« 'Cause I can not start to crumble. So come on and try, try to shut me and cut me down. I won't be silenced. You can't keep me quiet. Won't tremble when you try it. »
Quelle journée. Je n’aurais jamais pensé que tout cela pourrait arriver. Je n’aurais même jamais pensé pouvoir tenir tête comme je l’avais fait à Macnair. C’était presque impressionnant, mais c’était plutôt suicidaire. J’avais toujours été terrifiée par ce Mangemort, et pourtant, aujourd’hui, j’avais trouvé le moyen de lui lancer un des sortilèges impardonnables. Je me surprenais moi-même. Je me surprenais également lorsque j’avais rejoint Ron l’air de rien sur le Chemin de Traverse. Le pauvre ne se doutait pas de tout ce qu’il s’était passé et, pour lui, le temps d’attente n’avait pas été bien long. Je l’avais retrouvé en train de chanter gaiement la chanson d’un film de je ne sais plus quelle année. Il ne m’avait pas trop posé de questions non plus. Tant mieux. Au moins, je n’avais pas à me justifier ni à lui dire tout ce qu’il s’était passé. Maintenant, je n’avais plus qu’à me reposer et prendre un repos bien mérité. Je m’étais allongée dans mon lit. J’avais fermé les yeux, essayant, pour une fois, de trouver le sommeil.
« Dobby ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Je regardais l’elfe de maison dans la cuisine un peu paniquée. Si quelqu’un le découvrait ici… Je ne préférai pas penser à ce qui pourrait arriver. « Dobby est venu s’assurer que Lindsay Jedusor avait à manger. » Je le regardais avec compassion. Maintenant que l’elfe était libre, il n’avait pas besoin de revenir ici. Je me demandais même pourquoi il trouvait le besoin de revenir. Je me demandais aussi pourquoi il voulait être si prévenant avec moi. Qui l’avait envoyé ? Qui lui avait parlé de moi ? Je l’avais trouvé une fois dans ma chambre et il avait l’air si inquiet. Ma mère venait tout juste de mourir et je n’avais pas envie de commencer une cinquième année à Poudlard. Je logeais dans le sinistre manoir des Malfoy et j’avais l’impression que Dobby le connaissait comme sa poche. C’est une longue discussion qu’il m’avait parlé de lui, de ses anciennes conditions, de ses anciens maîtres et qu’il avait peur que je sois traitée de la même façon. « Je mange bien, merci de t’en soucier, mais va-t-en d’ici. Ils ont bientôt terminé leur réunion. » L’elfe c’était résolu, et après s’être assuré que je m’en sois mis plein les poches, il avait disparu. D’ailleurs, moi aussi je devais filer.
Alors que je voulais passer la porte de la cuisine avec quelques provisions dans les poches, je fis vite marche arrière quand je vis quelques Mangemorts sortir de la pièce opposée. Il fallait que j’attende encore un peu, juste un tout petit peu. Je n’avais pas trop envie d’avoir affaire à eux. De plus, je priais pour que Draco ne me surprenne pas dans les cuisines. Si jamais il arrivait, il me dénoncerait et les Mangemorts me tomberaient dessus. J’avais suffisamment attendu. Je sortie de la cuisine, vérifiant que la voie était libre. C’était une erreur, il restait encore un Mangemort et il venait tout juste de sortir de la pièce. Je me figeais sur place, espérant qu’il ne ferait que passer. Qu’il ne ferait que me lancer un regard méprisant et qu’il partirait. J’étais incapable de bouger et pourtant je n’avais qu’une envie : prendre mes jambes à mon cou et me réfugier dans ma chambre.
