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 Strawberry fields forever [Jane & Walden]

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Jane Mormont
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MessageSujet: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty08.05.20 18:18


   


Strawberry fields forever






Aujourd’hui le temps est gris tristesse. Il fait toujours gris à Londres, Jane le sait mais là c’est flagrant. Pourtant ça ne l’empêche pas de sortir se promener dans la ville, elle se dirige vers un des petits parcs de la capitale, un de ceux qui ne sont que rarement fréquentés parce que tout le monde préfère admirer les parterres de Regent’s Park ou visiter les lieux qui on inspiré Peter Pan.

Elle préfère les lieux plus calmes, tranquilles, ces lieux inconnus et abandonnés. Il faut bien quelqu’un pour les apprécier.

Elle a toujours été comme ça Jane, elle voit autrement. Alors que tout le monde à Poudlard se moquait de Bertie, de son surpoids et de sa timidité, Jane a vu la sensibilité. Elle a vu sa vraie beauté.

Maintenant elle surprends tout le monde en le demandant en mariage. Elle sait que beaucoup pensaient qu’elle allait choisir John, le frère de Bertie. Grand, musclé et d’une beauté virile, ils étaient fait l’un pour l’autre qu’ils disaient. Mais Jane n’aime pas John de cette manière. Elle aime le voir se déchaîner, elle aime le voir virevolter sur un balais mais c’est tout, il est un ami formidable, aussi avide de justice qu’elle, tout aussi emporté, un vrai Gryffondor mais il ne la fait pas vibrer comme Bertie. Personne ne le pourra, jamais.

Car jamais personne ne lui a offert de poèmes, personne ne la regarde comme il la regarde, personne ne lui offre de couronne de marguerites et surtout personne ne lui as offert une place pour aller voir les Beatles.

Alors qu’ils pensent et disent ce qu’ils veulent, c’est Bertie qu’elle aime et personne d’autre.

Bertie s’apprête lui aussi à partir, pour travailler, comme toujours. Avant de s’en aller, il pose ses mains calleuses sur son visage, l’embrasse, c’est rose tendresse et cela suffit à la réchauffer pour le reste de la journée.

C’est gris hiver dehors, le vent est froid, il va sûrement pleuvoir mais elle est bien couverte et au pire que risque t-elle ? Un rhume, tout au plus, ce ne sera pas la première fois ni la dernière. Avant de refermer la porte de leur petit cottage, elle dépose dans un sac les scones de la veille, elle les mangera en chemin.

Les allées sont vides, de même que le terrain de jeu et elle le contemple un instant, elle imagine ses futurs enfants. Elle voit une petite fille qui s’envole de plus en plus haut sur la balançoire, elle voit Bertie qui installe un garçon sur le toboggan et elle qui sourit. Ça serait merveilleux, une vie comme celle là.

Mais pour le moment c’est gris absent, rouge présent tous les mois, elle ne comprends pas pourquoi. Son ventre reste plat, cela la blesse bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Elle rêve de son bébé remuant dans son ventre. Elle espère que ça viendra, que ça ne durera pas.

Poussant un soupir elle contemple encore longtemps ce futur jaune bonheur, avant de reprendre sa route. Elle caresse distraitement sa bague de fiançailles. C’est Bertie qui l’a forgée, elle est cuivre fidélité.

Elle marche, marche, jusqu’à trouver l’endroit parfait. Elle finit par le trouver, ce n’est pas bien difficile, le parc n’est pas si grand que ça. Mais le lieu est calme, apaisant et c’est ce dont elle a besoin maintenant. Elle se laisse tomber à même le sol et observe son lieu de sérénité. Les arbres sont nus, seul l’herbe fait encore office de verdure, il y a même un peu de givre mais pourtant c’est gris beauté tout comme c’est gris tristesse.

Elle grignote un scone distraitement, elle se sent apaisée. Ce qu’il lui faudrait aussi, pour que ce soir parfait, c’est de la musique, elle rêve d’un appareil, d’une invention qui lui permettrait d’écouter à sa guise de la musique, quand elle veut et où elle veut. Elle pourrait le faire, mais elle n’a aucune idée de comment faire et ça viendra sûrement en attendant elle peur fredonner et même danser si ça lui chante.

Ici elle se sent en sécurité, elle se sent bien. Il y a bien des nuages gris à l’horizon mais ça ne l’inquiète pas, ce ne sont que des nuages de pluie, ce ne sont pas des nuages d’orage, cet orage qui la terrifie parce qu’il sonne comme les bombes, il lui rappelle les sirènes, la cave noire et humide où ils courraient se protéger, le cœur de Judith battant à tout rompre alors qu’elle se tenait serrée contre elle. L’orage c’est Zeus le puissant qui déchaîne toute sa colère et son arrogance sur terre, elle ne l’aime pas d’ailleurs ce dieu vaniteux, infidèle, celui qu’elle aime c’est Héphaïstos le forgeron.

Elle songe que ce serait formidable de venir ici avec Bertie, de faire un pique-nique et de passer l’après-midi ici, blottie contre lui, quand elle entends soudain un craquement, suivis d’un juron et d’un cri de douleur.

Elle se lève aussitôt, à la recherche du bruit, de la personne blessée sans doute. Elle fait quelques pas, contourne un bosquet et aperçoit un homme, plutôt grand, à genoux, se tenant la main et lâchant une flopée de jurons qui feraient rougir un charretier.

Jane se précipite vers le malheureux, se demandant ce qui as bien pu lui arriver, quand elle aperçoit du coin de l’œil un gnome qui les observe, goguenard. Elle a à peine le temps de sortir sa baguette pour le chasser qu’il repart déjà. Hum… il faudra qu’elle le signale, un gnome dans un parc moldu ça peut être dangereux.

Elle reporte alors son attention sur le blessé et là c’est brun stupéfaction quand elle plonge ses yeux dans les siens.

« Wal… Walden ? »

Elle reconnaît l’ancien Serpentard, celui qui était victime de cet abrutit de Thomas, qui s’en prenait aussi à Bertie. Un enfant argent solitude et vert tristesse, qu’elle aurait pu prendre sous son aile, comme elle l’a fait avec tant d’autres, parce qu’il fallait bien quelqu’un pour le faire, même si elle n’avait que quatorze ans, que la brute était plus grande qu’elle, entourée d'autres brutes. Mais pour une raison inexpliquée Walden n’est jamais venu vers elle. Oh elle ne lui en veut pas, elle faisait ce qu’elle avait à faire, mais elle aurait voulu faire plus pour lui.

Elle esquisse un sourire, il semble la reconnaître et lui attrape la main avec douceur, pour l’observer, la soigner.
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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty08.05.20 22:43

I know I ain't never gonna change.Un jour, la chance tournerait, tu continuais d’y croire. En tout cas la tienne, parce que franchement celle des autres, tu t’en foutais un peu là tout de suite. Dans dix ans aussi, tu continuerais de t’en taper tout autant, voir plus. Mais t’espérais quand même avoir changé de putain de poste, t’allais pas tenir des années là à devoir supporter la moitié du temps à rester enfermé à l’intérieur du bureau, et l’autre à devoir t’occuper de missions dont tu te serais bien passé. Est-ce que t’avais fais toutes ces études juste pour te retrouver à devoir courir après un gnome dans un parc ? Certainement pas. T’avais mieux à faire de tes journées, même t’emmerder te semblait plus alléchant que ça.

Après tout, à part faire peur à des gosses, et faire trébucher des badauds, il n’allait pas faire plus de mal. Peut-être mordre un chien ou l’autre, mais rien de mortel. Pourquoi on ne refilait pas ce genre de travaux aux stagiaires franchement. C’était de leur niveau, c’était absolument pas compliqué à gérer et surtout c’était dégradant, en fait. Bien évidemment, personne ne s’était poussé pour pouvoir y aller. Bien évidemment tu ne t’étais pas proposé, t’écoutais même pas ce qui se passait pour être honnête, t’avais trouvé un livre dans l’Allée des Embrumes la dernière fois que t’y étais allé, et vu le peu de choses que t’avais eu à faire sur le moment au bureau t’en avais profité pour le lire.

Sans grande surprise, t’avais été totalement absorbé par le contenu et t’avais plus du tout fait attention à ce qui se passait autour de toi. T’avais entendu des gens parler autour de toi, que t’avais royalement ignoré jusqu’à ce que t’entende ton nom, t’avais vaguement grommelé un truc parce que t’aimais pas être interrompu, puis t’avais saisi que c’était une mission, une mission bien pourrie d’ailleurs. Tu l’avais un peu cherché, mais c’était pas pour autant que t’allais l’admettre. T’y avais été en traînant des pieds, et pas que.

Si t’avais voulu voir le bon côté des choses, t’aurais pu te dire que t’étais dehors, que tu ne risquais pas d’avoir un homologue sur le dos pendant ce temps-là, que tu pourrais même en profiter à la limite pour te poser quelque part et avancer dans ton livre une fois que tu te serais débarrassé de la créature. Encore fallait-il que tu la trouves, ça se terrait généralement sous la terre et franchement t’avais pas envie d’attraper un torticolis à cause de ça. Surtout que bon, y avait aussi des taupes là qui n’avaient rien demandé, mais qui heureusement pour elles étaient bien plus intelligentes qu’eux.

Mais alors que tu donnais des coups de pieds un peu dans tout ce que tu trouvais louche là par terre, t’avais finalement aperçu sa sale tête là semblable à une patate pleine de germes et son air atteignant les bas-fonds de l’imbécilité. Au moins t’aurais pas à chercher plus loin, s’il se laissait attraper. Parce qu’alors que tu t’étais agenouillé pour plus de facilités, cette espèce de charognard merdeux en avait profité pour te mordre la main apparemment aussi fort qu’il le pouvait vu combien ça avait fait mal et combien il était accroché, aussi.

T’avais commencé à insulter la terre entière, jusqu’à ce qu’il ne te lâche et n’essaye de s’enfuir en entendant quelqu’un arriver près de vous. T’aurais pu être poli et regarder vers le nouveau venu, mais t’avais préféré regarder où allait le gnome et essayer de le pétrifier. T’avais dû t’y reprendre à deux fois, déjà parce qu’avec les fourrées dans lesquelles il était parti ça n’avait pas été simple, puis en plus t’avais dû prendre ta baguette de ta main non dominante étant donné qu’il avait mordu l’autre. Au moins il n’irait pas plus loin comme ça.

T’avais finalement tourné la tête vers la femme qui était arrivée, préparant vaguement à t’excuser ou quelque chose qui pourrait y ressembler de près ou de loin. Sauf que t’avais croisé son regard, un regard familier que tu ne t’étais pas attendu à recroiser et que tu n’avais pas revu depuis des années. Des années que t’aurais aimé oublier, qui te revenaient en plein dans la figure là tout de suite.


« ▬…Mormont ? Qu’est-ce qu’tu fous ici ? »


Peut-être bien qu’elle se promenait, prenait du temps pour elle, elle avait toutes les raisons du monde de se retrouver ici, en fait. Bien plus normales que de te retrouver aux prises d’un gnome. T’avais été assez surpris qu’elle prenne ta main, mais tu la lui avais laissée, elle pourrait difficilement empirer la situation.


« ▬ …D’solé, je m’attendais vraiment pas à t’voir ici. t’en fais pas pour ça, j’ai d’l’essence de Murlap chez moi, ça sera d’l’histoire ancienne en un rien d’temps. »


T’étais même pas certain que t’en aies encore, en fait. Mais t’avais plus dit ça pour sauver ton ego qu’autre chose. Pourtant, tu te doutais qu’elle ferait ça correctement, qu’elle devait être doué pour aider les autres, t’avais pu le remarquer à quelques reprises, de loin lorsque vous étiez encore tous les deux à Poudlard.


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Jane Mormont
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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty11.05.20 22:55


   


Strawberry fields forever






Il lui faut un petit moment à Jane pour se faire à ce changement brutal chez Walden. Ce n’est plus le même, enfin plus vraiment. Elle ne sait pas, elle n’a jamais pu le connaître ni l’approcher, sauf ce fameux jour où elle l’a aperçu acculé contre un mur, retenu par deux amis de son frère et ce dernier qui levait la main sur lui. Son sang n’avait fait qu’un tour et avant que Bertie ou John ne puissent réagirent, elle avait foncé, ses yeux brillants de colère, sur ce frère bronze brute et en l’espace de quelques secondes son poing finissait sur son nez, à cet abrutit. Elle ne se souvenait plus des insultes qu’elle lui avait adressés, mais elles pleuvaient, elle était devenue jaune colère et seul l’intervention de John l’avait empêché de recommencer.

« Oh non, Jane par pitié ! »

Mormont ça sonne trop formel pour elle, trop sérieux ou même trop lointain.

« Ne t’en fais pas. Ça faisait longtemps après tout. »

Elle continue d’inspecter la main, ignorant ses protestations.

« Ne dis pas de bêtises, je peux très bien le faire. Ne bouge pas. »

Elle prends ce ton un peu autoritaire qu’elle prends quand elle s’occupe de soigner John et ses bêtises au Quidditch ou Bertie et ses expériences de bricolage.
Patiemment elle nettoie d’abord le sang puis elle s’occupe de la blessure en elle-même. En quelques formules c’est réglé.

« Tu vois, c’était tout aussi rapide. »

Un petit silence s’installe entre-eux, un peu gênant. Elle pense savoir ce qui se passe, pourquoi. Alors elle tente de briser la glace, du mieux qu’elle peut.

« Il t’en voulait vraiment ce gnome dit-moi, ça fait un moment que tu le poursuis je me trompe ? »

Elle jette un bref coup d’oeil là où le gnome se trouve pétrifié. Pour le moment il ne lui inspire pas une grande pitié et il ne risque pas de recommencer pour le moment.
Elle pose ses yeux bruns sur Walden, avec douceur, bienveillance, comme elle sait si bien le faire.

« Comment vas-tu, depuis le temps ? »

Elle ne sait pas à quoi s’attendre avec lui. Il est vert mystère, une énigme. Elle a gardé de lui l’image d’une jeune garçon dominé par un frère brutal, noir de coeur, solitaire. Et il lui semble qu’il jouait aussi au Quidditch.

Mais c’est tout. Il vivait dans l’ombre de cet imbécile bleu et bronze et ça l’agace fortement de voir la maison de son fiancé associée à cette brute. Pourtant elle sait que c’est idiot cette manière de juger les personnes selon leurs maisons, ça ne veut rien dire ou presque, c’est mettre les gens dans des cases et ça elle déteste Jane, elle déteste qu’on catégorise les gens pour quoi que ce soit.

Quand elle appris la mort de Thomas il y a un certain temps déjà, un accident, elle n’a rien ressentit, juste de la tristesse pour sa famille mais c’est tout.

C’était même un peu dérangeant pour elle, parce que d’ordinaire elle ressent, elle ressent bien trop et c’est peut être pour cela qu’elle comprends aussi bien les gens mais là c’était juste bleu indifférence.

Alors qu’avec Walden c’est blanc compassion mais ça il ne le sait pas, il ne sait pas qu’il fait partit de ces gens qui ne l’ont jamais quitté.

Elle reste accroupie en face de lui, elle a une foule de questions à lui poser mais elles restent bloquées dans sa gorge et de toutes les façons elle sait que ça ne sert à rien de parler, parler, surtout quand la personne en face elle ne veut pas.

Mais avec lui c’est différent, parce qu’elle sent que si elle ne fait rien maintenant, elle s’en voudra toute sa vie, de ne pas avoir au moins tenté quelque chose, d’avoir fait plus que prendre sa défense une fois et d’avoir soigner sa main.

C’est drôle d’ailleurs, pense t-elle, quand elle regarde ses mains sales à elle posées dans l’herbe, les voilà encore couvertes de sang, d’un MacNair, mais pour des raisons différentes. Sa bague est aussi tâchée mais ce n’est pas grave, ça partira.

Cette pensée un peu glauque la réconforte. C’est rouge vengeance pour un frère et rouge réconfort pour l’autre.
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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty12.05.20 20:46

I know I ain't never gonna change.Le temps a beau être passé, tu reconnais sans mal ses traits, ses expressions et peut-être bien son regard. Y a rien de plus poignant et vrai. Tu ne t’étais jamais trop fié au visage des gens, bien trop faux à ton goût, suffisait de voir comment ton frère arrivait à faire sa gueule d’ange sur commande, comment ton père arrivait à feindre en société de se préoccuper cruellement de vous. T’en étais bien incapable pour ta part, tu préférais de loin que chaque sourire qui puisse s’y ancrer aussi rares soient-ils, viennent du fond du cœur et soient totalement naturels.


« ▬ S’tu préfères, j’essayerai d’m’y tenir. »


Ça ne devrait pas être très compliqué, vu que son prénom ne faisait que quatre lettres, ducon. Même si t’utilisais que très rarement le prénom des gens, à moins de n’en être vraiment proche, vu qu’elle te le demandait directement, ça aurait été un peu plus délicat de décliner sa demande. Comme celle de te soigner la main, t’ouvres la bouche, un instant, comme pour appuyer le fait que tu pourrais t’en occuper tout seul une fois rentré, mais à quoi bon ? Elle avait ce ton un peu spécial, cette manière ferme et douce de s’imposer, comme maternelle ? T’aurais pas vraiment su le dire, on ne pouvait pas dire que t’aies été habitué à ce genre de gestes ou d’affection non plus. Ce n’était pas pour ça que t’étais pas persuadé que ta mère vous aimait à en crever, l’état dans lequel elle s’était retrouvé après la mort de Thomas le montrait bien, tu t’en étais presque voulu. Elle le montrait différemment, avait toujours veillé à ce que vous manquiez le moins possible de quoique ce soit, quitte à se priver elle-même, veillé à ce que vous subissiez le moins possible les sautes d’humeur de votre père, vous trouvait des excuses pour que vous puissiez  regagner vos chambres lorsque ça dérapait. Si à l’époque t’avais déjà eu peur de Thomas et de ce qu’il te faisait subir, t’avais pas envie de savoir ce que ça aurait pu être avec ton père en plus sur le dos. T’as jamais autant respecté quelqu’un que ta mère, ni vu quelqu’un de plus courageux qu’elle. Son visage avait beau refléter de la fatigue et de la peur, son regard lui non plus n’avait jamais trompé, t’y avais bien pu y voir de l’affection, même si c’était légèrement caché.


