17 mars 1981
Les sorts fusent tout autour d’eux. Vert, rouge, violet, bleu, blanc, jaune. Une explosion, un arc-en-ciel macabre. Une partie du mur du salon est détruite, les meubles sont renversés, un corps sans connaissance gît dans un coin de la pièce. Son mari à ses côtés, Jane fait face à deux mangemorts.
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« Je peux m’asseoir ? »
Jane décolle son nez de la vitre. Depuis que le train est partit, elle observe le paysage avec fascination.
« Oui bien sûr »
Elle adresse un sourire au garçon qui vient d’entrer. C’est aussi un nouveau, elle le sent. Il porte déjà sa robe de sorcier. Mal à l’aise, il s’installe en face d’elle et lui adresse un sourire timide, dévoilant de jolies fossettes.
« Je m’appelle Jane et toi ? »
Le garçon cligne des yeux surpris.
« Al… Albert. Mais ma famille m’appelle Bert ou bien Bertie. Tu… tu es nouvelle aussi ?
- Oui ! Je suis trop pressée, je ne savais même pas que j’étais une sorcière !
- C’est vrai ?
- Oui, mon père est un moldu, c’est bien ça ? Pour ceux qui n’ont pas de pouvoirs magiques ?
- Oui… et ta mère aussi, c’est une moldue ?
- Ma mère est morte pendant la guerre.
- Oh pardon, je ne voulais pas… pardon.
- C’est pas grave, tu pouvais pas savoir. Elle faisait de la résistance. Et toi, tu viens d’une famille de sorciers ?
- Je… euh oui.
- Cool !
- Cool ?
- C’est une expression américaine pour dire « génial ».
- Tu es déjà allée aux Etats-Unis ?
- Oui, on voyage tout le temps avec mon père. J’ai des photos, je te montrerais si tu veux. Dis c’est comment Poudlard ? Tu le sais ? Tu penses que tu seras dans quelle maison ? Ça marche comment ? Le monsieur du ministère ne pas expliquer grand-chose. »
Bertie ne pu s’empêcher de sourire devant ce moulin à parole. Il songea qu’elle était aussi très mignonne. Et gentille. C’est avec joie qu’il répondit à toutes ces questions.
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La force du sort la projette à l’autre bout de la pièce, non loin de la cheminée. Le mangemort se jette sur elle pour l’attaquer mais elle est plus rapide. Elle attrape un des tisonniers et l’assomme de toutes ses forces sur ses jambes. Il pousse un cri de douleur et l’insulte. Le combat reprends. Elle ne tombera pas.
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Du haut de ses trois ans, Jane découvre le monde. Elle est trop petite pour comprendre ce qu’il se passe exactement autour d’elle. Elle trottine jusqu’à cette grande fille aux cheveux sombres et au regard triste, tirant sur sa jupe pour quémander de l’attention. La fille lui sourit et la prends dans ses bras.
« Que veux tu ?
- G'To’
- Je ne pense pas que ce soit possible ma chérie. Il faut demander à ton père. »
La phrase est à peine prononcée que ledit concerné débarque dans la pièce en hurlant presque de joie.
« Judith ! Viens, viens ! La radio ! »
La jeune fille cale Jane contre sa hanche et se précipite dans le salon. Le poste de radio clandestin trône au milieu de la table. Elle perçoit Radio Londres et la voix crachotante de l’annonceur. Elle met du temps à comprendre ce qu’il dit, le signal est assez brouillé aujourd’hui.
Le choc.
Elle reste sans voix, insensible aux cris de joie de Malcolm Mormont. Elle ne réagit pas quand il lui prends Jane des bras, qu'il entame une espèce de danse irlandaise et que Jane rit aux éclats sans comprendre pourquoi.
Elle se laisse tomber dans un fauteuil, cache son visage dans ses mains. Elle pleure. Elle pleure de joie. Enfin. Enfin elle peut espérer, enfin elle peut se sentir libre.
Nous sommes le 6 juin 1944.
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« John ! Attention ! »
Son beau-frère vient de sortir de l’inconscience mais il est encore perdu, il ne voit pas le sort qui se dirige vers lui. Jane réussi à évier le sort juste à temps. John reprends alors ses esprits et se jette dans la batailles. Ils sont à trois contre deux, mais les mangemorts sont coriaces, puissants.
Mais Jane ne cédera pas.
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Je rencontrai une dame dans les prés,
D'une absolue beauté, l'enfant d'une fée.
Ses cheveux étaient longs, son pied léger,
Et ses yeux étaient sauvages.
