelqu'un, on m'a repoussé comme une vulgaire chaussette. » Finis-tu par avouer. T'es faible, Austin.

@Scarlett W. Aberline:copyright:️ DABEILLE

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

La présence de Noah me faisait le plus grand bien et je ne savais pas pourquoi. J’avais l’impression de pouvoir lui donner une deuxième chance et, surtout, de pouvoir le connaître un peu plus. Je n’avais été qu’une sale gamine à l’époque. Une gamine qui avait refusé son aide alors qu’il essayait d’être amical et bienveillant. Je n’aurais jamais pensé que ça aurait pu le vexer à ce point. Je n’avais même pas pensé qu’il puisse même m’invité boire un café. S’en était presque impensable. A l’époque, je le voyais comme un employé du ministère, qui avait voulu me tendre la main parce qu’on lui avait demandé de le faire. Pourtant, sa réaction m’avait surprise et je m’étais remise en question sur ses intentions. Après tout ce temps, je me rendais compte qu’il voulait simplement me tendre la main, m’aider et me sortir de la merde. Avec le temps, je regrettais de ne pas avoir saisi cette main qui se tendait depuis le départ. J’aurais pu avoir une vie bien meilleure avec Noah et, ce, depuis le début, depuis que l’on m’avait mise à la rue. Mais si j’avais accepté, si j’avais saisi cette main qu’il me tendait depuis le début, en serions-nous ici aujourd’hui ? N’aurait-il pas changé d’avis ? Il venait tout juste de sortir de Poudlard quand j’y entrais. Aurait-il vraiment eu la patience de supporter une gamine qui n’en faisait qu’à sa tête ? J’avais grandi et cette fois, j’étais prête. Je n’avais plus envie de fuir. Bien au contraire.

Je n’avais pas voulu le blesser et je ne sais par quel élan je l’avais pris dans mes bras. C’était comme si je cherchais à le rassurer et me rassurer en même temps. « Je n’insinue rien du tout. Je pense surtout que tout être humain a des sentiments. Surprise Austin, tu es un être humain, tu ne peux pas échapper à la règle. » Je le taquinais ouvertement tout en le suivant dans le café. Nous nous asseyons à une table et je me demandais s’il finirait par répondre à ma question. C’est ce qu’il fit, finalement. Je soupirais, il était vraiment obstiné avec cette histoire. Je lui adressais quand même un léger sourire. « Le passé ne peut pas changer, je suis d’accord. Mais admettre que tu peux avoir des sentiments c’est si compliqué que ça ? » Une serveuse finit par arriver, nous demandant ce que l’on souhaitait boire. Cappuccino ? Caramel macchiato ? Mocha ? Mocha Blanc ? Bon aller, il faut bien tenter un jour ou l’autre. « Un caramel macchiato s’il vous plait. » Je laissais Noah choisir à son tour et, peu après que la serveuse ne soit partie, je reprenais. « Parfois, juste avouer ce qu’on pense et ce qu’on ressent peut permettre de tout changer. On ne peut pas changer le passé mais on ne peut que améliorer le futur. Rien est compliqué, il faut savoir admettre nos erreurs, en apprendre, et surtout parler avec les autres et s’ouvrir aux bonnes personnes. Tu n’as pas envie de te confier à moi ? » Je m’aventurais peut-être sur une pente glissante, mais j’avais envie de savoir. J’avais envie qu’il baisse les armes pour une fois, qu’il me dise pourquoi il avait voulu tendre la main à une gosse. Je voulais qu’il me dise le pourquoi de sa réaction. Je voulais savoir pourquoi il restait bloqué sur cette histoire. S’il m’en voulait un minimum, pourquoi nous étions assis l’un en face de l’autre dans ce café ? Mais si il se confiait à moi, serais-je capable d’en faire autant ?

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 12.06.20 15:47

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Tu t'approches de l'entrée du bar, sans réussir à calmer ta frustration. Le simple fait de te rendre soudainement compte de l'attachement que tu éprouves pour cette jeune femme te ferait presque péter un plomb en plein public. T'as les mains qui tremblent et le ventre au bord des lèvres. T'aurais préféré ne jamais avoir le coeur sensible. Pauvre de toi. Homme s'étant toujours cru incapable de ressentir ce genre de choses pour qui que ce soit ; te voilà pris à ton propre jeu. Piégé dans le flot d'émotions un peu trop violentes pour quelqu'un d'aussi peu habitué que toi, tu ne peux retenir ton sarcasme et ta froideur dans chacun de tes mots, sans vraiment te soucier du fait que tu puisses blesser la jolie blonde en retour. Égoïste. Il faudrait que le monde ne tourne qu'autour de ta petite personne pour que tu sois heureux, n'est-ce pas ? « Je ne me suis jamais pensé surhumain, Scarlett, tu sais. » Te défends-tu tout en fronçant quelque peu les sourcils. T'as l'impression qu'elle t'attaque, qu'elle te touche à chacune de ses paroles et ça t'irrite. Tu lui dirais bien d'aller se faire voir, mais tu sais que tu le regretterais aussitôt. Tu te rappelles encore de l'étrange sensation que t'as ressenti quand tu l'as vu aux côtés de Macnair. Bon sang. Après ça, t'as faillit lui éclater la tronche à ce fils de brutes.

Admettre que tu as des sentiments ? Tu regardes la jolie demoiselle qui te fait face comme si elle était complètement folle, avant de te ressaisir. Dans le fond, tu le sais, qu'elle a raison. Mais ce n'est pas vraiment dans tes habitudes, de parler de toi et de ce que tu ressens. T'as toujours été un type fermé, Noah. Froid. Une armoire à glace difficile à comprendre. Et pourtant, t'as l'impression que Scarlett lit en toi comme dans un livre ouvert. Tu ne réponds pas, te contentant de te tourner vers la serveuse s'étant approchée de vous pour lui donner ta commande. T'es rapide, bref et poli, pourtant, tu ne lui accordes pas le moindre regard. T'es pas vraiment du genre à accorder de l'importance à n'importe qui, même lorsqu'il s'agit de passer une commande dans un restaurant, dans un bar ou même dans un café comme celui-là. Un léger sourire étire tes lèvres pourtant, lorsque la belle blonde qui te fait face commande un Macchiato. Elle a finalement craqué. « Je vois que tu as abandonné le Mocha. » Minaudes-tu avec amusement, tandis que ton regard se pose à nouveau sur son joli minois. T'as pris l'initiative de ne pas revenir sur ses dernières paroles te concernant, mais très vite, Scarlett remet le sujet sur le tapis et tu grognes, te crispant un peu.