« ▬ Si j’essaye d’la bouger, tu vas m’mordre aussi ? »


T’essayes de détendre un minimum l’atmosphère, ou en tout cas de faire l’effort de ne pas juste rester taciturne comme t’aurais pu le faire avec d’autres. Au fond, t’as aucune idée de comment sociabiliser, on t’avait appris à fermer ta gueule, pas à l’ouvrir. Tu la regardes faire, sans rechigner, en même temps t’en as vu d’autre, t’es pas si sensible à la douleur que ça non plus, même si c’est quand même bien plus satisfaisant de voir ta main totalement guérie.


« ▬ Ouais, pt’être même plus d’ailleurs…M’rci. »


C’était la moindre des choses, de la remercier quand même, bien que t’aurais pu le faire de manière un peu plus sympathique, quand même. Mais ça ne semble pas la dégoûter du fait de chercher à discuter avec toi, ce qui est pas plus mal, parce que t’aurais jamais réussi à le faire de toi-même, débuter une conversation, c’était vraiment pas ton truc. Enfin, ça dépendait du contexte. T’avais pas de mal lorsqu’il s’agissait de commencer à menacer les gens et des choses sympathiques dans le genre.


« ▬ On dirait bien ouais, il a pas aimé qu’j’le dérange sans doute. Au moins dix minutes j’pense bien, mais apparemment il a d’jà terrorisé pas mal d’moldus dans l’coin, alors fallait bien que quelqu’un s’en occupe. »


T’aurias aimé que ça ne retombe pas sur ta gueule, mais la prochaine fois tu ferais un peu plus attention à ce qui t’entourais hein et ça irait déjà mieux. Enfin, c’était pas la fin du monde non plus, t’en avais bien conscience. Son regard t’avais un peu déstabilisé, pour ne pas dire beaucoup. T’as l’impression de retourner des années en arrière, d’être ce gamin perdu qui cherchait plus à se faire oublier qu’autre chose, qui attendait désespérément que les journées passent en espérant que les suivantes seraient meilleures. Combien de fois tu l’avais vue au détour d’un couloir, avec l’envie d’aller la voir, mais tu finissais simplement par faire demi-tour ou passer ton chemin, parce que tu savais pertinemment ce que tu risquais si ton frère en entendait parler. Surtout que tu te souvenais parfaitement bien de la fois où elle avait été lui péter le nez, un jour que tu n’oublierais certainement pas.


« ▬ Oh, tu sais… »


« J’me suis débarrassé d’mon frère ; j’me fait chier à mon travail, mais heureusement que j’ai trouvé une place dans un groupuscule histoire de m’défouler. » ? T’aurais dû être honnête, c’était ce que t’aurais pu dire en fait, mais t’allais quand même éviter. Ça ne serait clairement pas la meilleure idée du siècle. Voir absolument pas du tout.


« ▬ …On fait aller comme qui dirait, j’trouvé un poste au Ministère, rien de bien grandiose mais c’toujours mieux que rien. Et toi ? on dirait bien qu’t’as quelqu’un, m’félicitations. »


C’était ce que tu déduisais en voyant la bague qu’elle portait, maintenant peut-être que c’était totalement autre chose, qu’elle aimait particulièrement porter des bijoux et auquel cas tu passerais un peu pour un con, mais y avait plus grave aussi dans la vie, au pire tu changerais de sujet de conversation si c’était le cas. Tu sens bien que l’ambiance est un peu bizarre, merci à toi de l’avoir fuie dès que t’en avais eu l’occasion par le passé. Quelle image elle devait avoir de toi, franchement. Elle avait déjà quitté l’école lorsque t’avais commencé à prendre un peu plus confiance, vu que ton aîné ne risquait plus de débouler du coin de n’importe quel couloir.


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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty16.05.20 13:57


   


Strawberry fields forever




Le temps peut parfois être joueur. Elle qui ne pensait pas le revoir un jour, ni même lui parler, voilà qu’il décide de croiser leurs chemins. Jane espère que cette fois ci se sera mieux, qu’elle pourra faire bien plus que d’écraser un nez avec son poing.

Elle lui offre un sourire, ravie qu’il accepte, même si ce n’était pas grand-chose au final. Elle a toujours eu besoin de cette espèce de proximité avec les gens, sans pour autant les forcer à quelque chose qu’ils ne voulaient pas. Mais elle se dit que c’est mieux ainsi, c’est plus proche, plus convivial pour elle, pour les autres, si elle veut faire quelque chose pour eux autant briser cette barrière minuscule.

« Je ne pense pas en arriver jusque là mais je peux te faire regretter d’avoir bougé. »

Elle rit, amusée. Elle peut aussi douce que féroce quand elle le souhaite, ses proches peuvent en témoigner et puis quand on est enseignante il faut bien avoir de l’autorité, juste assez pour se faire respecter même si elle n’est pas une adepte de la discipline stricte comme Minerva, elle a assez de bon sens pour savoir que les élèves savent très bien détecter le moindre signe de faiblesse chez un professeur pour en profiter. »

« Oh j’ai l’habitude, je dois m’occuper de deux spécimens adeptes du Quidditch assez souvent… de rien, c’était normal, voyons ! »

L’idée même d’être restée sans rien faire ne lui aurait même pas traverser l’esprit. En l’entendant, ça devient un peu plus blanc compassion dans son cœur, on dirait qu’il n’a pas l’habitude d’être traité de la sorte. Cette pensée renforce sa volonté à l’aider, à faire plus.

« Oh dans ce cas il peut bien rester pétrifié encore quelques instants… oh moins il n’embêtera plus personne. »

Elle dit ça comme si il s’agissait d’un criminel… Enfin ce n’est pas la fin du monde non plus, ce n’est qu’un gnome mais si comme il vient de lui dire, il s’est amusé à terroriser quelques moldus, c’est une bonne chose qu’il soit hors d’état de nuire.

Elle l’écoute parler attentivement. Il n’est pas très loquace, pas comme elle qui peut parler durant des heures. Il semble mesurer ses mots, comme si il ne souhaitait pas tout déballer, ni en dire trop.
Après tout c’est normal, ils ne se connaissent pas, il ne vas pas lui raconter toute sa vie. Mais encore une fois c’est blanc douleur pour elle, parce qu’elle sent malgré elle que cette attitude taciturne et un peu bourrue est le résultat d’une sorte de conditionnement et elle soupçonne fortement l’autre frère d’en être responsable, et elle s’en veut, elle se dit que si John ne l’avait pas empêché de continuer à l’insulter à chaque fois qu’elle le croisait, peut-être que ça aurait pu changer, peut-être qu’elle aurait même du en parler directement à un professeur, plutôt que d’aller jouer les justicières. Mais John craignait que quelque chose ne retombe sur elle plus tard, qu’il ne soit plus là pour la protéger.

« Oh tant mieux alors… enfin j’imagine, si ça te convient pour le moment. »

Et puis elle n’a pas à juger. Elle aimerait lui dire qu’elle est désolée pour la mort de son frère mais elle n’y arrive pas, ça serait hypocrite, elle ne l’aimait pas et elle se sent horrible de penser ça, c’était tout de même sa famille. Heureusement il lui apporte sans le vouloir de quoi la dévier de ses pensées dérangeantes.

« J’enseigne l’étude des moldus à Poudlard… c’est encore un peu étrange d’être de l’autre côté de la salle de classe. »

C’est tellement… grisant cette sensation, celle d’être debout et d’enseigner, de voir une multitude de paires d’yeux posés sur elle, d’être à la place à laquelle elle avait été, de voir les visages évoluer au fil du temps, les mines attentives, fatiguées, ennuyées… . Et ce mélange de couleurs : Rouge hardiesse, jaune patience, bleu savoir et vert ruse.
Un sourire étire ses lèvres, il lui est bien difficile de cacher son bonheur, elle en est incapable quand il est question de Bertie.

« Oh merci, c’est gentil à toi ! – elle sourit, des étoiles dans les yeux – je… j’ai demandé à Bertie de m‘épouser l’hiver dernier. Je ne pense pas que tu te souviennes de lui, Albert Woodhouse, il était à Serdaigle en même temps que moi. »

Elle contemple un moment sa bague. Elle a tellement hâte. Si seulement le mariage n’était pas sans cesse repoussé, si seulement le destin n’était pas si cruel… il y a pire comme sort, des gens connaissent une vie bien plus malheureuse, mais ça lui brise le cœur.  

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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty17.05.20 18:52

I know I ain't never gonna change.Au moins, tu ne pouvais pas dire que cette journée serait morne et empreinte d’une banalité qui avait tendance à rapidement te saouler ces derniers temps. Comme quoi, accepter cette mission même si c’était contre ton gré, et absolument pas dans tes intentions au départ, n’était peut-être pas si mal que ça. Même si cette rencontre s’avère être négative au final, au moins, ça t’aura changé les idées, ne serait-ce qu’un minimum, bien que t’avais un peu peur que le passé ne refasse surface, un peu trop violemment à ton goût. T’avais tendance à faire tout ce qui était en ton pouvoir pour ne plus y penser, faire comme si ça n’avait jamais existé. C’était pas comme si t’étais proche de beaucoup de monde à part d’Antonin, et même à l’époque t’en avais parlé à personne non plus, t’aurais pu, ne serait-ce qu’essayer, mais au fond t’avais aucune idée de si ça aurait marché. Si ça n’aurait pas simplement empiré les choses. T’avais pas l’impression que te tourner vers un enseignant aurait été suffisant, déjà parce que tu ne leur faisait pas spécialement confiance, que t’avais bien souvent été catégorisé comme étant un élève à la traîne qui ne faisait aucun effort pour s’en sortir, il aurait été impossible pour eux de pouvoir être présent à chaque instant de ta journée et Thomas l’aurait bien appris à un moment ou à un autre, en aurait sans doute profité aussi. Tes parents, ce n’était même pas la peine d’y penser non plus. Ton aîné ne s’était pas toujours privé de s’amuser de ta peur devant eux, même si ça mettait ta mère mal à l’aise, ton père l’avait toujours vu comme un jeu entre vous, que fallait bien que t’apprennes à riposter un jour.


« ▬ Bizarrement, j’en doute pas un seul instant. J’vais éviter même si ç’resterait plus glorieux qu’s’être fait mordre par c’te merde. »


Tu tentes un sourire, peut-être bien que son rire t’y as aidé, au moins il détend un peu l’atmosphère. Alors que d’habitude, ton interlocuteur pouvait se montrer aussi ouvert qu’il le voulait, t’arrivais à rester fermé comme une porte de prison pendant des heures, voir même à tout jamais. Mais avec Jane, c’était quand même plus spécial. Elle t’avait aidé, peut-être pas autant qu’elle ne l’aurait voulu, mais le geste t’avait frappé, qu’on puisse décider à venir t’aider gratuitement.


« ▬ Ah ouais ? C’vrai qu’ça rigole pas l’blessures qu’on peut s’y faire. Ils sont dans une équipe ? T’y joues aussi un peu ? »


Tu faisais ce que tu pouvais pour t’accrocher à ce que tu connaissais, t’étais vraiment pas très doué avec les sujets de conversations, mais au moins le Quidditch, tu savais que t’avais pas trop de mal. Tu ne suivais pas non plus assidument tout ce qui s’y rapportait, mais t’aimais encore bien assister à des matchs, t’aurais encore plus aimé pouvoir y participer, mais tu ne t’en étais jamais donné les moyen et ne connaissais pas non plus énormément de monde qui voudrait y jouer même juste pour l’amusement.


« ▬ J’suis bien d’accord, c’pas comme s’il était blessé ou quoique c’soit d’toute manière, puis j’suis sûr qu’il est mieux là qu’peu importe où il décideront d’le relâcher dans l’meilleur d’cas. »


Bon, après les gnomes, vous n’en manquiez pas sur terre, loin de là. Alors un de plus ou un de moins ça n’allait pas changer grand-chose sur terre ou dans votre vie. Tu restes assez distant lorsqu’il s’agit de parler de toi ou de ta vie quotidienne, déjà parce que tu sais pertinemment que vous ne partageriez sans doute pas les mêmes points de vue sur beaucoup de choses, et qui plus est, on ne peut pas dire qu’elle soit super passionnante non plus. C’est le même problème au bureau lorsque quelqu’un a l’idée de vouloir engager la conversation en te demandant ce que t’as bien pu faire la veille. Tu préfères ne pas répondre plutôt que de commencer à risquer de faire pitié que ce soit parce que t’as fait le choix de dépérir à moitié dans ton canapé tout au long de la soirée, ou que tu sois sorti juste pour pouvoir mieux chercher la merde et te divertir.


« ▬ Ouais, même si j’t’avoue qu’la chasse aux gnomes, c’pas c’qu’il y a d’plus passionnant comme journée. »


C’est plus intéressant.de son côté, même si t’encaisses un peu la nouvelle sans rien laisser paraître. Sur toutes les matières qui pouvaient exister, il fallait que ce soit celle-là. T’avais rien contre, mais dans des temps pareils, t’étais bien placé pour savoir que ce n’était qu’une question de temps avant que ça ne se retourne contre elle, qu’elle était peut-être en première ligne dans les personne que le Lord aimerait voir disparaître.


« ▬ C’doit pas être facile tous l’jours avec l’gosses ! ‘Fin j’m’en ferais pt’être plus vite pour eux qu’pour toi s’ils commencent à t’chercher d’noises. T’m’étonnes, c’pas trop stressant d’devoir parler d’vant autant d’mone ? »


Et surtout de supporter les morveux là qui ne prêteraient pas une seule once d’intérêt à ce que vous pourriez dire ou faire. T’aurais pas tenu très longtemps à ce genre de poste, même si tu ne t’en faisais pas trop pour avoir une certaine autorité, t’aurais pas tenu longtemps avant d’en foutre un à un des élèves te connaissant, et si on pouvait éviter ce genre de désagrément, ça serait pas mal quand même.

Son visage s’illumine clairement lorsque tu mentionnes la bague, ça arrive à te faire très légèrement sourire, c’est mignon, autant sa manière de réagir que de parler de lui. Elle a l’air de déborder d’amour pour lui, tu sens bien que c’est positif, mais tu ne sais pas trop comment réagir face à ça non plus, si ce n’est lui répondre, ce qui est un bon début.


« ▬ J’t’en prie. Ah ouais ? Il a dû être super content c’jour-là ! Vous vous êtes d’jà mariés ? Mmh, ça m’dit pas grand-chose mais j’jamais été très fort quand il s’agissait d’retenir l’noms ou l’têtes, mais tant qu’vous êtes heureux c’plus important. Vous êtes ensemble d’puis longtemps ? »


C’était pas totalement vrai, tu te souvenais un peu tristement de trop de Serdaigles à ton goût, mais pas vraiment de ceux qui auraient pu être sympas. Des années que tu ne les avais plus croisés non plus, heureusement. Sans doute lors de l’enterrement de ton frère d’ailleurs où il avait fallu t’y traîner pour que tu daignes les bénir de ta présence. T’avais fait aucun autre effort, si ça n’avait été d’éviter de montrer le soulagement que t’avais pu ressentir ou de cracher délibérément sur sa tombe, ça aurait été plutôt mal vu.


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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty29.05.20 17:29


   


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Il y avait vraiment quelque chose de déconcertant dans cette rencontre, qu’elle n’arrivait pas à définir. Sans doute parce que sa relation avec Walden n’en n’était pas vraiment une, qu’elle avait une aura particulière.

Elle le voit sourire et c’est jaune bonheur dans son cœur. Elle n’aime pas quand les gens sont malheureux autour d’elle, quand il n’y a pas de vie, pas de sourires, pas de bonheur.

« Crois moi, tu ne veux pas savoir de quoi je suis capable. Il faut bien que quelqu’un aie un minimum de connaissances dans ce domaine, c’est toujours utile. Oh non, ils jouent en amateurs ce qui dans un sens est sans doute pire pour eux vu qu’ils ne sont pas entourés. Je suis surtout spectatrice mais j’aime bien monter de temps à autre et essayer de marquer quelques buts, même si je ne suis pas douée. »

Elle note son intérêt pour ce sport. Bah ce n’est pas étonnant au fond, le Quiddich est un sport très populaire chez les sorciers, tout comme le foot ou le rugby chez les moldus. Elle n’arrive pas toujours à comprendre l’engouement pour le sport mais elle doit avouer que c’est bon moyen de se défouler et elle se fait un plaisir d’assister aux matchs amateurs de John.

« Oui, ça vaut sans doute mieux, et puis ça fera moins de moldus à oublietter aussi, les pauvres, ils n’ont rien du comprendre… enfin il vaut mieux que ce soit un gnome qu’autre chose. »

Quand elle était petite et qu’elle ignorait qu’elle était une sorcière, elle était parfois effrayée par les choses étranges qui se produisaient autour d’elle. La voiture de son père qui changeait de couleur toute seule ou bien le volume de son paquet de bonbons qui augmentait mystérieusement. Quand elle avait compris la source de ces événements étranges, elle avait à la fois eu peur mais était surtout soulagée de voir qu’elle n’était pas folle et que c’était parfaitement normal.