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Dernière édition par Lindsay R. Jedusor le 25.05.20 11:53, édité 2 fois
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Sujet: Re: Sweet dream. | Walden 20.05.20 15:13
I know I ain't never gonna change.La réunion se fait longue, beaucoup trop à ton goût. T’aimes pas rester assis sans rien faire, ça n’a jamais été ton fort, t’es quelqu’un qui a besoin de bouger, de s’occuper que ce soit l’esprit ou les mains. Tu supportes plus d’être enfermé, sauf quand tu le décides de ton plein gré. Ce qui n’arrive pas vraiment souvent lorsque t’avais les pieds en dehors de chez toi. Si t’as un parchemin devant toi, ce n’est certainement pas pour prendre des notes comme t’aurais pu le faire penser ou espérer le faire penser. La plume a pourtant gratté le papier à plusieurs reprises, mais uniquement pour y gribouiller tu ne savais quoi. T’avais laissé ta main bouger comme elle le désirais, ça ne ressemblait vraiment à rien mais au moins ça t’avait un minimum occupé et aidé à te concentrer sur ce qui se disait. Peut-être bien qu’un jour t’arriverais à te le faire correctement, mais fallait dire que t’en avais pas spécialement envie non plus, toujours cette désinvolture qui s’accrochait à toi comme une moule aurait pu le faire à son rocher, t’avais ce besoin peut-être presque constent de montrer que tu te faisais chier, que t’avais aucunement l’intention de suivre ce qu’on pourrait te demander. Enfin, tout dépendait de qui et de la manière dont on te le demandait. Si t’avais réussi à être encore en vie jusqu’ici, c’était bien parce que t’avais un minimum de bon sens et sans doute un certain instinct de survie. Pas énorme, mais bien présent.
Alors qu’elle se finit, t’as franchement la flemme de te lever de ta chaise, elle est pas super confortable, mais t’as pas non plus envie de te mêler aux gens, que quelqu’un n’aie la bonne idée de venir te voir pour te parler de tu ne savais quoi. Tu pourrais l’envoyer chier assez facilement, mais t’avais juste pas envie ni la foi de sociabiliser, d’une quelconque manière. T’étais pas d’humeur, t’étais jamais d’humeur pour sauf avec quelques trop rares personnes. Tu regardes un peu autour de toi en attendant que la salle se vide. T’aimes pas ce manoir, trop chargé, trop m’as-tu-vu à ton goût. Des années que t’es dans ton petit appartement, et tu ne t’en sens pas plus mal. T’y es même très bien, t’as tout ce qu’il faut, à ta portée, t’as jamais vécu dans le luxe et t’en as jamais ressenti le besoin non plus. T’aurais pas su vivre dans quelque chose de si grand, t’aurais squatté uniquement une pièce ou deux en délaissant le reste, dont tu ne te serais sans doute jamais occupé. T’aurais pu te tourner vers un elfe de maison, mais tu voyais déjà assez de créatures lors de tes journées que pour t’en rajouter une de plus que tu ne supporterais pas.
Tu t’étais relevé quelques minutes après, soupirant, presque déçu que ta chaise n’ait pas fait plus de bruit lorsque tu l’avais repoussée en arrière. Tu prends le temps de t’étirer un peu, qu’est-ce que ça avait pu être fatiguant, de rester le cul posé sur une chaise à attendre que le temps passe, oui. Maintenant que le champ était libre, t’allais pas traîner plus longtemps ici, et risquer de tomber sur quelqu’un d’autre. Les mains dans les poches, tu t’étais avancé vers la porte. Tu ne t’étais par contre absolument pas attendu à apercevoir une silhouette plus loin, encore moins celle de Jedusor junior. Certes, t’avais aucune envie de commencer à te prendre la tête avec un autre Mangemort, mais avec elle, tu te disais que ce serait plus amusant qu’autre chose. T’avais la possibilité de bonifier un peu ta soirée, t’allais pas passer à côté non plus. Elle avait l’air en plus de vouloir disparaître, ou ne pas se faire voir, tu connaissais plutôt bien ce genre d’attitude, que t’avais pu adopter pendant des années lorsque t’étais plus jeune. Est-ce que t’en avais quelque chose à faire. Non, du tout. T’allais pas lui faire ce plaisir, bien que t’aurais pu, essayer d’être un minimum sympa pour une fois.
Tu t’étais un peu redressé avant d’aller vers elle, t’allais pas la faire espérer non plus très longtemps, ce serait un peu ridicule et difficile qui plus est. Elle avait l’air d’avoir pas mal de trucs dans ses poches d’ailleurs, et de ce que tu connaissais de l’emplacement des pièces, elle venait de sortir de la cuisine. Donc en toute logique, ça devait être quelque chose de consommable non ? Bah t’aimais pas rester avec des questions dans ton esprit, tu préférais y répondre, le plus rapidement possible. Comme t’aimais y répondre par toi-même, tu t’étais arrêté près d’elle, juste en face avant de te pencher un peu pour la regarder.