Te confier à elle ? Tu pinces les lèvres avant de détourner le regard, sifflant entre tes dents, irrité. Tu poses le pour et le contre. T'as quelques secondes d'hésitation. Peut-être même une ou deux minutes. « Parce que tu crois que c'est facile d'admettre que je me suis attaché à toi avec les années ? Tu n'es plus cette gamine que j'ai voulu aidé. » Commences-tu, sur les nerfs. Elle désire t'entendre parler ? Alors y'a intérêt à ce qu'elle ne le regrette pas, sinon, tu risques de très mal le prendre, ça, c'est certain. « T'es devenue une femme. Très jolie qui plus est et c'est d'autant plus perturbant quand je te vois traîner avec d'autres hommes. » Notamment Macnair, mais ça, t'a clairement pas envie de le crier sur tous les toits. Tu grognes avant de te ressaisir. « Alors ouais, c'est difficile d'admettre que pour la seule fois dans ma vie où j'ressens un truc, la personne en face n'est aucunement réceptive et n'a toujours fait que repousser ma présence et mon aide. Non pas que je te vois toujours comme une petite fille désormais. Putain Scarlett, me force pas à dire un truc que je veux pas comprendre. » Et te voilà qui passe une main nerveuse dans tes cheveux. Avouer ouvertement qu'elle te plaît ? C'est hors de question.

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Non, Noah n’était pas un surhomme. Il était comme tout le monde, avec des sentiments et ressentant des émotions. C’était naturel et il ne pouvait pas le nier. Alors évidemment, je ne relevais pas sa remarque. Je savais très bien qu’il était comme tous les autres, qu’il n’avait pas prétendu être ce que, de toute évidence, personne n’était. Alors oui, il était fortement probable qu’il puisse être jaloux. Il était fortement probable qu’il puisse également être en colère contre moi. Mais pouvais-je comprendre pourquoi ? Je n’étais qu’une gamine à l’époque, alors pourquoi serait-il jaloux ? Je l’avais peut-être croisé à quelques reprises, de temps en temps. J’avais aussi pensé à lui le soir, allongée dans mon lit et me demandant comment pouvait être ma vie si j’avais saisi sa main. Avait-il pensé à la même chose depuis toutes ces années ? S’était-il demandé ce qu’il se serait passé si j’avais accepté de le suivre et qu’il m’emmène hors de la rue ? Qu’il me sorte de là tel un sauveur et que je passe une partie de ma vie avec avant de m’envoler de mes propres ailes ? Je ne sais pas ce qu’il se passait dans sa tête et j’avais envie de savoir. Je voulais comprendre Noah, savoir ce qui le travaillait autant, pourquoi il ne voulait pas me laisser filer cette fois. Pourquoi se montrait-il jaloux ? Qu’est-ce qu’il lui prenait enfin ? J’avais envie d’avoir la réponse à toutes mes questions.

Ce n’est qu’après que la serveuse soit passé que je lui demandais s’il voulait se confier à moi. J’avais envie de savoir mais je ne m’attendais pas non plus à de grandes révélations. Je pensais même qu’il aurait probablement changé de sujet. Et pourtant, il finit par parler. Je ne voulais pas l’interrompre, je ne voulais pas qu’il se sente vexé ou qu’il se sente rejeté une nouvelle fois. Je l’écoutais attentivement. Je ne m’attendais pas à de telles révélations. A une époque, j’aurais tout simplement remercié Noah pour le café mais que j’avais oublié un truc urgent, que je ne pouvais pas rester. Mais pas cette fois. « Je ne partirai pas cette fois. » Non, je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas fuir la main qu’il me tendait. Il avait commencé à se confier et je ne pouvais pas partir. De plus, je n’en avais pas envie. Je voulais rester aussi longtemps que possible. « Tu sais, je me suis toujours comparée à un cerf-volant des moldus. Si on ne tient pas assez fort la bobine, je m’envole. Je ne me laissais pas facilement attrapé une fois que je volais. Mais… Il y a une chose qui est assez amusante. Tu es aujourd’hui assez fort pour me retenir. Qui l’aurais cru ? » Alors s’il te plait Noah, ne dit rien de stupide. Ne me laisse pas filer. Ne te renferme pas. Ne me dis pas tout ce que je ne veux pas entendre. La serveuse était revenue avec nos commandes. Je la remerciais et me souvenais de sa remarque sur le café. « Tu as réussi à me faire prendre un Macchiato, bravo. » Je lui adressais un grand sourire. Noah, s’il te plait, ne me laisse vraiment pas filer aujourd’hui.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 13.06.20 15:50

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Incompréhension totale, face à une jalousie évidente qui te prend aux tripes chaque fois que la jolie blonde se trouve en présence d'autres hommes. Pourtant, tu la revois encore, elle, cette petite gamine aux cheveux emmêlés qui vivait dans la rue après avoir été rejetée par sa famille. Dix petites années vous éloignent l'un de l'autre et pourtant, devenue adulte, Scarlett semble t'attirer comme un aimant. C'est à n'y rien comprendre. Toi, l'homme n'étant jamais tombé amoureux. Tu repousses cette idée, comme s'il s'agissait du plus grand dégoût de toute ta vie. L'inquiétude de devenir dépendant de quelqu'un. De t'attacher. De t'inquiéter sans arrêt. L'idée te rebute. T'effraie. À tel point que tu pourrais partir de toi-même, cette fois. Ce n'est peut-être pas Scarlett qui souhaite se faufiler entre tes doigts, mais plutôt l'inverse pour une fois. Néanmoins, tu n'en feras rien. T'as bien trop peur de la perdre à nouveau. « Tu n'as pas intérêt à partir cette fois, Scarlett. » Ce n'est pas vraiment une menace, n'est-ce pas, Noah ? Tu essaies simplement de lui faire comprendre que tu ne l'accepterais pas une fois de plus. Ce serait la fois de trop. La goûte qui fait déborder le vase ; comme le disent si bien les moldus. T'as pas envie d'avoir à lui courir après. Ça fait dix années qu'elle t'en fait voir de toutes les couleurs, même si avant, ce n'était pas vraiment de la même manière.

