Why does it always end like this?

Oliver aimait étudier dans la salle commune de Serdaigle. Il fallait dire qu’ils avaient une vue imprenable et que le son du vent l’apaisait tandis qu’il était entouré de tous les bouquins présents dans les étagères de leur salle. Et pourtant, il lui arrivait quelques fois de vouloir s’asseoir sur l’herbe lorsque le temps s’y prêtait. A côté du lac, à rêvasser tout en potassant un bouquin sur le prochain cours qu’il aurait à prendre. Ca lui permettait de s’aérer, de croiser d’autres personnes que les serdaigles avec qui discuter, se lier d’amitié si tant est que cela puisse être possible. Certains avaient la fâcheuse manie de vouloir le rabaisser, le traitant de sang-de-bourbe. Son sourire narquois les énervait plus qu’autre chose. Pour la plupart d’entre eux, selon lui, ils étaient fiers de leur sang car ils ne pouvaient décemment pas être fiers de leurs talents personnels. Des « sangs-purs » qui n’avaient pour eux qu’un nom et arrivait à peine à faire léviter une plume, il en avait vu, et autant dire que ça le faisait toujours autant rire de les voir devenir rouge de frustration, à vociférer que c’était à cause de l’enseignement ou même de la plume. Ils choisissaient bien souvent la mauvaise foi aux dépens de la cruelle vérité qu’ils ne voulaient pas voir : ils étaient mauvais. Il fallait dire que pour certains, ce n’était pas de leur faute, mais de celle de leurs parents qui leur ont monté la tête avec ces histoires sans queues ni têtes. A quoi bon vouloir s’améliorer quand on nous répète sans cesse qu’on est le meilleur et que tout nous est dû ? Et c’était ainsi qu’on se retrouvait avec des petites têtes blondes plus arrogantes que des empereurs romains.

Alors qu’il pensait à cela tout en lisant son livre sur l’Histoire de la magie, il ne pouvait s’empêcher de voir la tête d’une sang-pure dans son esprit. Paige faisait partie de ces Caligula en herbe qui se voulait être la Reine de Poudlard, rien que ça. Autant dire qu’Oliver ne jouait pas dans cette cour là. Si elle voulait être le prince Jean, il serait sans aucun doute Robin des bois, car jamais il ne pliera devant elle. Après tout, c’était bien plus amusant de la faire tourner en bourrique. Il s’en amusait, aimait leurs confrontations autant que la demoiselle pouvait l’exaspérer. Il arrivait certains jours où il ne pouvait pas la voir, pas secouer les fondations sur lesquelles elle basait son ego de la taille de Gringotts, et ces jours là étaient pour le moins… Mornes. Il ne pensait pas un seul instant que sa présence ou la voir pouvait lui manquer, ce serait trop… étrange, selon lui. Il se disait alors qu’il aimait juste s’opposer à elle, que c’était un jeu, un passe-temps qu’il appréciait sûrement plus que de raison.

Aussi, lorsqu’il entendit des pas derrière lui avec une voix qu’il aurait reconnu dans tout Poudlard, il laissa passer un sourire sur son visage qu’il cacha avec son bouquin avant de le dissimuler derrière un air exaspéré.

« Eh bien, Princesse, qu’est-ce qui t’amènes ici ? T’as trouvé personne d’autre à ennuyer ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

Why does it always end like this?

Et voilà. Comme d’habitude, Paige essayait de l’attaquer d’entrée de jeu. Un pique assez faible sur la propension des Serdaigles à lire sur le coin du lac. Cette attaque fit soulever légèrement un sourcil au jeune homme, explicitant par son visage qu’il s’attendait à mieux venant d’elle. La harpie avait des serres plus acérées en général.

« On aime peut-être bien les beaux paysages pour se relaxer, et généralement, avoir la tête dans un bouquin est censé vouloir dire « ne pas déranger » mais certaines personnes ont du mal avec ce concept, apparemment. » En effet, il la ciblait à ce sujet. Elle comme beaucoup d’autres personnes d’ailleurs. James Potter et sa bande se chargeaient aussi de la sale besogne concernant Severus Rogue, par exemple, comme quoi les Serpentards n’avaient pas le monopole de l’imbécilité de la brutalité scolaire. Fermant son bouquin d’un coup sec, se disant qu’il pourrait le continuer plus tard, il préféra s’attarder sur sa discussion avec la jeune blonde à l’air boudeuse. A croire que quelque chose n’allait pas dans son petit monde parfait où elle pensait régner, où elle avait enfin décroché le gros lot en sortant avec un sang-pur avec un grand nom. Cette simple idée énervait passablement le Serdaigle sans qu’il ne se l’explique, préférant tout simplement se dire qu’il trouvait idiot, à leur époque, d’agir comme à l’époque moyenâgeuse en cherchant la gloire d’un nom sans savoir avec qui l’on allait finir.

En parlant de moyen-âge, d’ailleurs, Paige lui ordonna de l’arrêter de l’appeler de Princesse, prétextant que s’il continuait, ce serait s’il acceptait d’être son bouffon. Un mince sourire narquois se dessina sur le visage du jeune homme. « Ho, et moi qui croyais que tu aimais ça, le pouvoir, la gloire… Te marier au premier prince venu comme dans les contes de fée. » Ce n’était pas subtile, mais le message était passé. Il était au courant pour elle et Evan. Il fallait dire que les rumeurs fusaient assez vite dans cette école et il ne serait même pas étonné que le simple fait qu’ils se retrouvent à deux sous un arbre fasse le chou gras d’un autre lanceur de rumeurs miteuses. « Enfin… Pour ton information, le bouffon du roi n’est en rien un métier insultant. A vrai dire, c’était la seule personne à avoir le droit de critiquer et de se moquer de la famille royale. Il était souvent bien plus proche d’eux que ce que l’on pourrait croire. » Termina-t-il machinalement, comme pour dévier de sujet sans trop de succès malheureusement.

Enfin, lorsqu’elle dit que si sa présence l’ennuyait, elle pouvait partir, il soupira presque d’agacement. Elle ne pouvait pas avoir plus tort à vrai dire et elle ne comprenait même pas qu’elle se mettait elle-même dans cette situation désagréable. « Ce n’est pas toi qui te demandais ce que je faisais là dès le départ, sous-entendant que ma présence te dérangeait ? C’est un peu gonflé d’inverser les rôles, non ? » Sa présence ne le dérangeait pas, non. Par contre, si elle pouvait arrêter de sortir les griffes dès qu’elle le voyait tout simplement « exister », il s’en porterait bien mieux et peut-être pourraient-ils enfin parler normalement au bout de longues années de batailles insensées. « Mais si tu veux venir t’asseoir, parler et profiter du paysage, je ne suis personne pour en empêcher son Altesse. » Et il n’avait pas pu s’en empêcher. Jouer le mariole, toujours trouver à redire et à attaquer quand il ne fallait pas. Au moins il ne l’avait pas appelée Princesse cette fois, mais c’était tout comme. Enfin, il n’allait quand même pas dire qu’un peu de compagnie ne le dérangeait pas, et au moins, du moment qu’elle était là, elle ne risquait pas de comploter quelque chose avec Rosier. Pour Oliver, il ne méritait pas grand-chose, pas même d’être appelé par son prénom. Après tout, il avait bien accepté de sortir avec quelqu’un juste pour lui prêter son nom, c’était donc bien là la seule importance qu’il se donnait à lui-même, non ? Un simple nom à prêter aux gens en manque de popularité. Oliver ne le détestait pas… Il le méprisait et ne voulait pas en parler.

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