« ▬ S’lut toi. Tu t’cachais là tout c’temps ? T’aurais pu v’nir nous passer l’bonjour au moins, c’fait longtemps qu’on t’a plus vue, comment ç’va ? »
Comme si t’en avais quelque chose à foutre. T’avais un peu souri de manière peu naturelle, avant de prendre la première chose qui était passée sous ta main dans sa poche. Ah bah ça tombait bien, tu commençais à avoir faim toi aussi. T’avais regardé un instant la pomme avant de commencer à la manger tranquillement juste devant elle d’ailleurs en attendant sa réponse.
« 'Cause I can not start to crumble. So come on and try, try to shut me and cut me down. I won't be silenced. You can't keep me quiet. Won't tremble when you try it. »
Je voulais disparaître, ne plus exister, ne plus être de ce monde. Je ne m’y sentais plus à ma place. Je n’avais pas l’impression que ce monde voulait de moi, ni même que je pourrais m’y intégrer un jour. Je ne voulais plus être ici, je n’en avais aucune envie. Tout ce que je connaissais c’était le déshonneur, la haine et l’humiliation. Je n’étais rien aux yeux des autres. Je n’ai jamais réellement compté pour quelqu’un. C’est au moment où nous perdons le plus qu’on se rend compte de ce qu’on avait. J’ai perdu ma mère il y a quelques jours et, peut-être, étais-ce la seule personne qui m’avait véritablement aimé. Même si c’était à sa manière, j’avais certainement compté un minimum pour elle. Je voulais le croire. Je voulais croire que j’avais pu être aimé au moins une fois dans ma vie. Je ne voulais pas que ce soit qu’une simple illusion, je voulais que ce soit réel. La seule personne qui aurait pu me faire sentir vivante et aimé était morte à présent. Il n’y avait aucun moyen de la ramener à la vie. J’étais seule et je me devais de vivre avec. Cependant, je n’en avais ni la force ni le courage. Je restais plantée là, à attendre un miracle, à attendre que ce Mangemort veuille bien partir tout en m’ignorant. J’avais un peu trop espéré, le voilà maintenant qu’il s’approchait de moi et me prenait même une pomme que j’avais dérobé quelques minutes plus tôt dans la cuisine.
Walden Macnair, l’un des Mangemorts qui m’avait ramené ici après la mort de ma mère. Je me souvenais très bien de ce jour. J’avais pris le train et je rentrais de Poudlard avec la boule au ventre. Depuis qu’Harry Potter avait parlé du retour de mon géniteur, j’avais peur. Je craignais qu’il arrive quelque chose à ma mère et cette crainte s’accentua quand je ne la vis pas sur le quai de la voie 9 ¾. J’avais attendue un peu avant de rentrer chez moi par mes propres moyens. Je n’avais pas envie de passer la porte de cette maison, mais j’avais fini par le faire. J’étais entrée et l’odeur de la mort était déjà présente. J’avais dû faire face à mon géniteur et, à ses pieds, ma mère gisante inanimée. Je n’avais pas besoin de m’approcher pour voir qu’elle ne respirait plus. Elle était morte. J’avais levé la tête, essayant de retenir mes larmes. Je n’ai jamais réussi. J’avais essayé de regarder les deux Mangemorts présents dans la pièce. Walden était là. Il ne m’avait pas adressé un regard. Tout ce qu’il avait fait, c’était me prendre par l’épaule quand on lui ordonna de m’emmener chez les Malfoy. Macnair avait participé à tout ça. Il avait été là et il n’y avait rien d’humain en lui. Je le haïssais au plus profond de mon âme. « Je ne préférai pas. Je fais en sorte d’éviter la vermine. » Je le regardais dans les yeux, mais mes jambes me trahissaient. J’avais l’impression qu’à chacun des mots prononcés, elles étaient en train de flancher. J’avais peur de ce qui pourrait m’arriver. J’étais en présence d’un assassin après tout.