Elle a changé Scarlett. Devenue femme, elle t'attire. Ses longs cheveux blonds et son parfum sucrée. Son sourire agréable et son regard brillant de malices. T'avais jamais véritablement fait attention à tous ces détails, mais pendant que tu débattes tout un tas de conneries à tes yeux, tu te surprends à la détailler, de ton regard plus tendre que d'ordinaire. Tel un cerf-volant, la belle demoiselle tend à s'éloigner de tous ceux qui s'approchent et Noah, toi, t'es clairement pas certain d'avoir une assez bonne poigne pour l'attirer entre tes filets. Elle ne laisse rien paraître. Tout comme toi. Un certain point commun qui semble vous aller si bien. « Est-ce que mes mots t'amusent, Scarlett? » Tu te redresses en fronçant légèrement les sourcils, se taisant néanmoins lorsque la serveuse dépose sur leurs commandes sur la table. Tu n'offres à l'inconnue, qu'un simple hochement de tête, alors que ton regard reste ancré dans celui de la jeune femme te faisant face. « Comment est-ce que je pourrais te retenir à présent ? Tu es différente. Tu n'étais qu'une enfant, autrefois. » Réponds-tu, tout en admettant que les choses ont véritablement bien changées depuis. Et peut-être, que, dans le fond, heureusement que tu n'es pas devenu son tuteur. Les choses seraient devenues certainement trop étranges et tu préfères ne pas penser à cela. « Le destin fait parfois bien les choses. Peut-être que tu devais refuser ma main tendue. Pour qu'on puisse avoir cette discussion aujourd'hui. » Tu sous-entends tes sentiments, sans les avouer véritablement, alors que tu portes ton gobelet à tes lèvres, nullement gêné par le liquide brûlant se déversant rapidement le long de ta gorge.

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Partir ? En avais-je vraiment envie ? Pas le moins du monde. J’étais venue sans rechignée, avec un grand sourire. J’étais même ravie de partager un moment avec Noah. Je n’étais plus la petite fugitive, celle qui ne voulait pas qu’on l’aide, qui avait peur qu’on la déçoive encore et encore. Je n’étais plus cette gamine de la rue, j’avais grandi, j’avais évolué et j’avais appris de mes erreurs. Il avait voulu m’aider, j’avais refusé, je l’avais repoussé. J’avais même tenté de l’éviter, certainement par honte de devoir m’expliquer, de devoir m’excuser. J’avais honte de l’avoir repousser tant de fois et j’avais retardé ce moment. Mais je n’avais plus envie de fuir. Il fallait que j’affronte un jour ou l’autre les conséquences de mes actes. J’avais fui pas mal de fois. Cette fois, je n’avais plus envie de courir, j’en avais assez. Alors même si je devais me prendre un savon, même si Noah pouvait me faire des reproches, j’étais prête à tout entendre, mais je ne comptais pas partir. Je voulais lui prouver que j’étais capable de rester non pas parce que je voulais me faire pardonner, mais parce que j’en avais envie. J’avais envie de rester là et de discuter avec lui. J’avais envie d’aller dans ce café avec lui. J’avais envie de lui parler. Alors non, cette fois, je ne partirai pas. Pas aujourd’hui, ni demain, ni plus tard. Je voulais réellement rester.

La serveuse vient nous déposer nos commandes et repart. Je l’écoute. Ses mots sont justes. Noah n’a pas forcément tort dans ce qu’il dit. Quoi que… Non. Ses mots ne m’amusaient pas. Bien au contraire. J’avais l’air bien plus sérieuse que d’habitude. « Non Noah, ça ne m’amuse pas, bien au contraire. Je suis très sérieuse. Justement, je ne suis plus une gamine. J’en ai assez de toujours prendre la fuite. Je n’en ai plus envie. Du moins, pas avec toi. Tu es vraiment le seul et je ne sais pas pourquoi ni comment qui arrive vraiment à me retenir. » Comment pouvais-je dire tout ça avec autant de tranquillité et d’assurance ? Je sentais presque le rouge me monter aux joues. Cette fois, je perdais un peu mon sérieux. Me comportant un peu comme une gosse prise en flagrant délit en posant mes yeux sur le liquide contenu dans la tasse qui me faisait face. Et puis merde. N’avait-il pas commencé à s’ouvrir un peu et à parler de ce qu’il pouvait penser et même ressentir ? Ce n’était pas impossible de faire la même chose. Si ? Je prends une gorgée du breuvage comme pour me donner du courage. « Tu sais, parfois je me demande ce qu’il se serait passé si j’avais accepté ta main tendue. Et je me dis que ce n’était peut-être pas la meilleure solution. Tu aurais sincèrement pu supporter une gosse ? Tu avais 18 ans alors que j’en avais 11. Tu entrais dans la vie active, tu avais peut-être des objectifs de vie, et je t’aurais peut-être bloqué avec mes caprices de gamine et mon manque de confiance face aux autres. Peut-être même qu’on se serait fortement disputé et qu’on ne se parlerait plus aujourd’hui. Quand je pense à ça, je ne m’en veux plus de t’avoir rejeté même si je te remercie d’avoir essayé de me sortir de la rue. Tu sais, depuis que tu as essayé, je n’ai pas arrêté de penser à toi… » Non, stop Scar. Tu ne peux pas non plus aller trop loin, tu en dis déjà bien assez.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 15.06.20 13:13