Je fis une couronne pour sa tête,
Et des bracelets aussi, et une ceinture de fleurs ;
Elle me regarda comme si elle aimait
Et fit un doux gémissement.
Je la plaçais sur ma monture en marche,
Et ne vis rien d'autre tout du jour,
Car de côté elle se courbait, et chantait
Une chanson de fée. « Tu aimes ?
- C’est beau. J’aime beaucoup oui. C’est toi qui l’a écrit ?
- Non, c’est un poème de John Keats.
La belle dame sans merci. Je ne serai pas capable d’écrire comme ça.
- Ne dis pas de bêtises, je suis sûre que tu écris aussi bien que lui ! »
Elle n’a aucune idée de qui est ce John Keats. Mais elle aime ces quelques lignes recopiées soigneusement par son ami. En bas de la feuille figure également un dessin représentant une dame, très belle avec de très longs cheveux, penchée sur un chevalier. Elle reconnaît bien là le style de son ami. C’est un artiste, il peint, il sculpte, il écrit.
« Je suis content que ça te plaise… ce n’est pas grand-chose mais je me suis dit que tu aimerais…
- Tu plaisantes ? J’adore ? C’est mon plus beau cadeau d’anniversaire !
- Plus beau qu’une place de concert d’Elvis Presley ?
- C’est pas pareil. Je suis contente que tu puisse venir avec moi. »
A la manière de la belle dame sans merci, Jane se penche pour déposer un baiser sur la joue de son ami. Bertie chérira à jamais cette sensation.
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« A la sal… putain ! »
Le mangemort jure tout en se tenant la cuisse. Bien fait, pense Jane. Elle tient encore le couteau qu’il s’apprêtait à lui planter dans le coeur. En retour elle vient de lui entailler la jambe. Le combat dure depuis des heures, l’aube va bientôt arriver. Aux maléfices et au sorts se mêlent des coups de poings et des coups de pieds. Les meubles servent de bouclier comme d’armes, leurs ennemis sont mieux armés mais Jane sait se défendre. C’est une ourse, elle restera debout, quoi qu’il advienne.
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« Mormont Jane ! »
La petite Jane s’approche timidement du tabouret, attrape le Choixpeau et l’enfonce sur sa tête. Elle sursaute en entendant une voix murmurer à son oreille.
« Hum… difficile… je vois que tu as du caractère et que ne manque pas de courage… Gryffondor sans doute ? Tu as un caractère passionné, tu y serais très bien… mais tu as aussi envie de justice. Tu es gentille et serviable. Une altruiste, alors Poufsouffle ?
- C’est quoi le mieux ?
- Il n’y a pas de meilleure maison ma petite. Je ne fais juste que vous répartir dans la maison qui vous conviendra le mieux… alors voyons… ah tu es bien compliquée ma petite, je vois que tu es un esprit libre…
- J’aime bien le jaune moi, c’est la couleur du soleil et des citrons.
- Tu n’as pas tord…
- Je peux aller à Poufsouffle alors ?
- Si c’est ton choix.
- Oui ! En plus le grand-frère de Bertie est à Gryffondor, il ne fera que m’embêter, j’en suis sûre, je serai tranquille à Poufsouffle. Oh, vous pouvez envoyer Bertie à Poufsouffle ? »
Si il l’avait pu, le Choixpeaux aurait rit. Elle lui plaisait bien cette petite.
« Je ne peux rien te promettre…. En attendant...
Poufsouffle ! »
Jane faillit bien s’étaler devant tout le monde tant elle était heureuse. Deux filles se poussèrent pour lui réserver une place en lui souriant. Elle attendit alors avec impatience le tour de son nouvel ami.
« Woodhouse Albert ! »
Il y eu quelques rires quand Bertie s’avança pour être répartit. Il avait l’air un peu gauche, timide et mal à l’aise dans son uniforme. Jane fronça les sourcils. Elle ne voyait pas ce qu’il y avait de drôle.
Bertie se tordait les mains, puis au bout des quelques instants, le Choixpeau s’exclama
Serdaigle ! Et la répartition fut terminée.
La mine déçue, Jane lui adressa un signe de la main. Tant pis, ils pouvaient quand même se voir et êtres amis.
