La cloche sonna et sans plus attendre, les élèves rangèrent à une vitesse sur-humaine leurs affaires pour filer en direction de la Grande Salle. Jane ne pouvait pas leur en vouloir. C’était l’heure du déjeuner, ils devaient êtres affamés après une matinée particulièrement chargée et elle devait avouer que son thème de cours n’avait pas été des plus passionnant. Les moyens de transports moldus dans le passé. Si ne tenais qu’à elle, elle ne leur aurait pas parlé des chars ou de carrioles mais de voitures ou de motos. Mais le programme était le programme, elle devait s’y tenir. Elle était encore trop jeune dans le milieu de l’enseignement pour espérer pouvoir changer quelque chose mais elle ne désespérait pas. Pour le moment elle ne pouvait que se permettre de petites transgressions au règlement, qui n’étaient pas bien vues de tout le monde au sein du corps enseignant.
Mais Jane a toujours été jaune rebelle, elle aime regarder en avant et pas en arrière, elle croit au progrès.

Au moins sa journée était terminée ou presque. Pas de cours pour le reste de la journée mais quelques devoirs à corriger et à préparer et surtout répondre à la lettre que Bertie lui avait envoyée ce matin même. Quand le hibou au plumage brun avait déposé la petite petite enveloppe à côté de son assiette le matin-même, il ne lui avait pas fallut plus de dix secondes pour reconnaître l’écriture soignée et ronde de son fiancé. C’était aussitôt devenu rose bonheur et rouge amour dans son cœur et sur ses joues.

Quand elle était partie pour lire la lettre plus tranquillement, elle avait découvert des mots, des phrases qui comme à leur habitude lui demandait de ses nouvelles, qui se languissaient d’elle et attendaient la fin de la semaine avec impatience pour la revoir. Et tout en bas sur le parchemin, Bertie avait esquissé des perce-neiges au crayon, toujours avec cette délicatesse dont il faisait preuve et qui faisait qu’elle était tombée amoureuse de lui.

Il lui tardait maintenant d’être à ce soir et de répondre aux mots d’amour, de lui parler de sa journée et de ses élèves tout en écoutant un peu de musique. Comme elle regrettait de ne pas pouvoir écouter tous ses disques de chanteurs moldus !

Tandis qu’elle terminait de rassembler ses affaires, elle sentit une présence dans la salle de classe. Elle leva les yeux et reconnu la jeune Dorcas Meadows. Son visage se fendit d’un sourire. A la manière dont elle se tenait, elle compris que son élève avait quelque chose à lui demander.

« Oui Dorcas ? Je peux faire quelque chose pour toi ? »

Elle espérait que la jeune fille n’aie pas d’ennuis ou de trop gros soucis. Elle n’avait rien contre écouter et aider ses élèves mais elle avait toujours cette pointe d’inquiétude en elle qui montait quand quelqu’un venait lui demander de lui parler.

Mais il n’en était rien. En réalité la jeune Gryffondor avait apparemment une question à lui poser et qui ne concernait pas du tout la matière qu’elle enseignait. Les animagus ? Minerva était bien plus apte qu’elle à répondre à ses questions. Puis elle comprit.

Si la Gryffondor venait lui en parler à elle, c’était qu’elle comptait faire ses recherches et peut-être mener ses propres expériences, ce que sa collègue de métamorphose aurait deviné et lui aurait refusé.
Bien sur Jane n’irait pas jusqu’à à encourager les élèves à enfreindre le règlement et se mettre en danger, mais elle n’aimait pas mettre un frein à leur curiosité. Ils étaient des enfants oui, mais ils n’étaient pas non plus des petites choses fragiles à qui il fallait tout interdire.

« Je ne sais pas si je suis la mieux placée pour te parler des métamorphoses humaines mais je vais faire de mon mieux. Assieds toi, je t’en pris – elle lui désigna une chaise – de ce que je sais, le processus est très long, presque un mois et il faut réunir différents ingrédients et plusieurs conditions météorologiques. Mais je peux répondre à question concernant le ministère : c’est un long processus qui nécessite plusieurs années d’apprentissage, le ministère surveille étroitement les sorciers qui voudraient le devenir pour éviter que le secret magique ne soit dévoilé dans un premier cas, mais aussi pour surveiller les personnes qui auraient de mauvaises intentions avec leur forme animale. »

Elle marqua une pause, la laissant emmagasiner les informations qu’elle venait de lui donner.

« De ce que je sais, tu ne peux pas choisir l’animal en lequel tu te transformera mais il semblerait que ton patronus n’adopte la forme de ton animagi. Mais ici encore il s’agit d’une forme de magie très compliquée. »

Elle n’était sans doute pas  la mieux placée pour parler de tout ça mais elle tenait à répondre aux questions de Dorcas. En fait, songea-t-elle avec un léger sourire, la personne qui aurait été la mieux placée pour répondre à ses questions aurait été John. Son futur beau-frère n’avait pas été l’élève le plus brillant de Poudlard, préférant cent fois passer son temps libre sur le terrain de Quidditch à virevolter sur son balais mais il avait toujours eu de bonnes notes en métamorphoses et Minerva gardait un bon souvenir de son élève rouge enthousiasme et or protecteur.

« Je crois qu’il y a dans la réserve des livres qui parlent des métamorphoses humaines. Si ça t’intéresse vraiment je peux toujours t’écrire une autorisation pour consulter certains ouvrages. Je te fais confiance, je sais que tu n’en profiteras pas pour faire quelque chose d’illégal ou de dangereux. »

Elle lui offrit un autre sourire encourageant. Autant encadrer ses recherches et la surveiller, de loin, plutôt que de la laisser découvrir par elle-même et risquer de s’attirer des ennuis ou de se blesser en voulant faire des recherches par elle-même.