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Souffle coupé. Cœur lourd qui se sert, qui tambourine par moments, avec violence contre ta cage thoracique. Toi, le trentenaire, tu sembles pris au dépourvu. Un peu tendu. Un peu paumé. Il s'agit bien de la première fois que tu oses te livrer de la sorte à quelqu'un. Même aux côtés de Thomas, t'as jamais été aussi doué de paroles. Tu te sens un peu con, un peu inquiet. T'as toujours peur qu'on se serve de tes sentiments pour te blesser. T'es pourtant pas du genre à t'attacher, à devenir dépendant d'autrui et pourtant, avec cette jolie blonde, tout semble aller de travers. Impossible de lutter. Inutile de te mentir plus longtemps. La vérité t'arrive avec violence en plein violence. Ça te fait l'effet d'une douche froide. D'un bon crochet du droit. T'as l'coeur en vrac. Le ventre au bord des lèvres. L'envie dévorante de prendre tes jambes à ton cou. Pourtant, tu n'en fais rien. Tu restes assis, bien sagement sur ta chaise tout en fixant la jolie gazelle et ses yeux de biche. « On est deux, dans ce cas, à être complètement paumé. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive quand t'es dans le coin, Scarlett. Je devrais pourtant continuer à te voir comme une enfant. Mais je ne peux me mentir. Tu n'es plus une petite fille. » Et tu meurs d'envie de lui avouer qu'elle est devenue si belle. Si attirante. Que même son sale caractère t'attire indéniablement. T'as la rage au ventre. Tu aimerais lui hurler dessus. Lui cracher ta rage. Lui en vouloir de t’ensorceler de la sorte. Mais t'as bien conscience que c'est pas vraiment de sa faute. Tout est de la tienne. T'es trop faible.

La belle rosit légèrement. Sa peau blanche trouvant une couleur amusante et tu te surprends à sourire un peu, attendri par cette scène qui se dévoile sous ton regard agréable surpris. Elle boit quelques gorgées devant toi, avant de se lancer. Court récit. Mais assez long pour te faire te redresser. Ou peut-être est-ce son contenu ? « Aujourd'hui, je me dis que tu as bien fait. Je ne te vois plus comme une enfant et c'est peut-être mieux ainsi. Je ne t'aurais jamais traité comme une égale. Avenir incertain. Le destin fait bien les choses. Je t'ai rapidement oublié, tu sais, je ne vais pas te mentir. Te recroiser ne m'a jamais véritablement rien fait. Jusqu'à … ton arrivée au ministère. » Parce que toi, le con, tu t'es rendu compte qu'elle était devenue une femme. Et que, malgré les quelques années qui vous séparent, elle te plaît. Monstrueusement. De manière totalement incontrôlée. « Tu ne m'aurais certainement jamais plu comme tu me plais aujourd'hui, si j'étais devenu ton tuteur. » T'en rajoutes une couche, mais t'es soudainement plus direct. Elle te plaît. Tu l'avoues enfin. Grognement qui sort de tes lèvres quand tu t'en rends compte. Tu baisses les yeux sur ta tasse avant d'en boire le contenu restant d'une traite. Un soupire d'aise et te voilà qui cherche à nouveau le regard de la jeune adulte. Ne fuis pas, Scarlett. Ne fuis pas.

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C’était quoi tout ça ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Pourquoi j’avais accepté de venir ici ? Pourquoi j’avais arrêté de fuir ? Pourquoi toutes ces années je m’étais demandé ce qu’il se serait passé avec Noah ? J’avais tendance à me dire que l’on n’oublie jamais celui qui essaye de nous sortir de la rue, qu’on n’oublie jamais celui qui nous tend la main le premier même si on la repousse avant de prendre ses jambes à son cou. Je n’ai jamais oublié Noah. Je m’étais toujours demandé pourquoi il avait essayé. Il n’avait que 18 ans. Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’une gamine de 11 ans qui lui mettrait certainement des bâtons dans les roues ? Noah m’avait toujours intrigué d’une certaine manière. Lorsque j’étais à Poudlard, j’avais un groupe d’amies avec lequel je m’entendais plutôt bien. Mais, alors que les filles de ce groupe s’intéressaient aux garçons de l’école, j’avais tendance à les éviter. Je ne m’y intéressais pas. Le seul garçon auquel j’ai pensé au cours de toutes ces années, c’était Noah et sa détermination un peu surprenante à me sortir de la misère. J’avais beau essayé de passer à autre chose, j’avais beau essayé de laisser couler, oublier, non, je n’y parvenais pas. Et j’en avais eu assez de courir, de prendre mes jambes à mon cou, de le repousser. J’en ai eu assez de tout ça et, pourtant, je ne savais toujours pas quoi penser. Noah avait déjà gagné. Je ne pouvais pas fuir face à lui. Je savais très bien que c’était devenu impossible.

J’avais même commencé à m’ouvrir, à parler. Stop Scar, tu vas finir par te perdre. Enfin, c’est ce que je croyais. Je lui avais dit que je pensais que c’était la meilleure solution, celle de le rejeter au début. Mais pourquoi cette arrivée au ministère lui a été comme un élément déclencheur ? Qu’est-ce qu’il se passait dans la tête de Noah ? Pouvais-je lui reprocher de ne rien dire quand je faisais pareil ? Je ne parlais pas, préférant tout garder pour moi. J’avais perdu confiance aux autres, et pourtant j’avais envie de lui faire confiance. Et la vérité finit par être révélée. Lui plaire ? Moi ? Vraiment ? Que faire ? Finir le café et prendre une nouvelle fois mes jambes à mon cou après l’avoir remercié de l’invitation ? « Moi je ne t’ai jamais oublié. Il n’y a toujours eu que toi, Noah. » Non. Ça ne servait à rien de fuir. Ça ne servait à rien de mentir plus longtemps. Je savais très bien pourquoi j’avais toujours évité les garçons de Poudlard, pourquoi j’avais toujours pensé au même garçon depuis des années. Il fallait se rendre à l’évidence, plus je me posais des questions sur lui, plus j’en devenais obsédée et cette obsession… Bravo Scar, maintenant il sait, et qu’est-ce que je devais faire maintenant ? Je finis également la tasse posée devant moi. Je ne comptais pas partir, je ne voulais pas fuir. Mais j’espérais que ce ne serai pas lui qui partirai. Je ne savais pas quoi lui dire de plus. J’avais peur de trop en dire et de me planter totalement. J’étais en train d’accorder ma confiance, chose que j’avais du mal à faire auparavant.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 15.06.20 22:17