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Sujet: Re: Sweet dream. | Walden 28.05.20 16:41
I know I ain't never gonna change.C’est comme si t’essayais de sonder ses traits, son regard, essayer de comprendre ce qu’elle pouvait ressentir là tout de suite. Tu sais pas si ça aide à grand-chose, t’en as pas trop l’impression, t’as jamais été doué pour ça, pour les émotions des gens tant qu’ils ne mettent pas de mots dessus et qu’on ne te disait pas clairement ce qu’ils pouvaient ressentir. Quand ton père s’en était rendu compte, il n’avait pas manqué de faire la réflexion que t’étais peut-être autiste, c’était devenu son insulte préférée à un moment, en ajoutant que ça le rassurerait, que ça pourrait excuser un minimum le fait que t’étais totalement con. T’avais même pas essayé de réfuter, tu te serais pris une paire de claques dans le meilleur des cas et il aurait cherché à te démontrer l’inverse. Tu t’étais contenté de remercier mentalement Merlin et tout ce que tu pouvais que vous soyez relativement pauvres et qu’il n’avait pas les moyens de payer un quelconque dépistage. Ça n’aurait été qu’une royale perte de temps, pour tout le monde. Et encore, tu devinais parfaitement comment aurait réagi ton frère en apprenant ça, il serait encore venu te mettre la pression pour que tu ne fasses aucun effort et essayer d’avoir les pires résultats possibles. Il aurait trop aimé qu’on te diagnostique comme tel, il aurait rendu sans doute ta vie encore pire que ce qu’il n’avait pu faire.
Tu ne sais pas trop ce que tu cherchais à faire en venant directement vers elle, alors qu’elle avait sans doute envie qu’on lui foute la paix. C’était pas trop dur à comprendre, vu sa posture et le fait qu’elle semblait avoir attendu que tout le monde ne parte. Comment t’aurais pu comprendre ce qu’elle vivait, avec le décès de sa mère ? Tu connaissais la mort, tu l’avais vue en face, plus d’une fois. Tu l’avais causée à plusieurs reprises, et t’aimais ça. T’avais encore plus apprécié quand tu t’étais retrouvé face au corps de ton frère, t’avais jamais ressenti de remords, ou regretté ton geste. Alors t’avais vraiment du mal à savoir dans quel état elle pouvait se trouver. Certainement pas le même que le tiens, c’était tout ce que tu pouvais constater. Sans doute qu’elle était triste, c’était en tout cas ce qui te semblait le plus logique. Qu’est-ce qu’on pouvait faire avec des gens tristes ? T’en avais aucune putain d’idée.
T’avais déjà essayé l’autre jour de la rassurer un minimum, ou la réconforter en posant ta main sur son épaule. Ça n’avait pas l’air d’avoir spécialement fonctionné, alors bon t’avais pas envie de faire plus d’efforts que ça non plus, si c’était pour que ça ne tombe à l’eau. En attendant tu continues de manger tranquillement la pomme que t’as fait tienne, alors qu’elle te répond, te faisant rire un peu rire au passage. Au moins elle n’avait pas l’air d’être totalement terrifiée.
« ▬ T’mal tombée en arrivant ici alors pour ça. Mais t’as pas envie de t’faire un vrai repas, plutôt qu’d’aller voler d’trucs dans l’cuisine ? »
Peut-être qu’elle ne savait tout simplement pas cuisiner, t’allais pas juger, c’était pas comme si t’avais un talent spécial là-dedans non plus. En attendant, tu restes à sa hauteur, c’est plus simple quand même pour la regarder, même si ce n’était pas des plus confortable.
