Bonjour à tous ! Je m'appelle Phelan Ó Ceallaigh . Mon anniversaire, c'est le 2 novembre 1949, j'ai 27 ans, et l'école c'est fini depuis longtemps pour moi ! Je viens d'une famille de sang mêlés et je le vis très bien (ah bon) ! D'ailleurs moi, côté cœur, je suis plutôt demisexuel et en ce moment, je suis célibataire. Dans la vie, je suis reporter pour Sorcière Hebdo, et ça me plait bien ! C'est un petit secret, ça reste entre nous, d'accord, mais j'ai vraiment très peur de de la solitude . Oh ! J'ai failli oublier ! Mon patronus, c'est un magnifique manul. Vous pensez me reconnaitre ? C'est normal, je ressemble beaucoup à Jake Gyllenhaal. Je crois que je vous tout dit. A bientôt !

On ne peut pas vraiment dire que t’aies été un enfant spécialement calme. Dès que t’es né, t’as demandé pas mal d’attention, tu ne dormais que très peu et quémandais presque constamment que ce soit ta mère ou ton père. T’es le fils unique des Ó Ceallaigh, habitant dans une petite bourgade irlandaise, te permettant une fois que t’as un peu grandi de passer quasiment l’entièreté de ton temps dehors. À un point qu’il était plus difficile de te faire rentrer le soir que de sortir lorsque t’en avais l’autorisation. Tu vivais ta petite vie, tu t’occupais avec un rien, mais le problème était surtout que t’étais d’une curiosité sans limite, qu’il fallait être en vigilance constante avec toi. Combien de fois ta maternelle ne t’a pas sauvé la vie en te retirant de la bouche ce que tu trouvais par terre, ou éloigné d’un animal que tu pensais déjà être ton meilleur ami alors qu’il montrait des dents. T’apprenais difficilement de tes erreurs, étant donné qu’il ne te fallait même pas deux heures pour les recommencer. Sans doute que bon nombre de personnes auraient été tentées de te mettre des baffes par moment, mais ça n’avait jamais été le cas de tes parents, semblant dotés d’une patience plus qu’infinie.

Il en fallait bien, surtout lors des jours pluvieux et que t’étais interdit de ton air de jeu préférée. Ta mère avait droit à deux minutes de calme, avant que deux saphirs ne dépassent difficilement de la table de la cuisine, ou encore de derrière l’accoudoir du fauteuil dans lequel elle se trouvait. Quelques secondes supplémentaires avant que tu n’ouvres ta bouche et ne finisse avec ton regard de chien battu. Un regard littéralement magique, qui t’avais aidé à avoir ce que tu voulais un bon nombre de fois. Si elle lisait quelque chose, tu voulais lire la même chose, si elle était occupée dans le jardin, tu t’occupais de faire des trous à des endroits parfaitement aléatoire soi-disant pour aider, mais en déterrant la moitié de ses fleurs au passage, recouvrant l’autre de terre, peu importait ce qu’elle pouvait faire, t’étais jamais loin, et t’avais toujours envie de donner un coup de main.

Le premier matin où t’as dû commencer les cours avait été le plus horrible de ta courte vie. T’avais aucune envie de t’éloigner de tes parents, aucune envie de rester entre quatre murs pendant des heures avec un inconnu qui allait raconter tu ne savais même pas quoi. Mais t’as bien vite changé d’idée vis-à-vis de ça, en quelques heures tu t’étais fait des amis et ton père avait du faire des pieds et des mains pour que tu daignes quitter l’école. C’était pas du tout la même chose que de rester avec tes parents, mais t’apprenais des nouvelles choses, et t’aimais énormément.

T’aurais pu passer une vie on ne peut plus tranquille si elle avait continué de la sorte, si des phénomènes plus ou moins étranges n’avaient pas commencés à se dérouler tout autour de toi. Le plus marquant devait être la fois où t’avais simplement voulu aider ta mère pour le dîner, officiellement, officieusement, t’étais juste dans ses pieds, et que t’avais pris à mains nues un plat sortant du four. T’avais pas tout de suite compris pourquoi elle avait paniqué et cherché à te le faire lâcher. T’avais ressenti aucune douleur sur le coup, mais vu la tronche de tes mains une fois que tu l’avais lâché, t’avais bien compris que quelque chose clochait.

Elle t’avait emmené à l’hôpital le plus proche, vous y aviez passé une bonne partie de la nuit à attendre, surtout elle, toi après deux minutes tu t’étais à moitié endormi sur elle, très peu concerné et inquiet à propos de cette situation, même si face au manque de réponse du corps médical qui t’avais pris en charge, t’avais été persuadé d’avoir un super pouvoir, celui de ne pas ressentir la douleur des plats sortant du four, mais en plus d’avoir un nom un peu nul, t’étais pas passé à côté de quelques railleries de tes camarades. Tu t’en étais très rapidement remis, moins par contre de la fois suivante où t’avais délibérément voulu réitérer et que t’avais excessivement bien ressenti la brûlure.