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

Tu ne te sens pas bien. Tu comprends que tu es bien trop en train de t'ouvrir face à cette jeune femme qui semble te faire tourner la tête. Une envie de fuir ou de nier. Un besoin de te cacher, de t'éloigner. Mais tu n'en fais rien. Tu restes courageux. Par peur de la perde. Par peur de la laisser filer entre tes doigts pour la fois de trop. L'inquiétude qui se lit dans ton regard, fait soudainement de toi un homme comme les autres. Tu n'as jamais été invincible, Austin. Tu n'as jamais été dénué de sentiments. T'as seulement continué à te mentir à toi-même ces dernières années. T'es capable d'apprécier les autres. De t'y attacher. Et putain, c'que ça peut te faire flipper. Tel un gamin face au monstre sous le lit, tu trembles comme une feuille à l'idée d'être brisé. Parce que tu le sais. T'es conscient, que l'amour, ça fait des dégâts. Que lorsqu'on s'attache et qu'on prend le risque d'être blessé en retour, ça fait mal. Si mal que certains ne s'en remettent jamais. Elle est loin l'envie de lui devenir dépendant. Elle est loin l'envie d'être aussi niais que tous ces couples que tu peux bien croiser dans la rue. T'as la boule au ventre. T'essaies de ne pas trop en montrer, mais les paroles de la jolie blonde te force presque à cracher le morceau. Elle te plaît. C'est indéniable. Et tu lâches ces mots comme une bombe à retardement. Il ne reste plus rien de ton café. T'as été trop rapide pour boire. T'essayais de te changer les idées.

Il n'y a toujours eu que toi. » Ces mots qui résonnent dans ta tête comme un concert de joie. Tu ne montres pourtant rien. Tu n'esquisses pas le moindre son sourire. Tu ne cilles pas. Ton regard se perd dans celui verdoyant de la jeune sorcière. C'est une mauvaise idée. Tout ceci est une mauvaise blague. Un cauchemar. Tu devrais te réveiller bientôt n'est-ce pas ? T'en as trop dit. Et t'es conscient qu'au moindre pas de travers, tu la perds pour toujours. Tu grognes. Tu tournes la tête sur le côté, évitant soigneusement son regard. Soudainement. L'esprit qui cogite. Les pensées qui se mélangent. L'âme inquisitrice, curieuse, piquante. L'hésitation qui se lit sur ton visage. Fuir. L'embrasser. T'énerver. Nier. Rire. Il y a tellement de solutions, mais laquelle semble être la plus approprié à tes yeux ? Réfléchis vite Austin. Les secondes défilent. Tic. Tac. Tu sens presque ta montre trembler à chaque mouvement d'aiguille. La mâchoire qui se contracte pour montrer ta lutte intérieure acharnée. Tu ne sais plus quoi faire. Ni quoi dire. Tu regardes, l'espace d'un court instant, la porte de sortie. Quelques grandes enjambées et tu serais vite dehors. Loin d'elle. Loin de ce feu ardent qui menace de te brûler à chaque instant.

Pourtant. Finalement. Tu craques. Un grognement sonore s'échappe de tes lèvres tandis que tu te redresses. « Tu me les brises, Scarlett. » Que tu rétorques, avec une certaine douceur malgré tout. La voix calme. La voix tendre. Un geste qui ne t'a pas souvent été connu. Tu n'y mets pourtant aucune maladresse. T'es pas si bête. T'as eu quelques aventures, même si tu n'as jamais rien vécu de bien sérieux. Tes lèvres qui s'écrasent conte celle de la jolie blonde qui te fait face. T'as pas pris le temps de la prévenir parce que tu t'en fiches. C'est tout ou rien. À prendre ou à laisser. Qu'elle parte en courant, ou qu'elle approfondisse ce baiser t'importe peu. Pour la première fois dans ta vie, tu ne te caches pas derrière ton masque de froideur. Pour la première fois dans ta vie, tu t'accroches à une autre âme humaine.

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It's been a long time.

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

La situation en était presque gênante. J’avais fini par lui dire des paroles que je devais peut-être regretter maintenant. Comment avais-je pu lui dire qu’il n’y avait toujours eu que lui ? Comment pouvais-je lui dire ça après tant d’année, après l’avoir repoussé ? N’avait-il pas avoué quelques minutes plus tôt qu’il m’avait rapidement oublié ? Pourquoi lui avoir avoué qu’il n’y avait toujours eu que lui ? Etais-je devenue faible ? Etais-je en train de flancher et me permettre de faire confiance une nouvelle fois en quelqu’un ? Je n’avais pas forcément d’attache avec celui qui avait réussi à me sortir de la rue. Je lui devais pas mal de choses, mais je n’avais plus rien à voir avec lui maintenant. Ma vie était lancée à présent. Je n’avais plus rien à lui demander, ni même à lui redevoir. Il avait été là quand j’en avais eu besoin et il m’avait laissé voler de mes propres ailes. Je n’avais aucune attache particulière à cet homme, juste de la reconnaissance. Noah était le seul qui pouvait me retenir car c’était le seul pour qui j’ai une véritable attache. Il était le seul que je n’avais pas oublié. Il était le seul garçon dont je m’autorisais à penser. Il y avait tellement de mystère autour de Noah. Il y avait tellement de choses que je voulais savoir. Et, la principale, c’était pourquoi moi ? Pourquoi avait-il voulu m’aider, moi ? Je croyais être seule et, pourtant, il voulait me tendre la main. Parfois, lorsque je faisais des courses pour la rentrée, je le voyais de loin. Un battement de cœur a été loupé. Et je n’avais pas envie qu’il me voie. Je n’avais pas envie de le décevoir, de lui faire du mal, et je me cachais, attendant qu’il soit assez loin pour pouvoir sortir. Je savais qu’il avait toujours eu raison, que j’avais toujours eu besoin d’aide, et pourtant, je l’avais repoussé. Jusqu’à aujourd’hui ou j’avais eu le cran de lui avouer ce qu’il s’était passé dans ma vie, que j’avais accepté l’aide d’un autre. J’étais consciente que je pouvais lui faire du mal, pourtant, je ne voulais pas qu’il apprenne comment j’étais sortie par quelqu’un d’autre.