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«
AVADA KEDAVRA ! »
Il y eu un éclair vert suivit d’un éclat de rire, froid, sadique. Le mangemort regarda avec satisfaction l’homme tomber au sol, sans vie. En face de lui, la sang-de-bourbe et son mari avaient une expression horrifiée sur le visage. John… John le courageux Gryffondor. John le valeureux, le guerrier. Arès rugissant sur le champs de bataille. Le défenseur des plus petits, le rebelle, l’idéaliste. Qui peste la rage au cœur en découvrant les injustices du monde, dont les poings s’abattent sur les démons moqueurs. John qui danse de joie quand il apprends que Jane sera sa belle-sœur. John le volage, John l’amoureux.
« JOHN ! »
Non...non.. Non ! Pas John… non…
Jane ravala un sanglot. Non. Ils devaient... Oh mon dieu… John !
Le guerrier est tombé
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« Vroooum ! »
Malcolm s’assure que sa fille soit bien installée sur sa Harley-Davidson WLA avant de l’enfourcher et de parcourir les rues de Portland. Après la guerre, après la mort de sa femme, après avoir appris que les parents de Judith, sa petite protégée, ne reviendraient pas des camps de la mort, il a décidé qu’il était temps pour eux de partir loin de l’Europe.
Judith a refusé sa proposition de venir avec eux. Elle est repartie en France, sa terre natale, pour se recueillir. Elle lui en reconnaissante, elle n’oubliera jamais qu’il lui a sauvé la vie en l’embarquant avec lui et sa femme en Angleterre, mais elle ne peut pas oublier ce fameux jour de juillet 1942, elle ne peut pas, elle doit retourner là-bas, elle y a laissé une partie de sa vie. Pauvre petite, foutue guerre et maudits nazis.
Jane ne comprends pas pourquoi la jolie fille n’est pas partie avec eux. Elle l’aimait bien Judith et ces chansons dans une langue qu’elle ne comprenait pas, elle aimait bien quand elle lui faisait de la bouillie et qu’elle lui laissait enfiler ses talons pour faire comme les dames.
Mais quand elle comprends pourquoi, pourquoi la guerre et pourquoi la haine, Jane se fait la promesse de se battre pour les opprimés et plus faibles, comme Judith, comme ses parents.
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Le combat devient inégal. La perte de John est un sale coup, une atrocité. Puis, de plus en plus rapidement les mangemorts prennent le dessus. Jane est fatiguée, son épaule la fait souffrir horriblement. Elle parvient tout de même à parer un maléfice. Bertie semble épuisé. Sa garde se baisse de plus en plus. Mais il suffit d’un regard de sa femme pour reprendre du courage.
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« Je ne partirais pas ! Je refuse ! »
Les yeux de Jane lancent des éclairs. Albus Dumbledore l’ignore.
« Il a raison ma chérie… pense à ta sécurité…
- La belle affaire ! Vous – elle se tourne vers le directeur de Poudlard – vous m’avez embauché pour que j’enseigne, pour que j’apprenne aux élèves ce qu’était le monde moldu. Et maintenant vous me renvoyez ? Vous vous croyez où, au cirque ?
- Calme toi... »
Jane se dégage de l’étreinte de son mari. Les autres semblent gênés. Rassemblés au QG, l’Ordre du Phénix observe Jane Mormont, elle est mariée mais n’a pas pris le nom de famille de son mari, déverser sa colère sur Albus Dumbledore. Il y a de quoi. Il vient de lui annoncer qu’il ne veut pas qu’elle retourne à Poudlard l’année prochaine, qu’elle doit se cacher.
« Nous sommes tous en danger ! Je refuse de rester chez moi ou au fin fond du pays sans rien faire pendant que les autres prennent par au combat ! Je ne suis pas la seule née-moldue par le caleçon de Merlin !
- Jane…
- Quoi ? »
Edgar Bones baisse la tête. Il aurait du se taire.
Jane fulmine. Les autres membres tentent de la persuader de prendre la bonne décision.
« Je refuse. Je suis professeure et je le resterais jusqu’au bout. Je ne vais pas laisser une bande de fanatiques faire la loi ! Il y a déjà assez de guerres et de haine dans le monde, je ne vais pas laisser passer... »
Elle éclate en sanglots. Non… elle refuse. Mais sa vie est en danger. Mais elle ne peut pas abandonner. Pas Poudlard, pas ses élèves.
Elle se laisse tomber sur une chaise. John lui pose une main réconfortante sur son épaule et Remus lui tends un carré de chocolat, il sait que ça la calmera.
Bertie s’agenouille à sa hauteur.