« 'Cause I can not start to crumble. So come on and try, try to shut me and cut me down. I won't be silenced. You can't keep me quiet. Won't tremble when you try it. »
« Comme si j’avais eu le choix. Tu te souviens ? » Non, je n’avais pas eu le choix de venir ici. Bien évidemment. Je ne me serais jamais rendu ici de moi-même. J’aurais préféré partir très loin, fuir tout ça, peut-être même de retrouver mes grands-parents maternels. A bien réfléchir, je pense que ces derniers étaient morts depuis un moment ou, eux aussi, tués par mon géniteur. Je n’avais aucune idée d’à quoi ils ressemblaient, ni même s’ils étaient au courant de mon existence. Je ne les avais jamais rencontrés, je ne les avais jamais vus. Et je ne les verrais certainement jamais. Néanmoins, j’aurais préféré être avec eux que de vivre ici avec les Malfoy. J’aurais préféré me rendre dans une famille que je ne connaissais pas plutôt que de vivre avec les sbires de mon paternel. Il y avait tellement de possibilité de vie, il y avait tellement de préférence, mais non. Il avait fallu que ma mère meurt, que mon géniteur arrive, et qu’il demande à ses Mangemorts de jouer les nounous. J’étais un poids pour tout le monde. Je suis certaine que certains voudraient que je meure le plus vite possible. Au moins, ils auraient la paix et ne seraient pas obligé de s’occuper de moi.
Je détestais cette situation d’impuissance. Je détestais me sentir faible et ridicule. Mais j’avais bien trop peur de mourir à mon tour. Je ne voulais pas mourir. Pas maintenant. Je n’étais pas prête pour ça. Je voulais vivre et j’aurais voulu avoir une meilleure vie. J’aurais voulu être loin des Mangemorts, loin de Voldemort. J’aurais préféré vivre dans une famille totalement banale, même en tant que simple moldu. Peu importe. Je voulais juste un peu de bonheur. Je voulais juste être aimé. Était-ce trop demandé ? Certainement. Je n’avais pas le droit à ce bonheur, il m’était refusé. Je n’avais pas le droit d’être heureuse car je ne pouvais pas l’être dans ces conditions. Macnair le savait. Il savait très bien que je ne voulais pas être ici. Il savait que je voulais disparaître. Il savait que j’aurais voulu vivre ailleurs plutôt qu’ici. Et pourtant, il se permettait de faire cette remarque. Je le haïssais, pourtant j’évitais son regard. J’avais bien trop peur pour le regarder droit dans les yeux. J’avais bien trop peur de ce qui pourrait m’arriver. Ça se sentait certainement. J’avais fini par baisser le regard. J’avais peut-être été un peu trop impulsive. Peut-être même qu’il allait me le faire regretter. J’avais encore la vision de ma mère allongée sans vie sur le tapis. Je n’avais pas envie de la rejoindre tout de suite.
Je voulu glisser mes mains dans mes poches, mais je ne pouvais pas vraiment y parvenir. Tant pis. Je croisais les bras, essayant d’ignorer le Mangemort, mais je ne pouvais pas le laisser sans réponse. Je n’osais pas imaginer les représailles si je ne lui répondais pas. « Ça m’étonnerait qu’on me laisse me servir de la cuisine et que je puisse manger un vrai repas. Je pense que tout le monde ici aimerait me voir morte plutôt que s’occuper d’une gosse. » Voilà donc pourquoi on m’avait amené ici ? Pour que je sois traitée comme une moins que rien ? Que je n’existe pas aux yeux des autres ? Qu’on me rappelle continuellement que je n’étais pas désirée ? Qu’on me rappelle que j’aurais dû mourir avec ma mère ? Pourquoi ne m’avait-il pas tué ? Pourquoi me gardait-il en vie ? Pour me faire souffrir ? Eh bien c’était réussi.
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Sujet: Re: Sweet dream. | Walden 12.06.20 20:08
I know I ain't never gonna change.Te souvenir. Bien sûr que tu te souvenais. Déjà parce que ça c’était passé il y a une poignée de jours, et qu’au fond, t’avais plutôt une bonne mémoire, tu ne faisais juste pas toujours, voir pas souvent l’effort de l’utiliser. T’avais pas une tonne de bons souvenirs non plus, alors si c’était pour que tu ne réussisses qu’à en ressasser des mauvais, ce n’était même pas la peine. Comme ce n’était pas la peine non plus que tu n’essayes de te mettre à sa place. Ça ne servirait absolument à rien, tu savais déjà d’avance que tu n’y arriverais pas, peu importait les efforts que tu pourrais faire. Ne serait-ce que parce que ta mère était morte naturellement, que t’avais été même soulagé de la nouvelle, tu t’étais toujours dit qu’elle était mieux là, tout simplement. Enfin. Ce n’était pas du tout la question là directement. T’allais pas non plus commencer à lui parler de ta vie, elle en aurait rien à foutre, et tu la comprendrais d’ailleurs.