Les secondes sont longues. Trop longues. Je n’ose pas affronter son regard. Je n’ose pas le regarder et pourtant, je devine ces mouvements. Je l’imagine en train de regarder la porte, se demandant s’il pouvait sortir à toute vitesse. Peut-être que c’était le juste retour des choses. Je l’avais repoussé, peut-être que ce serait son cas aujourd’hui. Il grogne et je l’entends se redresser. C’est terminé, n’est-ce pas ? Tu t’en vas Noah ? Pourtant, aux mots qu’il prononce, des mots doux et calmes, je lève doucement la tête vers lui. Et c’est un tout autre scénario qui se déroule. Son visage trop proche du miens, ses lèvres qui se rapprochent des miennes avant de s’écraser contre elles. Est-ce que je rêve ? Est-ce réel ? Non, Noah n’est pas parti, il est bel et bien resté. Il est resté et… Je sais ce que ça doit représenter pour lui, et je sais que c’est également important pour moi. J’ai l’impression de redevenir une de ces adolescentes de Poudlard. Celle qui aurait pu savoir ce que ça fait d’embrasser le garçon dont le cœur pourrait battre pour lui. Quelques battements de loupés. Une sensation bizarre au niveau du ventre… Et cette fois, il n’y a aucune fuite à laquelle je pense. Bien au contraire. Je pose ma main sur sa nuque, l’attirant un peu plus vers moi, me rapprochant légèrement de mon côté, écrasant un peu plus ses lèvres contre les miennes. Je n’avais pas la moindre idée de comment m’y prendre. Je n’avais jamais embrassé un garçon de ma vie. Je me reculais, le regardant dans les yeux. « Non seulement il n’y a toujours eu que toi, mais tu es aussi mon premier baisé. Tu es le premier Noah. » C’était comme un murmure. Une ultime confidence. Cette fois, j’étais prête à lui faire confiance. J’étais prête à lui parler. J’étais prête à rester.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 17.06.20 11:38

It's been a long time.

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

La tension qui monte et l'esprit qui vague. Homme au cœur visiblement bien plus tendre que tu ne l'aurais voulu. Tu ne restes pas de marbre face à elle. Incapable de suivre ton instinct de survie. T'aurais préféré ne jamais la rencontrer. T'aurais préféré qu'elle n'apparaisse jamais dans ton champ de vision. Faiblesse maladive. Par les temps qui courent, tu sais qu'il est idiot de t'attacher. D'aimer. D'apprécier. D'entamer une relation amoureuse, ou même amicale. Destins tragiques. Certains meurent. D'autres disparaissent. Tempête menaçant chaque sorcier et sorcière de ce pays. Peut-être bien, du monde entier. T'en sais rien. Tu préfères pas trop t'y intéresser. Tu restes à ta place, dans ton coin. T'affiches un regard neutre sur les choses qui se produisent, mais tu le sais, t'en es conscient ; tôt ou tard, il faudra que tu prennes une décision. T'as encore le temps de jouer au petit poisson qui se défile. Les Serdaigle n'ont jamais été connu pour leur courage ou leur lâcheté. T'agis simplement de manière rusé. Tel un renard. Tu épies chaque camp, chaque faits et gestes dans l'espoir de deviner qui sera le vainqueur avant tout le monde. Pour ne pas te planter. Pour t'assurer la survie. Et pourtant, face à Scarlett, tu fais l'erreur de ta vie. T'en as conscience et pourtant, tu n'as pas le cœur à te défiler. Homme faible. Austin, qu'es-tu devenu, à la longue ? L'ombre de toi-même. Il est loin, le gamin qui se laissait influencer par Thomas. Peut-être est-ce parce qu'il est mort. Loin. Et qu'il ne peut plus t'atteindre avec ses belles paroles. Un mal pour un bien, même si tu ne l'avoueras jamais.

Ton regard dérive sur la porte d'entrée. Tu pourrais fuir. Tu pourrais t'envoler, pour ne plus jamais revenir. La fuite est parfois la meilleure des solutions. Mais tu le sais ; t'en souffrirais. Ne plus voir la douce jeune femme qui te fait actuellement face serait une torture pour tes nerfs et ton pauvre petit organe fragile. Cœur de pierre devenu tendre. Tu le sens même battre à pleine vitesse jusque contre tes tempes. Ça te file un mal de crâne pas possible, bien que tu n'en montres rien. Si Scarlett pouvait savoir à quel point elle te perturbe. Ton esprit, mais également ton corps. Tout part en vrille, chaque fois que tu la vois. Hésitation violence. Trahison dans les gestes. T'aurais voulu prendre tes jambes à ton cou, mais ton corps entre en contradiction avec tes sombres pensées. Il ne faut pas plus longtemps pour tes lèvres viennes se poser contre celles de la jeune sorcière. Huit années vous séparent et te voilà à franchir cette dernière barrière qui faisaient de vous, de simples connaissances, à la limite des étrangers. Tu n'as pas fuit. Tu n'es pas parti. Pour la première fois dans ta vie, tu as préféré faire un choix qui pourrait te trahir. Petit rusé devenu idiot. Thomas se serait bien foutu de ta gueule, sur ce coup.