« Chérie… ne soit pas… s’il-te-plait. Tu sais bien que tu ne pourras pas rester à Poudlard bien longtemps… pense… pense au bébé. »
Dernier argument. Le bon. Sauf que Bertie oublie que les autres ne sont pas encore au courant. L’Ordre encaisse la nouvelle en silence pendant un moment, puis avec des cris de joie. Ils avaient besoin d’une bonne nouvelle.
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« NON ! Lâchez le ! »
Le premier mangemort la tient fermement dans ses bras, l’autre tient Bertie fermement. Il ne peut plus bouger, il a un couteau sous la gorge. Les mangemorts s’amusent, rient. Jane se débat mais elle est si faible que le mangemort n’a besoin que d’un bras pour la retenir. De son autre main, il lui tient le visage. Non. Elle ne veut pas regarder. Bertie… Bertie l’artiste, l’artisan, aux mains calleuses, aux yeux vert forêt, au sourire timide. Bertie le poète. Bertie le peintre. Bertie le gourmand. Bertie l’amoureux transi. Un portrait d’une belle dame sans merci. Un poème. L’odeur du bois. Le balais qui vibre entre ses doigts. Ses lèvres, son corps contre le sien. Bertie qui avait entreprit de fabriquer les meubles de la chambre d’enfant.
« J...Jane… je… je t’ai... »
Trop tard. Le mangemort n’aime pas les déclarations d’amour. Un coup sec et la lame lui tranche la gorge.
L’artisan n’est plus.
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« Mais… c’est quoi cette manière de danser, par Mordred ! Jane ! »
Bertie observe horrifié Jane se déhancher. Elle rit comme une folle. Elle se déhanche au son des paroles d’un certain Elvis.
« Allez viens ! C’est amusant ! »
Elle sourit et c’est aussi lumineux que le soleil. Elle glissa sa main fine dans la sienne et l’entraîne. Il se sent gauche, il n’est pas gracieux comme elle. Il est petit, il est gros, maladroit avec son corps.
Mais bientôt il l’imite et y prends goût. Pendant toute la semaine de vacances qu’il passe chez elle, Bertie goûte au Rock’n’Roll et bientôt, à l’amour.
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« Bertie... »
Jane se laisse tomber près du corps de son mari. Ses yeux sont encore grands ouverts. Les mangemorts rient dans son dos. Le sang continue de couler, tachant son chemisier blanc. Ça fait comme des coquelicots, cette fleur qui se fane aussitôt cueillie. Jane pleure. Bertie est mort. John est mort. Elle ne va pas tarder à se faner elle aussi.
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« Tu veux m’épouser ? »
Albert manque de faire tomber son carnet à dessin. Devant lui, Jane tel une muse, se tient dans le fauteuil, juste à côté de la cheminée décorée de houx et de guirlandes. Derrière elle le sapin. C’est dans ce cadre festif qu’il l'a dessine, qu’il l'a croque. Elle est belle, elle est sensuelle, seulement vêtue d’un gros pull, un livre à la main. Il n’a pas remarqué que ça fait un moment qu’elle s’est détournée de l’histoire pour le regarder lui.
« Bertie, tu veux m’épouser ? »
Elle est si belle… elle est sa déesse. Elle est Athéna la sage, Artémis la sauvage et Aphrodite la désirable. Elle descends du fauteuil pour s’asseoir en face de lui.
« Bertie ? »
Il cligne des yeux. Puis il sourit. Il a chaud subitement, très chaud. Et ce n’est pas à cause du feu de cheminée.
« Pour… pourquoi ? Jane.. je…
- Parce que je t’aime gros bêta !
- Mais…
- Alors ? Tu veux m’épouser ?
- Bien sûr ! Bien sûr que je veux t’épouser ! Mais… mais pourquoi maintenant ? Comme ça, sans réfléchir, sans bague ? Tu es sûre de toi ?
- Et toi tu es sûr ?
- Jane… je sais que je suis tombé amoureux de toi dès l’instant où je t’ai vu. Mais je ne comprends pas, je croyais que tu ne voulais…
- C’est la guerre dehors.
- C’est vrai.
- Alors ? Tu veux m’épouser. Vraiment ?
- Oui Jane. Je t’épouserai milles fois si il le fallait. »
Elle sourit et l’embrasse. Bientôt ils se retrouvent allongés, collés et Bertie a encore plus chaud. Ce n’est décidément pas à cause de la cheminée.
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« T’as perdu sale sang-de-bourbe. Dommage.
- Tu vas bientôt les rejoindre, t’en fait pas, on est là pour s’en assurer. »
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« Ce n’est pas prudent… dans ton état tu devrais plutôt rester ici.