« ▬ Donne-le toi alors c’te choix, c’sera pas facile mais c’pas impossible. »
Est-ce que t’étais bien placé pour dire ça ? à son âge, t’aurais jamais osé faire quoique ce soit, encore moins te casser de chez toi. Ce n’était pas l’envie qui manquait, mais t’aurais eu aucun endroit où aller, c’était sans doute son cas aussi, mais si elle avait envie de se casser de là, elle pourrait le faire. Clairement pas le meilleur des conseils que tu pouvais lui donner, que t’étais sans doute pas censé lui donner non plus, mais qu’est-ce que t’en avais à foutre, franchement. Bah pas grand-chose, en fait. Ce n’était pas comme si t’allais l’aider à se casser non plus et lui tenir la porte grande ouverte.
Elle évite ton regard, ça ne t’empêchera pas de continuer de la fixer, jusqu’à ce qu’elle ne se décide à l’affronter, peut-être par peur, peut-être parce qu’elle n’avait juste pas envie de te regarder non plus, même si tu penchais plus pour la première option. Mais sa manière de parler n’allait absolument pas de pair avec un quelconque sentiment de peur. Ça ressemblait un peu plus à de la révolte, prête à exploser, bridée pour le moment par tout ce qui pouvait se passer dernièrement dans sa vie, ou même bien avant, tu ne pouvais pas prétendre la connaître, tu ne chercherais sans doute jamais, sauf si tu trouvais soudainement une bonne raison.
« ▬ Donc t’comptes t’laisser t’marcher d’ssus sans rien dire et juste subir ? C’génial comme plan. Sinon t’peux t’bouger l’cul et leur montrer c’que tu vaux, qu’t’es pas qu’une gosse qu’sert d’boulet ç’tient qu’à toi t’sais, personne d’autre l’fera ou pourra l’faire à ta place. »
C’était certainement pas en restant les bras croisés et en venant chourrer des trucs dans la cuisine le soir, en pensant qu’il n’y avait absolument personne qu’elle allait arriver à beaucoup de choses. Pas à se sentir bien ici en tout cas, même si t’avais pas vraiment l’impression qu’elle puisse s’y sentir comme chez elle un seul jour. Tu soupires un peu en te redressant, observant un moment la cuisine avant de faire un léger geste du menton vers la pièce, tu ne savais même pas ce que t’essayais de faire, ce que tu comptais faire non plus, mais tu le faisais. T’étais pas du genre à tergiverser pendant des heures, ni à regretter ce que tu pouvais faire, tu vivais avec, tout simplement.
« ▬ S’t as faim c’pas avec c’que t’as dans l’poches qu’tu vas t’rassasier y a pas un…elfe d’maison pour t’faire un truc ? »
Ce serait quand même un peu mieux, si vous n’aviez pas envie qu’elle ne vous clamse entre les mains d’ici quelques semaines.
« 'Cause I can not start to crumble. So come on and try, try to shut me and cut me down. I won't be silenced. You can't keep me quiet. Won't tremble when you try it. »
Me donner le choix ? Il plaisantait ou quoi ? Quel choix j’avais réellement ? Je n’avais pas eu le choix de venir au Manoir Malfoy. On l’avait décidé pour moi, on décidait toujours pour moi maintenant. Je n’avais pas mon mot à dire, je devais subir et me taire. Au moindre faux pas, au moindre mouvement de travers, je risquais peut-être de me faire tuer, ou, pire encore, me faire torturer. Je n’avais plus le choix maintenant. J’avais mon géniteur pour me rappeler que je n’étais plus rien. On avait détruit une grande majorité de ma vie. « Et pour faire quoi ? Partir d’ici, qu’il me retrouve et me tue cette fois ? Je crois que je n’ai pas d’autre choix que de subir… » Je croisais les bras, l’air pensive, me mordant la lèvre inférieure. J’ouvrais peut-être un peu trop ma bouche. Peut-être même que j’en disais trop face à un Mangemort qui pourrait tout rapporter à mon géniteur. Je ne savais pas comment réagir face à lui, ni même comment je devais me comporter. J’avais peur que mon tour arrive, que ce soit moi qui sois étalée sur le tapis, le corps sans vie. J’avais peur de la mort, j’avais peur de mourir. Mon heure n’était pas encore venue et elle semblait pourtant si proche.