Des tas de petits incidents qui s’expliquèrent le jour de tes onze ans. Un hibou était arrivé à la fenêtre du salon, et ça n’avait pas raté, tu lui avais presque sauté dessus pour aller lui faire un câlin, persuadé qu’il s’agissait d’un cadeau de tes parents, et malgré les coups de becs qu’il avait pu te donner, t’avais été déterminé à le garder contre toi le plus possible, jusqu’à ce que ta mère ne remarque qu’il avait une enveloppe à sa patte, à moitié chiffonnée vu tes efforts à le tenir dans tes bras. La lettre t’étais adressée, parlait d’une école dont t’avais jamais entendu le nom, mais elle avait l’air chouette étant donné que ça parlait de magie. Et même s’il fallait que t’attendes neuf mois avant la rentrée, t’avais été prêt à partir directement.

Si ta mère avait été plus que sceptique face à ça, te demandant de monter dans ta chambre quelques instants, ton père tirait une drôle de tête. T’avais pas eu le temps de lui demander ce qui se passait que ta mère t’avais fait sortir du salon, mais plutôt que de monder sagement, t’étais resté derrière la porte, parce que en plus de t’intéresser, ça te concernait totalement, en fait. Elle ne comprenait pas d’où ça pouvait venir, ni qui l’avait écrite, mais que ça allait être un calvaire pour te retirer ces idées de la tête. Puis t’avais entendu ton père, avec cette intonation qu’il avait dans la voix lorsqu’il souriait.  Ça avait l’air d’être le plus beau jour de sa vie, et quand tu l’avais entendu parler de sorcier, de magie, t’avais pas pu t’empêcher de re rentrer dans la pièce en lui posant une tonne de questions. Des questions sans réponses, c’était la première – et dernière fois-, que t’avais vu ta mère avec ce regard, bien plus autoritaire que d’habitude et il n’en avait pas fallut plus pour que tu ne remontes tranquillement dans ta chambre et ne ressorte pas avant qu’on ne t’appelle.

En même temps, tu ne les avais jamais entendu se disputer auparavant, sans doute que ce n’était jamais arrivé, et c’était tout simplement effrayant. Prétendre que tout était normal et taper la discute avec tes peluches préférées avait été bien plus rassurant. L’ambiance le soir même avait été plus que froide, t’avais même pas osé en placer une, et t’avais rapidement été te coucher en te disant que ça irait mieux le lendemain.

Ça avait été le cas, enfin même s’ils ne se parlaient pas entre eux, ils continuaient de s’occuper de toi comme si de rien était, même si t’avais remarqué que ta mère avait commencé à détourner le regard plus souvent, même à fuir de temps à autre. Ton père t’avait dit de lui laisser un peu de temps, mais avec tout ça, t’avais toujours aucune idée de si oui ou non cette école de magie existait, et si t’étais bien un sorcier. T’osais pas en reparler, presque certain que ça aurait relancé une dispute que t’avais pas du tout envie de subir. Même à l’école, t’avais pas osé le mentionner, tu préférais éviter.

Vinrent les vacances d’été, t’aimais toujours ce temps de l’année où tu pouvais faire un peu plus ce que tu voulais. Même si un soir, ta mère t’avait dit partir pour une nuit, qu’une de ses amies avait besoin de son aide et qu’elle reviendrait le lendemain matin, de toute manière ton père n’allait pas tarder à rentrer du travail. T’avais pas compris pourquoi elle avait pris une valise, alors qu’un sac aurait amplement suffit, comme d’habitude, t’avais été coller ta tête contre le carreau de l’entrée pour la regarder partir, même si ça faisait depuis quelques mois qu’elle ne se retournait plus pour te faire signe. Mais ce soir-là, en plus d’avoir droit à un baiser sur ton front, elle s’était bel et bien retournée, bel et bien fait signe, t’avais été plus que ravi, même si t’avais pas pu t’empêcher de te dire que son amie devait vraiment aller mal, pour qu’elle ait l’air si triste.

T’avais décidé d’attendre le retour de ton père au même endroit, ce n’était qu’une question de minutes avant que sa voiture ne vienne regagner le parking. Mais après une demi-heure, t’avais commencé à fatiguer d’être debout, et de la froideur du carreau, alors t’avais opté pour t’asseoir devant la porte, prêt à réagir au moindre bruit ou mouvement, t’imaginant à chaque seconde le moment où ton père franchirait l’entrée, même si ton visage se décomposait petit à petit, au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient.

Ce n’est qu’une bonne grosse heure plus tard que le téléphone avait retentit, te sortant de ton campement du moment, tout ça pour entendre ton père exténué qui disait ne pas rentrer avant le lendemain, ça arrivait de temps à autres, mais t’avais même pas eu le temps de lui exposer la situation, qu’il avait raccroché, te laissant seul avec le fond sonore métallique que tu ne supportes toujours pas aujourd’hui. T’avais bien essayé de le rappeler après avoir repris tes esprits, mais le fait était que tu ne connaissais absolument pas le numéro de son bureau. T’étais tombé sur des inconnus, deux fois sur le même qui s’était énervé et t’avais pris peur, abandonnant cette idée, préférant aller te reposter devant la porte d’entrée en tentant tant bien que mal de retenir tes larmes. Résolution qui avait duré même pas trente secondes.