- Ne dis pas de bêtises John. Je suis enceinte, pas en sucre. »
La discussion se clôt là. Jane est décidé, elle accompagnera les Prewett dans leur prochaine mission. Elle n’en est qu’à quelques semaines et il s’agit juste d’aller récupérer des papiers important dans une vieille cabane, pas de quoi avoir peur.
Mais Jane a peur quand après êtres tombés dans un piège, face à trois mangemorts, elle et ses compagnons ont du battre en retraite. Les papiers sont sauvés, c’est c qui compte pense Jane alors qu’un sort violet la touche en plein ventre. Ce n’est pas grave, ce n’est rien…
C’est ce que Jane pensait aussi. Mais arrivés au QG le douleur ne part pas, elle ne veut pas partir et bientôt c’est rouge douleur, rouge cauchemar entre ses cuisses.
Elle hurle, hurle, Fabian et Gideon, bien que blessés, tentent de l’aider. Il faut faire avec les moyens du bord, la déplacer serait trop dangereux.
Bertie est devient aussi pâle qu’un fantôme quand il voit sa femme allongée sur la table de la cuisine en se tordant de douleur.
John hurle en voyant sa belle-sœur perdre connaissance.
Les mangemorts ont fait une nouvelle victime.
Le ventre de Jane restera vide à jamais.
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Les coups pleuvent. Jane n’a plus la force de se défendre. Des mains se referment sur sa gorge. Après tout pourquoi lutter ? Non. Elle ne sait pas qui est en train de lui prendre sa vit, elle ne voit rien d’autre que des yeux pleins de haine à travers le masque. Haine. Peine. Peine… peine d’avoir perdu son enfant, peine d’avoir perdu son père d’un cancer, d’avoir perdu sa mère à la guerre, d’avoir perdu Judith, d’avoir perdu son beau-frère, peine d’avoir perdu Bertie, l’amour de sa vie. Peine… peine… ça rime avec Jane.
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« Les Beatles ? C’est vrai ? Oh mon dieu merci ! »
Jane en devient hystérique. Les Beatles, en concert ! Et comme ça, sans aucune raison. Bertie est vraiment le meilleur.
Elle se jette sur lui et dépose ses lèvres sur les siennes.
« Oh merci ! »
Bertie reste sonné.
« Bertie ? »
Elle agite sa main devant ses yeux.
« Ouh ouh ! »
Elle ne sait pas quoi faire… en même temps qu’est-ce qui lui a pris de l’embrasser ? C’est son meilleur ami en plus ! Meilleur ami… oui. Qui la couve du regard comme si elle était Aphrodite sortant des flots, qui lui offre des poèmes et lui a même offert un balais construit de ses propres mains. Et là une place pour les Beatles. Les Beatles. C’est une déclaration d’amour.
Alors elle se jette à son cou en riant et Bertie finit par revenir à lui.
« Merci, merci, merci ! »
Plus de sept ans qu’il rêve de ce moment. Il sourit.
« Je décrocherais la lune pour toi. Je suis content que ça te plaise. Mais… mais pourquoi m’avoir embrassé ?
- Je crois qu’il était temps, tu ne crois pas ? »
Oui, il était temps d’arrêter les coups d’oeil en douce. Il était temps d’arrêter les tentatives de rendre l’autre jaloux, les sous-entendus. Il est temps d’admettre qu’Aphrodite et Héphaïstos sont fait l’un pour l’autre. C’est l’ordre des choses.
Cette fois ci c’est lui qui l’embrasse, sa belle dame sans merci, sa muse, son amie, l’amour de sa vie.
Il sait qu’avec elle ce sera passion et liberté, rock et tendresse, justice et loyauté pour l’éternité.
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Elle n’a plus d’air. Elle va mourir. Tant pis. Elle se sera battue jusqu’au bout. La vie s’éteint progressivement. Mais avant de partir, le mangemort voit les flammes de l’amour et de la passion briller dans ses yeux. Les flammes resteront à jamais gravé dans sa mémoire, et viendront le hanter pour le dévorer.
C’est terminé pour la déesse.
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Le soleil se lève. Les membres de l’Ordre arrive trop tard. La marque flotte, sournoise au dessus de la maison. Ils découvrent les corps sans vie de leurs amis. Dans leur coeur c’est rouge douleur. Noir haine. Blanc tristesse.
Ce soir les baguettes seront levées, ce soir ce sera vert espoir, gris orage.
Jaune soleil, rouge courage et bleu création.