T'as l'ventre qui se tord et le cœur qui s'affole un peu plus. Les mains qui deviennent moites face à toutes les sensations qui t'assaillent. Tu le sais. Jamais tu n'as ressenti cela pour aucune autre femme. Pas même celles qui te semblaient divines, déesses de beauté. Scarlett est belle, elle aussi. Et elle a cette petite chose, en plus des autres, qui te fait tourner la tête. Même son odeur sucrée t'enivre à ne plus savoir quoi faire. Tu perds la tête. Tu te perds, tandis que ses mains viennent se poser contre ta nuque. Une main contre la chaise dans son dos et te voilà qui approfondis, tout en la sentant maladroite. Maladresse de jeunesse, tu te dis, avant qu'elle ne t'avoue après avoir coupé court à votre baiser, que tu sembles être son premier baiser. Claque dans la gueule. Tu grognes et te rassois sans trop comprendre. Comment une telle femme pourrait ne jamais avoir eu de conquêtes avant ça ? Incompréhension se lisant sur ton visage, mais tu ne pipes mots. Tu te contentes de prendre une longue inspiration, avant de passer une main nerveuse dans tes cheveux. « Écoute. J'sais pas ce que j'ai à t'offrir, Scarlett. J'ai jamais été sérieux avec les filles. » Tu joues cartes sur table, Noah. T'as pas envie de mentir, ni même de la manipuler. Pas elle. N'importe qui, mais pas Scarlett. « Tout ce que je sais, c'est que tu hantes nombreuses de mes pensées et que ce baiser, c'était pas rien pour moi. » Tu ne t'arrêtes plus, tu poses un poing contre la table sans violence, cherchant à capter ce regard si captivant. « Je peux pas te dire dans quelle direction nous allons. J'ai aucune certitudes, rien. Nada. Mais j'te laisserai pas me filer entre les doigts. Plus maintenant » T'es dur, t'es honnête. Tu lui fais comprendre que cette fois, il est hors de question qu'elle disparaisse. « T'es ok avec cette idée? » Tu lui demandes, tout en te disant que vous feriez mieux de continuer cette discussion, ailleurs qu'au milieux de regards curieux et attendris. Ça te file la gerbe tous ces inconnus qui vous fixent comme une superbe émission de télévision.

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

Alors c’était ça ? C’était de cette sensation dont les filles pouvaient me parler à Poudlard après leur tout premier baisé ? Elles me prenaient parfois pour une folle. Lorsqu’un garçon approchait, on pouvait tout de suite se douter qu’il aurait très peu de chance. Face à lui se trouvait un mur de glace, impossible à franchir. Il n’y avait aucun moyen pour lui pour m’approcher et tenter quoi que ce soit. Parfois, j’avais l’impression d’être devenue l’objectif, celle que l’on devait faire craquer par tous les moyens. Ils sont plusieurs à avoir essayés et ils ont tous échoués. J’étais devenue l’insociable du groupe et je le vivais plutôt bien. Même si les filles ramenaient leurs petits copains dans notre cercle privé, je savais que certains d’entre eux ni resteraient pas très longtemps. Les humeurs, les sentiments, tout est changeant à Poudlard. Chaque relation peut être détruite en un rien de temps. Je connais très peu de personnes qui sont restées ensemble après la septième année. Alors pourquoi me serais-je embêtée avec un garçon ? Je n’en avais, en plus de tout, aucune envie. Noah. C’était le seul prénom que j’avais en tête et je ne pouvais l’expliquer. Que me voulait-il ? Qu’est-ce qu’il devenait ? Pourquoi avait-il cherché à m’aider ? Que faisait-il en ce moment ? Est-ce qu’il travaillait toujours pour le ministère ? Avait-il changé de profession ? Avait-il réussi professionnellement ? C’était-il mis à la recherche d’une autre personne à aider ? Parfois, je me demandais pourquoi je me posais autant de questions à son sujet. C’était souvent le soir, quand j’étais allongée dans mon lit et que je n’arrivais pas à dormir. Je réfléchissais sur ma vie et, à chaque fois, tout revenait à Noah.

Je l’avais recroisé, plusieurs fois. J’avais même tenté de l’éviter à de nombreuses reprises. J’avais trop honte de moi pour me montrer. J’avais peur de le blesser, de lui dire que j’avais accepté l’aide d’un autre plutôt que la sienne. J’aurais pu lui dire plus tôt, me présenter face à lui et m’excuser. Lui dire que j’étais désolée de l’avoir rejeté, que j’aurais dû accepter sa main tendue et qu’il avait raison sur toute la ligne. Que, depuis que j’étais sortie de la rue, j’allais mieux, je vivais mieux. Mais si je lui avais présenté mes excuses plus tôt, si j’avais accepté cette main tendue, en serais-je là aujourd’hui ? Serions-nous tous les deux dans cette situation ? Ses lèvres contre les miennes. Cette sensation de quitter le sol, le ventre qui se tord, un battement de cœur raté. C’était étrange, totalement nouveau et, pourtant, j’appréciais. Je ne me serais jamais douté de ce qui allait se passer lorsque j’ai accepté d’aller boire un café avec lui. Et je n’aurais jamais espéré mieux. Hésitante, maladroite, mais pourtant m’y voilà à ce premier baisé. Je ne lui cache pas, je lui dis. Je n’ai plus envie de lui cacher quoi que ce soit. L’incompréhension se lit sur son visage mais il n’en parle pas, je ne rajoute rien. Je n’ai pas à me justifier sur ce sujet. Je l’écoute parler, cette fois, mes yeux ne le fuient plus. Je le regarde et je l’écoute attentivement. Il finit. Me demande si je suis ok avec tout ça et je souris. Je souris et je pose ma main sur le poing qu’il a posé quelques secondes plus tôt sur la table. « Bien évidemment que je suis ok avec ça. Et je pense que tu as plus à m’offrir que n’importe qui. Ce baiser, ce n’était pas rien pour moi non plus. Alors allons voir où deux paumés peuvent aller ensemble. Je ne partirai plus. » C’était tout ce que je pouvais lui dire et lui promettre pour le moment. Je ne partirais plus.