« Je te crois… j’ai du dégnomer un jardin une fois et je n’ai jamais eu envie de recommencer. Enfin… ça nous a permis de nous revoir, c’est bien, je suis contente. »

Elle voudrait en dire plus mais elle ne veut pas le mettre mal à l’aise non plus. Mais elle tiens à ce qu’il sache qu’elle est contente de le voir, de lui parler, de passer un peu de temps en sa compagnie. Elle lui sourit de nouveau, avec douceur. Elle est sincère, elle est toujours sincère, incapable d’hypocrisie et de mensonge.

« Oh ça va en réalité, ce n’est pas comme si l’étude des moldus était très populaire, je n’ai pas pas tant d’élèves que ça, c’est beaucoup plus facile à gérer pour moi et pour eux aussi et en général je n’ai pas à me plaindre d’eux. J’essaye toujours de rendre les cours vivants, le programme est parfois si obsolète que je comprends qu’ils décrochent malgré eux. »

C’est un de ses sujets de discorde avec ses collègues. Ils sont parfois si ancrés dans leur routine, dans le respect des traditions et butés à toute perspective de nouveauté. Ce n’était pas étonnant qu’avec ce genre de pensées, un certain groupe de mages noirs ce soient formés. Elle ne comprenait pas cette volonté, cette obstination à vouloir vivre dans le passé. Ce n’était pas comme ça qu’ils allaient avancer, qu’ils allaient faire bouger les choses.

« Oh oui, il ne s’y attendait pas. En général on s’attend à ce que soit l’homme qui demande mais c’est idiot, j’avais envie de lui demander, je n’allais pas me priver. »

Son sourire s’efface légèrement. Non toujours pas de mariage. Et pas d’enfants.

« Non… nous sommes toujours fiancés pour le moment… c’est un peu compliqués en ce moment, on attends le bon moment et … enfin on se mariera bien un jour. »

Elle baisse la tête, elle ne veux pas qu’il voit la tristesse dans ses yeux. Il ne pouvait pas savoir, il essayait juste d’être aimable.

« Depuis toujours en fait… enfin il était mon meilleur ami à Poudlard mais on s’est ensemble vers la fin de notre scolarité. Peut-être que tu te souviens mieux de son frère, John, il était à Gryffondor, dans l’équipe de Quiddich. »

Elle hésite un instant, avant de finalement évoquer ce sujet, ce lien qui les unis malgré eux.

« C’est lui qui me retenait quand… quand j’ai frappé ton frère. Si il n’avait pas été là je crois que je n’aurai pas su m’arrêter. J’étais… j’étais si en colère, je m’en souviens encore. »

Son visage se durcit. Ses yeux sont noirs colère. Pas contre Walden, non pour lui c’est blanc compassion. Mais c’est noir colère contre Thomas, elle aimerait déverser sa haine contre lui mais elle ne le fait pas, pour lui, c’était tout de même son frère, sa famille et surtout ça ne lui ressemble pas de ne pas aimer. Mais c’est aussi noir colère contre elle, parce qu’elle s’en veut, elle s’en veut toujours de ne pas avoir réussi à faire plus, elle y pense encore parfois, ça l’énerve et elle ne peut pas l’expliquer à Bertie, il ne comprendrait pas, il lui dirait que ce n’est pas grave, qu’elle ne peut pas sauver tout le monde mais le problème est bien là, Jane c’est ce qu’elle veut, tendre la main, aider, sauver.

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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty31.05.20 2:27

I know I ain't never gonna change.C’était peut-être ça, le destin. Que c’était pas totalement par hasard que tu te retrouvais ici à faire cette mission que t’avais essayé de fuir pourtant. Sans ça, t’aurais pas recroisé Jane, ça n’aurait pas gâché ta vie, certes, mais ça aurait été un peu triste t’avais l’impression. Fallait dire que les personnes que t’appréciais se comptaient sur les doigts d’une main, et encore. Tu te les mettais généralement à dos, t’avais même parfois l’impression d’avoir un talent assez spécial pour ça, peut-être que tu devrais penser à le recenser, un jour. Mais là, avec l’ancienne Poufsouffle, t’essayes de faire un effort, de t’ouvrir un minimum même si t’as l’impression de mal t’y prendre, d’être plus gênant qu’autre chose. T’avais vraiment l’impression de retourner une vingtaine d’années en arrière, d’être cet adolescent qui n’osait pas spécialement parler, de peur de dire quelque chose de travers, qu’on se foute de ta gueule ou qu’on t’en mette presque gratuitement dessus. Ça t’étais arrivé à plusieurs reprises dans la Grande Salle qu’on te fasse la remarque que c’était bizarre que tu restes aussi silencieux lorsque vous mangiez, que c’était censé être un moment de partage et de joie. Mais chez vous, les repas se passaient toujours dans le silence, tu ne savais même pas comment Thomas était arrivé à faire comme si de rien était, comment il avait fait pour s’intégrer aussi rapidement et ne serait-ce qu’avoir des amis.


« ▬ J’doute pas un instant ! Ouais vaut mieux, surtout s’ils s’cassent un truc, on aura beau être bon en soins si on a pas l’usage d’ses mains ou d’ses bras, c’plus complexe. S’ils s’musent, et qu’ils font un minimum attention c’l’principal ! Rien qu’monter sur un balai c’tellement agréable j’trouve, ‘fin…libérateur dans un sens. En même temps c’pas évident d’voler et d’viser en même temps. »


T’avais eu un peu de mal au début à t’y faire et trouver une bonne stabilité. C’était venu petit à petit, mais t’avais pas mal été motivé, à l’époque. T’avais tout de suite accroché au Quidditch, ça te manquait pas mal quand t’y repensais. Qu’est-ce que t’aurais pas donné pour retrouver l’équipement de l’école. Les balais mis à votre disposition avaient beau eux être assez bas de gamme, ça ne t’avait jamais empêché de bien voler, de toute manière t’avais pas vraiment eu le choix, vous n’aviez pas les moyens d’en acheter un vous-même. Mais c’était une mauvaise idée, de te mettre une batte en main, fallait pas être un génie pour s’en rendre compte. C’était tellement grisant que t’avais tendance à oublier la force que tu pouvais avoir. C’était ce que tu t’étais toujours dit, une excuse pour te voiler la face parce que t’avais pas eu envie de t’avouer que t’appréciais un peu trop lorsque t’arrivais à toucher un de vos adversaires.


« ▬ C’sûr, j’me demande quand même parfois comment ils font pour pas s’rendre d’compte d’notre existence. Enfin, heureusement qu’c’était un gnome et pas autre chose d’plus agressif et dangereux. Y a pas encore eu trop d’dégâts. »


Même s’il y en avait eu t’en aurait eu un peu rien à faire, c’était pas de ton ressort ni même ton affaire. T’étais presque déçu de n’avoir vu aucun de ces moldus d’ailleurs face au gnome, ça aurait été bien plus drôle que de te faire mordre. Au moins c’était pas douloureux, manquerait plus que ça. Mais t’aurais pu crever de mal que t’aurais rien dit ou laissé paraître, t’avais quand même une certaine fierté.


« ▬ T’m’étonnes, ils savent comment dégouter l’gens c’sûr et certain. ‘Fin ça peut être sympa deux minutes mais c’crevant. C’sûr, au moins y a du positif dans c’t’histoire, j’m’y attendais vraiment pas, mais j’suis bien content aussi. »


Plus que si tu t’étais retrouvé seul ici face à ce buisson et cette merde gisante. À la place tu te retrouvais face à ton aînée qui te souriait. Tu ne savais pas vraiment pourquoi elle le faisait, t’avais rien fait qui le méritait, t’avais vraiment pas l’habitude qu’on puisse t’en adresser, en tout cas pas des sincères, encore moins gratuitement. Mais t’arrivais, et ne voulais, pas être méfiant envers elle, alors qu’elle avait juste l’air de resplendir de sincérité. C’est que t’aurais presque l’impression qu’elle était inhumaine, tellement elle détonnait de l’image que t’avais pu te construire et de faire de l’humain depuis le début de ta vie.


« ▬ Puis vu qu’c’est une option et pas un cours obligatoire, j’magine qu’t’as qu’les plus motivés par l’matière ? Ou pt’être quelques-uns qu’l’on prit en espérant p’voir glander. T’peux prendre plus d’temps pour eux qu’si c’tait une grande classe, ç’doit être sympa. T’peux pas tirer ton plan d’ton côté pour un ou deux chapitres ? C’quand même toi au final qu’donne l’cours et qu’est la mieux placée pour savoir c’qui leur s’rait utile plus tard. »


Puis franchement se cantonner à des bouquins trop restrictifs, y avait rien d’alléchant là dedans que ce soit pour les enseignants ou les élèves. Mais t’imaginais bien qu’elle ne pouvait pas non plus faire tout ce qu’elle voulait, qu’il devait y avoir des inspections de temps à autre, voir même chaque année. Mais c’était courageux de sa part, de vouloir enseigner cette matière aux mômes, surtout dans un climat pareil. T’étais même assez étonné qu’ils ne l’aient pas enlevé du programme plus simplement.


« ▬ Au moins c’t’une bonne surprise qu’il risque pas d’oublier d’sa vie. Bah, c’genre d’idées sont bonnes à être oubliées j’trouve. C’change rien au final d’qui fait l’demande, c’qui compte, c’que les deux soient heureux, t’vraiment bien fait. »


Pourquoi t’essayais d’argumenter sur un sujet que tu ne connaissais même pas. Un mariage heureux, une belle utopie de ton point de vue. Mais mentalement, tu lui souhaite tout le bonheur du monde, à Jane, bien que tu sais que ça changera rien concrètement. Pt’être même bien que ça a l’effet inverse, tu vois son sourire faner légèrement sa tête se baisser. Bah bravo. En soi, t’aurais pas pu deviner tout seul, mais bravo quand même. Fallait toujours que t’arrives à mettre les pieds dans le plat.


« ▬ C’viendra, autant…pas vous précipiter, vous pouvez encore mieux l’préparer au moins comme ça. Oh, vous vous connaissiez même d’avant Poudlard ? C’chouette vous avez eu l’temps d’bien vous connaître l’un l’autre. Aah, ouais ça m’dit vaguement quelqu’chose, ça remonte à tellement longtemps mais ça m’revient. »


Bien plus âgé que toi, mais du coup t’avais peut-être eu une meilleure image de lui que si tu ne l’avais rencontré maintenant. Il avait joué un des premiers matchs auquel t’avais assisté de ta vie, t’avais trouvé ça super impressionnant du haut de tes onze ans. Par contre, t’avais aucun mal à te souvenir du souvenir qu’elle venait de ressortir. Comment t’aurais pu. Oublier ça, un des plus jours de ta vie. T’avais pas su t’empêcher de sourire en te remémorant la scène, maintenant que tu pouvais le faire sans risquer de te faire insulter ou menacer par ton frère en question, qui n’avait absolument pas supporté qu’une fille puisse le frapper. Grosse merde, ouais.


« ▬ Ouais j’vois totalement maintenant. Oh, il aurait pas mérité qu’tu t’fatigues autant pour lui, sincèrement. T’surtout eu d’courage de t’le coltiner dans l’même année qu’la tienne pendant toutes vos études. Y f’sait tellement plus l’malin c’gros conn- »


Tu t’arrêtes un instant, le regard dans le vide. Il a beau ne plus être là, ne plus respirer, t’as toujours autant de haine pour lui, c’était viscéral, tout simplement. Mais c’était pas une raison pour commencer à l’insulter devant les gens, qui finiraient par trouver ça un minimum bizarre. Bien qu’au fond, tu te dis que c’est sans doute celle qui comprendrait le mieux, celle qui ne s’est pas contenté de rester les bras croisés, ou encore de succomber à ses manèges ridicules. T’as encore le regard un peu dans le vague avant de le baisser lentement. C’était fou comme un buisson pouvait s’avérer intéressant.


« ▬ …M’rci d’ailleurs, d’être intervenue. »


Tu baisses un peu plus la tête, après toutes ces années, t’as enfin l’occasion de le lui dire, sans craindre que dès qu’elle repartirait, ton frère ne serait pas loin pour te rappeler de l’éviter et de ne pas lui parler, ou de démontrer que quelqu’un vienne à ton aide, ça ne changerait rien à ton quotidien bien plus que pourri.


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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty25.06.20 23:35


   


Strawberry fields forever




Elle remercie ses pas, le hasard, le gnome de l’avoir conduite ici.
Elle ne supporte pas de savoir les gens malheureux autour d’elle, elle n’aime pas voir la tristesse sur le visage des gens. La solitude, la peur et la tristesse qu’elle avait lu sur le visage du jeune garçon qu’était Walden l’avait marquée, c’est ce qu’elle avait vu en premier avant de voir le visage déformais par la cruauté de son frère. Mais même si elle avait pris sa défense, qu’elle était intervenue, ces émotions n’avaient pas pour autant disparu de son visage. Vert solitude, argent tristesse. C’est beaucoup trop bien marqué dans son esprit et quand elle voit un sourire timide sur son visage en ce moment même, c’est le plus beau des cadeaux qu’il puisse lui offrir. Il ne sait pas à quel point et elle ne saurait pas expliquer.

Elle ne sait pas d’où vient cette volonté de vouloir aider, de vouloir se battre pour les autres, ne pas rester sans rien faire. Le choixpeaux avait décelé ces envies, ces qualités chez elle, des caractéristiques propres aussi bien aux Gryffondor qu’aux Poufsouffle. Elle avait choisit jaune loyauté et noir justice contre rouge hardiesse et or courage.

« Une chance pour eux que je sois là, ils ne seraient pas capables de penser à utiliser les sors les plus simples, surtout si ils se blessent gravement, il faut bien quelqu’un pour chercher des secours. Oh je comprends ce que tu veux dire, mais je dois avouer que je préfère la terre ferme, je ne suis pas toujours à l’aise en dans les airs. »

Elle doit avouer qu’elle préfère largement acclamer les autres dans les gradins, ou bien voler en compagnie de Bertie ou John, elle leur fait confiance, tandis qu’elle a toujours l’impression qu’elle pourrait glisser à tout moment de son balais quand elle monte seule. Elle sourit, un peu gênée.

« Si un jour tu as du temps libre, tu pourras les rejoindre pour un match amateur, ça ne les dérangeraient pas, ils cherchent toujours des gens avec qui jouer. »

Elle a bien vu son air enjoué en parlant de voler sur un balais, c’est le même que celui qu’abordent John et Bertie. Peut-être refusera-t-il, mais si il accepte, même juste pour une fois, elle sait qu’elle peut compter sur eux pour l’intégrer, pour le faire se sentir à l’aise. Et puis elle sera là, pour veiller, encore et toujours.

« Ils trouvent toujours une explication, plus les temps avancent et plus ils font des progrès, des découvertes scientifiques et technologiques. Je ne comprenais pas non plus au début, je pensais que j’étais bizarre ou je trouvais une bonne excuse quand je faisais de la magie sans le vouloir. Et les moldus raffolent de légendes en tout genre. Ils en auraient un peu parler et ils auraient oublié. »

Peut-être pas totalement, surtout les enfants. Il lui était arrivé de voir, petite, des créatures se faufiler entre les herbes, derrière un muret. Son père mettait ça sur le compte d’une imagination débordante, mais elle savait qu’elle n’avait pas rêvé et ensuite tout s’était affirmé, elle ne perdait pas la tête, les fées, les lutins, tout ça existait bel et bien.

« J’ai l’impression que c’est surtout une corvée pour les sorciers, plutôt qu’une activité. Enfin il faut retirer du bon de cette histoire. Je suis contente moi aussi, si tu savais. »

Si elle est heureuse, comme le prétends, pourquoi ce pincement au coeur ? Peut-être parce qu’elle sent qu’elle a en face d’elle une âme solitaire, une âme qui n’a pas l’habitude qu’on le traite comme un être humain justement. C’est rouge saignant d’un seul coup. Pourquoi ? Et comment a-t-elle pu laisser passer ça ? Elle aurait faire plus pour lui. Pourquoi les autres, les adultes de l’époque n’ont-ils pas réagit. Elle ne lui en veut pas pour ce comportement, tout comme elle peut très bien  comprendre qu’on soit réservé mais là ce n’est pas juste ça, c’est plus douloureux, c’est une attitude qui s’est imposée, elle le sent.

« En général ils sont assez attentifs et curieux, et puis ce n’est pas comme si les devoirs que je leur demandent sont si compliqués, enfin je l’espère. J’ai plus de temps en effet et même si j’enseignais une autre matière, ce n’est pas ça qui m’en empêcherait, bien au contraire. Mes élèves… ils sont importants pour moi, je ferai tout pour qu’ils soient à l’aise. Ce sont des enfants avant tout. J’ai beau être professeur, leur bien-être passe avant tout. »

Elle marque une pause. Et pendant ce temps là, c’est blanc absent dans son ventre. Alors l’amour qu’elle porte, qu’elle veut porter à ce futur enfant, elle le donne aux autres. Et si un jour elle devient mère, elle ne cessera pas pour autant de les aimer ses élèves.

« J’essaye, surtout avec les parties les plus ennuyeuse, je sais ce qui plaît ou non aux élèves et puis je dois t’avouer que j’irai bien leur dire ce que je pense de leur manière obsolètes à ces vieux donneurs de leçons, ils ne savent même pas ce que c’est une ampoule ou comment fonctionne une voiture, qu’ils me laissent enseigner comme je l’entends. Comme tu le dis, je suis la mieux placée pour le savoir. »

La dernière fois, on lui avait reproché de trop s’attarder sur les divertissements comme la télévision, sur les émissions et pas sur son fonctionnement en elle-même. Mais ce n’était pas en donnant de longs cours ennuyeux qu’elle allait attirer leur attention. Le monde changeait, aussi bien chez les moldus que les sorciers, pourquoi les anciennes générations étaient si réfractaires au changement ?