J’évitais son regard le plus possible. J’avais peur de croiser un regard glacial et meurtrier. J’avais peur de ce qui pouvait arriver. Je n’aimais pas ce sentiment d’impuissance, pourtant il était bel et bien présent. J’étais complètement impuissante, incapable d’agir. Je ne pouvais pas être une battante, j’avais déjà perdu depuis longtemps. « Parce que toi tu serais capable de t’opposer à Tu-Sais-Qui si il faisait quelque chose qui te déplaisait ? Sois réaliste. » J’étais presque agacée et je regrettais immédiatement le ton que j’avais employé. J’évitais toujours son regard. J’avais toujours peur de sa réaction. J’avais peur de ce qu’il pouvait faire. Je flippais totalement, pourtant sa remarque sur les cuisines pouvait être presque surprenante. Qu’est-ce qu’il cherchait à la faim ? Qu’en avait-il à faire de ma santé ? Après tout, il n’en avait rien eu à faire quand ma mère a été tuée et qu’il m’a emmené ici. « Normalement je mange avec les Malfoy. Mais je finis souvent ce qu’il reste dans le fond du plat. Ce que Draco veut bien me laisser quoi. » Alors, vu comme ça, ça m’étonnerait que les elfes de maison me fassent un beau repas.
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Sujet: Re: Sweet dream. | Walden 18.06.20 1:09
I know I ain't never gonna change.Qu’est-ce que t’essayais de faire exactement ? T’en savais trop rien. Pourquoi tu commençais à lui parler délibérément, t’avais quand même mieux à faire. Quoique. Peut-être que tu te disais qu’au fond, il y avait un espoir, ne serait-ce que léger que toute sa vie ne soit pas totalement réduite à ça., qu’elle ne soit pas possiblement totalement détruite non plus. Peut-être parce que tu te retrouvais un peu en elle. Certes, vous étiez différents, ça ne faisait aucun doute, mais t’avais quand même l’impression que certains points pouvaient se rapprocher. T’avais pas spécialement envie qu’elle finisse comme toi, ou pire, comme lui. Tu croise les bras un moment, ça ne servait pas à grand-chose, même pas à réfléchir non plus. Ça aurait pu être pas mal pourtant.
« ▬ Vivre une vie qui t’correspondrait plus ? S’te plaît, s’il t’as pas d’jà tué c’est qu’il a b’soin d’toi, il l’fera pas plus tard, pas sans raison. Ouais, t’crois, mais tu l’as quand même. Y peuvent pas t’empêcher de t’casser s’tu t’arranges bien. »
Ça ne serait pas la chose la plus simple et facile à faire, t’en était bien conscient, mais ce n’était pas impossible, t’étais partant pour dire que rien ne l’était, avec un peu ou énormément d’efforts. T’étais plutôt bien placé pour savoir qu’absolument rien n’arriverait ou se ferait tout seul si on ne se décidait pas à se bouger. Tu sens son envie de s’imposer, peut-être qu’elle en avait déjà marre de s’écraser, qu’elle ne demandait qu’à s’émanciper aussi. Tu ne peux t’empêcher de laisser échapper une sorte de rire en l’écoutant, même pas spécialement pour te moquer, c’était absolument pas dans tes intentions, ou en tout cas pas dans l’immédiat.
« ▬ J’suis réaliste, c’t’une d’premières choses qu’j’ai faite en arrivant ici. Mais bon, j’le ferais pas tous l’jours j’t’avoue. »
Ce qui avait suivi avait été nettement moins agréable. T’avais jamais regretté ton geste, t’étais prêt à recommencer si t’en ressentais vraiment le besoin. T’allais pas t’en empêcher, tu ne t’empêcherais jamais de quoique ce soit, surtout pas pour eux. T’avais peut-être de la chance, d’être encore en vie après ça, mais t’allais absolument pas t’en plaindre. Tu savais que ta vie était loin d’être parfaite, mais c’était toujours mieux que de se retrouver six pieds sous terre. Tu te disais qu’au fond, un jour t’arriverais peut-être à te débarrasser et de te dépêtrer de tout ça, que t’arriverais à vivre comme tu l’entendais, comme bon te semblait. En attendant, tu ne trouves rien d’autre à faire que de soupirer un peu en la regardant, réfléchissant quelques instants.