Tu te disais qu’un des deux allait bien revenir plus tôt, que l’amie de ta mère allait peut-être parfaitement bien et qu’elle allait revenir ici, qu’ils n’auraient plus besoin de ton père à son stupide travail là et qu’il allait rentrer plus tôt. L’espoir faisait vivre on disait, il t’avait fait rester plus d’une dizaine d’heures à la même place, sans oser bouger ou faire quoique ce soit d’autre que de respirer, jusqu’à ce que tu n’entendes le bruit de la voiture de ton paternel. T’avais même pas attendu qu’il ne coupe le moteur pour ouvrir la portière et venir lui faire un câlin du mieux que tu le pouvais, essayant d’expliquer la situation, même s’il n’avait rien compris d’autre que tu pleurais, et que son costume était bon pour la lessive aussi.

Mais il avait bien vite compris par lui-même vu le manque de bruit, et surtout le vide laissé dans sa chambre. T’avais commencé à lui répéter que c’était rien, que ta mère allait bientôt revenir elle aussi, mais il t’avait gentiment coupé en essayer de t’expliquer que ça ne serait sans doute pas le cas, qu’elle était partie pour au moins quelques jours. Au final, tu ne l’as même pas revue de tout l’été. Des vacances bien nulles, même si ton père avait été beaucoup plus présent, posant ses congés quand il le pouvait, et t’avais enfin eu tes réponses sur cette lettre qui commençait à dater. Ses parents étaient des sorciers, il en était un aussi, mais sans pouvoir, apparemment ça pouvait arriver. Il avait fait comme il avait pu pour vivre normalement, et n’en avait jamais parlé à ta mère, n’étant même pas sûr que tu aies pu hériter de ces pouvoirs en question.

Elle avait eu du mal avec tout ça, avait dû prendre du recul apparemment, t’avais pas trop d’idées de ce que ça pouvait dire, mais tu t’étais dit qu’elle allait bien revenir et que c’était le plus important. Même si t’aurais bien aimé la revoir avant ta rentrée, qui te faisait pas mal peur, quand même.  Moins que la toute première, mais t’étais totalement dans l’inconnu, et tu ne pourrais pas revoir ton père avant les vacances. Mais après même pas quelques jours, t’avais commencé à prendre tes marques, t’avais toujours eu cette facilité d’aller vers les autres et de te faire presque à tout. T’avais été réparti chez les Bleu et Bronze, et tu t’étais rapidement entendu avec les élèves qui partageaient ton dortoir.

Ça n’avait pas été le cas de tout le monde, il n’avait pas fallu longtemps pour que tu ne relèves cette histoire de sang, et le fait que tu ne connaisses absolument rien au monde de la magie n’aidait pas vraiment. T’avais essayé de ne pas trop t’en formaliser, te focalisant sur les personnes qui étaient sympas et ouvertes avec toi. Le plus gros avantage de la vie en internat était bien que t’étais jamais seul. Puis en plus de ça, t’avais commencé à avoir des lettres de ta mère, et rien n’aurait pu te rendre plus heureux que d’avoir de ses nouvelles. Qui plus est, elle n’avait pas l’air de déprécier le fait que tu ne commences à lui parler de tout ce que tu pouvais faire et apprendre. Tu te disais qu’elle s’ouvrait un peu plus au monde de la magie, que bientôt elle s’y intéresserait et reviendrait auprès de vous. Mais dès que les vacances approchaient, elle se trouvait des excuses, des choses à faire.

C’est qu’en sixième année que t’as compris que ces lettres ne venaient pas d’elle, mais de ton père qui avait voulu bien faire, qui avait voulu un peu plus te redonner le sourire. Tu ne lui en avais pas voulu, à vrai dire, tu ne lui as même jamais dit que t’avais découvert la supercherie. Il t’arrive encore aujourd’hui, bien qu’assez rarement, de recevoir une de ses lettres et toujours faire comme si de rien était, faudrait que tu penses un jour à le lui dire, mais t’as peur de le blesser ou de lui faire du mal.

Tes études se passèrent moyennement bien d’un point de vue de tes notes. T’avais toujours du mal à te concentrer, que ce soit en cours ou pour étudier. Mais t’avais quand même réussi, c’était le plus important. Trouver des études qui te passionnaient par contre, ça avait été un peu plus dure, parce qu’absolument tout te tentais. Puis il avait bien fallu prendre une décision et tu t’étais tourné vers des études de rédacteur. Quelque chose qui te permettrait de ne pas t’enliser dans une routine, et de continuer d’alimenter régulièrement ta curiosité, en plus de rencontrer des nouvelles personnes et de voir du monde. Un travail et un poste que tu n’as jamais regretté jusqu’à aujourd’hui, que tu ne penses pas regretter un jour d’ailleurs.