« Tu dois bien êtres un des rares à penser comme ça, quand certains l’ont su, j’avais l’impression d’avoir commis un impair… mais je ne pouvais plus attendre. Je… je l’aime tellement. C’est ce qui compte. »

Même si le mariage n’arrive pas, au moins elle a Bertie, elle a son amour, ses poèmes, ses dessins, l’odeur de sciure qui imprègne ses habits et qu’elle est heureuse de retrouver le week-end. Elle est patiente, mais parfois elle voudrait hurler sa frustration.
Elle lui adresse un autre sourire, pour lui montrer qu’elle ne lui en veut pas. Comment pouvait-il savoir ? Ça partait d’une bonne intention, il ne voulait pas la blesser. Elle ne veut pas qu’il pense qu’elle est blessée par lui. Jamais.

« Ça nous laisse le temps de bien planifier et de tout organiser. Enfin surtout les autres, je suis incapable de suivre un planning, sauf pour l’enseignement. »

Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle l’aurait épousé directement, mais ce n’est pas comme ça que ça marche et puis elle avoue qu’elle rêve d’une jolie robe, pas forcément blanche, d’une belle cérémonie et d’un bouquet de marguerites. Elle adore les marguerites.

« Je l’ai connu dans le Poudlard express. Avant il n’y avait que moi et mon père. C’est lui qui m’a tant appris sur l’école et ce monde. C’est vrai que c’est si loin, je ne t’en veux pas pour ça. »

Elle se revoit trottiner jusqu’au choixpeau, les premières nuits, assez difficiles. Les premiers jours, les premiers sorts, les premiers chaudrons fondus.

Elle guette sa réaction, avec appréhension. Elle ne sait pas si elle fait bien de remémorer son frère disparu et tous ces mauvais souvenirs. Mais elle aperçoit l’ombre d’un sourire, et elle ne peut que le comprendre.

« Si il le méritait et plus encore. Il se pensait tout permis et ça m’énervait… même si il ne faisait plus le fier, il s’en prenait aux autres, à Bertie… »

Elle s’arrête aussi. Elle voit la haine dans son regard. Ce n’est pas normal, elle ne devrait pas exister cette haine envers un membre de sa famille. Quand elle voit John et Bertie, si différents mais si proches, le contrecoup est frappant avec Walden et Thomas. Il n’y avais pas d’amour entre eux.
Et le pire, c’est que c’était lui, ce frère bleu cruel qui suscitait l’admiration.
Elle le laisse dans ses souvenirs un court instant, avant de venir poser sa main sur son bras, doucement, pour ne pas le brusquer. Elle y effectue une légère pression, qu’elle veut réconfortante. Elle plonge son regard dans le siens. Deux paires d’yeux bruns, deux bruns différents. Douceur, dureté, deux opposés pour une même histoire.

« Ce… ce n’était rien. Il fallait le faire… je… enfin tu n’étais qu’un enfant, les adultes ne faisaient rien. Je m’en serai voulu toute ma vie si je n’avais rien fait ! Déjà que je n’ai pas fait assez. »

Elle se mord la lèvre et lutte contre les larmes. Si il savait. Parfois elle est encore en colère contre John pour l’avoir retenue et éloignée de lui, et il lui arrive de laisser glisser des larmes silencieuses le soir, quand elle y repense. Cette histoire l’a marquée, bien plus qu’elle ne le pensait. Elle aurait pu faire plus, le prendre sous son aile, elle avait ses amis, John les siens, plus âgés, plus forts. Ça aurait pu tout changer.

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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty27.06.20 13:42

I know I ain't never gonna change.Sans doute que t’allais rentrer de cette mission plus tardivement que prévu, mais franchement, déjà que strictement personne n’avait eu l’air motivé pour y aller ou encore la faire, tu ne voyais pas pourquoi tu devrais en plus te casser le cul à te grouiller pour eux. Tu prendrais le temps qu’il te faudrait, t’allais pas raccourcir la conversation, pour une fois que t’arrivais à en avoir une, cordiale qui plus est. Ça devait être une première, sincèrement. C’est pas ton genre pourtant, de t’arrêter comme ça et de prendre des nouvelles. T’es même la dernière personne à te soucier de ce genre de choses. Tu te fous déjà pas mal de ton bien-être en temps normal, alors comment tu pourrais te soucier de celui des autres ? T’étais tellement peu sociable, tu ne voyais pas trop l’intérêt de parler, d’échanger avec des gens que tu ne connaissais pas plus que ça. Mais tu devais bien admettre qu’ici, c’était différent.

Tu ne pouvais pas prétendre non plus faire partie de son cercle intime ou quoique ce soit qui s’en rapprochait. T’avais un lien particulier, c’était vrai, mais pas non plus extrêmement profond. Il aurait certainement pu l’être, si t’avais eu le courage et fait l’effort d’aller vers elle par la suite. T’avais vécu dans la peur constante de ton frère, alors qu’il ne pouvait décemment pas avoir des yeux partout non plus. Fort heureusement, il avait autre chose à faire de sa vie que de suivre son frère à chaque seconde. T’avais dû attendre qu’il parte de Poudlard pour t’en rendre compte. T’as du mal à saisir comment elle arrive à se soucier autant des autres, à pouvoir autant avoir le cœur sur la main.


« ▬ C’même plus qu’une chance de c’que tu m’dis. Oh, c’sûr que quand on est blessés, on a tendance à penser différemment et pas forcément d’la meilleure d’manière non plus. C’bien d’avoir non loin une personne avec l’tête froide. J’peux comprendre, t’as l’vertige ou t’aime juste pas l’sensation ? »


Ça ne changerait rien à vos vies, si ce n’était que tu la connaîtrais un peu mieux. Peut-être ta manière de la remercier de ce qu’elle avait pu faire pour toi. Même si ce n’était pas grand-chose, que de lui répondre, c’était plus que normal. Pas pour toi visiblement. Mais ce qui te déstabilisa le plus, ce fut son invitation, à venir faire du Quidditch avec eux. T’étais pas le genre de personnes qu’on invitait chez soi, à la limite pour aller boire un verre, ce que t’arrivais à refuser la plupart du temps. Tu préférais y aller par toi-même, comme si ça pouvait changer quelque chose. T’allais pas te morfondre sur ta solitude, tu la cherchais pas mal aussi fallait dire. Autant parce que t’étais exaspéré des gens en général, que parce que t’avais peur de comment ça pouvait tourner et finir. T’avais le don d’empirer les situations, pas de les embellir ou de les améliorer. Ça t’avait pris de court.


« ▬ …T’es sûre ? J’voudrais pas vous déranger non plus, j’plus volé d’puis des années, j’voudrais pas non plus être un boulet pour eux. »


T’avais surtout pas envie de finir par blesser quelqu’un, mais en même temps, l’idée de pouvoir rejouer te tentait. Tu ne t’en étais pas vraiment privé, t’en avais pas expressément ressenti l’envie ou le besoin de jouer, mais ça te manquait quand même un minimum, toutes ces sensations que t’avais pu ressentir, cette manière de te défouler. Une des plus efficaces d’ailleurs.


« ▬ Ouais, c’même parfois plus effrayant d’voir tout c’qu’ils arrivent à faire sans l’aide d’la magie. T’m’étonnes, ç’fait bizarre quand on sait pas c’qui s’passe. C’bien vrai, m’mère est une née-moldue, s’parents avaient du mal avec ça, ils s’étaient mis en tête au début qu’c’était un signe d’Saint esprit, ou j’sais pas quoi. Ç’doit être naturel de s’trouver d’excuses quand on a peur. »


Fallait dire que ça menait à pas mal de choses stupides, la peur. Un sentiment que t’appréciais vraiment pas, que t’espérais ne plus ressentir. Tu préférais de loin l’infliger, c’était plus satisfaisant. Plus sûr aussi. T’étais plutôt bien parti d’ailleurs, pour rester du côté qui te plaisait.


« ▬ Certainement, comme b’coup d’choses j’bien l’impression. Ouais, y a d’jà assez d’négativité au quotidien qu’pour en rajouter. »


Tu pouvais bien parler. Combien de vie t’avais pu briser, de familles ? Des tonnes sans doute, te tu ne t’y étais jamais attardé. Si tu commençais à avoir des remords, tu ne serais pas sorti de l’auberge. Tu te foutrais même dans une énorme merde, alors t’étais bien content de ne pas commencer à regretter tes faits et gestes. T’allais pas commencer à faire des cadeaux aux gens alors qu’on ne t’en avait jamais fait non plus.


« ▬ C’chouette s’ils y portent attention, au moins t’pas l’impression d’faire ça dans l’vent non plus. T’fais un programme différent chaque année ou t’gardes quasiment l’mêmes cours ? C’admirable, ç’doit pas être évident tous l’jours. Ouais, certains ont tendance à l’oublier ou…à leur mettre trop d’pression. J’spère que t’y arriveras »


T’en doutais pas vraiment, vu sa motivation. Si seulement il y avait plus de personnes comme elle, le monde ne pourrait que mieux s’en porter. Même si t’étais plutôt bien placé pour savoir que même si l’enseignant était à l’écoute, ça ne faisait pas tout non plus. Ça pourrait certainement inciter quelques élèves à parler de leurs problèmes, mais peut-être pas les plus réservés. Quand t’avais changé de comportement après les vacances de Noël, que tes notes avaient baissées, certains de tes enseignants s’étaient inquiétés pour toi, mais t’avais pas osé parler pour autant de tes problèmes. Ça aurait mal fini pour toi d’une manière ou d’une autre.


« ▬ Au pire laisse-les parler et fait c’que tu veux d’ton côté ? J’magine qu’ils vont pas s’muser à v’nir vérifier c’que tu fais tout l’temps non plus. Autant qu’ils apprennent d’trucs utiles qui pourront leur servir plus tard. C’mieux d’garder leur attention et qu’ils se souviennent de c’que tu peux leur enseigner que d’les barber avec un truc chiant qu’ils r’tiendront jamais. »


Déjà que ça ne devait pas être facile de capter leur attention. T’avais jamais pris ce cours, tu ne t’y étais jamais vraiment intéressé, parce que c’était quand même un monde qui t’étais familier, t’avais jamais ressenti le besoin de t’y plonger plus que ça. Peut-être qu’elle aurait pu te faire changer d’avis, si t’avais eu l’âge d’être un de ses élèves.


« ▬ L’gens sont souvent cons, puis au fond qu’est-ce qu’ça peut leur foutre, c’pas comme si ça l’concernait et qu’ça allait changer leur vie. T’bien fait, s’t’en avais envie t’allais pas attendre inutilement juste pour d’gens qu’en valent pas la peine. J’suis bien d’accord. »


Elle était touchante, ça faisait même presque du bien à voir et à entendre, même si t’arrives à être maladroit, tu ne vas pas t’en formaliser, ça ne serait pas la dernière fois que ça t’arriverait. Elle sourit en plus, donc franchement c’est que c’était plutôt positif, qu’elle n’allait pas t’en vouloir non plus. T’aurais fait avec de toute manière. Mais elle rattrape le coup avec sa réponse.


« ▬ Ouais autant voir l’positif, vous aurez bien l’temps d’réfléchir à c’que vous voulez et tout mettre en œuvre. Ah ouais ? Faut dire qu’c’est assez chiant d’planifier et encore plus de s’y tenir. C’quand même du bon l’improvisation. »


Ça empêchait de trop s’emmerder, puis si tout était dirigé à la baguette, ça faisait peu naturel, ce serait dommage quand même pour un mariage, que ce soit le cas. T’écoute son histoire, leur histoire, qui pourrait peut-être paraître banale à première vue. C’était beau, que ça dure depuis aussi longtemps. Tu ne connaissais pas vraiment sa vie, tu t’en rendais compte alors qu’elle te la racontait partiellement.


« ▬ Vous vous êtes r’trouvés dans l’même wagon alors ? Il est aussi allé à Poudlard d’coup ? Ouais, l’temps passe beaucoup trop vite, c’fou, j’ai pas l’impression qu’on ait quitté l’cole y a si longtemps. »


T’avais été heureux de sortir de là quand même, sans avoir doublé une année. T’aurais sans doute totalement abdiqué avec les études si ça avait été le cas. T’aurais essayé de ne pas remettre les pieds au château. Ça n’aurait sans doute pas fonctionné, ton père t’y aurait traîné par la peau du cou ou à coup de coups de pied au cul.Chose qui ne t’aurait que donné envie d’en repartir, créant un cercle vicieux, alors qu’au fond, tu serais peut-être tombé dans une meilleure classe, que t’aurais pu passer un an supplémentaire loin de ton frère et de ton père. Tout comme t’aurais pu être pointé du doigt et définitivement stigmatisé comme étant le pire des cons.


« ▬ …Ouais. C’tait insupportable c’te manie qu’il avait tout s’pproprier. C’m’étonne pas, y pouvait pas s’en empêcher, c’est c’qu’il l’faisait sentir…important. »


Tu ne lui pardonnerais jamais quoique ce soit, ne regretterais jamais ton geste non plus, mais t’avais réussi à prendre un peu de recul depuis, il n’avait pas développé ça par magie, c’est sans doute comme ça qu’il arrivait à se sentir mieux, peut-être à avoir plus confiance en lui. T’étais pas le seul à avoir souffert de l’ambiance qui pouvait régner chez vous, mais ça ne l’excusait certainement pas totalement. Tu sors de tes pensées alors que ton bras se raidit en sentant la légère pression de sa main dessus. T’as toujours cette impression et même presque crainte de ressentir la poigne de ton père, pour te traîner que ce soit dans ta chambre ou peu importait l’endroit où il avait envie que tu te retrouves. Tu fixes quelques secondes sa main avant de remonter le regard vers le sien. T’as pas besoin d’avoir peur, c’était ridicule, même si t’avais un peu de mal à ressasser tout ça.


« ▬ T’veux rire, c’tait vraiment pas rien. Ils…n’savaient pas non plus ou pt’être qu’ils s’en foutaient mais ç’aurait pas changé grand-chose n’plus. Faut pas qu’tu t’en veuilles, c’tait bien plus qu’suffisant et…vraiment courageux d’ta part. D’toute manière…c’finit maintenant. »


T’avais la mort de ton frère sur les bras, t’étais réfugié dans la violence, ressentais le besoin de la faire subir aux autres dès que t’en avais l’occasion. Même si tu l’évitais le plus possible, ton père était encore là, même si t’avais plus à le subir. T’avais pas envie qu’elle ne s’en veuille alors qu’elle aurait pu faire comme la majorité et ignorer, qu’elle s’en était mêlée alors que ça ne la regardait absolument pas.

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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty08.08.20 17:30


   


Strawberry fields forever




Elle se retrouve plongée des années en arrière, alors qu’elle n’était encore qu’une élève, qu’elle découvrait encore le monde de la magie, que ce qui semblait évident pour certain ne l’était pas pas pour elle, qu’elle apprenait à faire danser des tasses de thé et rempoter des mandragores.

Qu’elle flânait avec Bertie, acclamait John au Quidditch et qu’elle échangeait des confidences avec ses amies dans leur dortoir, qu’elles découvraient de nouveaux groupes de musiques, se coiffaient, riaient.

Il est loin ce temps là. Une époque qu’elle aimerait bien retrouver parfois, loin de tous les soucis de la vie d’adulte.

Elle doute que soit la cas pour lui. Enfin elle imagine. Elle ne se souvenait pas l’avoir vu entouré d’amis. Il était plutôt du genre solitaire, mais à qui la faute ? Elle ne sait pas non plus si il se complaît dans sa vie actuelle, si partir à la recherche d’un gnome farceur soit ce qu’il avait espéré, mais elle prie Merlin pour qu’il aie quelque chose qui le rende heureux, que sa vie ne soit pas qu’un perpétuel gris tristesse.

« Je ne suis pourtant pas la dernière à aimer prendre quelques risques, mais le Quidditch n’est pas le sport le plus calme du monde, c’est plus prudent. Le vertige sans doute, je n’ai rien contre les sensations fortes, mais rester trop longtemps dans les airs ce n’est pas pour moi. »

Elle espère ne pas le mettre mal à l’aise avec cette invitation, mais c’est venu comme ça. Ce n’est peut-être pas sa tasse de thé à elle, sans doute parce qu’elle n’a jamais baigné dedans comme la plupart des autres sorciers, mais quand elle voit les sourires et l’enthousiasme que provoque ce sport chez ses proches, elle se dit que ça pourrait être une bonne idée, même si c’est juste pour une journée.

« Bien sûr ! Je ne pense pas que ça dérangera quelqu’un, ils jouent surtout pour le plaisir, et si ça les dérangent… tant pis, j’irai leur dire deux mots. Mais ne te force pas si tu n’en as pas envie. »

Même si elle voyait mal quelqu’un de leur petit groupe le rejeter, elle voulait lui faire savoir qu’il avait quelqu’un pour le défendre.
Au dessus d’eux, le temps se couvre un peu plus. Il devient plus gris, plus froid, mais ce n’est pas ça qui va la déranger, bien au contraire. De toutes les façons son coeur n’est plus à la tristesse ni à la joie d’ailleur. Il est noir mélancolie, blanc compassion. Elle a nouveau quatorze ans, elle fonce de nouveau à travers le couloir pour se mettre en colère.