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Sujet: Re: [TERMINE] It's been a long time. (scar) 17.06.20 23:09

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

Douceur dans les gestes. Tu ne te demandes plus vraiment ce qui aurait pu se passer si Scarlett avait accepté cette main tendue. Elle a bien fait de te repousser, de fuir, tel une biche sauvage. Tu ne l'as pas rattrapé ce jour-là ; trop jeune pour être trop têtu. T'étais borné, mais pas au point d'aller la forcer à venir chez toi. Cela aurait mal vu, on t'aurait regardé tel un prédateur et tu aurais pu finir à Azkaban, même avec tes pensées les plus pures. Tu voulais juste l'aider. Tu t'étais mis à sa place et elle a disparu. Plusieurs années. Tu l'as vu grandir, de loin. Vieillir. Devenir une adolescente, puis une femme, sans jamais trop oser t'en approcher. Cela aurait pu tourner à l'obsessionnel, mais tu es un homme plutôt saint et tu as toujours repoussé ces sentiments que tu a pu développer au fil des années. Trop jeune pour toi. Trop volage. Trop imprévisible. Tu n'as pas besoin d'une telle âme à tes côtés et pourtant, te voilà pris au piège. Le cœur en cage. Quelques bouts en miettes ; éparpillés ici et là, sous la forme d'un puzzle géant. T'essaies de recoller les morceaux pour te donner du courage, tu tentes de te convaincre que tout ira bien. Pour toi. Pour elle. Pour ce vous que vous semblez être en train de construire. T'as la peur au ventre, Austin, mais jamais tu ne l'avoueras à haute voix. Jamais tu ne lui en feras part. Petite gazelle qui restera sur le quai tôt ou tard. Le train de ta vie reprendra son cour, quand tu seras capable de lui dire non. Tu essaies de t'en persuader, mais l'avenir est incertain. T'as encore aucune idée d'à quel point tu seras dépendant à sa présence, plus tard. Avec le temps. Avec les jours puis les semaines qui passeront. Relation dévastatrice pour un ancien cœur de pierre. La boule au ventre. Le poing qui se sert.

Tu lui offres un baiser. Doux. Tendre. Sincère. Tu n'as jamais été du genre à mentir là-dessus. C'était voulu. C'était désiré. Plus que jamais. Comme un besoin de t'accrocher à elle telle une bouée de sauvetage. Qu'elle t'aide à garder la tête hors de l'eau, à ne pas plonger dans la noirceur d'un cœur incapable d'aimer à tout jamais. Elle te sauvera de ta propre déchéance, t'en es certain. Petit ange tombé du ciel. Juste pour toi. Mais toi, démon. Tu manqueras certainement de la blesser. De la détruire. Ton impulsivité maladive parviendra peut-être à la faire fuir une nouvelle fois. Une dernière fois. Elle te rassure à nouveau, la jolie blonde ; en posant une main contre ton poing. Et tu te détends à nouveau. Tes muscles s'apaisent, ta respiration se fait plus calme. Un sourire. Et te voilà qui le lui rend. Faible face à ce regard tendre qui te fait tourner la tête. « L'idée me va. Je te rattraperai sur tu essaies. » Avoues-tu rapidement, avant de te redresser. Tes doigts qui caressent sa main avec une douceur que tu ne te connais pas. Te voilà qui regarde autour, croisant quelques regards curieux. Tu te penches, prêt de son oreille, son parfum sucrée te faisant une nouvelle fois frémir. « Tu dirais quoi qu'on parte d'ici ? Fuir à deux ces regards curieux et indiscrets qui m'horripilent au plus haut point ? » Un baiser qui se glisse contre son oreille, et te voilà qui te redresse, saisissant la main de la jolie blonde pour sortir du bar après avoir déposé un billet sur la table. La monnaie tu t'en fiches. Ils seront contents, au moins, même si d'habitude, tu ne laisses aucun pourboire. Petit radin. L'homme égoïste.

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« 'Cause I'll be by your side wherever you fall. In the dead of night whenever you call. And please don't fight these hands that are holding you. My hands are holding you. »

Pourquoi partir à présent ? Je n’avais plus à prendre mes jambes à mon cou ni même à essayer de fuir Noah. C’était terminé ce temps-là, il était révolu. Tout ce que j’avais à faire, c’était d’aller de l’avant. Accepter que Noah puisse faire partie de ma vie et ne plus jamais le repoussé. Je n’avais plus à me cacher lorsque je le croisais. Je n’avais plus à fuir la moindre approche. Il n’y avait plus aucunes barrières entre nous. Ou presque. Nous avons encore tellement de secrets et même si chacun de nous avait fait un pas vers l’autre, il y avait encore tellement de non-dits. Tout irait progressivement, il ne fallait pas précipiter les choses, mais je savais que l’on en était capable et que nous finirions par y arriver. Ce n’était qu’une question de temps et de patience. Même si ce n’étaient pas les premières qualités de Noah ou même les miennes, il allait falloir qu’on apprenne à les respecter. Il allait falloir que l’on apprenne à se respecter l’un et l’autre, ne rien cacher, être franc et, surtout, dire ce qui va ou ne va pas. Il allait falloir apprendre à fonctionner à deux et ce ne sera pas une tâche facile mais j’étais prête. J’étais prête à faire l’effort de rester. J’étais prête à faire l’effort de ne plus jamais fuir. Il était fini ce temps.

Ma main qui se pose sur son poing, un sourire échangé. Je ne sais pas où nous allons, mais j’étais prête à partir avec lui s’il le fallait. J’étais ok. J’étais prête. Je n’allais plus m’enfuir. « Je n’essaierai pas. » Juste un murmure, mais je savais que c’était bien plus que ça, que ces paroles étaient plus que sincères. Je n’allais plus m’enfuir, je ne tenterai même pas de le faire. Je ne voulais plus lui faire du mal. Si jamais l’un d’entre nous devait fuir l’autre, ce serait lui. Quoi que… J’étais plutôt d’accord pour fuir en ce moment même, mais ce n’était pas Noah mais les regards qui se posaient sur nous. Un sourire. « Partons d’ici, oui. » Je le laisse prendre ma main et je le suis en dehors du café. Je ne sais pas où nous allons tous les deux mais j’espérais que nous irions loin.

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[TERMINE] It's been a long time. (scar)

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