« ▬ Bah on a qu’à dire qu’c’est pas un jour normal ‘jourd’hui. Y risquent pas d’venir ici tout d’suite, r’tourne prendre un truc, ça s’toruve y verront absolument rien et s’ils t’disent un truc, t’as qu’à m’balancer, et j’leur dirai qu’j’avais l’dalle si on m’demande. »
T’en avais vraiment rien à foutre pour le coup, on allait pas te faire chier pour si peu avec ça. T’aurais au moins fait une bonne chose dans ta journée, même si t’étais pas certain que ça te rapporte énormément de choses, dans le pire des cas tu saurais que faudrait pas que tu tentes de réitérer.
« 'Cause I can not start to crumble. So come on and try, try to shut me and cut me down. I won't be silenced. You can't keep me quiet. Won't tremble when you try it. »
Qu’est-ce qu’il cherchait à la fin ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je ne voulais pas que cette conversation dure une éternité. Bien au contraire, j’avais envie qu’elle se finisse et vite. Je voulais retrouver le peu de confort que je pouvais avoir. Je voulais qu’on me laisse respirer et qu’on me laisse tranquille. Je voulais regagner ma chambre, le seul endroit où je pouvais presque me sentir en sécurité. Pourtant, j’étais là, face à ce mangemort qui ne voulait pas me laisser tranquille. Je me maudissais de ne pas avoir pris mes jambes à mon cou dès que je l’ai vu sortir de la salle. Je me maudissais d’avoir peur au point que mes jambes refusent catégoriquement de bouger. Je maudissais l’ensemble des Mangemorts. Je les détestais, et, surtout, je le détestais lui, ce géniteur revenu tuer celle qui m’a donné la vie. Je leur en voulais à eux tous d’exister. Je leur en voulais de l’avoir ramené à la vie, de l’avoir ramené dans ma vie. Je n’en voulais pas, j’aurais pu m’en passer, et maintenant voilà dans quoi je vivais : la peur et un manoir qui n’était même pas chez moi.
« Bien sûr que si. Ils m’en empêcheront. Ils me retrouveront. Ils savent très bien que je n’ai nulle part où aller, je n’ai pas d’amis, rien. Je n’ai personne. Alors à quoi bon ? » Le regard qui se perd une nouvelle fois, c’est la simple chose que je sais faire devant un Mangemort. Je suis incapable de lever les yeux et de regarder droit dans les siens. Je suis incapable de le regarder. Je suis incapable de faire quoi que ce soit en ce moment même. Bien évidement que j’étais incapable de partir. Pour aller où ? Il avait une idée peut-être ? Je ne pense pas. Il ne voudrait pas m’aider. Pourquoi le ferait-il ? N’avait-il pas été présent lorsque ma mère est morte ? Il savait très bien qu’il ne me restait personne et que, depuis que tout le monde savait qui était mon père, très peu voudraient m’accueillir chez eux. Ils auraient bien trop peur de voir le lord débarquer et leur ôter la vie. C’est bien Lindsay, démerde-toi toute seule. C’est ce que je faisais depuis un moment maintenant.
Et je ne sais pour quelle raison. Je ne sais pas ce qu’il se passe, ni comment j’arrive à croiser son regard, mais je ne le lâche pas. Je ne baisse pas les yeux. Je ne baisse pas la tête. « C’est quoi ton problème ? » Je le regardais sans même chercher à fuir, mon comportement avait changé du tout au tout et je ne comprenais pas pourquoi. Le doloris. Non. Ce n’était pas maintenant. « [b]Pourquoi tu veux m’aider alors que tu as participé à l’assassinat de ma mère ? Qu’est-ce qui m’échappe ?[/b] » Je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait. J’avais l’impression de mélanger la chronologie des évènements. Qu’est-ce qu’il se passe, merde ?
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