« D’un côté comme de l’autre, les deux arrivent à êtres effrayants, mais les moldus ne manquent pas d’imagination ces dernières années. Oh, j’imagine que ça a du être effrayant pour elle… mon père a eu du mal à s’y faire au début, il pensait que c’était une farce mais il a bien du arrêter d’essayer de trouver des explications à tout ce qui se produisait autour de nous. »

Mais il ne l’avait jamais rejetée, il l’avait toujours aimé. Elle comprenait, après tout c’était toute sa vie qui avait basculer aussi. Et aussi parce que le fait de devoir s’établir dans un endroit définitif, du moins le temps de sa scolarité, ne lui plaisait guère, à lui qui aimer tant voyager et découvrir le monde.
Il pouvait désormais le faire de nouveau, mais elle avait remarqué qu’il partait de moins en moins ces derniers temps, qu’il semblait plus apte à rester quelques semaines au même endroit sans râler. L’âge sans doute.

« C’est ennuyeux mais c’est comme ça… les moldus disent qu’il faut toujours voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Je ne dirai pas que je suis toujours d’accord, mais c’est effectivement plus simple à appliquer dans certains cas. »

Après tout c’était facile pour elle de dire ça, elle avait eu une vie plutôt facile et agréable, malgré un début d’enfance dans la guerre. Elle n’avait manqué de rien, avait toujours reçu de l’amour de ses proches, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Elle a bien conscience d’être chanceuse, d’être privilégiée. Autant s’en servir pour faire avancer les choses et donner ce qu’elle a pour ceux qui n’ont pas pu bénéficier de la même chance qu’elle.

« Ça me donne l’impression de ne pas avoir choisit la mauvaise carrière. Mais c’est sans doute parce que je leur parle de quelque chose qu’ils ne connaissent pas et qui est moins… académique ? J’essaye quand même d’établir un programme fixe, même si je n’ai rien contre le changement de temps à autre. C’est sans doute parce que je suis encore jeune dans le métier, peut-être qu’un jour je finirais comme le professeur Slughorn ou McGonagall et leur donnerait des rouleaux de parchemins à rédiger en guise de devoirs. »

Ce n’était pas très gentils de casser du sucre dans le dos de ses collègues, mais par Morgane, ce que ces deux là pouvaient êtres stricts et exigeants envers les élèves, mêmes les plus jeunes. Elle se souvenait encore de son appréhension lors des premiers cours, à ne pas être certaine de réussir à faire ce qu’on lui demandait et se sentir noyée sous certain termes. Si Bertie n’avait pas été là pour l’aider, elle aurait sans doute craqué.

« J’essaye de me montrer assez diplomate pour ne pas risquer ma carrière mais je suis bien d’accord avec toi, je préfère les laisser parler et faire ce que je veux avec ma matière… c’est un cours qui nécessite une certaine pratique et pas de la théorie. C’est comme pour les cours de vol en quelque sorte, on peut bien apprendre tous les termes techniques que l’ont veut, ça ne sert à rien si on ne le mets pas en pratique… »

Si elle le pouvait, elle aurait déjà montré des films ou fait des expériences avec l’électricité à ses élèves, mais il y avait quelque chose de plus fort qui s’y opposait, c’était la magie qui entourait le château et qui déréglait tous les appareils moldus. Seuls des maquettes ou quelques vieux modèles servaient de démonstration en cours.

« Et sinon… toi, que fais-tu depuis Poudlard ? On parle de moi depuis tout à l’heure et pas de toi… »

Elle se sent soudain mal, de monopoliser ainsi la conversation. Elle ne veut pas le forcer non plus à dévoiler toute sa vie, mais juste prendre des nouvelles, lui montrer qu’elle s’intéressait à lui. Elle doute qu’il ne passe ses journées à chasser les gnomes, mais elle devine qu’il travaille dans un domaine qui a un lien avec les créatures magiques. Elle doit avouer qu’elle ne connaît pas encore tout des carrières que le monde de la magie pouvait offrir, elle était parfois étonnée d’apprendre certaines profession ou même juste certaines particularité de ce monde.

« Les temps changent, la plupart refusent de l’admettre, mais le temps où les femmes restaient tranquillement à la maison est terminé. Et puis ce n’est pas avec eux que je vais me marier non plus, Merlin merci. »

C’était quand même rare de tomber sur quelqu’un, un homme de surcroît, qui ne semblait pas choqué de la voir prendre les devants, approuver ce qu’elle avait fait.
Elle continue de sourire. Ça lui fait du bien, elle espère que ça lui en fait aussi. Un peu de jaune bonheur dans cette journée gris tristesse.

« Nous ne sommes pas trop exigeants, quelque chose de simple, rien de fastueux. Je suis incapable de garder une pièce en ordre, mon bureau est souvent dans un de ses états… c’est aussi assez stressant, ce n’est pas une cérémonie militaire non plus. »

C’était bien quelque chose qui ne l’avait jamais fait rêvé, les mariages et cérémonies de princesses ou autre. C’était joli mais trop formel à son goût. Si la pluie décidait de s’inviter au mariage, elle allait faire avec, du moment que ce n’était pas une tempête.

« Oui, je ne savais pas où aller, je ne connaissais absolument personne, on venait tout juste de revenir habiter en Angleterre avec mon père. Il était à Serdaigle, mais nous nous retrouvions le plus souvent possible. C’est parfois étrange de se retrouver de l’autre côté de la classe et d’avoir nos anciens professeurs comme collègues. »

Elle a encore l’impression d’être une élève parfois, alors que le regard sévère de Minerva se pose sur la pile de parchemins étalée devant elle ou qu’elle fredonne un air à la mode chez les moldus tout en corrigeant des devoirs.

« Je n’ai jamais supporté ça… je l’ai d’ailleurs reproché au professeur Flitwick, de n’avoir rien fait de concret pour l’arrêter, même au professeur Dumbledore. »

Elle avait essayé d’agir, sans doute pas de la meilleure des manières, mais elle était jeune, elle n’avait pas les mêmes moyens que maintenant. C’est comme avec cet élève, Severus Rogue… elle aimerait faire quelque chose pour lui, mais elle sent hostile à elle. Elle a déjà parler plusieurs fois à Minerva et Horace du problème entre lui et James Potter et ses amis, mais encore une fois rien de concret, juste quelques réprimandes et retenues.
Elle le sent se raidir, elle relâche sa main doucement. Elle plonge son regard dans le sien, elle aimerait lui faire comprendre qu’il n’a rien à craindre, qu’elle ne va pas lui faire de mal. C’est déchirant. Ce genre de comportement… cette espèce de peur, appréhension, ça ne devrait pas exister, ça en dit long, beaucoup trop.
Si un jour elle devient mère, elle se jure de donner tout ce qu’elle a pour son enfant, de lui donner suffisamment d’amour pour qu’il n’aie pas peur d’aller vers les autres. 

« Je… sur le moment je me suis dit qu’il fallait agir, tant pis pour les conséquences. Oh je pense qu’ils se doutaient de quelque chose, mais qu’ils préféraient voir ce qu’ils voulaient. C’est toujours plus facile de ce voiler la face qu’autre chose. Ils auraient pu intervenir, faire quelque chose. J’ai l’impression que ce n’était pas assez… il n’a jamais totalement appris la leçon, non ? »

Elle marque une courte pause. Terminé. Ça semblait être un soulagement pour lui.

« Je… je suis désolé pour lui. Enfin je veux dire… ça serait hypocrite de ma part de dire que j’ai de la peine pour lui, pas après tout ça, mais je suis quand même navrée pour toi et ta famille. »

Elle se sent un peu maladroite, elle ne sait pas quels étaient les liens familiaux qui les unissaient, elle devine que ce n’était pas quelque chose d’aussi solide de ce qu’elle avait pu connaître. C’est tout de même dur de perdre un membre de sa famille, enfin elle le devine, elle était trop petite quand sa mère est morte pour s’en souvenir. Peut-être que les choses auraient pu s’améliorer, ou empirer. Elle ne sait pas, elle ne saura jamais.

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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty17.08.20 0:07

I know I ain't never gonna change.T’aurais jamais pensé en te lançant dans cette mission que ça se finirait comme ça. Croiser quelqu’un que tu connaissais, passe encore, mais avec qui tu t’entendais relativement bien ? À qui tu n’avais pas envie de lui en mettre au moins une en moins de cinq minutes. T’avais pas l’habitude de parler aussi calmement, aussi posément si longtemps. T’allais pas commencer à t’en plaindre non plus, c’était tellement rare que tu te sentes inclus, même si c’était dans une bulle de deux personnes. Tu sentais quand même qu’il y avait un léger malaise qui pourrait s’installer, même si ça ne t’avait jamais dérangé non plus. Tu ne t’embarrassais pas de ça, quand tu sentais que ça arrivait, tu n’avais pas trop de mal à t’en aller non plus et à arrêter la conversation aussi rapidement qu’elle avait commencée.

T’avais pris l’habitude avec tes collègues d’ailleurs, que t’avais aucune envie de croiser généralement, encore moins de perdre du temps avec eux. Vous n’aviez pas de points communs, tu te foutais totalement de leur vie, et t’avais rien de passionnant à dire dans la tienne généralement au quotidien, ou en tout cas, pas quelque chose que t’avais envie de partager avec eux. T’avais pas trop de passions non plus, pas les même que les leurs en tout cas, même si en y réfléchissant, tu te disais que certains devaient bien aimer le Quidditch, et si t’étais déterminé et que tu voulais bien faire un peu d’efforts, tu pourrais rejoindre le département des sports magiques au Ministère, tu trouverais encore plus facilement. Mais t’en avais pas envie, tout simplement. Tu savais que tu te renfermerais en un rien de temps, même si on parlait de quelque chose que t’appréciais.


« ▬ Ouais, vaut mieux avoir l’cœur bien accroché s’on veut jouer régulièrement au Quidditch. C’sûr mais c’est c’qui fait son charme j’trouve dans un sens, ç’permet d’bien s’défouler. C’sûr qu’si t’aimes pas l’altitude, faut pas s’forcer non plus et c’pas l’sport qu’est l’mieux fait pour toi. »


Y avait autre chose que le sport de toute manière, mais c’était ce qui t’avait le plus aidé lorsque t’étais à Poudlard. T’aurais pu y mettre plus du tiens dans tes cours aussi, mais c’était un peu difficile. La seule chose avec laquelle t’avais plus de mal au Quidditch, c’était qu’il s’agissait d’un sport d’équipe, que t’avais jamais été très porté là-dessus non plus. C’était presque une chance que t’aies eu le poste de batteur, au moins t’avais pas trop à te soucier du reste et des autres. Même s’il valait toujours mieux communiquer, ça n’avait pas été le plus important à ce poste. Les autres membres de l’équipe avaient rapidement compris que tu ne tenais pas à passer des heures avec eux en dehors des entraînements, que si ce n’était pas pour discuter d’une quelconque tactique ou futur match, ça ne servait pas à grand-chose de t’adresser la parole. Pas que tu n’avais aucune envie d’être similaire à un pan de mur, mais c’était déjà un peu trop tard pour que tu ne changes, ta zone de confort c’était déjà bien installée, ancrée, dans cette solitude, personne spécialement pour te tendre la main pour t’en sortir, t’en voulais à personne autre qu’à ton frère et ton père, à leur place, t’aurais sans doute agit de la même manière, trop égoïste pour ça. Tu l’avais été, en ouvrant un peu les yeux, t’aurais pu tomber sur quelqu’un dans le même cas que le tiens, sur quelqu’un qui avait peut-être besoin d’aide, d’une manière ou d’une autre, avec qui t’aurais pu t’entendre, que t’aurais même peut-être pu aider, mais tu ne l’avais jamais fait non plus.


« ▬ Ils font bien, s’ils s’entendent bien y pas d’raisons d’s’en priver. Nan, t’inquiètes s’ils en ont pas envie, j’comprendrais totalement, j’le prendrai pas mal, j’préfère qu’les gens soient sincères et s’forcent pas. J’juste pas envie d’être un boulet ou d’mettre mal à l’aise. »


Tu t’en savais capable, t’avais même pris un peu trop l’habitude de faire cet effet fallait dire, t’en étais bien conscient, et tu préférais ça à te voiler la face. Autant que les sentiments de chacun soient clairs, t’aurais pas du tout envie de t’incruster si ça risquait de faire contrebalancer l’entente qui s’était installée entre eux. T’étais pas là pour gêner les gens. Détruire leur vie à la limite, s’ils croisaient ton chemin au mauvais moment, mais c’était pas ton trip de commencer à traîner dans les pattes de qui que ce soit.


« ▬ C’certain. En même temps, l’en faut pas mal pour pouvoir trouver d’xcuses à c’qu’ils peuvent voir et vivre à cause d’sorciers mal intentionnés ou pas spécialement prudents. J’pense aussi, quand on en a jamais entendu parler, ç’doit pas être facile. Au moins il a pu savoir d’où ça v’nait, mais ç’dû être impressionnant genre d’découvrir l’Chemin d’Traverse et tout avec lui nah ? Au moins vous avez pu vivre ça ensemble. »


T’espérais qu’elle entretenait de meilleures relations avec son père que toi. ce n’était pas franchement difficile, et vu la manière dont elle en parlait, ça avait l’air d’être le cas. Tant mieux pour elle d’ailleurs, tu ne souhaiterais à personne de vivre la même chose, ce serait parfaitement inutile, autant tuer directement la personne en question et lui éviter de souffrir pendant des années.


« ▬ Ouais, c’surtout plus facile à dire qu’faire. C’bien d’vouloir être optimiste mais ça blesse encore plus quand on s’prend la réalité en pleine face. Même si c’tentant de s’voiler l’face, ç’sert pas à grand-chose. »


Peut-être que tu disais ça parce que t’avais été bien incapable de le faire toi-même. Ne serait-ce que de gérer tes émotions. Même si tu pouvais estimer que tu t’étais amélioré avec le temps, ne laissant quasiment plus que passer ta colère, avec laquelle t’aurais sans doute toujours du mal, t’y pouvais pas grand-chose. Puis t’avais pas l’impression d’être totalement pessimiste, juste réaliste, alors franchement c’était pas si grave que ça. Comment t’aurais pu être positif avec tout ce qui avait pu se passer dans ta vie ? Peut-être que si tu t’étais accroché, fais quelques efforts, comme pour beaucoup de choses, mais non.


« ▬ Heureusement, c’serait dommage qu’tu fasses un truc qui t’plaise pas non plus. Ouais, c’bien possible, pt’être qu’ils le prenne pas forcément au sérieux non plus, même si c’serait bien dommage. Nah c’sûr qu’il faut du changement, sinon on risque d’se retrouver enfermés avec des idées q’datent du Moyen-Âge là aussi. Ouais y a d’chances qu’tu t’y fasses à force, t’verras bien avec le temps de toute manière, même si j’pense que ça leur fait vraiment d’bien d’avoir autre chose à faire qu’des rédactions. »


Ouais, le genre de truc que t’avais jamais rendu d’ailleurs, ou presque pas. Fallait dire que c’était plus ce qu’il y avait de plus passionnant non plus. T’aimais pas lire et on ne pouvait pas dire que ton écriture soit une œuvre d’art non plus. T’avais toi-même du mal à te relire par moment, alors t’osais même pas imaginer ce que ça pouvait être pour tes enseignants non plus. Des lettres longues, trop fines, trop collées, qui s’entremêlaient, comme si elles avaient peur de déranger, d’exister, le tout de travers et anguleux. Alors que certains laissaient leur plume glisser rondement aux boucles de leurs g ou tout autres lettres en comportant, la tienne crissait, les transformaient en triangles pour généralement finir en une énorme tache d’encre, pesante.


« ▬ C’serait bête, mais en soi quand t’auras un peu plus d’années à ton actif, t’pourras p’têtre avoir plus d’poids ? C’con à dire mais j’l’impression qu’les gens marchent souvent à l’ancienneté. Ouais, t’as bien raison, c’toi qui la donne d’toute manière, on peut pas tout apprendre dans l’livres, sans compter qu’tout l’monde aime pas spécialement lire non plus ou a des facilités à tout r’tenir comme ça. »


Puis la pratique, ça avait toujours un côté plus amusant aussi quand même. Ça laissait des images bien plus marquantes, puis ça changeait de d’habitude aussi, généralement.


« ▬ C’pas grave, faut dire que c’bien plus intéressant, j’pensais pas qu’tu t’serais tournée vers l’enseignement. Pas grand’chose d’palpitant j’t’avoue, J’ai un appartement au milieu d’Londres, trouvé une place au Département d’créatures magiques, au moins on passe pas tout notre temps d’rrière un bureau, même si on s’retrouve plus souvent à courir après un gnome qu’devoir gérer un dragon mais bon. »


Dans un sens, il valait mieux, ce serait un peu plus dur à gérer, mais t’avais pas grand-chose d’autres à raconter. Non pas que t’aies honte de tes choix, mais tu savais qu’il valait mieux que tu fermes ta gueule pour le bien de tout le monde. T’avais réussi à éviter les problèmes pour la mort de Thomas jusqu’à maintenant, t’allais pas te balancer toi-même bêtement non plus. Lui dire que ça t’avait semblé bon de rejoindre les Mangemorts parce que t’en pouvais plus de ta routine on ne peut plus morne et de finir presque automatiquement jeté d’un bar parce que t’y avais cherché la merde, bien trouvée et battu pour une raison plus que futile ? C’était pas vraiment l’image que t’avais envie de renvoyer, alors qu’elle t’avait aidé plus jeune. Y avait bien quelque chose de positif, que t’aurais pu partager si t’étais vraiment plus proche d’elle. Lui parler du brun qui égayait tes journées depuis quelques temps. T’étais certain de pouvoir en parler pendant des heures, mais quelque chose bloquait, encore. T’avais tellement l’habitude que ça puisse se retourner contre toi. tu te fouterais pas mal des qualificatifs qu’on pourrait te donner, t’attendrais pas deux secondes avant de foutre ton poing dans la gueule des personnes qui les utiliseraient, mais qu’on puisse lui faire du mal d’une manière ou d’une autre ? Certainement pas. Tu savais bien que ce serait impossible de le protéger de tout, que t’étais arrivé trop tard pour épargner sa vie de tout malheur, mais ce n’était pas une raison pour ne pas faire de ton mieux maintenant.


« ▬ Faudra bien qu’ils ouvrent l’yeux un jour d’toute manière. C’ridicule c’genre de mœurs, ‘fin c’vraiment con d’penser qu’vous allez passer toute votre journée à l’intérieur à juste attendre leur r’tour en leur préparant tout. Encore heureux ouais, y t’mériteraient clairement pas. »


Tu te savais pas vraiment bien placé pour en parler, mais bon, tu ne faisais qu’exposer ton avis au fond. Même si t’avais jamais vraiment vu ta mère quitter votre appartement autre que pour aller faire les courses ou parfois vous emmener au parc, t’avais tout autant ressenti cette impression d’enfermement pendant tes vacances, sans doute moins fortement qu’elle, mais assez pour ne le souhaiter à personne non plus.


« ▬ Tant qu’ça vous ressemble et bous plaît, y a pas d’raisons d’commencer à en faire tout un plat non plus. Eh, c’pas que du mal l’désordre non plus, vaut mieux être dans une pièce et une maison qu’à l’air vivante avec du bordel, qu’une maison-témoin totalement clean, c’juste flippant. Paraît qu’ce sera l’meilleur jour d’ta vie, alors faut pas qu’tu t’encombres d’trop d’stress non plus. »


Bien de donner ce conseil, alors que ça faisait un bail que t’avais plus été stressé toi-même, que t’avais pris l’habitude de passer par-dessus tout, et quand ça résistait, généralement la violence en arrivait à bout.


« ▬ T’m’étonnes, c’tait l’enfer rien que d’se trouver une place et un wagon où y avait pas d’gens plus âgés qui réservaient pas d’place pour leurs potes en première. C’chouette qu’vous ayez finis ensemble. T’métonnes, ç’doit être assez impressionnant surtout au début, mais t’as d’plus en plus l’habitude maintenant nah ? »


Tu ne pouvais pas vraiment dire que t’avais énormément de souvenirs de tes enseignants, ou en tout cas rien de particulier que ce soit positif ou négatif. Même si tu t’étais ramassés une tonne de remarques que ce soit sur ton comportement ou tes notes, t’avais toujours su que c’était justifié, même si parfois pas toujours juste, parfois au courant d’une fausse vérité, que t’aurais pu d’une manière ou d’une autre démentir et ne serait-ce que prouver que ton frère en était la réelle cause. Mais si ça aurait pu te sauver quelques mois, lorsque t’étais au Château, tu savais que ça n’aurait pas été le cas lorsque vous seriez rentrés chez vous, que sur la durée, ça aurait certainement été l’Enfer.


« ▬ Mh, y ont d’meilleures choses à faire, puis t’as tellement d’élèves qu’se prennent l’chou pour rien, c’difficile d’un point d’vue extérieur d’savoir c’qu’est sérieux ou non. »


T’avais failli ajouter pour minimiser que il n’y avait pas eu mort d’homme, mais si justement, Ducon. Sauf que c’était celle de ton frère et qu’il l’avait totalement cherché. Peut-être pas sur le moment même, parce que sincèrement, te bloquer l’accès à la salle de bain n’était pas vraiment ce qu’il avait pu te faire de pire, loin de là, mais ça avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase comme on dit. Le pire, c’est que même s’il n’est plus là physiquement, qu’il ne pourra rien faire de pire, ça ne l’empêche pas d’hanter tes souvenirs ou tes nuits de temps à autres. T’as encore trop bien le souvenir de sa voix et de sa sale gueule à ton goût, peut-être qu’ils ne te quitteraient jamais d’ailleurs, même si t’espère l’inverse. Des traits que tu ne pouvais pas totalement haïr, il tenait plus de votre mère, le con. Il avait hérité de son regard plus clair, plus doux que le brun merdasse de votre père et toi, une bouche plus fine et des cheveux qu’il gardait courts, ayant visiblement la chance de détenir des oreilles d’une taille respectable.

C’est peut-être même bien sa main, ou celle de votre paternel que t’as l’impression de sentir s’abattre sur ton bras, une fraction de seconde, avant de te dire que c’était ridicule, que le geste était bien plus doux, que t’avais aucune raison de te raidir comme tu venais de le faire inconsciemment. Sa prise se relâche, même si tu fais de ton mieux pour détendre ton corps. Chose peu facile vu ce que t’es en train de ressasser, mais t’étais bien conscient que ça n’aiderait en rien de tout nier ou de faire comme si ça n’avait jamais existé.


« ▬ J’comprends, c’que j’ai tendance à m’dire maintenant aussi. C’tait sûrement plus facile, puis…c’tellement courant d’voir d’frères s’charrier, ils ont du s’dire que c’tait pas…plus grave qu’ça. Il s’serait sûrement calmé au sein d’l’école mais ça…aurait été pire après. …Pas vraiment, non, pas d’tout même. »


Toujours à se la ramener, te rabaisser quand il en avait l’occasion. Mais t’avais peut-être parlé un peu trop vite. Peut-être qu’il avait commencer à tilter un peu tard, lorsqu’il s’était rendu compte que t’allais pas relâcher tes mains de son cou avant qu’il ne cesse de respirer, au moment où il avait compris qu’il était allé trop loin, commencé à te supplier d’arrêter, peut-être même s’excuser, t’en étais même plus sûr, t’avais juste été aveuglé par la rage et la colère à ce moment-là, et te souvenais bien plus nettement du bruit de son crâne que t’avais éclaté gratuitement, un bruit toujours aussi satisfaisant lorsque tu te le remémorais.


« ▬ T’inquiètes, ‘fin c’sûr qu’ça a pas été facile pour m’parents, surtout ma mère mais…d’toute manière on saura rien y changer, l’monde s’pas arrêté d’tourner, on sait s’démerder sans lui. »


Toi bien mieux que lorsqu’il était là d’ailleurs. T’avais déjà plus cette stupide concurrence à gérer, même si ton père te rappelait régulièrement que le poste dans la Brigade qu’il aurait pu avoir c’était quand même bien mieux que de faire joujou avec des animaux, mais t’étais plus vraiment à ça près non plus.


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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty10.09.20 18:51


   


Strawberry fields forever




Autre que le plaisir de le retrouver, Walden lui offre la possibilité, sans le vouloir, de penser à autre chose. De penser à autre chose que la guerre qui gronde dehors, rouge violence, à la peur qui lui ronge doucement le coeur, lentement. Elle fait partit des cibles, elle fait partit des indésirables. Ce n’est pourtant pas ça qui l’inquiète le plus. Ce qui l’inquiète c’est l’avenir, le sien, celui des autres. Elle craint pour ses élèves, pour leur sécurité, pour ceux qui comme elle, ont pour défaut, aux yeux d’une groupe de fanatiques, d’avoir la mauvaise ascendance.

Et elle craint pour sa famille, ses enfants à venir. Elle rêve d’une vie de famille, vert tendresse et rose joie, de petites mains poisseuses qui viendraient dessiner sur les murs et d’histoires à raconter. Elle en rêve, mais avec cette guerre, leur enfance ne risque t-elle pas d’être noir haine, gris terreur, rouge crainte ?
Ça serait pourtant une belle revanche, leur meilleur moyen de les affronter, de leur montrer qu’ils ne gagneraient jamais. L’Amour. La plus puissante des magie lui expliquait encore Albus il y a quelques jours alors qu’il était venu lui rendre visite pour les fêtes.

Mais malgré leurs efforts, leurs tentatives rien, rien du tout, son ventre reste plat, sans vie à abriter et ça la ronge encore plus que la peur. Pourquoi n’arrive-t-elle pas à tomber enceinte ? Elle ne désire pas la fortune ou la gloire, rien de tout cela, elle veut juste être mère. Elle le veut vraiment.

Si elle le pouvait elle remercierait Walden d’arriver à faire chasser ses pensées noires de son esprit, mais ils ne se connaissent pas assez bien et elle n’a pas vraiment envie de parler de ça. Elle n’est pas sûre qu’il comprendrait cette détresse tout comme elle n’est pas sûre qu’elle comprendrait tout sur lui si par hasard il décidait de se confier à elle.

On peut toujours essayer, il y avait des domaines qui nous échapperaient toujours.

« C’est certain, même si il vaut mieux aussi savoir garder son sang-froid quand on est spectateur, on ne sait jamais ce qui peut arriver et c’est toujours mieux d’avoir quelqu’un de calme à ses côtés quand on est blessé. Oh il y a toujours des moyens de se défouler que de voler dans les airs, je suppose que ça dépends de la personne. »

Certaines personnes pratiquaient du Yoga, d’autres de la danse, d’autres peignaient…. Pour elle ça avait toujours été la musique, rien que d’entendre les premières notes d’une chanson lui donnait envie de danser ou bien juste de se détendre, tout dépendait du genre, mais elle exerçait sur un certain pouvoir qui influençait ses humeurs et états du moment.

« Et puis je suis là pour les surveiller, ils évitent de faire trop de bêtises ou de prendre des risques inutiles. Je ne pense pas qu’ils seraient contre… mais après si tu n’en as pas envie, ne te force pas non plus, je n’ai pas envie que tu te sentes obligé. »

Elle n’avait jamais eu trop de mal à s’intégrer, ce qui était étonnant quand on y pensait, parce qu’elle avait passer une grande partie de son enfance avec son père, mais aussi à faire des rencontres avec des inconnus.
Peut-être que si elle n’avait pas connu Bertie, ce jour là dans le train, aurait-elle mis du temps à se faire des amis, à ce faire à ce nouveau monde.
Quand elle se revoit dans son uniforme, son sac sur les épaules, traînant avec Bertie et des amis, elle essaye de savoir l’effet que ça aurait fait de se balader dans ces couloirs humides, seule, délaissée, parce qu’on aurait pas voulu d’elle, parce qu’elle ne venait pas d’une famille de sorciers. De n’avoir personne pour la défendre alors qu’on venait lui lancer des insultes toutes plus infâmes les unes que les autres sur le statut de son sang et d’être trop timide, trop apeurée pour oser aller vers les autres.  

Elle ne serait pas la même femme, c’est sûr et certain. Parfois, pense-t-elle avec amertume et chagrin, parfois, c’est malheureusement comme ça que sont fabriqués les monstres, d’un trop grand rejet et d’un manque d’amour, ce même Amour dont elle discutait avec Albus qui pouvait parfois changeait bien des choses, être assez fort pour faire barrière contre le haine et la colère.

« Oui, quand il s’agit de trouver des explications ou même de fermer les yeux ils savent y faire, mais ce n’est pas plus mal dans certains cas, ça leur fait des légendes et des histoires à raconter et nous permet de continuer à vivre dans trop de soucis. Oh il en a vu d’autres, enfin sûrement pas des dragons mais il a vu d’autres choses beaucoup plus effrayantes que sa voiture repeinte de toutes les couleurs. Et il a toujours aimé voyagé, il ne tient pas en place, c’était comme découvrir un nouveau pays pour lui. Moi j’avais quand même un peu peur, surtout des gobelins, mais au moins nous étions ensembles. »

Bien sûr ça avait été difficile à croire au début. La magie, les sorciers, les lutins, les balais volants, tout cela n’existait auparavant que dans les livres, dans les histoires destinées à endormir les enfants ou à les dissuader de faire des bêtises. Ce n’est même pas comme si elle avait été particulièrement friande de ce genre d’histoires enfant, elle les aimaient bien mais elle était bien trop occupée à parcourir les routes et apprendre à monter une tente pour y penser à longueur de journée.

C’est à nouveau blanc compassion dans son coeur, pour lui. A l’entendre, aller sur le Chemin de Traverse n’avait pas du être une totale partie de plaisir. Qu’en sait-elle ? Elle ne sait rien du tout sur sa vie, sur ce qu’avait été son enfance, elle n’en a eu qu’un petite aperçu, mais suffisant pour qu’elle se doute que ce n’était pas semblable à ce qu’elle avait vécu elle, ou ce qu’elle voulait pour ses enfants.

Cependant elle ne dit rien, elle hoche la tête, malgré la curiosité, un peu malvenue elle doit bien l’avouer. Ce n’est pas une volonté de jouer les commères, elle veut juste savoir pour mieux aider.

« Ce… ce n’est pas bon de trop fuir la vérité ou de vouloir tout cacher en protégeant. Il existe un juste milieu, mais je crois qu’il est trop difficile à trouver. »

Et tout dépendait du milieu dans lequel on évoluait. Il était facile d’aimer dire aimer la vie, vivre quand on ne connaissait pas les difficultés qu’elle pouvait envoyer. Ne pas avoir assez d’argent, de travail, ne pas avoir une bonne santé, ne pas avoir de famille, être seul, n’avoir personne pour nous dire où aller, d’errer comme une âme en peine, à la recherche de quelqu’un, une main tendue. Quand on n’avait pas vu les bombes abattre sur la ville, quand on n’avait pas vu la tristesse et la douleur d’avoir perdu un être aimé, quand on avait pas vu la haine dans les yeux d’une personne partageant le même sang que vous et ses mains s’abattre sur vous, ou qu’on ne désirait qu’une chose, être mère mais qu’on y arrivait pas, on ne pouvait pas comprendre ce que c’était d’être malheureux, d’avoir peur, d’avoir l’impression que son coeur était pris dans un étau qui se resserrait lentement et qui faisait mal, qui donnait envie d’abandonner ou de hurler.

« Oh je pense que j’aurai fini par trouver ma voie tôt ou tard, mais j’aime vraiment enseigner, pourtant je ne m’en pensais pas capable. Ça je ne sais pas, mais ils m’ont quand même l’air attentifs, bien plus que dans d’autres matières d’après ce qu’on me rapporte. Pourtant je ne suis pas spécialement stricte mais je n’ai jamais eu à élever la voix et pour tout dire je n’aime pas distribuer des punitions. J’espère tout de même ne jamais finir comme ça et être bornée et fermée à tout changement. Ce sont encore des enfants, il faut les laisser respirer et profiter, ce ne sont pas des machines. »

Encore ses désaccords qui existaient entre elle et ses collègues, plus âgés, plus académiques. Leur faire copier des lignes, apprendre de longs paragraphes ennuyeux et leur donner une masse de devoir à la fin de chaque cours, prenant le prétexte de la jeunesse. Une jeunesse qui piquait parfois du nez, qui avait aussi envie de passer du temps au bord du lac ou d’inviter celui ou celle qui faisait battre son coeur à Pré-au-Lard. Elle avait parfois envie de leur crier de les laisser vivre, de les laisser être des enfants, surtout en ce moment, où l’innocence semblait être aussi fragile que du cristal.

« J’espère, même si je croise les doigts pour ne pas être aussi âgée que Dumbledore pour ça, ça serait bien long. Et puis mon cours est bien loin d’être seulement théorique c’est même assez difficile d’expliquer les notions d’électricité ou de nucléaire aux débutants, c’est tout de même mieux de leur montrer à quoi ça ressemble de près ou de loin. »

Enfin elle n’était pas sûre de vouloir leur montrer à quoi ressemblait l’énergie nucléaire en détail. Mais au moins elle avait des maquettes, des affiches, des objets qui pouvaient permettre à ceux qui ne connaissaient rien au monde moldu de comprendre un peu mieux leur mode de vie, comment ils avaient réussi à compenser le manque de magie pour améliorer leur quotidien.

« J’ai toujours l’impression que ça étonne tout le monde de me voir enseignante. C’est déjà bien, tu sais, si ça te plaît d’une manière ou d’une autre. Il n’y a pas forcément besoin de faire quelque chose de palpitant. Du moment que tu as quelque chose de positif, j’ai l’impression que tout le reste peut être supportable, du moins plus facilement. »

Même si elle devait que reconnaître que c’était sans doute moins risqué de devoir s’occuper d’un gnome que d’un dragon, elle comprenait aussi l’envie de vouloir quelque chose d’autre, plus grand, meilleur. Au moins il ne restait pas coincé derrière un bureau toute la journée. C’était un peu l’impression qu’elle avait, mais au moins à Poudlard il y avait le parc, il y avait cette ambiance particulière qui lui donnait l’impression de ne jamais se laisser gagner par l’ennui. Les armures, les tableaux animés qui venaient parfois chercher un brin de conversation, les pièces ou les escaliers qui n’en faisaient qu’à leur tête ou même Peeves qui venait mettre du grabuge à n’importe quel moment et qui s’assurait, l’air de rien, de ne pas laisser la monotonie envahir le château.
Alors que c’était sans doute plus difficile au ministère, elle ne devait pas en douter. Déjà être sous terre ne lui donnait pas envie, mais surtout elle n’avait pas envie de croiser certains crétins qui travaillaient là-bas et qui se sentaient plus importants que les autres, qui prenaient la grosse tête.

Au moins le département des créatures magiques pouvait apporter de temps à autre son lot de surprises, même si elle devait bien imaginer que les employés ne passaient pas leur temps à courir après un dragon ou des harpies.

« J’ai l’impression que ça commence à changer mais on est encore loin du compte. Et puis quand on voit mes talents culinaires, il vaut mieux que je reste éloignée de cette pièce, pour le bien de tous. Je crois que je préférerais vivre avec un korrigan ou un farfadet si j’avais le choix entre eux et un espèce de vieux dinosaure misogyne. »

Heureusement que Bertie n’était pas de cet avis là, même si il avait étonné de la voir manquer de patience en ce qui concernait la cuisine et surtout de talent. Il ne désespérait pas pour autant et il prenait parfois l’envie de lui apprendre à faire la cuisine, mais rien n’y faisait, même les plats les plus simples se transformaient invariablement en une masse noircie ou une bouillie jaunâtre qui dégageaient des relents de brûlé et de poisson pas frais.

« Nous n’avons aucune envie de quelque chose de fastueux ou de grandiloquent, c’est du tape-à-l’oeil tout ça. Ça ne sert à rien de vouloir à tout prix prouver quelque chose alors que juste l’action de se marier prouve déjà qu’on aime la personne. Pas besoin d’un gâteau géant ou d’un vol de colombes. Je comprends que certains aient besoin d’ordre dans leur vie mais pas moi, pourtant ça ne serait pas plus mal dans certains cas mais j’en suis incapable. Merci c’est gentil, même si je pense que le stress viendra à un moment ou un autre. »

C’était inévitable dans un sens, il y aurait ce stress, cette crainte d’avoir oublié quelque chose, cet emballement à l’idée d’échanger ses vœux, de promettre.

« Oui, on ne sait pas où se mettre, on a peur de déranger de ne pas savoir sur qui tomber. Oui, qui l’aurait cru ? Je dois avouer que parfois j’ai encore du mal à voir certains de mes collègues comme des collègues justement, j’ai encore l’impression d’être une élève face à eux, même si c’est agréable de découvrir une autre phase de leur personnalité et pas juste l’enseignant qui distribue des devoir et des punitions. »

Parfois, alors qu’elle sortait une remarque, une phrase, elle sentait le regard sévère du professeur McGonnagall sur elle, elle se sentait tout petite et c’est tout juste si elle ne baissait pas la tête. En revanche il lui avait été plus facile de s’ouvrir envers certains comme Pomona ou Filius et même Albus, mais le directeur était quelqu’un qui savait mettre les gens en confiance, il avait ce petit sourire bienveillant, cette malice dans les yeux qui lui donnait un air rassurant, le même qui l’avait rassurée quand elle était en première année et qu’elle se sentait perdue ou qu’elle s’était retrouvée dans son bureau après avoir été défendre Walden justement. Il y avait de la sévérité, mais aussi une certaine indulgence. Pourtant elle aurait du se sentir impressionnée, écrasée par celui qu’on considérait comme le plus grand sorcier du monde.

« Sans doute, mais c’est leur… notre rôle de s’assurer que les élèves vont bien. C’est mon point de vue en tout cas. Je crois que si il arrivait quelque chose à mes élèves et que je n’aurai rien fait pour l’aider, je ne me le pardonnerais jamais. »

Sans doute en faisait-elle trop, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter en voyant une mine triste, fatiguée sur le visage d’un élève. Peut-être était-il tout simple triste, ça arrivait parfois qu’on passe une mauvaise journée sans que rien de grave de ne se produise dans sa vie, mais peut-être que cela cachait quelque chose de plus grave. Elle cherchait aussi les sonnettes d’alarme que les élèves tiraient silencieusement, à leur manière, à travers des copies, des gestes, des paroles.
C’était sans doute en faire trop, s’immiscer dans la vie privée de quelqu’un, mais si elle pouvait s’assurer que c’était juste un coup de mou, une journée grise qui redeviendrait ensoleillée le lendemain et non un mal-être, alors elle était prête à le faire, pour ne pas sentir la culpabilité lui ronger les os.

Sans doute a-t-elle mal fait en venant toucher son bras, mais elle ne pensait pas à mal, ele voulait juste le rassurer, lui montrer qu’il avait une alliée, un soutient, même si elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire de plus pour lui, mis à part lui parler, sourire, prendre de ses nouvelles.

« Sans doute… enfin je ne sais pas, je suis fille unique mais ça ne m’a pas empêcher de le voir. Ils auraient au moins pu essayer de le contrôler ou de lui infliger quelques punitions, même si ça n’aurait pas changé grand-chose, mais au moins faire quelque chose pour que tu ne sois pas tout seul face à ça. Je suis vraiment désolée. »

Il a beau essayer de minimiser, elle n’arrive toujours pas à comprendre, à se dire que la seule personne qui aie du intervenir pour qu’il ne comprenne un minimum qu’il n’était pas intouchable soit elle, une fille plus petite que lui, une Poufsouffle qui n’avait pas d’autre soucis en tête que ses notes et d’espérer pouvoir passer du temps seule avec Bertie, qu’elle lui casse le nez et qu’elle écope en plus d’une semaine entière de retenues et lui rien d’autre qu’un uniforme tâché de sang et qu’il recommence.

C’est injuste.

« Ça a du être dur pour elle. Mais honnêtement ce n’est pas lui qui va faire que le monde se porte mal ou que sais-je. C’est horrible mais c’est un mal pour un bien. »

Sans doute. Sans doute se sent-il plus libre, moins oppressé. Elle n’en a aucune idée. Ce n’est pas son genre de se réjouir de la mort de quelqu’un, au contraire elle est même du genre à pleurer facilement, à se sentir triste quand un personnage meurt dans un livre ou dans un film.
Elle ne ressent pas de satisfaction, juste un immense vide, un trou, elle voit une chaise vide, un lit froid et les larmes d’une mère. L’ombre d’un frère, un fantôme qui semble planer au dessus de leur tête, au coeur noir vengeance, bleu haine, qui les fixent tous les deux avec hargne. Mais elle n’a pas peur de lui, il est mort.
:copyright: Frimelda, sur une proposition de :copyright: Blork
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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty12.10.20 0:39

I know I ain't never gonna change.T’avais beau chercher, essayer de comprendre, t’arrivais pas à savoir comment, pourquoi elle semblait aussi concernée, pour elle aussi attentive voir même gentille avec toi. Tu n’aurais pas cherché à être méchant avec elle si tu l’avais croisée et que t’avais été celui qui l’avait vue en premier, mais est-ce que tu te serais arrêté pour aller lui parler ? Une partie de toi en était presque certaine, l’autre beaucoup moins.  Même si tu l’avais fait, tu l’aurais remerciée, sans doute maladroitement, et après ? T’aurais peut-être pas continué la discussion, c’était clairement pas ton fort.

Mais t’arrives pas à comprendre comment elle arrive à s’inquiéter, et même à l’époque comment elle avait pu assez le faire pour à un moment ou à un autre décider de se mettre entre ton frère et toi et prendre un parti. Heureusement pour toi, le tiens. T’avais jamais été habitué à une quelconque sorte d’attachement, sauf dernièrement, ça t’était un peu tombé dessus, d’un coup sans que tu ne comprennes comment. Tu ne t’en plaignais certainement pas, t’apprenais à gérer, à prendre soin de quelqu’un alors que tu ne l’avais déjà quasiment jamais fait avec ne serait-ce que toi-même. Mais t’avais jamais réussi à développer une amitié, t’étais même pas certain que ça ait été le cas avec Antonin, qu’au fond, t’avais su que c’était quelque chose de plus fort.

C’était bien ça le problème avec toi, c’est que c’était tout ou rien. T’avais du mal avec l’entre-deux, soit c’était blanc, soit c’était noir. Trop compliqué que de gérer quelque chose qui en serait un mélange. Un peu comme ton caractère, soit tu fermais complètement ta gueule, te montrais aussi sympathique qu’une porte de prison, et la seconde d’après t’étais capable de t’emporter et de laisser exploser ta colère, ta rage ou peu importe ce que c’était. Mais ce que t’essayais de faire là tout de suite avec la jeune femme ? T’étais complètement perdu, socialement parlant, à part envoyer chier les gens, t’avais pas d’autres expériences. Et t’avais pas envie de le faire avec elle, étonnement.

Elle avait été vers toi y a des années, alors qu’elle aurait très bien pu ne pas s’en soucier et passer son chemin, ça n’était pas ses affaires après tout, même si dans un sens Thomas s’en était pris à quelqu’un qu’elle appréciait, si ça n’avait pas été ton frère, que tu n’aurais pas été certain de le croiser absolument tous les jours, t’aurais peut-être eu le courage de dire quelque chose, u tu ne te serais pas laissé autant faire non plus.


« ▬ Ouais c’sûr qu’c’est plus pratique d’voir quelqu’un d’calme pour réagir plus vite et pt’être bien mieux aussi. Ouais j’m’agine, y a tellement d’choix, l’en faut bien pour tout l’monde. »


Même si t’avais un peu de mal à voir comment certaines personnes arrivaient à se défouler calmement. Tant mieux pour elle si elles y arrivaient, ça devait être bien plus pratique que d’avoir le besoin de frapper quelqu’un ou quelque chose pour y arriver. Tu ne savais même plus comment ça avait commencé, ni quand, mais au fond ce n’était pas vraiment comme si c’était important, les faits étaient là.


« ▬ Aah j’veux bien croire, ils ont tout intérêt à bien s’tenir. Nah j’me force pas du tout t’inquiètes, c’juste qu’j’ai pas envie d’être d’trop, mais si c’les dérange vraiment pas, on pourrait essayer d’se faire ça une fois ! »


T’avais jamais été doué pour t’intégrer, où que ce soit, avec qui que ce soit. T’avais abandonné l’idée que ça puisse un jour être le cas, t’avais même pas l’impression que c’était quelque chose qui s’apprenait, puis au pire, t’avais réussi à vivre sans jusqu’ici, alors tu pourrais bien continuer comme ça encore un petit temps. Y avait rien de pire de toute manière que de dépendre de quelqu’un, tu t’en sentirais mal certainement après toutes ces années à te démerder comme tu le pouvais par toi-même, à essayer de garder la tête hors de l’eau, tout. Ca n’avait jamais été quelque chose de facile, mais au moins maintenant tu savais comment te démerder de presque toutes les situations.


« ▬ Ouais, mais vaut mieux pour eux dans p’mal d’cas d’fermer l’yeux j’imagine. C’déjà pas mal l’bordel sans qu’ils soient au courant d’notre existence, j’ose pas trop imaginer c’que ça donnerait si c’tait l’cas. Dans un sens vaut mieux pour lui qu’il en ait pas croisé, c’très beau d’loin mais ç’souvent mauvais caractère. J’peux l’comprendre, y a tellement d’choses à voir dans l’monde, c’dommage d’pas en profiter si il en a l’occasion. Mais ouais j’m’agine qu’ça d’vait être impressionnant pour v’deux. T’m’étonnes, ils font rien pour paraître aimable non plus. C’sûr qu’ç’est beaucoup mieux qu’si tu t’tais r’trouvée toute seule. »


Même si personnellement, t’aurais préféré, ne pas subir le manque de patience de ton père, ou le fait de savoir que si ton frère pouvait choisir son matériel pour la rentrée, t’en hériterais juste après. De la jalousie parfaitement ridicule, tu t’en rendais bien compte maintenant, surtout que Thomas prenait un minimum soin de ses affaires, tu ne les récupérais pas en lambeaux non plus. T’avais essayé une année, de convaincre tes parents de pouvoir en avoir des nouvelles. Ta joue avait surtout fait une nouvelle rencontre avec la main de ton père.  Au moins t’avais essayé. T’avais légèrement secoué la tête, comme pour chasser ces souvenirs que t’avais pas envie de ressasser plus que ça.


« ▬ Nah, même si j’peux comprendre qu’les gens aient envie d’s’changer l’idées et d’être plus positif. C’sûr, un peu comme tout même. »


C’était sûrement à cause de ça que t’avais du mal à suivre certaine choses, parce que c’était trop nuancé, que t’appréciais juste pas, tu préférais quand c’était clair, quand c’était net. C’était sans doute pour ça que la vie avait tendance à te saouler en général, ça et que t’avais jamais vraiment su pourquoi t’étais là non plus vu l’acharnement qu’elle semblait avoir sur toi à certains moments. Tu continuais d’avancer sans réel but, tu continuais d’avancer un peu par mécanisme, parce qu’il fallait bien faire quelque chose.


« ▬ T’étais pt’être destinée à ça, qu’sait ? Comme quoi c’sert pas mal d’essayer quand même, pas mal d’gens ont tendance à s’sous-estimer j’crois. Ah c’fait toujours plaisir à entendre ça, c’que tu leur donne envie d’écouter et d’suivre. Parfois y a rien d’pire que d’commencer à s’gosiller, c’dépend d’la manière dont tu l’fais mais c’peut facilement être pris pour un manque d’contrôle d’la situation. Ouais, même s’ils ont b’soin d’un minimum d’cadres, ç’sert à rien d’leur mettre la pression et encore moins d’leur gueuler d’ssus, àa…l’pousserait juste à faire l’même chose ou à d’venir violent. »


Tu ne te plaignais pas spécialement de ta vie, t’avais pas vraiment de quoi alors que t’avais de quoi te loger, manger et même quelqu’un sur qui compter. Mais tu ne souhaitais à personne de finir comme ça, avec si peu d’empathie, ne connaissant que la violence pour régler ce qui lui posait problème, alors vu comment t’avais tourné, t’avais pas envie d’imaginer la vie d’un gosse qui en plus de subir constamment les cris voir les coups chez soi devrait le faire au château.


« ▬ Oh, ça j’veux bien croire qu’ce serait bien trop long. Ouais puis en plus si on veut qu’ils r’tiennent plus facilement, voir qu’ils arrivent à r’faire des trucs d’leur côté, c’bien plus intéressant qu’ils y aient d’jà touché, om qu’ils voient à quoi ça r’ssemble au moins, plutôt qu’juste d’dessins dans d’bouquins. C’souvent plus facile d’visualiser, mais d’coup tu dois trouver pas mal d’maquettes pour tous l’objets encombrants ou électriques vu qu’ça marche pas là-bas ? »


Tu ne t’étais jamais posé la question de comment ils faisaient. En même temps, tu n’avais pas pris cette option non plus, et quand bien même, t’aurais peut-être pas spécialement suivi, t’avais déjà commencé à décrocher à ce moment-là, et si tu ne l’aurais pas séché, t’aurais peut-être dormi, au choix.


« ▬ Ah ouais ? Dans un sens c’cool, parce que ç’veut dire qu’t’es imprévisible, vaut mieux ça qu’l’inverse. Ouais c’sûr, autant voir l’positif, au moins j’suis pas coincé d’rrière un bureau pendant tout l’semaine à juste voir d’la paperasse.  Ouais c’sûr qu’c’est plus facile quand t’vois que y a des situations bien pire qu’la tienne. »


Bien que t’avais toujours eu plus d’animosité envers les créatures et animaux qu’autre chose. Que si il y avait eu l’opportunité ou le moyen, tu n’aurais jamais postulé à cette place et t’aurais directement essayé de prendre celle de bourreau. Où t’imaginais bien que t’aurais encore un minimum de paperasse dont tu devrais t’occuper, mais t’espérais quand même moins que maintenant et plus d’action si possible.


« ▬ C’bouge un peu, et heureusement d’illeurs. J’te comprends totalement, j’vite la mienne j’l’impression qu’un incendie pourrait s’y déclencher uniquement si j’reste trop longtemps même sans rien toucher.  T’m’étonnes y seraient certainement mieux élevés qu’eux. »


T’avais jamais trop compris non plus pourquoi certaines personnes pensaient, voir même étaient persuadées que les femmes pouvaient inférieures à eux. Un vaste ramassis de conneries surtout, même si tu n’excluais pas le fait de ne pas avoir envie de les comprendre parce que ton paternel en faisait partie et que t’avais aucune envie de prendre le même chemin que le sien. Ou peut-être parce que t’avais toujours vu ta mère trimer et subir sans broncher une seule fois, essayer de faire en sorte que chacun puisse trouver son compte, que même si vous n’aviez pas grand-chose, que vous ayez le minimum syndical, quitte à se priver elle-même.


« ▬ L’plus important, c’est qu’ça vous ressemble et qu’ça vous plaise. Ouais, j’suis bien d’accord, l’gens qui font ça juste pour étaler leur fric, c’m’donne l’gerbe. Bah, si tout s’passait toujours d’manière rangée et calculée, on va pas s’mentir, on s’ferait bien chier quand même. Eh, t’prends pas la tête avec ça, même si c’plus facile à dire qu’à faire, moins t’y penseras, moins tu stresseras aussi. J’magine bien ouais, surtout qu’certains on les a eu pendant toute notre scolarité, c’dur d’changer l’image qu’on a d’eux. »


Tu ne les avais plus vu depuis des lustres pour la plupart, mais si tu les recroisais aujourd’hui, t’aurais quand même du mal à les voir autrement que sous leur facette d’enseignants. Qui plus est, t’étais pas franchement certain de leur avoir laissé un si bon souvenir que ça non plus, dans un sens heureusement que ton interlocutrice avait déjà quitté les couloirs de l’établissement lors de ta dernière année, c’était peut-être ça qui avait fait qu’elle ne semblait pas trop avoir une mauvaise image de toi. moins que d’autres en tout cas. T’avais bien merdé, t’assumais parfaitement sans te chercher d’excuses, t’vais eu ce besoin de te défouler, et pour une des premières fois dans ta vie, t’avais pu le faire sans que ton frère ou ton père ne soit juste derrière.


« ▬ Vu l’nombre d’élèves, c’pas c’qu’il y a d’plus facile d’veiller sur chacun. T’peux pas avoir d’yeux partout non plus, même si j’comprends c’que tu veux dire, faut pas qu’tu t’en veuilles si ç’arrive, c’juste…humainement impossible d’pouvoir tout savoir et…aider tout l’monde. »


Ceci dit, tu la trouvais admirable de vouloir le faire, alors que t’étais même pas capable de trouver la motivation d’aider qui que ce soit. Que sans l’ombre d’un remord, t’avais dû certainement déchirer un bon nombre de famille, à commencer par la tienne. T’arrivais toujours pas à trouver ne serait-ce qu’un peu de culpabilité face à ton geste, alors que tu savais au fond que même si ton frère t’avais pris pour son bouc émissaire, il ne serait jamais allé jusque-là. Qu’au fond, tu savais pertinemment pourquoi il avait agit de la sorte avec toi, que c’était sans doute une sorte d’échappatoire, vous aviez été dans le même bateau tous les deux, et même s’il avait eu le privilège d’être vu comme étant le fils qui réussissait tout d’un point de vue scolaire de votre père, ce n’était pas pour ça qu’il lui avait miraculeusement foutu la paix non plus.

T’avais essayé de te édtendre assez rapidement après avoir senti sa main, t’avais pas envie qu’elle le prenne mal non plus, ou qu’elle ne commence à s’en vouloir pour ça, à s’en vouloir parce que t’avais pris l’habitude d’être constamment sur tes gardes.


« ▬ C’doit avoir ses avantages comme ses inconvénients d’l’être. Ouai, c’sûr, mais ç’m’étonnerait même pas qu’il ait été d’genre à faire l’faux-cul d’vant eux, ou en tout cas s’faire passer pour un élève calme et attentif en cours. C’l’aurait motivé à l’faire d’manière plus subtile j’magine. Voir même à faire pire si ça s’trouve, en tout cas c’pas celles qu’il a pu avoir ch’nous qui l’auront calmé. T’y es pour rien t’sais, c’déjà…énorme c’que t’as fait en plus, mais c’la vie j’imagine. »


T’avais vaguement haussé les épaules, comme si t’essayais de te faire une raison. T’avais arrêté depuis des années d’en chercher une, tu t’étais juste fait au fait que c’était une sorte de loto de toute manière, que t’avais dû tirer tous les mauvais numéros, ou presque. Puis de toute manière, tu t’estimais heureux d’être encore vivant, et en liberté. Heureux que tout le monde ait eu l’air de croire à cette histoire d’accident en ce qui concernait ton frère et qu’ils n’avaient jamais cherché plus loin. Heureux de vivre sans le moindre remord aussi d’ailleurs.


« ▬ Ouais, c’l’est toujours j’pense, d’puis l’temps elle a jamais r’touché à quoiqu’ce soit dans sa chambre et elle continue d’parler d’lui au présent. » Chose au fond qui te touchait bien plus que la disparition de Thomas/ « Mais naj, j’suis d’accord, même s’il aurait sûrement été un bon élément dans l’brigade d’un point d’vue professionnel, j’suis presque certain qu’il aurait pas pu s’empêcher d’faire chier l’nouvelles recrues, ou même d’collègues qu’il trouverait plus faible qu’lui. J’pense bien qu’le monde s’porte même mieux sans lui, au fond. »


Le tiens en tout cas l’était, t’avais l’esprit un peu plus tranquille, en sachant que t’allais pas recroiser sa sale gueule là, son air suffisant et les paroles qui allaient avec. C’était vraiment con, que vous en soyez arrivés là, con que vous n’aviez jamais réussi à vous entendre, alors qu’autour de toi, t’avais vu, entendu à quelques reprises d’autres fratries qui s’entendaient à merveille, s’entraidaient même, plutôt que de se faire constamment la concurrence.


« ▬ D’solé j’voulais pas plomber l’ambiance ‘vec mes histoires là. »



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Jane Mormont
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MessageSujet: Re: Strawberry fields forever [Jane & Walden]   Strawberry fields forever [Jane & Walden] Empty03.11.20 9:40


   


Strawberry fields forever





C’est plus fort qu’elle, elle ne peut s’empêcher d’avoir envie de prendre les plus petits, les plus faibles sous son aile. Même si le temps a passé depuis Poudlard, qu’il n’est plus un enfant et qu’elle suppose qu’il doit être loin d’être faible, elle ne peut s’empêcher de voir le jeune garçon qu’elle avait été défendre sans aucune hésitation des mains d’un grand-frère trop abusif.

C’est dangereux, elle le sait, il lui arrive parfois de foncer sans avoir conscience du danger, sans penser qu’elle pourrait se blesser. Elle n’avait été qu’une adolescente, elle était bien plus petite que lui, elle avait eu de la chance que l’effet de surprise et l’adrénaline soient de son côté mais tant bien même il aurait riposté, elle aurait continué, elle n’aurait rien regretté.

Son seul regret en fait est de ne pas avoir insisté plus que ça auprès de Walden pour essayer de le protéger, de lui parler, sans doute aurait-elle pu réussir à lui rendre la vie un peu moins pénible, du moins c’est ce qu’elle suppose.

« C’est un peu comme avec les enfants, en général si on ne fait pas toute une histoire d’une chute ou d’une égratignure, ils restent calmes aussi. Il en faut bien, surtout en ce moment, d’avoir un exutoire pour penser à autre chose que les derniers événements. »

Parler d’enfants la replonge malgré elle dans le gris tristesse, elle espère que ça ne se voit pas trop parce qu’elle n’a aucune envie de venir l’embêter avec ça ni d’en parler, c’est déjà assez dur d’en parler avec Bertie ou même d’autres proches. C’est sans doute trop intime, trop personnel comme sujet et pourtant elle n’est pas le genre de personnes à garder les choses pour elle ou être secrète. Elle fait dans le juste milieu.

Elle tente un nouveau sourire, qu’elle espère assez chaleureux pour évacuer ces pensées noires.

« Il vaut mieux éviter de me mettre en colère, oui, même si en général, leur blessures ne sont pas trop graves, ils ne se prennent pas pour des joueurs de Quidditch professionnels. Je leur en parlerais, mais je ne pense vraiment pas qu’ils seraient contre et puis ça me donnera l’occasion de sortir pour venir vous encourager. »

Si elle n’était pas une grande amatrice de ce sport ou même du simple fait de voler sur un balais, en revanche elle adorait encourager dans les gradins, agiter des fanions ou brandir une pancarte en signe de soutien tout en s’époumonant, malgré l’inquiétude qui pointait toujours un peu alors qu’elle voyait les autre voltiger dans les airs, éviter les cognard et voler parfois si haut qu’ils se perdaient dans les nuages et qu’elle ne les voyaient plus. Et cette euphorie quand son équipe gagnait.

« Il n’est pas bon de tout savoir à tout prix, il vaut mieux rester ignorant, c’est parfois plus… sain je dirais. Surtout en ce moment, il y a déjà assez de conflits des deux côtés pour en rajouter un et malgré ce que certains pourraient croire, les moldus seraient capable de se défendre contre nous voir plus, même sans magie. Même pour un sorcier, un dragon ce n’est pas rien. Je suis d’accord, il ne faut pas laisser filer ce genre d’occasions et puis mine de rien, partir et voyager avec lui m’a sans doute aidé à mieux me préparer à découvrir ce nouveau monde. De toutes les façons on ne les changera jamais, autant s’y habituer. Surtout aussi jeune, je n’était pas spécialement craintive mais je crois que j’aurai vraiment été effrayée de découvrir tout ça avec un parfait inconnu pour chercher mes fournitures et ma baguette. »

Dans son cas c’était une employée du ministère qui s’était chargée de la diriger dans ses achats, lui expliquant et répondant à chacune de ses questions avec patience. Qui avait su mettre son père en confiance également et qui avait rendu la découverte du monde magique plus douce et plus magique que si elle avait du s’y rendre seule ou avec un autre employé plus morne.
Et puis elle n’avait jamais fréquenté les bancs de l’école avant ça. Une fois la guerre terminée, son père avait désiré s’éloigner de l’Europe et ils avaient parcouru les Etats-Unis ensemble, sans jamais rester longtemps au même endroit et il n’avait pas la moindre envie de l’inscrire dans moult écoles pour en changer à chaque fois. Alors il avait appris lui même à lire, écrire, compter, tout ce qu’il savait et pouvait et ils avaient aussi appris beaucoup de leurs voyages et rencontres, ce qui était tout aussi beau d’une certaine manière.

Alors ça avait été très étrange d’arriver dans une école, magique qui plus est, et devoir rester assise pendant des heures derrière un pupitre, utiliser une plume et un parchemin, écouter les professeur, rendre des devoirs, faire des examens. Mais elle s’y était fait assez vite, grâce à Bertie, en partie.

C’était une des raisons qu’elle l’aimait, lui et personne d’autre. Dès le premier jour, dès leur première rencontre, il avait tout fait pour l’aider du mieux qu’il pouvait, il avait été bleu tendresse et bronze patience avec elle qui posait sans cesse des questions, qui sautillait et faisait les cents pas, incapable de rester immobile après deux heures d’Histoire de la magie. Qui lui avait fait découvrir des jeux, des particularités du fait d’être un enfant dans le monde de la magie, ce qui, à ses yeux, avait été mille fois plus intéressant que de savoir que les gobelins se chargeaient de la banque.

Elle le voit secouer la tête, c’est jaune inquiétude d’un seul coup, elle se demande si elle n’a pas dit quelque chose de travers, si elle ne vient pas de ressasser quelque chose de mauvais, elle espère que non.

« Oh oui bien sûr, je comprends ça, je l’ai vu, après la guerre mon père a tout de suite voulu quitter le pays, il ne voulait plus voir la ville bombardée ni rien du tout, il voulait changer d’air et surtout d’ambiance. »

Et c’était la guerre qui lui avait fait perdre sa femme, sa mère à elle, qui était devenue un souvenir, un fantôme qui flottait au dessus d’eux pour veiller. Il n’avait jamais rechigné à parler d’elle mais elle avait toujours évité de trop insister, parce qu’à chaque fois c’était rose douleur sur le visage de son père.

A l’inverse Judith avait voulu retourner dans son pays, retrouver ses racines, espérant sans doute un miracle même quand elle avait compris que ses parents ne reviendraient jamais.

« Sans doute, mais j’aime vraiment ce que je fais, c’est tout ce qui compte. Comme les moldus le disent, qui ne tente rien n’a rien. Oui, j’avais peur au début, je ne voulais pas être trop stricte ni trop coulante mais j’ai réussi à m’imposer et ça à l’air de leur convenir. Ça les amuse plus qu’autre chose, ils voient que la situation échappe au professeur et ils en profitent. Même si j’avoue que j’ai du mal à rester calme, je ne sais pas comment certaines personnes font pour le garder en toutes circonstances. Il faut leur faire confiance, à cet âge là c’est compliqué et si on les traitent comme des enfants ils vont se vexer et essayer de prouver le contraire. »

Ça c’était Bertie. Incapable de s’énerver alors qu’elle, son père et John étaient plus sanguins, avaient envie de fracasser des assiettes ou de lancer des expulsos sur tous les objets à leur portée quand ils étaient en colère, ce dernier restait impassible et calme, même lorsqu’elle se fâchait contre lui, il ne tressaillait pas, se contentait de répondre calmement, sans élever la voix, ce qui avait le don de l’énerver encore plus.

« Oui, je compte profiter des mes vieux jours avec ma famille plutôt qu’au château, je l’avoue. Et puis c’est toujours plus intéressant et vivant que de simplement regarder une image dans un livre ou d’essayer de visualiser ce que je leur décris. Ça dépends des objets, j’arrive à me procurer des maquettes ou des modèles selon l’objet d’étude surtout si c’est quelque chose d’électrique ou de magnétique, j’ai voulu essayer une fois avec une ampoule et elle a explosée dès que j’ai mis un pieds au château alors je n’imagine pas pour d’autres objets comme le téléphone ou la télévision. »

Les maquettes étaient en bois, en papier en général, rarement dans des matériaux comme du plastique, moins utilisé par les sorciers et elle arrivait parfois à montrer comme tel engins pouvait fonctionner grâce à la magie, mais c’était assez approximatif.

« Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle là je te l’avoue, mais ça ne me déplaît pas, je déteste la routine ou du moins que rien ne change. Je ne sais pas comment certaines personnes font pour rester derrière un bureau toute la journée, dès que je le peux je vais dans le parc ou à Pré-au-lard, ça me permet de ne pas devenir folle, même si j’adore enseigner, j’ai besoin de mettre mon travail de côté pour souffler un peu. »

Imprévisible. Elle ne savait pas si ce mot collait véritablement à sa personnalité mais elle aimait bien l’idée qu’on ne pouvait pas trop la cerner ou du moins difficilement, qu’elle n’était pas de ses personnes qui s’encraient dans une routine trop morne. Elle avait pourtant la sienne, le matin ou le week-end quand elle rentrait au cottage, mais elle ne paniquait pas si quelque chose venait briser les petits rituels qu’elle et Bertie avaient établis. Comme se promener dans le jardin tôt le matin alors que la rosée perlait encore sur les feuilles et les fleurs, que l’air était froid ou bien que le soleil pointait doucement le bout de son nez. Le parc était tout magnifique mais rien n’avait de valeur à côté du petit cocon qu’elle et Bertie s’étaient construits.

« Il y a encore beaucoup à faire malheureusement. Même avec des cours je serai incapable de faire cuire quelque chose de simple, ça finit toujours brûlé ou collé à la poêle dans le meilleur des cas. Je te jure, ils seraient incapables de se faire à manger, nous au moins on essaye. »

Elle avait plus ou moins abandonné l’idée de cuisiner quand elle s’était retrouvée avec des crêpes dures comme de pierre un après-midi, qui auraient pu servir de dessous de plat au final. Pauvre Bertie, parfois elle s’en voulait de ne pas avoir cette patience pour cuisiner, ni cette volonté. Pourtant elle avait été chez les Poufsouffles, mais dans ces domaines, dans lesquels elle était censée briller génétiquement, elle était aussi douée qu’un gobelin pour sourire. Ou alors peut-être qu’inconsciemment elle n’y mettait pas du sien juste pour prouver qu’elle n’avait pas un chromosome lié au ménage dans son corps.

« Oh je ne comprends pas non plus les gens qui font ça, c’est juste de du tape à l’oeil et il n’y a plus rien d’intime ou de romantique là dedans. Je suis bien d’accord avec toi, ça ne me dérange pas qu’on d’annuler quelque chose que j’avais prévu ou de voir débarquer certaines surprises. Même si je comprends que certaines personnes aient besoin de ça, que ça les rassurent et les aident, je ne pourrai pas, ça serait comme revivre la même journée en boucle sans arrêt. Je vais essayer, promis. Je crois que c’est plus lié au fait que ce soit repoussé qu’autre chose. J’ai mis un temps fou avant de réussir à les appeler par leurs prénoms. »

Et puis si il n’y avait pas ce climat noir terreur, elle ne serait sans doute pas inquiète. Mais en parler à une autre personne est rassurant d’un côté, malgré un passé commun ils sont encore deux inconnus et recevoir quelques conseils de sa part la réconforte. Ça lui semble plus sincère, plus vrai que son cercle intime qui lui répète sans arrêt les mêmes choses, ce qu’ils savent ce qu’elle veut entendre. Ici c’est totalement sincère, du moins elle l’espère.

« Je le sais bien mais dans ce cas là, Merlin sait qu’il est impossible de me faire changer d’avis, mais j’ai envie d’essayer, sinon je m’en voudrais… ça peut sembler idiot mais je ne pourrais pas m’en empêcher. »

C’est sans doute une idée trop grande, ça lui demande sans doute beaucoup d’énergie mais elle préfère être sûre que le personne va bien plutôt que de faire comme si de rien n’était, de fermer les yeux. Même si ce n’est pas grand chose, c’est toujours ça, c’est un petit geste qui peut tout changer, pour le meilleur elle l’espère.

Et quand elle voit essayer de ne pas être trop tendu, elle est de nouveau blanc compassion pour lui. Elle se demande ce qui a bien pu se passer pour qu’il se montre sur le qui-vive comme ça, elle se doute que Thomas y est pour quelque chose.

« J’aurai bien aimé avoir quelqu’un avec qui jouer je l’avoue ou même me chamailler, quand je vois la relation entre Bertie et son frère, j’envie vraiment ça, mais c’était agréable aussi d’avoir son espace à soi, j’avais une relation assez privilégiée avec mon père. Je le pense aussi, je ne faisais pas trop attention à lui mais il était quand même apprécié des autres, ils n’ont d’ailleurs pas compris pourquoi j’avais fait ça. Mais il y a des gens qui sont ce qu’ils sont, on ne peut pas les changer, malgré tous les efforts du monde, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peux pas essayer, au moins de leur rappeler qu’ils ne sont pas tous puissants.
J’ai pourtant l’impression que ce n’était pas assez. 
»

John lui disait aussi la même chose, qu’elle avait fait beaucoup, qu’il était même admiratif parce qu’il était plus à même de se battre avec lui, d’avoir peut-être le dessus mais qu’il n’avait jamais osé, alors qu’il était le premier à défendre les autres aussi. Qu’elle lui avait montré qu’il n’était pas intouchable, mais pour elle ce n’était pas suffisant, puisqu’ apparemment, il avait recommencé par la suite. A cette idée, elle ressent à nouveau la douleur qu’elle avait ressentit à la main après que son poing n’avait été s’abattre sur son nez.

« Elle… elle doit être dans un espèce de déni. J’ai connu quelqu’un comme ça. Ses parents avaient été déportés mais elle n’arrivait pas à y croire. Oh ça je veux bien le croire, il aurait profité de sa position pour terroriser les plus jeunes ou les plus timides. C’est horrible à dire, mais ça vaut sans doute mieux, c’est une brute en moins dans ce monde. »

Oui c’était horrible, mais elle se dit qu’au moins il y a une personne négative en moins sur cette terre, même si ça signifie une famille déchirée, une mère qui peinait à faire son deuil. Et un frère plus libre aussi, ironiquement. Elle espère tout de même que ce n’est pas uniquement sa disparition qui joue un rôle la-dedans, ça serait bien trop glauque.

« Non ne t’inquiète pas. Au contraire ça m’a permis de penser à autre chose. »
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